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De l’origine de l’instabilité financière... (1/2)

Dans un article du monde.fr, daté du mardi 23 septembre, M. Strauss-Kahn considère que la crise financière actuelle serait une "crise de la réglementation". La conclusion est sans appel, les crises financières ont pour origine de mauvaises règles prudentielles et un déficit de régulation. Mais alors pourquoi avoir déréglementé ?
Première partie, rappel historique : l’apparition de la financiarisation.
Dans un second article, rappel économique : la finance intrasèquement instable...

L’évolution du capitalisme marque l’avènement d’une orientation financière de la logique d’accumulation. Deux types d’organisation de la production et mode de régulation se sont succédé depuis les années 1940 : le capitalisme fordiste ou industriel des « Trente Glorieuses » et le capitalisme à dominance financière depuis les années 1980. Or, l’instabilité de ce mode de production varie entre ces deux périodes. Il est donc nécessaire de voir dans quelle mesure cette instabilité évolue et pourquoi un régime est plus stable que l’autre.

Quand l’accumulation chasse la régulation…

Avant toute chose nous devons revenir sur la notion de régulation. Il existe deux types de régulation. Dans un premier temps, la régulation économique qui se décompose d’une logique macroéconomique et d’une logique microéconomique. Ensuite, la notion de régulation institutionnelle qui se résume par la vision de la théorie régulationniste. Le passage d’un capitalisme fordiste, ou industriel, à un capitalisme financier se traduit entre autres par la modification des modes de régulation économique et institutionnelle. Cette évolution trouve sa source dans la mutation des modes d’accumulation. La montée en puissance des acteurs financiers et la constitution de marchés plus puissants ont mis à mal le système de Bretton Woods. L’accroissement des liquidités sur les marchés ne pouvait se combiner avec des changes fixes et la limitation de la mobilité des capitaux. De plus, la crise structurelle du capitalisme, traduit par la baisse de la productivité ainsi que la chute des taux de profit, a engendré une mutation radicale des modes d’accumulation. Il était nécessaire de renouer avec des taux de profit pour que le capitalisme puisse survivre. Les années 1970 sont caractérisées par une crise typique de ce mode de production comme l’a théorisé Marx. En effet, l’économie est entrée dans une situation de surproduction et les taux de profit diminuent. Ces deux processus, crise structurelle et accroissement de la sphère financière, ont joué sur l’évolution du modèle d’accumulation et de régulation.

Evolution des modes d’accumulation et de la régulation

La fin des « Trente Glorieuses » se résume par l’apparition de contradictions entre les modes d’accumulation et de régulation. Un mode d’accumulation correspond à l’ensemble « des régularités assurant une progression générale et relativement cohérente de l’accumulation du capital » [Boyer, 2004, p. 54]. Parmi ces régularités se trouvent : les types d’organisation de la production, les rapports salariaux, le partage de la valeur permettant la reproduction des groupes sociaux, le mode de valorisation du capital et la composition de la demande sociale validant l’évolution des capacités de production. La régulation, quant à elle, résulte de la combinaison d’un régime d’accumulation et de formes institutionnalisées. Les formes institutionnelles sont la codification des rapports sociaux fondamentaux ; le rapport salarial, les contraintes monétaires, l’intervention de l’Etat, les modes d’insertion dans l’économie mondiale. La chute du régime de Bretton Woods est le résultat d’une modification des modes d’accumulation et des formes institutionnelles.

La globalisation financière fut la conséquence de la crise du mode d’accumulation, en effet, l’accumulation du capital, par le profit, se trouve ralentie voire limitée. Par conséquent, le retour de l’accumulation est permis par une nouvelle organisation de la production. Ainsi, la logique de croissance extensive est remplacée par une logique intensive. Ce passage se retrouve dans l’imposition ou l’adaptation du modèle de Toyota. La production devient flexible, au juste à temps, la recherche continuelle de la baisse des coûts en est la philosophie. Le rapport salarial et le partage de la valeur se modifient de la même manière, ainsi, le travail est considéré comme un coût et non plus un facteur de profit futur. Le partage de la valeur ajoutée s’en trouve donc affecté. En effet, les années 1980 voient le retour des taux de profit et une chute de la part des salaires dans le partage de la valeur.

