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Logement, pouvoir d’achat et SDF

L’Enquête Budget de famille 2006 de l’Insee montre que le budget des familles les plus modestes est de plus en plus “plombé” par la part du logement, et que les inégalités se creusent en ce domaine... Une information à mettre en parallèle avec le nombre de décès parmi les SDF !

Nicolas Sarkozy a voulu une France de propriétaires... Il a raison, car selon l’enquête de l’Insee sur le budget des ménages en 2006 la part du budget consacrée au logement grève beaucoup moins le pouvoir d’achat des propriétaires que celui des locataires...

Lesquels locataires sont beaucoup plus nombreux parmi les foyers modestes... Ah bon ???

Au-delà de l’évidence, les chiffres (j’arrondis) sont éloquents :

- les ménages les plus modestes consacrent en moyenne 25 % de leur budget au logement, alors que les plus aisés se contentent de 11 % ;

- mais c’est l’évolution de ces chiffres qui est exemplaire : depuis 1979, la part relative du budget consacrée au logement a plus que doublé pour les foyers modestes, alors qu’elle est restée quasiment stable pour les autres
Une augmentation qui n’est guère compensée par la diminution des autres “dépenses incompressibles”...

L’Insee relève par ailleurs que les dépenses affectées aux loisirs et à la culture sont quasiment inversement proportionnelles à celles consacrées au logement...
Ce qui est décrit en termes poétiques : l’éventail s’est ouvert « par le bas » pour le logement, tandis qu’il s’est ouvert « par le haut » pour les loisirs et à la culture.

Comme toujours, les chiffres parlent ou taisent certaines réalités, selon ce que l’on souhaite leur faire dire...
Il conviendrait pour en prendre la pleine mesure de donner les chiffres concernant le “Français moyen”.
Mais il serait aussi très intéressant de faire quelques comparaisons sur le “reste à vivre”, car à pourcentage égal sur le budget global, cette part prise par les dépenses incompressibles n’a pas du tout le même poids “réel” sur le budget global en fonction du revenu !

Il n’est pas étonnant dans ces conditions, d’autant que le parc immobilier est à flux tendu, que toute une frange de la population, même en possession d’un emploi, se trouve sur le fil du rasoir... voire dans la rue !

Une pensée pour ceux-là, ceux qui n’ont pas ou plus de logement. Vous savez, les SDF...
SDF parmi lesquels le Collectif Les Morts de la rue rappelle qu’au moins 200 personnes de la rue sont mortes de façon prématurée en un an...
Ils dénoncent par ailleurs une espérance de vie de 50 ans pour ces personnes vivant dans la rue, alors qu’elle est de 80 ans en moyenne en France.

Sources et liens : Logement et pouvoir d’achat


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13 réactions à cet article    


  • Rosemarie Fanfan1204 2 janvier 2008 10:33

    Il y a 2 choses importantes dans votre post.

    La première est le coût du loyer qui est devenu exorbitant. Des jeunes qui s’installent doivent avoir une paie entière (pas question de pouvoir payer un loyer avec un contrat de 20H par semaine, ce qui exclut « les petits boulots »), un CDI et de bonnes chaussures pour chercher longtemps un logement disponible.

    La deuxième concerne les SDF. Se dire qu’il y a en France des hommes et des femmes qui meurent de froid, je trouve cela INTOLERABLE. Ce problème ne va pas en s’arrangeant mais à part cacher la misère, les Gouvernements de tous bords n’ont là encore une fois jamais pris le problème à bras le corps. Sans être pour ou contre Tony Blair, à noter que le Gouvernement Britannique a mis en place depuis 2001 un vrai plan pour les SDF londoniens. Sans être parvenu au zéro SDF, la situation post tatchérienne s’est trouvée améliorée.

    Martin Hirsh va s’y employer j’imagine avec son Ministre de Tutelle, Madame Boutin.  smiley


    • bisane bisane 2 janvier 2008 23:03

      « un CDI et de bonnes chaussures »... et un bon téléphone cellulaire ? Mais ça augmente encore les coûts !

      Bonne chance à Martin et Christine... puisque vous les associez...

      Je ne sais plus où j’ai lu qu’une action promue par ce dernier (enfin, avant-dernier cité) avait obtenu des subventions inespérées... Rien à voir avec l’OIP ou Act’Up !


