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Accueil du site > Actualités > Economie > Crise financière en France, à quoi faut-il s’attendre (...)

Crise financière en France, à quoi faut-il s’attendre ?

Perspectives de croissance déçues ; résultats tronqués ; indices dépareillés avec la réalité ; méconnaissance sur la situation réelle des banques, depuis plusieurs mois, les indicateurs officiels se nourrissent de chiffres faux.

Alors que la récession s’installe, la tempête s’aiguisant, à quoi faut-il donc s’attendre ?

1) Explosion des déficits
En raison de la hausse de la charge des intérêts de la dette liée et de l’effondrement des recettes fiscales, le déficit budgétaire en 2008 qui avait déjà été relevé de 41 à 49 milliards d’euros pourrait s’élever en clôture d’exercice à hauteur de 60 milliards d’euros.
Pour les mêmes raisons, le déficit budgétaire 2009, évalué dans un premier temps à 52 milliards, devrait exploser. Compte tenu de l’enveloppe affectée à la recapitalisation des banques, soit 40 milliards, de l’aggravation de la dette, d’une chute continue de la croissance des recettes, le tout associé à dépenses en faible retrait, il pourrait théoriquement grimper aux alentours de 100/110 milliards, ce qui représenterait 5 % du Produit intérieur brut. Cette situation est en marche. D’ores et déjà, l’Etat français a injecté 10,5 milliards d’euros dans six grandes banques. L’aggravation devrait provoquer de sérieuses turbulences au sein de l’Union européenne. Ecarté le fameux pacte de stabilité, une solution doit être trouvée sauf à considérer la remise en cause du système monétaire européen. Dans ce cas, les conséquences pour l’économie française seraient abyssales.

2) Emploi
 
Les premières indications du secteur du BTP retiennent une contraction de 28 % de l’activité. Dans ce secteur particulièrement sensible aux évolutions erratiques, les conséquences sont immédiates avec, notamment, la diminution des intérimaires, des apprentis. Pour ce seul secteur, les pertes d’emploi pourraient se situer autour de 200 000. Le secteur de la distribution est également frappé de plein fouet avec des chutes de plus de 15 % (habillement). Là encore, si la situation persiste, les débauchages devraient être importants. Sérieusement atteinte aussi, l’industrie avec la fermeture temporaire des usines automobiles des constructeurs français.
Compte tenu de ces premiers éléments, le taux de chômage repasserait la barre des 10 % de la population active fin 2009 avec, en toile de fond, pour tendance lourde, l’augmentation considérable des emplois précaires.
 
3) Pouvoir d’achat
 
Selon certains commentateurs, si la chute des prix des matières premières persiste, le pouvoir d’achat pourrait s’en retrouver relancé. Ce point de vue est théorique dans la mesure où il importe, d’une part, de retenir comme valeur de richesse l’intégralité du patrimoine des ménages et, d’autre part, de considérer la dégradation généralisée de l’activité. Sur le premier point, nous avons vu que le patrimoine des ménages s’était considérablement détérioré, leur pouvoir d’achat s’en trouve donc affecté. Sur le second point, la dégradation de la situation des d’entreprises industrielles et commerciales devrait avoir des conséquences sur l’emploi et sur les salaires. L’augmentation du chômage doublé d’une augmentation des emplois instables, mal rétribués, ne favorisent pas une amélioration du pouvoir d’achat.

4) Dégradation très sensible du patrimoine financier des ménages
Pour la minorité (16 %) qui détiennent des actions, la chute depuis est sévère : peu ou prou 30/40 % en un an. Pour les 57 % des Français détenteurs d’un bien immobilier, le déclin devrait suivre en globalité l’évolution des prix du marché sauf quelques îlots de résistance. Tous confondus, la perte en « valeur du patrimoine » pourrait atteindre 15 % en 2009.
 
5) Bourse
 
Contrairement à une idée reçue, la bourse peut connaître un effondrement durable. Il faut se rappeler que c’est seulement en 1954 que la bourse a retrouvé son niveau de 1929... Vingt-cinq ans, soit une génération !
 