Ces évolutions économiques ne furent pas compatibles avec les formes institutionnelles en présence, et le régime de Bretton Woods ne peut survivre. L’internationalisation de la production et la montée en puissance des marchés financiers sonnent le glas de ce mode de régulation internationale. Ainsi, la modification des structures économiques se combine à la modification des régulations économiques. Alors que les « Trente Glorieuses » sont l’apogée des régulations macroéconomiques, le capitalisme financier est l’avènement des régulations microéconomiques. Au niveau national et au niveau international, ce sont les règles de gestion de l’économie qui priment. Ainsi, un système monétaire international (SMI) strict est mis en place pour gérer la bonne marche de l’internationalisation de l’économie c’est-à-dire de la consommation et de la production. L’objectif étant la mise en avant de l’économie réelle au service du développement économique. Cette logique est aussi présente au niveau national avec l’Etat « keynésien » ou Etat providence.

La globalisation financière a détruit ce mode d’organisation pour instaurer un mode de régulation microéconomique. Dans ce cas, la logique de normalisation du mode de production se résume dans la capacité du marché à réaliser les ajustements nécessaires au bon fonctionnement de l’accumulation capitaliste. Le SMI disparaît et est remplacé par une multitude de systèmes régionaux où la place du marché domine, pour certains le SMI s’est privatisé. Les marchés financiers se structurent, se connectent et sont interdépendants. La conception libérale est la philosophie de ce modèle de régulation. D’un point de vue interne, les modèles de croissance se calquent sur cette évolution, l’Etat perd de son pouvoir et se décharge sur les acteurs privés. Le marché doit assurer le bon fonctionnement de l’économie.

Une perte de stabilité

La question qui reste en suspens est de savoir en quoi l’évolution de la régulation institutionnelle et économique est source d’instabilité financière. Partons de la régulation économique. Nous venons de voir qu’elles ont été les mutations. La stabilité de Bretton Woods s’explique par la place mineure des marchés financiers. Le financement interne se réalise essentiellement à crédit et le rôle des banques est central. Les seules crises possibles sont des crises de financement, ces dernières découlent de défaillances du prêteur ou de l’emprunteur. Or, dans un système à faible mobilité des capitaux, les crises probables ne peuvent devenir internationales, elles restent internes. Il n’existe pas d’interconnexion entre les systèmes de financement. Les défaillances du secteur privé ne peuvent agir à l’international, ce qui est différent dans la situation actuelle où les financements d’entreprises et de banques s’inscrivent dans une logique de marchés mondiaux. Les crises de financement découlent de la logique d’économie d’endettement présentée par Hicks. Le rôle du crédit permet l’accumulation, les politiques économiques sont actives et permettent de relancer l’activité ou de la limiter. Dans ce cas, les stratégies du « réel », c’est-à-dire de la production, sont au cœur des stratégies. Le politique avait des pouvoirs pour limiter tous risques liés au crédit, l’encadrement de crédit, le contrôle des réserves obligatoires ou l’action sur les taux d’intérêt du refinancement en étaient les armes. Les banques centrales étaient dépendantes en grande majorité du pouvoir public et étaient au service de la croissance. Cependant, au niveau international, les ajustements des balances des paiements sont source de crise de financement. Mais, le FMI conservait un pouvoir coercitif pour imposer un ajustement et limiter ces risques. De plus, la fixité des changes oblige les Etats à tenir leurs fondamentaux pour éviter toutes dévaluations ou appréciations de leur monnaie. Le mode de régulation fordiste permettait quant à lui de limiter le pouvoir des marchés financiers. En effet, la logique d’accumulation capitaliste était mise en avant, les profits servaient au développement de la production et offraient une progression régulière de la rémunération du travail. La finance bancaire était au service de l’accumulation. Ainsi, la stabilité de Bretton Woods se comprend par l’ensemble de ses règles institutionnelles qui avaient pour objectif la croissance des économies mondiales.

Le capitalisme financier est bouleversé par des crises financières de différentes natures. Les crises deviennent des crises de marchés financiers. La régulation économique devient microprudentielle, c’est-à-dire qu’elle se situe au niveau des agents économiques et donc au niveau des marchés. Or, en reprenant simplement les analyses classiques des crises financières, réalisées par les libéraux, les marchés ne peuvent fonctionner de façon optimale car les hypothèses le permettant ne sont pas réalisées. En effet, pour que le marché agisse de manière efficace, l’information doit être parfaite, et la concurrence pure et parfaite. Ainsi, cette conception reste un idéal-type qui ne résume pas la réalité économique. Les analyses néo-libérales se fondent sur les défaillances de l’information, cependant, elles refusent de considérer l’instabilité intrinsèque de la finance. Le fondement même de la régulation microéconomique par le marché est faussé dès le départ, les hypothèses n’étant pas vérifiées. Plus fondamentalement, la privatisation de la régulation n’offre pas de perspective de stabilisation générale de la finance. Les marchés sont interconnectés et la mobilité des capitaux amplifie tout choc intervenu sur un marché pour s’étendre à l’ensemble d’une zone. La logique de marché s’illustre par la recherche de profit maximum, la multiplication des instruments financiers le prouve. En effet, l’instabilité financière se trouve sur les marchés dérivés peu contrôlés et très volatils. La myopie des marchés à travers la formation de bulle spéculative prouve la faiblesse d’une telle régulation. De plus, la flexibilité des changes ne répond pas aux attentes formulées par ses défenseurs, elle ne permet pas un ajustement des balances des paiements, l’exemple américain est frappant.

