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Mondialisation des échanges : nouvelle forme d’esclavage économique

Oyez, braves gens, oyez ….

Plus c’est gros, plus ça marche !

Avec la mondialisation des échanges, on a développé une nouvelle forme d’esclavage économique des masses laborieuses au plus grand profit des puissants de ce monde. A l’insu de tous, ce qui n’est pas une mince performance !

En matière d’échanges internationaux, il existe une règle fondamentale que les initiés ne peuvent ignorer, mais dont ils ne veulent pas tirer les conséquences.

Quand il y a un exportateur dans un pays, il y a un importateur dans un autre pays, et comme la valeur de l’échange est la même pour les deux parties, on peut avancer qu’à l’échelle de la planète, les exportations sont égales aux importations, ce qui veut dire en clair que l’exportation des uns ne peut pas se réaliser sans l’importation des autres.

De cette règle, découle une autre égalité, c’est qu’à la somme des balances bénéficiaires d’un ensemble de pays correspond par symétrie la somme des balances déficitaires de l’ensemble des autres pays. Comme chacun de ces derniers s’efforce naturellement de réduire l’endettement généré par le déséquilibre de ses échanges extérieurs, créant ainsi une situation conflictuelle, on comprend pourquoi les soldes des balances commerciales restent voisins de zéro. Le cas des Etats-Unis paraît bien être l’exception qui confirme cette règle.

Ainsi donc, la croissance dont bénéficient certains pays du fait d’excédents commerciaux extérieurs a pour contrepartie des pertes de croissance résultant des déficits commerciaux des autres pays, ce qui signifie que la croissance des uns se fait, toutes proportions gardées, au détriment de celle des autres.

L’examen des statistiques des principaux pays industrialisés sur 35 ans montre que le solde des échanges extérieurs entre pour une faible part dans la richesse nationale (PIB) quand il n’est pas négatif (3% en plus ou en moins).

Alors, il est vain de croire que tout le monde peut exporter sans limite, ce qui n’empêche pas les gouvernements de tous les pays d’encourager leurs entreprises à exporter. Et celles-ci de se précipiter à l’assaut de parts de marché à l’étranger, non sans succès, il faut bien le dire.

C’est la première imposture.

Car il apparaît de plus en plus clairement que les multinationales font leurs profits sur le dos des populations nationales.

On devrait commencer à comprendre que les délocalisations ne sont que les conséquences de cette politique vaine et stérile, véritable supercherie planétaire. On devrait commencer à comprendre que l’importation de produits fabriqués par des malheureux payés avec une poignée de riz a pour effet d’importer leur misère chez nous. Mais quel aveuglement est donc le nôtre !

Comment peut-on croire que l’on peut donner du travail à plus d’un milliard d’individus (ce n’est pas rien) sans conséquence sur nos salariés ? Il faut être sérieusement dérangé pour le penser !

Et puis, braves gens, comprenez-vous pourquoi on s’acharne à donner du travail aux autres quand nous pourrions le faire nous-mêmes ? Il faudra bien produire et couvrir les besoins de ceux qui sont aujourd’hui encore dans la misère. De la folie des hommes qui nous dirigent, il n’y a rien à comprendre.

Sur les marchés, en raison d’une concurrence acharnée, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, pour vendre il faut être compétitif et pour être compétitif il faut réduire les coûts de production. Mais pour réduire les coûts de fabrication, il faut mécaniser à outrance, réduire les salaires (ou tout au moins les contenir) et produire inéluctablement des chômeurs.

L’argument largement employé pour faire admettre les bienfaits du libre-échange consiste à dire que les premiers bénéficiaires des baisses de prix sont les consommateurs. Mais ce que l’on oublie de nous dire, c’est que les prix faisant les revenus puisque le produit national est égal au revenu national, les baisses de prix conséquence de la concurrence entraînent mécaniquement des baisses de revenus.

Mais, braves gens, ne croyez pas qu’ils baissent pour tout le monde !

C’est la deuxième imposture.

C’est qu’en effet, les hommes politiques, les chefs d’entreprise et d’une manière générale tous ceux qui ont le pouvoir de fixer les prix et ceux qui les servent ne sont évidemment pas concernés par la baisse des revenus puisqu’ils sont les premiers à se servir (ainsi, nos députés, par exemple). Ceux-là et ceux-là seulement gagnent sur les deux tableaux ! Leur pouvoir d’achat s’améliore à la fois par la hausse de leur revenu et par la baisse de leurs dépenses.

Il n’est donc pas surprenant de constater que ce sont les plus nombreux qui sont les plus touchés, c’est-à-dire les revenus les moins élevés, ceux des masses laborieuses (consommateurs comme les autres), ce qui explique largement le creusement du fossé qui sépare à nouveau les riches et les pauvres.

La mondialisation des échanges est donc bien une nouvelle forme d’esclavage économique.