    • tvargentine.com lerma 2 janvier 2008 14:02

      La seule personne qui fait du bon boulot depuis mai 1981 c’est Madame BOUTIN.

      Elle s’attaque vraiment à la racine du problème et ne fait pas comme la gauche en 1984,qui avait mis préférait distribuer des pins « sos racisme » plutot que de faire des logements sociaux moderne.

      Durant plus de 20 ans les problèmes sociaux ont été mis de coté pour ne pas en parler

      La gauche porte une lourde responsabilité dans la précarisation de la société (qui date de 1984 !) et ensuite de la misère sociale en détruisant la protection du chomeur en 1988 pour le remplacer par le RMI !


      • Rosemarie Fanfan1204 2 janvier 2008 14:54

        Tiens ce que vous écrivez est surprenant. Madame Boutin était journaliste jusqu’en 1986. Ses fonctons politiques ont débuté cette année là (députée des Yvelines).

        Comment aurait-elle fait quoi que ce soit en 1981 ??


      • bisane bisane 2 janvier 2008 23:14

        Un fan, sans doute... Ou un troll, même si je n’ai pas encore tout à fait exactement précisément compris ce que c’est...


      • fahd_pdlg fahd_pdlg 2 janvier 2008 14:10

        Place de la Gauche a des propositions sur les sans abri et la politique du logement : allez voir sur www.placedelagauche.org Il n’y a pas que Mme Boutin qui travaille....


        • ARMINIUS ARMINIUS 2 janvier 2008 14:49

          Le droit au travail, le droit au logement : deux priorités essentielles qui auraient mérité un traitement à une échelle d’urgence nationale de première nécessité. La mise en chantier, à proximité des zones en manque de logement social décent, d’unités de production de tous les matériaux nécessaires à la fabrication de maisons ou de petits immeubles types préfabriquées (ossature bois), en y apportant les solutions environnementales et économiques qui ont déjà fait leurs preuves en Europe du Nord. Une politique d’innovation, de formation, d’encadrement pour les dizaines de milliers d’emplois induits, tout cela lié à une véritable volonté de faire baisser le coût du terrain à bâtir en donnant aux municipalités les véritables moyens d’user de leur droit de préemption, voir de réquisition. Mais tout cela aussi à des années lumières de la politique de logement de la passionaria des chaisières de St Nicolas du Chardonnet toute gonflée d’autosatisfaction.


          • MS92 2 janvier 2008 20:14

            Rien de choquant à consacrer une proportion plus faible de son budget pour se loger quand on est aisé, car rien ne vous oblige à vivre dans un château (caricature pas si éloignée de la réalité), si ce que vous préférez c’est voyager, acheter des voitures, des bijoux, multiplier les placements financiers ou payer des études à vos enfants, un ménage aisé est bien évidemment plus libre dans ses arbitrages.

            Aujourd’hui pour se loger on doit payer le loyer du marché, hors celui-ci augmente mécaniquement avec la spéculation foncière. Supprimer cette spéculation et laisser les capitaux se diriger vers d’autres niche permettrai mécaniquement de faire redescendre les prix sur terre. Le chiffre de 25% tient-il compte du fait que de nombreux ménages sont aidés pour leur dépenses de logements, si on retire l’aide au logement, prêt à taux zéro etc. du prix du logement et du budget ce chiffre est-il identique ?

            De plus faire une France de propriétaires en leur promettant le doux rêve que leur bien immobilier augmentera de valeur sans cesse est une aberration qui pousse à la spéculation, le tout aidé par des aides publiques qui pourraient être bien mieux utilisés en développant des programmes de construction ou d’achat de logement, immeubles, pour en Faire des HLM dans les grandes villes car c’est là qu’on en manque si cruellement. Plus on aide les gens à payer leur loyer (dans le privé) ou à s’endetter pour de l’immobilier, plus les loyers augmentent et le prix augmentent les propriétaires voulant (volontairement ou involontairement) forcément toucher leur part du gâteau.

            Ajoutez à tout cela la gestion catastrophique mais tellement normale des parcs de HLM, on ne vire pas des gens d’un grand appartement quand leurs enfants n’y habitent plus, c’est inhumain.