La globalisation financière entraîne une nouvelle régulation institutionnelle. En effet, les modèles productifs évoluent vers la recherche toujours plus prononcée de « cash » pour alimenter les marchés financiers. De plus, le rapport salarial devient défavorable au travail, le partage de la valeur se réalise au profit de la rémunération du capital. Or, une telle évolution tend vers une situation de surproduction ou suraccumulation. La situation en Asie est criante, les capitaux du monde entier se sont investis en masse dans cette zone, cependant, une crise du secteur réel a mis en avant certains déséquilibres qui ont déclenché la crise. Ainsi, une crise générale découle d’une masse de capitaux accumulés qui est en excès par rapport au profit réalisable. La compression des coûts à outrance engendre une crise de débouchés.

Pour Soros [la crise du capitalisme mondial, 1998, p. 27], « Il est difficile de ne pas conclure que le système financier international lui-même a été le principal responsable de l’incendie. Il a joué un rôle actif dans chaque pays, même si d’autres ingrédients ont varié d’un pays à l’autre. Une telle conclusion est difficilement compatible avec la notion très répandue selon laquelle les marchés financiers reflètent de manière passive les fondamentaux. Si mon point de vue est juste, il conviendrait de revoir radicalement le rôle qu’ils jouent dans le monde ». La modification des modes de régulation est au cœur de l’instabilité financière, il est possible de prolonger l’analyse en proposant une étude de l’autonomisation de la finance.


Ce texte est issu de mon mémoire de master II économie appliquée : territoire, environnement, industrie, mention histoire économique. Disponible à la bibliothèque universitaire Bordeaux IV.


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21 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 12:29

    Tout cela est vrai et bien écrit.


    • nesta nesta 25 septembre 2008 15:17

      Concernant le fond, Je vais répndre à ces deux commentaires.

      Le phénomène de sur-liquidité apparaît dès 1958 et l’apparition d’un déficit des transactions internationales américaines, entre 1951 et 1960, ce déficit est de l’ordre de 18 milliards de dollars. Ainsi, la valeur relative du dollar est moindre que celle de l’or (dilemme de Triffin). Cette surliquidité va entraîner une demande de conversion or/dollar très importante. Ainsi, cette première crise montre les contradictions entre SMI et régime d’accumulation. Keynes avait démontré ce mécanisme et l’incohérence du SMI.
      Ce premier phénomène de surliquidité sera par la suite amplifié par l’apparition d’innovation financière : le marché des euro-dollars. Les euro-devises sont « des avoirs monétaires détenus dans des banques non résidentes du pays émetteur de la monnaie considérée  » . Les banques étrangères vont offrir de meilleures rémunérations aux dépôts en dollars et vont offrir des prêts en dollars à des taux plus favorables. Ajoutons, l’impact de la surliquidité en dollar qui alimente ce type de marché. Les chocs pétroliers entraînent un accroissement des ressources en dollar pour les pays de l’OPEP (dès 1971). Ces derniers placent leurs avoirs dans les banques occidentales. Le processus d’internationalisation des activités bancaires est un facteur de généralisation de ces euro-marchés, en effet, la capacité des banques non américaines d’offrir des prêts en dollar explose. Ainsi se développe les euro-obligations qui sont des « obligations libellées dans une monnaies qui n’est pas celle du pays d’émission ». Le recyclage des pétrodollars joue dans l’émergence de la globalisation financière. L’accroissement du prix du pétrole a contribué à une augmentation de la masse de devises et donc des débouchés pour les placements, les crédits offerts aux pays en développement s’accroissent. De plus, les années 1970 sont synonymes de déséquilibres des paiements internationaux liés à cette logique de recyclage mais aussi par l’augmentation des besoins de financement des pays développés ce qui entraîne un accroissement du volume de capitaux en circulation. Le développement des euro-marchés a un impact décisif dans la chute du régime de Bretton Woods car la gestion de la liquidité internationale sort du contrôle des autorités monétaires nationales. Un double processus se met en place, la liquidité en monnaie internationale fut dans un premier temps régie par la situation du déficit extérieure des Etats-Unis, puis, une forme d’autonomisation de la circulation du dollar apparaît sortant de toute logique de régulation par les autorités monétaires et financières.
      Deuxième point, les taux de profit, l’inflation et la faible productivité entraînent les économies dans une crise et cela dès la fin des années 1960. Ainsi apparaît une crise structurelle. Les firmes vont s’internationaliser pour retrouver des taux de profit et renouer avec la productivité. C’est donc pour cela que les politiques économiques prennent un virage libérale : il faut lutter contre l’inflation et la chutte des taux de profit. 