Simple calcul, compte tenu de l’augmentation des cours de la bourse depuis la création du CAC 40, soit une hausse de +/- de 100 % alors que les salaires n’ont augmenté que de 15 % en monnaie constante. S’il fallait considérer l’hypothèse d’un rectificatif, la valeur du CAC devrait se situer autour de 2 500 points. Ajoutez les craintes d’une récession longue au terme indéfini et le CAC 40 pourrait afficher des résultats encore moins séduisants. Toutefois, il importe de rappeler que toutes les sociétés ne doivent pas être logées à la même enseigne. Certaines sociétés sont sous-évaluées comme AIR France ou Alstom, la valeur de leurs actifs étant inférieur à la valorisation boursière, d’autres dans une situation contraire.
 
6) Effondrement de l’immobilier
 
Les transactions immobilières ont chuté de 25 % en 2008, le temps d’attente de la vente d’un appartement a triplé. Chaque mois, les indicateurs se dégradent. La décote entre la valorisation affichée et la réalité atteint désormais 20 % dans certaines villes, notamment de province. Toutefois si le marché immobilier devait reposer sur la seule valeur intrinsèque d’un logement (coût de la construction), la baisse pourrait atteindre théoriquement 60 %, sans doute plus dans certains quartiers. Dans tous les cas, ce sont les situations d’urgence qui dicteront les prix. Le recours à la vente s’apparente souvent à une recherche de liquidités à tout prix. A cet égard, ce sont principalement les grands détenteurs de patrimoine immobilier, l’Etat, les banques et les assurances, qui influenceront l’évolution des prix. En quête de ressources, certains seront tentés de brader des biens.
 
Compte tenu de cette situation, quelles sont les options pour sortir de la crise ?
 
1) Une réduction drastique des dépenses
 
Compte tenu de la double contrainte des dépenses incompressibles et du poids croissant de la dette (en 2008, la dette publique égale à 65,9 % du PIB), cette démarche sera limitée. Dans un contexte de revenu en déclin et d’emploi raréfié, même pratiquées à petite échelle, des diminutions ciblées provoqueraient des effets aux conséquences sociales désastreuses. Seule solution, uniquement dans un contexte déflationniste, la diminution globale de tous les salaires de la fonction publique et une réduction des retraites pourraient être envisagées. Cette orientation présenterait l’avantage d’uniformiser la situation des Français, d’éviter le découplage.
 
2) Le lancement d’un vaste emprunt public
 
Il devrait être destiné à financer le plan de sauvetage des banques et à maintenir le train de vie de l’Etat. Comme les Français disposent d’une épargne importante, cette option est envisageable. Toutefois, le taux d’épargne des Français est en déclin se situant aux alentours de 10 %. La mise en place d’un tel contrat aura pour conséquence une aggravation sans précédent de l’endettement pour les générations futures. Déjà exorbitant, cette orientation pose à terme le problème de la signature de la France. Quelle est la valeur papier d’un titre émis par un pays ultra endetté et qui, de surcroît, est appelé à se maintenir durablement dans cette situation ? Par ailleurs, même d’un montant important, il n’est pas sûr que l’emprunt suffise à tarir les effets de la crise.

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50 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 10 novembre 2008 10:34

    Quelle traduction sur le plan politique ?

    Contrairement à ce que j’entends ici et là, je ne suis pas sûr, loin de là, que Sarkozy ait “mangé son pain blanc” compte tenu des difficultés économiques qui s’annoncent en 2009. Et cela grâce, précisément, à la crise économique et financière mondiale.

    Une crise qui tombe à pic, et Sarkozy s’en réjouit sans retenue auprès de ses amis, pour diluer dans la tourmente planétaire ses choix internes désastreux et sa propre responsabilité politique dans la dégradation des comptes sociaux français.


    Sarkozy, n’en doutons pas, jouera cette partition jusqu’au bout, et le public (globalement peu ou mal politisé) avalera les couleuvres de la communication gouvernementale visant à mettre tous les problèmes sur le dos de la crise. Ajouté à une gesticulation de tous les instants visant à donner l’illusion de l’action permanente, cela pourrait conduire nos compatriotes à donner quitus à Sarkozy de sa politique socio-économique.


