Encore le gazoduc de Schröder qui bafouille...
Je vous avais signalé, dans un article du 27 septembre 2007, les difficultés rencontrées par le gazoduc dit Nord Stream qui doit permettre au gaz russe de venir alimenter l’Allemagne directement en passant au fond de la mer Baltique et donc en évitant de passer par la Pologne, l’Ukraine et la Biélorussie. Tous pays qui n’ont pas apprécié la manoeuvre à tout le moins inamicale de l’Allemagne, pour les écarter de l’accès au gaz russe.
Depuis, les choses ne s’arrangent pas vraiment pour Nord Stream. Tout d’abord, fin septembre, l’Estonie a refusé que le consortium dirigé par Gazprom puisse effectuer une étude de faisabilité du gazoduc dans ses eaux territoriales.La Suède s’est opposée à ce que le tuyau passe trop près d’une île classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Gotland. Qu’à cela ne tienne, Nord Stream veut maintenant installer une base importante dans un petit port de cette zone le temps de la construction du gazoduc et quitte à en repartir immédiatement après. C’est maintenant la Finlande qui, après avoir émis de sérieuses réserves sur l’aspect écologique de l’installation de ce tuyau au fond de la Baltique, reprend ces mêmes réserves.
Tout ceci n’arrêtera pas la construction, par contre elle fera et a déjà fait changer le tracé initial. Cela risque également de retarder les travaux et la date de mise en gaz du tuyau. C’est ce que Vladimir Poutine a souligné lors des rencontres germano-russes de Wiesbaden en demandant à Angela Merkel de "faire le forcing" pour que le tracé et le délai de construction du gazoduc soit respectés. Sans doute croit-il que l’Europe, c’est comme la Russie, une dictature qui s’ignore...
Quant à Angela Merkel, contrairement aux pays de la première couronne autour de la Russie dont je vous signalais l’attitude dans un message du 20 octobre 2007, elle souhaite que les deux pays développent des relations économiques étroites, pas seulement sur le plan énergétique mais également sur le plan industriel avec des prises de participation respectives entre entreprises russes et allemandes. Dernier exemple annoncé à l’occasion de Wiesbaden, la prise de contrôle de la société énergétique russe OGK-4 par E.ON. Même une prise de participation significative de groupes russes dans EADS ne l’effraie plus ! Gros projets également dans le domaine de la coopération technique dans des projets de recherches très avancés.
L’identité et la solidarité européennes dans tout cela semble bien oubliées par rapport à l’attractivité de l’argent du pétrole et du gaz russes...
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