Comment sortir nos élites de la léthargie dans laquelle elles sont plongées ? Sont-elles complices du sort qui nous est fait ?

jean bayard


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9 réactions à cet article    


  • Cug Cug 19 juillet 2008 19:32

    Faudrait pas prendre nos élites pour des imbéciles !!!

    Les benêts se sont ceux qui prennent des vessies pour des lanternes.



    • karg se 20 juillet 2008 00:05

      "Ainsi donc, la croissance dont bénéficient certains pays du fait d’excédents commerciaux extérieurs a pour contrepartie des pertes de croissance résultant des déficits commerciaux des autres pays, ce qui signifie que la croissance des uns se fait, toutes proportions gardées, au détriment de celle des autres."

      Sauf que tu parle d’argent et que le conford  se mesure aussi dans la capacité à acquérir des bien matériels. En terme d’utilité avoir du déficit commercial n’est pas important, tant qu’on peut le financer par sa production et non pas en vendant son capital. Même une ouverture unilatéral des frontières est profitable.

      "Comment peut-on croire que l’on peut donner du travail à plus d’un milliard d’individus (ce n’est pas rien) sans conséquence sur nos salariés  ?" D’abord 1M de personnes ne travaillent pas pour l’occident, je dirai grand maximum 200M, ce qui est très différent. Ensuite ce travail n’a pas la même valeur à cause de la productivité plus faible : il faut compter 5 chinois pour un français, 10 africains pour un français et 2 français pour un suédois. Donc 200M sont en fait 20 à 40M de personnes, ensuite on peut supprimer les emplois non substituables (plantation agricoles, produits "régionaux" qui n’auraient aucune raison d’être produit ici) et on tombe facile à 10-20 UTH pour l’ensemble de l’occident, ce qui est très différent. Ensuite tu regarde les indices d’équipements de foyer occidentaux et tu à le reste de la réponse.

      Sur le dernier point les premiers à profiter des produits à bas cout sont nos "pauvres", les "chomeurs" suffisament bien payé pour avoir une télé, un portable et un ordinateur avec internet. Pourquoi des gens sont au chômage ? Parce qu’ils ne sont pas ou n’apparaissent pas productif pour les entreprises, parce qu’ils n’habitent pas dans des zones avec des opportunuité d’emplois. Contre le chomage il vaut mieux faire 80% au bac que fermer les frontières.


      • calypso calypso 20 juillet 2008 02:23

        Faire des échanges à toujours aidé les hommes et les peuples a progresser. Les peuples ou groupes qui se sont refermés sur eux mêmes sont ceux qui ont le moins progressé.
        Dire que la croissance des uns se fait au détriment des autres n’est pas une vérité. La France à un déficit commercial très marqué (47,9 Mds sur les 12 derniers mois) ce qui peut influencer, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Notre voisin Allemand bat des records d’excédents commerciaux avec les pays en voie de développement. Nous ne sommes pourtant pas si différents en niveau de vie, mais eux arrivent à échanger plus que nous. 
        L’essentiel est de savoir créer des choses interessantes et avoir de nouvelles idées pour les échanger avec d’autres dans le monde, et visiblement en France nous ne sommes (plus ?) très forts pour le faire ... Et pas grand monde ne s’alarme de cela.

         

         


        • Thierry LEITZ 20 juillet 2008 10:29

          Bon article qui tend à donner une vue d’ensemble d’un vaste problème...

          D’abord, un taux de croissance en lui-même de sugnifie pas grand chose : des pays très pauvres affichent une croissance de 10% par rapport à l’année précédente encore plus misérable. Imaginez-vous avec un revenu de 600€ par mois ; on vous octroie généreusement 10% de hausse : vous vous retrouvez avec 660€/par mois. Mirifique ! Vous n’êtes pas devenu riche pour autant.

          Et encore, les 10% de hausse de PIB sont un chiffre global, avant répartition, ce qui permet une poursuite des inégalités sans récrimination des pauvres pas du tout au fait de ces considérations, tout absorbés par la question de leur survie.

          Pour l’exportation record de l’Allemagne, on peut rappeler deux avantages industriels de ce pays, que nous ne possédons pas, et qui ne s’invente pas en moins de 50 ans : une industrie de la machine-outil, véritable spécialité allemande depuis 2 siècles, et une industrie du véhicule haut de gamme avec des fleurons centenaire et un plus récent (Audi tout de même depuis l’Audi Quattro des années 80). Soit des machines pour faire bosser les pauvres (nombreux) et de belles voiture pour balader les riches (en forte hausse, mais en proportion très minoritaires). En France, nous n’avons ni l’un ni l’autre. Et des TGV, avions et réacteurs nucléaires, çà ne se vend pas tous les jours...