    C’est d’ailleurs très exactement ce qui se passe d’ores et déjà et qui explique la spectaculaire remontée de notre rodomont dans les sondages. A suivre…


    • le mave 10 novembre 2008 10:53

      "Seule solution, uniquement dans un contexte déflationniste, la diminution globale de tous les salaires de la fonction publique et une réduction des retraites pourraient être envisagées. Cette orientation présenterait l’avantage d’uniformiser la situation des français, d’éviter le découplage."
      Et la saisie des biens des donneurs de leçons qui profitent ou ont profité largement des dérives du système capilatiste : mondailisation ,délocalisation etc...vous en dites quoi ???????


    • sisyphe sisyphe 10 novembre 2008 11:56

      Bonne analyse globale, et perspectives probablement justes. 

      Cependant, quand on arrive aux solutions, et qu’on lit :
      Seule solution, uniquement dans un contexte déflationniste, la diminution globale de tous les salaires de la fonction publique et une réduction des retraites pourraient être envisagées. Cette orientation présenterait l’avantage d’uniformiser la situation des français, d’éviter le découplage.

      on reste perplexe (c’est un euphémisme)....

      La solution serait donc d’aligner tout le monde vers le bas, et de supprimer encore du pouvoir d’achat, donc de la croissance ; drôle "d’avantage"....

      Et si, pas seulement au niveau national, bien sûr, mais au niveau internationale, on commençait à envisager la redistribution des 12% de PIB modial transférés, depuis 1975, du salariat vers le capital, ne serait-ce pas, à tout hasard, une solution beaucoup plus intelligente, qui permettrait, sinon d’aligner vers le haut, du moins, de ne pas pénaliser, une fois de plus, l’immense majorité des "économiquement faibles" ?

      C’est à dire, si l’on décidait, enfin, de taxer justement le capital, de supprimer les paradis fiscaux, pour pouvoir, enfin également, détaxer le travail ; si l’on se décidait à une réduction des inégalités (au lieu de leur constante aggravation), à une plus juste redistribution des richesses en faveur de ceux qui en ont réellement besoin, ne serait-ce pas favoriser la création d’emplois, relancer la croissance, et donc, diminuer la part de la dette ? 

      Si l’on prenait, par ailleurs, les décisions, d’une croissance maitrisée, en taxant tous les produits superflus, créateurs de nuisances, en favorisant une exploitation des ressources naturelles renouvelables, en réduisant notre dépendance au pétrole, au nucléaire, si l’on favorisait, partout, la renaissance des agricultures vivrières, si l’on empêchait la brevetisation du vivant, l’éradication de la biodiversité, si l’on réformait enfin le système financier et économique, et ses pseudo organismes de controle ; comme le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, en véritables organisations de défense des intérêts du plus grand nombre, des pays émergents, si l’on redonnait le pouvoir de créer de l’argent aux états, en allégeant donc considérablement le poids de leurs dettes, etc.... ne serait-ce pas une solution infiniment plus viable à moyen et long terme ? 

      Je crois que la réponse est dans les questions. 
      Les sollicitations dans ce sens se font jour, d’ailleurs, dans le monde entier, et, plus spécialement en amérique latine (voir la déclaration de Lula à ce sujet), en Russie, en Afrique, etc...
      Et comme notre président Sarkozy s’en trouve apparamment faire l’écho (? ??), si l’on passait, enfin des imprécations suivies de cautères sur une jambe en bois bien vermoulue, à la mise en acte REELLE de ces réformes, devenues aujourd’hui absolument vitales ? 

      Chiche ?? 

      Tout ceci, évidemment, ne saurait se décider qu’au niveau international ; mais puisque notre Kondukator, actuel chef de l’europe, peut avoir l’air de s’en donner les moyens...

      Le problème essentiel à ces solutions, est, inéluctablement, lié à la position sur ces questions des USA. 
      Le changement de président modifiera-t-il la donne ? 
      Derrière la célébration de l’Obamania à grands coups de trompettes médiatiques, il ne semble pas, hélas, que la nouvelle administration soit prête à en prendre le chemin...

      Va falloir s’équiper pour ramer encore plus sur une mer de plus en plus pourrie, quoi....