      La fin de BW est le fait de deux phénomènes : crise de surliquidité qui entraîne des innovations financières qui entrent en contradiction avec le régime de régulation. Une crise économique structurelle qui impose la globalisation.

      Oui, la finance est structurellement instable car elle donne l’illusion de créer de "la valeur" alors que ce capital financier est fictif. Il repose sur une domination de la finance sur le système économique. Dès lors que celui-là entre en crise, la finance vacille. Une idée, les taux de financiarisation supérieur à 100% dans de nombreuses économique. Au USA, quand le PIB est de 100 dollars, les capitalisations en représentent 131. Le système ne marche-t-il pas sur la tête ?

      Concernant la forme, j’ai déjà répondu plus haut..


       

       


    • Mauvaisens 24 septembre 2008 12:33

      Bonjour,

      Je viens sur agora pour avoir , les raisonnements des uns et des autres, leurs arguments,etc.. mais en aucun cas lire un extrait d’une thèse scolaire.Parceque oui, un master,c’est très très scolaire, j’ai pas la page 54 du Boyer 2004.
      Une synthèse claire est concise de votre extrait de thèse, aurait été plus efficace que ce texte , lent et académique.
      Que diable, retirer la quintessence de ce texte et rendez le plus attractif et je le lirai surement en entier.


      • nesta nesta 24 septembre 2008 13:10

        Mea culpa. Mais, il n’y a pas de copier-coller, à part le premier paragraphe.
        Pour le second article, je suivrais ce commentaire et serais plus journaliste.


      • Mauvaisens 24 septembre 2008 13:32

        Parfait, merci.


      • laurent 24 septembre 2008 17:53

        Document fort intéressant, mais difficile à ingurgiter

        Pourrait-on simplifier ?

        Le système financier globaliste est voué à l’échec, tout simplement parce qu’il n’existe pas de modèle économique universel, applicable à tous les pays et cultures. Chaque pays doit créer son propre capitalisme.

        Les grands industriels tenaient les choses en bonnes mains, jusqu’à que les “financiers” prennent la relève. Nixon abrogeant l’étalon or, Clinton l’acte Glass-Seagall, et Greenspan assurant un taux d’intérêt proche de zéro, un déluge de liquidité s’en suivit, bulles spéculatives immobilières, bulle boursière, produits dérivés obscurs, mergers, et investissements “papier”.

        On a promu l’esclave-producteur en consommateur-forcé, absorbant pendant son temps libre le surplus de capital-labeur, tel un poulet ingurgitant les déjections recyclées de ses frères exterminés la veille. On ne cré pas de vrai valeur en ne faisant que consommer.

        La chaise musicale a pu continuer tant que l’on pouvait obtenir de l’énergie subventionnée bon marché. Mais avec le “peak-pétrolier”, le ROI-énergie (retour sur investissement énergétique) s’est effondré.

        Plus d’énergie bon marché = plus de profit = plus de bulles spéculatives = plus possible de repayer les dettes.


        • laurent 25 septembre 2008 10:42

          Oops, oublié de finir la dernière ligne...

          Donc, impossible de payer les dettes,
          pour le particulier, subissant une baisse de son pouvoir d’achat (hausse du cout energie)
          et des banques et institutions financières, surendettées principalement à cause d’investissements domino à effet de levier. (options sur actions et contrats à terme)


        • JONAS JONAS 24 septembre 2008 19:15

          Oui ! Oui ! L’académisme est un socle, le génie, c’est de construire quelque chose de différent, par rapport aux fondations. Il faut croire que nous en manquons ?

          Une chose est certaine, c’est que les spéculations financières sont intimement liées à la démographie. En 10 ans, malgré une régulation des naissances en Chine, ce pays et l’Inde donneront à l’Asie, l’équivalent de l’Europe des 27, soit environ 400 millions de nouveaux venus. Si on ajoute les naissances de l’Afrique et du reste du monde, c’est plus 1 milliard d’hommes qui verront le jour… !