            Tout ça pour dire que quand vous approuvez la vision électoraliste présidentielle « Une France de propriétaires », et je ne suis pas d’accord avec votre proposition. Et s’appuyer sur une promesse électorale pour faire un article c’est profondément incohérent. D’autant que la promesse est clairement démagogique, absolument intenable a moins de distribuer des logements et surfant sur la psychologie des désirs profond de chacun, qui n’a jamais rêvé de devenir propriétaire.

            Le problème est bien plus complexe et d’endetter les Français n’est certainement pas la solution (s’endetter sur 30ans c’est être propriétaire au bout de 30ans avec un budget amputé de 33% tous les mois sur une très longue période au vue des actuelles évolutions salariales), Et pourquoi vouloir une France de propriétaire quand on n’est pas propriétaire soi-même, ce qui est bon pour les autres ne l’est pas pour soi ?


            • bisane bisane 2 janvier 2008 23:39

              Il me semblait que mon introduction était suffisamment ironique... Visiblement, ce n’est pas le cas !!!

              Bien sûr que c’est démagogique, inexact, et singulièrement inégalitaire ! Mais NS, crois-je savoir, a quelques amis dans le bâtiment, qui doivent lui parler à l’oreille comme à celle des chevaux... Comme le grand patronat en général ! Quant aux « petits patrons », ils continuent, pour la grande majorité d’entre eux, à galérer.

              J’ai créé le blog cité entre autres pour la question de l’endettement, et du surendettement... Parce qu’il me semble qu’on marche sur la tête, et qu’on ne peut pas continuer comme ça . Mais même la crise des subprimes (pas plus que l’affaire Elron il y a quelques années), ne semble pas pouvoir faire bouger les choses... Parce que le Dieu Fric a tout pouvoir, et annihile la pensée !

              Voir entre autres Commentaires sur le Discours de Mme Lagarde à l’Assemblée Nationale

              PS : le blog cité est largement ouvert à vos contributions !


            • MS92 3 janvier 2008 03:59

              Pardon pour le contre-sens, je n’arrivais pas a comprendre vos raccourcis. D’ailleurs je ne comprends toujours pas ou vous voulez en venir.

              J’hésite entre une publicité pour l’enquete de l’insee agrémenté d’une petite analyse qui exibe les chiffres qui arrange votre argumentation. Ou bien, au contraire une critique de ces chiffres car trop incomplets. Et je n’ai toujours pas compris le parallèle que vous faites avec les SDF. Bien que vous ayez peut-etre raison, tout ceci me semble un peu tiré par les cheveux. C’est pourquoi j’ai voté non.

              Je vais néanmoins jeter un oeil à votre blog peut-etre y trouverai-je les réponses.


            • bisane bisane 3 janvier 2008 08:47

              C’est toujours un peu le problème avec les chiffres : on leur fait dire ce qu’on veut... enfin, on peut en tout cas leur imprimer une certaine orientation.

              J’ai effectivement donné la mienne, et tout le monde peut se faire une idée avec les chiffres plus objectifs de l’INSEE... qui n’a certes pas besoin de ma pub !

              Le parallèle avec les SDF parce que bien sûr le sujet est en pleine actualité, et qu’il y a pour certains d’entre eux risque vital. Et qu’il me semble que leur situation peut être l’aboutissement de cette augmentation de la part relative du « budget logement », même si ce n’est bien sûr pas la seule explication !


            • raphael57 raphael57 12 janvier 2008 14:51

              L’enquête quinquennale de l’INSEE sur les budgets des ménages révèle en effet que les dépenses de logements sont devenues les plus discriminantes entre foyers modestes et aisés. Mais ce qui est tout autant intéressant, c’est de constater qu’il y a 25 ans, le poids du logement était sensiblement identique pour toutes les classes (environ 12% des revenus). C’était l’alimentation qui faisait office de dépense discriminante entre les Français. Les 20% de ménages les plus pauvres y consacraient alors 35% de leur budget, soit 17 points de plus que les 20% les plus riches. Je crois avoir lu que l’écart est actuellement tombé à moins de 5%...


              • bisane bisane 13 janvier 2008 13:24

                Exact pour le budget alimentation : 17,2 % contre 12,9 %...

                Un pourcentage qui doit recouvrir de grandes disparités quant aux sommes dépensées, et quant à leur impact réel sur le budget !

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