      Merci l’ultralibéralisme. 


    • miguel34 10 novembre 2008 14:02

      Il voulait sans doute dire "seule solution pour protéger les intérêts à court terme des financiers" !!!


    • sisyphe sisyphe 10 novembre 2008 16:08

      Un extrait d’interview d’Emmanuel Todd :

      On est dans une démocratie de manipulation où l’on crée des problèmes et des affrontements artificiels. Pour ce système il n’y a que trois solutions possibles : l’ethnicisation et la thématique identitaire, tentation de la droite après l’implosion du Front National - mais Sarkozy n’a pas convaincu grand monde sinon la base électorale des petits commerçants - la perversion ou la suppression du suffrage universel, enfin le protectionnisme européen. Mais on ne pourra indéfiniment laisser en place un système économique qui angoisse et affaiblit autant la population.

      Peut-on dire que la lutte des classes, sous des formes nouvelles, a de beaux jours devant elle ?

      Il n’y a pas de structuration collective, mais on sent monter une révolte, sans violence mais déterminée, des classes moyennes contre les classes supérieures. L’histoire s’accélère et nous rapproche de cette échéance. Seul le 1 % supérieur de la société profite de la richesse, dans un système économique « auto bloquant » : si tous les gains vont à cette frange, on risque des affrontements désordonnés et des dérives autoritaires et le système s’arrête. C’est cette menace qu’on est en train de vivre.

      Le « protectionnisme européen », dernière chance de la démocratie. Pouvez-vous préciser ?

      C’est la seule issue possible à une échelle raisonnable, l’économie française ne pouvant se protéger seule. La pression externe à la baisse sur les salaires (Chine, Asie...) paralyse la demande intérieure. Le protectionnisme européen permettrait de mettre en place des barrières dans un espace de 450 millions d’habitants pour la faire cesser et échapper à cette spirale d’étouffement qui rend invivable une démocratie. Je décris l’incertitude, pas la disparition d’un système... C’est une forme d’optimisme ! Mais quelle confusion dans l’esprit des gens qui associent libre-échange et liberté ! Je distingue la mondialisation - formidable pour la conscience collective, le rapprochement des connaissances et des cultures - et son côté obscur, la globalisation, qui nous asphyxie. Je donne enfin un carnet de route pour négocier avec l’Allemagne, notre partenaire historique.


    • civis1 civis1 11 novembre 2008 12:36

      Voilà une  nième exégèse à partir des chiffres !

       Je me pose  quand même quelques questions surtout lorsque pour rester dans une analyse de surface, l’auteur présente le modèle de la « compression » et de l’alignement par le bas comme étant la solution.

      La métaphore du trou noir où devrait s’engloutir le salaire des fonctionnaires me paraît quand même assez sidérante !

       Faut-il se catastropher ? Et si l’analyse de la situation l’exige par qui nous est servit ce catastrophisme ? Par ceux qui s’inquiétaient depuis longtemps de la dérive du système et prévoyaient la catastrophe ? Par ceux qui ont intérêt à l’amplifier pour faire écran ? Où tout simplement par ceux qui n’ont pas compris et restent dans la même logique ?

       A quoi sert d’essayer de réfléchir à partir de données par plus fiables ni moins fictives que les créatures de l’ingénierie financière sorties d’un seul coup de sortir de terre ?

      Il  y a bien sûr une anxiété légitime à essayer de mesurer dans ce système là ce qui serait « l’ampleur des dégâts » mais concernant l’impact socio-économique et politique du déraillement financier auquel on assiste comme impuissant il me semble qu’à remettre les choses à plat ne faut-il pas d’abord se poser la question  de l’origine et de la fiabilité statistique des chiffres que l’on assène quand on a la prétention de faire comme un état des lieux ?

       Concernant la dette publique par exemple, on entendait des propos strictement inverses et parfaitement crédibles il y a une quinzaine de jours sur France Culture qui avait invité un éminent spécialiste en matière.

      Avant d’essayer de trier le linge sale il me semble que  les questions préalables restent :

      1) Celle  du cadre dans lequel on essaie de les faire parler et de la logique dans laquelle cette démarche s’inscrit.