          Un milliard de dollars par an, correspondrait à leurs donner un dollar pour vivre une année ! Un dollar par jour, ce n’est presque rien, 365 dollars par ans, ce qui donnerait quand même la somme de 365 milliards, faites vos comptes… ! Si vous leurs donnez 10 dollars par jour, ce qui ne représente même pas la moitié d’un SMIG, nous arrivons à la somme faramineuse 36 500 milliards… !

          Si l’on tient compte que nous n’arrivons même pas à nourrir les habitants actuels, avec les dernières modifications climatiques, des coûts de la mise en culture de nouvelles terres et où ? Gros problèmes !

          Il faut aussi prendre en compte, la ruée vers l’Occident des immigrés de toutes natures, réfugiés écologiques, climatiques, et de ceux qui viennent en risquant leurs vies, ce qui laisse supposer que chez eux, elle ne mérite même plus d’être vécue.

          Pendant ce temps, les traders sur les rings des bourses, se livrent à des combats où les arbitres banquiers détournent pudiquement les yeux en attend le KO d’un des adversaires.

          Politiques et finances sont donc inséparables et celle qui est menée par les États sous l’égide des " Nouveaux Templiers " est désastreuse pour l’avenir. S’ils augmentent le volume monétaire, les cours vont baisser, nous participerons contraint et forcé à un humanisme mondial, qui ne fera que faire perdurer la bombe démographique. Adieu croissance, vacances et fantaisies ! Il faudra gagner beaucoup plus de billets pour les payer… !

          L’invasion étrangère de ces pauvres gens, mettra en péril notre système démocratique, surtout si nous leurs donnons le droit de vote et nombreux sur Agoravox y sont favorable. En définitive, ils finiront par être majoritaire et nous n’aurons plus qu’à nous incliner selon nos principes sacrés.

          L’esprit de synthèse lorsqu’on étudie un problème, c’est d’être capable d’y joindre toutes les connexités. J’ai résumé, on pourrait écrire un livre sur ce seul sujet et comme je n’ai pas la prétention de donner des leçons à tout le monde, je me cantonnerais à ces quelques observations.

          Bonne soirée à tous.

           

           

           


          • manusan 25 septembre 2008 04:48

            sans surprise à chaque fois ça part des States car ce peuple aime l’argent facile à savoir la spéculation no limit, bientôt rattrapé par les Chinois, champion du monde du casino business.


            • Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 09:46

               Ca m’embête de contredire un étudiant en sciences économiques, surtout après que les sommités avoxiennes en la matière se soientt déjà exprimées.

              Simplement, quand même, sur deux points :

              La concurrence libre et parfaite, etc.... Sur ce sujet, si les antilibéraux pouvaient débloquer leur horloge interne de l’année de la mort de K. Marx, ils pourraient éventuellement critiquer le libéralisme, et non l’école neo-classique (comparable au marxisme de par son scientisme et son usage absurde des mathématiques), d’où est issue cette histoire idiote de concurrence "libre et parfaite". En effet, l’économie de marché ne tend pas vers un équilibre fictif et stationnaire, mais au contraire accompagne en permanence les déséquilibres nés des innovations et des attentes des consommateurs. Bref, la concurrence n’a pas besoin d’être libre et parfaite, ni l’information complète ( ce qui est une impossibilité, bien sûr), pour être meilleure qu’un Etat omniscient, ou un comité théodule d’universitaires pseudos-savants.

              Deuxième point : la dérégulation. Ah bon, on a dérégulé ?

              Depuis Bâle I et maintenant Bâle II, le calcul du ratio de fonds propres rapporté aux prêts accordés par une banque n’est plus l’apanage de la direction de la banque mais le fruit d’un ratio imposé : Cooke, puis Mac Donough maintenant. L’effet d’une telle mesure, est qu’au lieu de penser “risque”, tout banquier qui se respecte pense Cooke et surtout à triturer ses engagements de façon à échapper aux contrôles de son autorité de tutelle et à prêter plus avec moins de capital. Une mesure bien intentionnée s’est donc transformée en une déresponsabilisation générale : je ne couvre pas mon risque mais je suis plus malin que la commission bancaire !

              Réglementation encore, avec les agences de rating. Aves 3 agences “certifiées” au monde, nos financiers en sont revenus à un vieux syllogisme foireux : les agences de rating sont rares, or ce qui est rare a de la valeur donc les agences de rating ont raison. Après la démission Cooke, la démission Moody’s S&P Fitch etc…., plus besoin de réfléchir, je suis bordé vis à vis de mon comité de crédit, ah la sagesse des foules…, rateo ergo sum, AAA on y va…..