          Une ouverture existerait dans les produits éco-performants, véhicules, énergies renouvelables de la centrale hydrolienne ou solaire aux microinstallation hydrauliques, photosolaires ou autres... Encore faudrait-il s’y mettre sérieusement avant d’attendre que d’autres y réussissent pour tenter de leur emboiter le pas, et rester loin derrière...


          • karg se 20 juillet 2008 10:44

            1- 10% de croissance c’est toujours mieux que rien, 10% pendant dix ans ça permet quand même de progresser. Vous ne pouvez nié les progrés de l’Asie du Sud Est et de certains pays d’Afriques noirs comme le Bostwana ou le Ghana.

            2- Toute croissance se fait d’abord par une augmentation des inégalités, puis les inégalités se réduisent via la redistribution ficale. Mais c’est avant tous les choix politiques (taux d’imposition, politique de l’éducation) qui explique la répartition des richesses dans un pays. L’économie crée de la richesse, la gouvernance la répartie.

            3- L’Allemagne dépose plus de brevette, forme plus d’ingénieur et de thésards, leur donne de meilleurs salaires et conditions de travail. C’est tout.

            4- Le leader du panneau chauffant solaire est ... la Turquie.


          • zelectron zelectron 20 juillet 2008 11:36

            @Thierry LEITZ

            "une industrie de la machine-outil, véritable spécialité allemande depuis 2 siècles"
            Pardon, seulement après guerre : les Français ont largement contribué à cette industrie du fait de la razzia des machines outils opérée en Allemagne pour ne leur laisser que le choix de construire de nouvelles machines encore plus ingénieuses, les cocoricos utilisants (avec quels soucis) les vielles guimbardes brinqueballantes pillées.


          • Iren-Nao 22 juillet 2008 10:17

            @ l’Auteur

            C’est tres bon Bayard, puissiez vous en reveiller qq uns.

            Il y a une loi economique encore plus ancienne :

            "Il faut beaucoup de pauvres pour faire un riche"

            Et une faute immense qui est de faire croire que la consommation est le bonheur et que plus enorme encore, la vie serait dans la croissance.

            Mais tout va bien, car l’exces de consommation tue a coup sur aussi bien que le manque (mais les cadavres sentent plus mauvais).

            Et la croissance a par definition une fin (ce qui commence ne peut que finir)...Donc ya quoi apres la croissance ?

            Bayard vous etes un brave

            Iren-Nao


            • gnarf 22 juillet 2008 17:48

              "L’argument largement employé pour faire admettre les bienfaits du libre-échange consiste à dire que les premiers bénéficiaires des baisses de prix sont les consommateurs. Mais ce que l’on oublie de nous dire, c’est que les prix faisant les revenus puisque le produit national est égal au revenu national, les baisses de prix conséquence de la concurrence entraînent mécaniquement des baisses de revenus."

              Absolument faux. C’est un sophisme economique, comme l’ensemble de votre article...avec de tels sophismes on peut arriver a demontrer que la terre est plate et centre de l’univers.

              Dans la plupart des cas, la baisse des prix dans un domaine entraine une grande augmentation d’activite dans ce domaine...donc plus d’emplois et de meilleurs revenus. Est-ce que la baisse des prix des ordinateurs depuis 1960 a entraine une baisse des revenus des metiers lies a l’informatique ?
              Est-ce que la baisse du prix des telecommunications, de l’internet, des telephones mobiles a entraine une baisse de revenus dans ces domaines ?

              Je suppose que les lecteurs d’Agoravox boiront tout cela comme du petit lait, c’est tellement consensuel...et tellement faux.


              • Jimd Jimd 24 juillet 2008 12:14

                c’est pas tres coherent.
                par exemple :
                <De cette règle, découle une autre égalité, c’est qu’à la somme des balances bénéficiaires d’un ensemble de pays correspond par symétrie la somme des balances déficitaires de l’ensemble des autres pays. Comme chacun de ces derniers s’efforce naturellement de réduire l’endettement généré par le déséquilibre de ses échanges extérieurs, créant ainsi une situation conflictuelle, on comprend pourquoi les soldes des balances commerciales restent voisins de zéro. Le cas des Etats-Unis paraît bien être l’exception qui confirme cette règle.>
                les balances commerciales ne sont pas voisines de zero !!
                que vient faire l’endettement la dedans ?

                Votre analyse prix plus bas et revenu plus faible est egalement fausse.
                ce qui compte c’est la valeur du revenu. si les prix monte et le revenu aussi, c ;est pareil que si les prix baisse et le revenu baisse...
                (ce sont les prix relatifs qui comptes et le rapport entre revenu et prix)

                Bon et puis l’edees qu’un petit groupe controle les prix et exploitent les autres....

                C’est dommage car le sujet est interessant, il y a plein de critique a faire sur la mondialisation, particulierement sur l’impact ecologiqe qui est je pense essentiel.







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