      2) Celle des objectifs poursuivis par les argumentaires inflationnistes ou déflationnistes ou autres…  

      Est-ce qu’on en est encore  chercher dans quelle proportion les chiffres sont faux ?  
      Et puis, finalement, qu’est-ce qu’un chiffre ? Des diodes qui s’affichent sur des écrans logés dans des régions comptables inscrites dans quel marbre et dans quel ciel ? Où trouvent-ils leur légitimité et leur puissance celle qui serait à l’origine de la dégradation généralisée de l’activité ? De leur incapacité à servir le commerce plus que l’échange et la production de bien réels ?

      Pour un égaré dans le désert une datte ou un litre d’eau valent bien plus que tous les lingots et dollars du monde réunis.


    • civis1 civis1 11 novembre 2008 12:49

      Ce Post de réflexion générale s’adressait plutôt à l’article qu’au commentaire : toutes mes excuses

      Voilà une  nième exégèse à partir des chiffres !

       Je me pose  quand même quelques questions surtout lorsque pour rester dans une analyse de surface, l’auteur présente le modèle de la « compression » et de l’alignement par le bas comme étant la solution.

      La métaphore du trou noir où devrait s’engloutir le salaire des fonctionnaires me paraît quand même assez sidérante !

       Faut-il se catastropher ? Et si l’analyse de la situation l’exige par qui nous est servi ce catastrophisme ? Par ceux qui s’inquiétaient depuis longtemps de la dérive du système et prévoyaient la catastrophe ? Par ceux qui ont intérêt à l’amplifier pour faire écran ? Où tout simplement par ceux qui n’ont pas compris et restent dans la même logique ?

       A quoi sert d’essayer de réfléchir à partir de données pas plus fiables ni moins fictives que les créatures de l’ingénierie financière sorties d’un seul coup de terre ?

      Il  y a bien sûr une anxiété légitime à essayer de mesurer dans ce système là ce qui serait « l’ampleur des dégâts » mais concernant l’impact socio-économique et politique du déraillement financier auquel on assiste comme impuissants, tant  qu’à remettre les choses à plat,  ne faut-il pas d’abord se poser la question  de l’origine et de la fiabilité statistique des chiffres que l’on assène quand on a la prétention de faire comme un état des lieux ?

       Concernant la dette publique par exemple, on entendait des propos strictement inverses et parfaitement crédibles il y a une quinzaine de jours sur France Culture qui avait invité un éminent spécialiste en matière.

      Avant d’essayer de trier le linge sale il me semble que  les questions préalables restent :

      1) Celle  du cadre dans lequel on essaie de les faire parler et de la logique dans laquelle cette démarche s’inscrit.

      2) Celle des objectifs poursuivis par les argumentaires inflationnistes ou déflationnistes ou autres…  

      Ceci dit, est-ce qu’il faut encore  chercher dans quelle proportion les chiffres sont faux ?  Et puis, finalement, qu’est-ce qu’un chiffre ? Des diodes qui s’affichent sur des écrans logés dans des régions comptables inscrites dans quel marbre et dans quel ciel ? Où trouvent-ils leur légitimité et leur puissance celle qui serait à l’origine de la dégradation généralisée de l’activité ? De leur incapacité à servir le commerce plus que l’échange et la production de bien réels ?

      Pour un égaré dans le désert une datte ou un litre d’eau valent bien plus que tous les lingots et dollars du monde réunis.


    • ARMINIUS ARMINIUS 10 novembre 2008 10:45

      Bonne analyse mais peut-être en dessous de la vérité : en 1929 il a fallu environ deux ans avant que la crise US atteigne la France. Depuis tous les économistes nous ont asssurés que jamais une telle crise ne pourrait se reproduire, ce en quoi ils avaient raison, mais ils auraient du préciser : "d’autres crises tout aussi graves pourront apparaître sous une autre forme"... Pour l’instant à part le remplissage du tonneau des Dardannelles des banques déficientes, nos décideurs n’ont pas trouvé grand chose d’original. Le bon peuple se réfugie dans les bras de ses dirigeants- alors qu’ils sont partie prenante essentielle de cette crise faute de ne pas l’avoir vue venir, suivant le vieil adage : gouverner c’est prévoir. Il serait intéressanr d’avoir, sur AV, d’autres analyses de ce type, voir des propositions de solution à la sortie de crise, car coté économistes, responsables politiques et autres éminents experts, je n’ai plus trop confiance...