              "Les accords internationaux, dits de Bâle II, ont accouché d’une usine à gaz que ne comprennent ni les dirigeants des banques, ni les superviseurs. Ils ignorent les situations extrêmes, celles de crise, précisément le moment qui compte. Ils s’appuient sur les agences de notation, des entreprises privées qui ont comme clients les banques, et ont bien du mal à être juge et partie. Rien de ceci n’est du laissez-faire.

              En fait, on pourrait presque se demander s’il n’aurait pas été préférable de ne pas avoir de réglementation du tout, comme au dix-neuvième siècle, plutôt qu’une réglementation qui crée une fausse impression de sécurité et, d’une certaine manière, engage la responsabilité des gouvernements – et donc celle de leurs contribuables – qui ont mis en place de mauvaises règles. Bon, là, j’exagère, mais le message est important. Les adeptes de plus de réglementation doivent d’abord faire la preuve que le remède est meilleur que la maladie.

              Drôle de dérégulation....

               


              • armand armand 25 septembre 2008 10:50

                Absence de règlementation au XIXe siècle, soit, mais il y avait un facteur d’autodiscipline incontournable - l’étalon-or. C’est bien pour cela qu’il est anathème aux politiques et aux financiers, car on ne peut pas tricher avec.

                Si la monnaie redevenait une ’vraie’ monnaie, si on ne dépensait que ce qu’on avait, ne prêtait que ce qu’on avait en caisse, si le marché c’était l’achat au cours du jour d’une denrée ou d’un service concret dont on prend livraison ou qu’on utilise...

                On peut rêver, trop d’intérêts sont en jeu...

                Pour le ’fun’ un email fait le tour en ce moment, sur le modèle des spams financiers en provenance du Nigéria :

                "I am Ministry of the Treasury of Republic of America,. My country has had crisis that causes need for large transfer of funds of $700 billion. If you would assist me in this matter it would be most profitable for you. After you send me bank account details, I will reply with detailed information about safeguards to protect the funds."


              • Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 12:41

                 Il n’y a rien à prouver. D’abord parce que la faillite des planismes n’est plus à établir. Ensuite parce que la concurrence, bien loin d’être le dogme qu’il vous plaît d’imaginer, n’est qu’une conséquences de la liberté, vous savez ce truc désagréable que vous aimez si peu. Autant essayer de prouver que l’évolution a fait mieux, ou moins bien, qu’un dieu créateur. Non-sens. Ce qui est, est. Point barre.

                Vous n’aimez pas votre PC ? Prenez un Mac. Ou passez au libre. Ou investissez sur quelques jeunes talentueux qui feront mieux. Mais arrêter de pleurnicher.
                Vous trouvez que les fournisseurs de téléphonie mobile nous escroquent ? Vous avez raison, ça s’appelle le capitalisme de connivence, des coquins copains avec le régulateur. Ou comment se partager le gâteau.

                Les économies d’échelle de l’assurance maladie (obligatoire et opaque)( que le monde entier nous envie)... Arrêtez, j’ai mal aux côtes. A ce propos, une directive européenne prévoit qu’un français puisse s’assurer ailleurs, à l’étranger si ça lui chante. Mais l’URSSAFF attaque systématiquement en justice ceux qui ont l’audace de profiter de cette liberté. Pourquoi, si ce système est si bon ?

                Pour finir, désolé d’intervenir sur un domaine réservé, je n’ai aucun titre à cela. Enfin, si : le titre d’être un homme libre.


              • Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 14:26

                 Je passe rapidement sur l’accusation de délire et de naïveté.
                La concurrence est libre dès lors que l’entrée sur le marché est libre, elle n’est pas dépendante du nombre de producteurs sur le marché, mais de l’absence de coercition, criminelle ou étatique. Ce n’est pas un état statique, mais un processus continu. Votre boulanger est peut-être le seul boulanger du quartier, vous êtes peut-être le seul producteur à votre poste, etc... tout cela n’est pas une entorse à la concurrence. Un producteur qui innove se protège par là même de la concurrence.... et alors ?
                Je cite :
                " L’erreur traditionnelle consiste pourtant à avoir une vision statique de la concurrence alors que la concurrence ne peut se comprendre que comme un processus qui se déroule dans le temps, dans une situation d’incertitude et non pas d’information parfaite. Et lorsqu’il faut « inventer le futur », celui qui invente bien le futur en est récompensé par un profit. On peut dire de ce point de vue que tout le mérite de la concurrence conçue comme un processus d’incitation à l’innovation réside dans le fait qu’elle est un élément d’incitation pour les producteurs. Il s’agit de faire mieux que les autres c’est à dire, à un moment donné, d’être les premiers à proposer un produit, ou proposer un produit à un prix beaucoup plus bas. Et par hypothèse, l’innovateur, au début tout au moins, a 100% de part de marché. Tout le mérite de la concurrence est donc d’incite à avoir des positions de « monopole » temporaires et menacées, dans la mesure où la concurrence existe et où d’autres producteurs peuvent essayer de devenir les meilleurs."
                Pascal Salin

                Comme tous les marxistes et néo-marxistes vous faites l’erreur de réifier un mot, pour en faire un absolu.
                Les seuls monopoles vraiment durables et nuisibles sont les monopoles étatiques et les monopoles criminels.


              • ZEN ZEN 25 septembre 2008 14:56

                "Vous n’aimez pas votre PC ? Prenez un Mac."

                Vous n’aimez pas Péripate, qui dysfonctionne souvent en ce moment...prenez un interlocuteur sérieux


              • Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 18:16

                 Il ne manque plus que le commissaire politique Sysiphe, et le Politburo sera au complet ! Donc Zen, qui ne manque jamais de souligner que ses "interlocuteurs" ne savent pas lire, n’a rien à dire. Normal.
                Et Renève qui fait comme si jamais rien dit. Bon, ce n’est pas grave. Maintenant qu’il est dans le même camp que son président, il l’aura sa régulation...


              • Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 21:33

                 Oui, réservez vos colères... pour le partage du gâteau. A vous bouffer entre vous.

                D’ailleurs, j’ai du mal à comprendre ce qui vous choque dans l’allusion au Politburo. Vous ai-je vu une seule fois vous démarquer des outrances de ce neo-stalinien (ai-je besoin de le nommer ?). Bien au contraire.

                Je suis en tout assez déçu par votre vision pessimiste de l’homme. Vous ne concevez la solidarité que sous la forme de la contrainte.Et ce n’est pas un hasard. Donnez un euro à un clochard quand la moitié de votre salaire s’envole en "cotisations" obligatoires, c’est raide.
                De fait, ce viol est un vol. Qui gère la Sécu ? Des syndicats, qui se servent sur la bête. Qui décide quels seront les syndicats habilités.... je vous laisse deviner, par une "ordonnance" qui date de... 1966. Les statuts prévoient, en théorie, des élections. Est-ce que vous vous rappelez les dernières ? Probablement pas, il y a si longtemps.

                Qu’il soit obligatoire de souscrire une assurance, ça paraît une règle prudentielle de bon sens. Comme pour l’automobile. Mais que ce soit l’assurance de syndicats qui ne représentent qu’eux mêmes ( dont 20% de retraités de la fonction publique à la CGT, en faites vous partie ?) est un abus, un vol. 
                Tous vos raisonnements sont si empreints de mauvaise foi que s’en est pathétique.


              • frédéric lyon 25 septembre 2008 09:54

                Enfin un texte intéressant sur le sujet !

                Une digression cependant :

                La dramatisation à laquelle se livre aujourd’hui George Bush doit se comprendre aussi dans le cadre de la campagne électorale en cours, mais le Plan Paulson tel qu’il a été conçu n’a-t-il pas pour objet de redonner aux institutions financières Américaines un peu de la valeur qu’elles ont perdue et d’empêcher qu’elles ne tombent ainsi entre les mains de banques Européennes ou Japonaises, qui ont pris moins de risques sur les marchés hypothécaires, et sont donc plus solides aujourd’hui que leurs concurrentes Américaines ?

                Barclays et Nomura ont déja fait quelques emplettes à Wall Street !


                • ZEN ZEN 25 septembre 2008 12:10

                  Pour Soros [la crise du capitalisme mondial, 1998, p. 27], « Il est difficile de ne pas conclure que le système financier international lui-même a été le principal responsable de l’incendie...."

                  Venant maintenant comme un pompier, il oublie de dire qu’il fut aussi souvent pyromane...


                  • goc goc 25 septembre 2008 12:24

                    Soit j’ai mal lu, soit je n’ai rien compris, mais l’auteur a oublié un point important de la periode des 30 glorieuses, c’est la socialisation du systeme financier, a savoir que les benefices etaient repartis entre actionnaires et employés, ces derniers recuperant cet argent soit sous forme de gains direct soit sous forme d’avantages sociaux. Alors qu’apres, seuls les actionnaires recevaient les benefices, et depuis quelques années ca s’est amplifié au point que le seul but d’une entreprise n’est plus de produire mais de verser un maximum de dividendes aux actionnaires,et ce par tous les moyens.