      • artam 11 novembre 2008 10:26

         Bonjour ARMINIUS, tonneau des DANAÏDES,

         http://fr.wikipedia.org/wiki/Dana&iuml ;des


      • Avatar 10 novembre 2008 10:59

        Analyse pertinente de la situation économique actuelle.

        Votre article bien construit fait vraiment contraste avec l’autre en Une sur le même sujet...


        • foufouille foufouille 10 novembre 2008 11:57

          pour relancer le btp, il suffirait que l’etat garantisse les prets immo des citoyens (a taux fixe bien sur)
          au moins il aurait une garantie
          ca serait bien si c’etait pour l’ancien avec travaux aussi. la ce serait les petits entrepreneurs artisan qui seraient concernes


          • Marc Bruxman 10 novembre 2008 12:50

            Oui il faudrait par ces temps de crise que l’état réduise son train de vie. Par contre je ne vous suit pas nécéssairement convaincu qu’il faille même parler de toucher aux pensions dans l’immédiat. 

            Pourquoi ? Parce que les frais de fonctionnement de l’état français sont exorbitants. Dans cette situation, un controle de gestion sévére devrait permettre d’économiser d’importantes sommes d’argent. Le non renouvellement des fonctionnaires qui partent en retraite est une bonne piste mais d’autres optimizations sont à faire en premier en temps de crise :

            • Fermeture de bureaux la ou ils sont très fortement déficitaires ET sous-utilisés. Une régle devrait en effet permettre à RFF (par exemple) de fermer des lignes qui ne voient passer aucun traffic pour se concentrer sur celles qui sont utilisées. 
            • Numérisation des procédures publiques (impots, ...) et taxation du recours au format papier voir interdiction pour les entreprises. Ceci permettra d’importantes supressions de postes dans la fonction publique. 
            • Simplification des procédures administratives pour diminuer les couts et diminution du nombre de fonctionnaires. Pour les fournitures communes aux différents services (matériel de bureau notamment), passage par une centrale d’achat nationale.
            • Interdiction ou réglementation très stricte de toute publicité par les organes type région ou commune. Je reçois de ma commune un journal sur papier glacé, un autre de la région et bien sur le torchon de mon département. Or je n’ai pas à payer dans mes impots la propagande des élus sortants. 
            • Simplification de tous les mécanismes sociaux et fiscaux de sorte à diminuer leur couts de traitements et donc réduire encore une fois le nombre de fonctionnaires. Les niches fiscales par exemple sont non seulement injustes mais elles coutent cher à traiter et à controler. Chaque niche fiscale supprimée peut donc se traduire par des fonctionnaires de virés. 
            • Lutte contre la corruption !
            • Libéralisation, légalisation des marchés gris tels que le cannabis ou la prostitution qui existent de fait bien qu’interdit mais échappent à toute taxation. En les transformant en marchés "normaux", on créera de vrais emplois (qui remplaceront des emplois au noir) et on augmentera les recettes de l’état. 
            Rien qu’avec cela, il y a déja de quoi économiser des milliards sans toucher aux prestations dont bénéficient la plupart des français. 

            Après il est clair que l’heure n’est pas aux privatisations vu les conditions du marché.

            • sisyphe sisyphe 10 novembre 2008 12:57

              • Lutte contre la corruption !
              •  

              • Libéralisation, légalisation des marchés gris tels que le cannabis ou la prostitution qui existent de fait bien qu’interdit mais échappent à toute taxation. En les transformant en marchés "normaux", on créera de vrais emplois (qui remplaceront des emplois au noir) et on augmentera les recettes de l’état.
              •  
              • Chiche !