                    Le deuxieme point, c’est que je pense que cette crise est largement superieure a celle de 29 dans le fait que l’afflut de liquidité n’est basé sur rien, je m’explique :

                    avec le principe de la couverture partielle des prets, les banques ont pu mettre sur le circuit une masse colossale d’argent qu’elles n’avaient pas, or cette masse d’argent n’est pas venue de l’industrie, mais des banques centrales (par un simple jeux de vases communicants). Ces banques centrales qui ont le droit de "faire" la monnaie, n’ont rien trouvé de plus intelligent que de faire marcher la planche a billet. Or le plan Paulson ne vise pas a assainir le surplus, mais au contraire a le remettre dans le circuit.

                    La seule solution pour sortir de la crise est d’effacer la dette..des particuliers, et non celle des banques, puisque les particuliers ont emprunté de l’argent virtuel. Remettons les compteurs a zero coté citoyens et nous nous debarasserons du meme coup de cet argent fictif, par contre si nous faisons payer le contribuable pour renfluer les banques alors on amplifiera encore la crise financiere. Acheter les papiers foireux, quel qu’en soit le prix, ne resoudra rien des lors que l’argent ainsi rendu aux banques servira a recreer de nouvelles dettes faciles. Il faut interdire aux banques de preter plus que ce qu’elles ont reelement en caisse, et non en virtuel

                    Le plan Paulson propose d’intedire les opérations de bourse à découvert, il faut aller encore plus loin et intedire TOUTE operation financière à découvert, y compris les prets aux particulier. Et alors ce jour-là, on retablira la confiance


                    • armand armand 25 septembre 2008 13:16

                      goc :

                      Pour le coup, je suis plutôt de votre avis.

                      Un bémol - effacer la dette des particuliers qui sont menacés de perdre leur résidence principale, soit, mais ceux qui (nombreux) ont acheté plusieurs maisons pour spéculer, certainement pas.
                      La cupidité n’est pas seulement le fait des banquiers.
                      D’ailleurs, cet état d’esprit qui recherche l’enrichissement rapide et sans effort de travail, notamment en spéculant sur l’immobilier, n’est pas propre aux U.S.A. - elle se porte bien en France !

                      Vous me direz qu’on encourage cela pour masquer le tassement, voire la régression en termes réels, des salaires.


                    • frédéric lyon 26 septembre 2008 08:06

                      Il se confirme que la dramatisation de la crise financière mise en scène par la Maison Blanche a été conçue pour deux raisons

                      1) Une première raison qui se rapporte à la campagne présidentielle en cours aux Etats-Unis, le but étant de démontrer qu’Obama est incompétent et n’a pas la carrure pour diriger le pays.

                      2) Une deuxième raison plus fondamentale encore : Il s’agit d’éviter que Wall Street passe sous le contrôle des Banques Européennes et Japonaises !

                      Le Plan Paulson permet de stopper la chute des cours des valeurs financières américaines et donc le ramassage de leurs actions par des groupes étrangers qui ne sont pas aussi touchés par la crise des crédits hypothécaires que les groupes financiers américains.

                      Il est assez amusant de voir que le Président Bush parle de la crise financière, avec des trémolos dans la voix, au moment même où les Bourses remontent, dans l’attente de la mise en place du plan de secours qui permettra aux institutions américaines de se défaire de leurs actifs douteux sur le dos d’un organisme de défaisance qui sera adossé au Trésor Public Américain et pourra attendre le retour à meilleure fortune des débiteurs !!

                      Fort bien, mais tout ceci est-il normal ? Ne serait-il pas plus normal que les groupes financiers dont la gestion a été imprudente tombent sous le contrôle de confrères plus avisés, ou soit carrément déclarés en faillite ?

                      D’ailleurs un certains nombres d’entre eux ne pourrons pas éviter de connaitre l’un ou l’autre sort :


                      - Le groupe Washington Mutual a été déclaré en faillite


                      - Barclays et Nomura Securities ont ait des emplettes à Wall Street, à des prix défiant toute concurrence ! (Nomura Secuirties a racheté les activités de Lehman Brothers en Europe et aux Moyen-Orient pour........................DEUX dollars !!!, en s’engageant seulement à reprendre la majorité du personnel !!!)


                      - Le groupe Français UAP se déclare prêt à voler au secours des candidats qui auraient besoin d’un peu de cash !!

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