            • foufouille foufouille 10 novembre 2008 13:00

              ca m’etonnerait que ca arrive (surtout la fin)
              l’etat ne saurait supprimer le controle de la population par les bureaucrates prive ou publique
              ni renoncer de donner les marches public aux copains
              il faut pas oublier qu’ils viennent presque tous du meme monde


            • Absurde Absurde 10 novembre 2008 18:22

              On peut proposer tout ce qu’on veut ici, rien ne bougera. Ni le train de vie pharaonique de nos z’élites, ni les pauvres, ni les classes moyennes ni rien ni personne. Les pauvres ont la trouille et ont tendance à s’isoler, surtout ils ne croient plus aux bavassages de la petite gogauche qui leur a tourné le dos depuis des lustres. Les classes moyennes ont encore trop à perdre pour se risquer dans une très hypothétique insurrection. Elles préfèrent croire que le PS leur sauvera la mise à la prochaine alternance. La révolte, elle se borne aux brèves de comptoir. Le mécontentement, c’est une seconde nature chez le Français. L’activisme ? Que le copain balance le premier pavé. La crise ? On a l’habitude dans ce pays des crises à répétitions, une de plus une de moins... Pour y remédier, eh bien on fera comme d’hab, on sombrera dans la dépression collective, on prendra des médocs, on se suicidera. Mais agir collectivement ? Jamais. Déjà, il faudrait qu’on soit quelques-uns à y croire. Or en quoi croit-on encore dans ce pays ?.............................


            • Marc Bruxman 10 novembre 2008 20:01

              A Parkway :
              Je n’ai pas accusé les fonctionnaires de bénéficier directement des niches fiscales, mais je critique deux choses quand aux niches fiscales :

              • D’une part que ce n’est pas à l’état de décider si un investissement est "cachére" ou pas. Je ne vois pas pourquoi détaxer des investissements en particulier si ce n’est par corporatisme. Je suis pour les baisses d’impots bien sur, mais je préférerai largement que ces baisses d’impots profitent à tous. Donc plutot que de faire des niches fiscales pour certains qui les exonérent de l’impot sur le revenu, baissons les tranches d’imposition pour tous. 
              • D’autre part, le traitement de ces niches, ainsi que leur contrôle coute cher. Or, de même que l’on demande à une association humanitaire que ses frais de fonctionnement soient faibles, je demande la même chose de la part de l’état. Nos impots ne doivent pas servir à payer des frais de fonctionnement pharaoniques.
              A Sysiphe :
              Tu me dis chiche ! Et franchement si j’avais le pouvoir, la légalisation des marchés gris serait faite et je serai tout à fait partant pour organiser une vrai lutte contre la corruption à savoir :
              • Amnistie des conneries faites dans le passé vu qu’elle a été tellement endémique qu’il y aurait de quoi foutre en tole, tous les ministres, politiques, et syndicalistes de droite comme de gauche plus un grand nombre de patrons et sans oublier certains endroits comme les offices HLM. La corruption fait aujourd’hui parti du système. Je sais que cette amnistie est choquante, mais le mal a été tellement répendu que c’est la seule façon de régler le problème dans la sérénité. Parce que si on prend l’affaire de l’UIMM par exemple, elle touche à la fois le patronat (corrupteur) et des syndicats de salariés qui ont acceptés ces valises de billets. Et donc soit on détruit complétement le systéme syndical ce qui revient à foutre tout le monde à poil, soit on siffle bien fort la fin de la récréation et on fait comprendre que ce qui a été toléré dans le passé ne le sera plus. 
              • Mise en place à partir d’une date fixe d’une tolérance zéro à la maniére de ce qui se fait dans les pays nordiques. A la moindre connerie : inéligibilité pour les politiques, licenciement pour les responsables d’offices publics qui grugent les appels d’offres. Dans tous les cas, remboursement intégral des sommes détournées plus une amende salée qui augmente de façon exponentielle avec la récidive. Le montant des amendes et remboursement devant être également partagé entre le corrupteur et le corrompu sans chercher à comprendre qui est en tort. (Cela sera plus dissuasif comme cela). Enfin les employés d’un service qui auraient eu connaissance d’une affaire de corruption sans l’avoir signalée pourrait aussi être menacé d’une amende (bien entendu plus légére) de façon à mettre une pression sur leurs chefs. 
              Pour ce qui est de la légalisation des drogues douces et de la prostitution, c’est en revanche beaucoup plus simple. Cela diminuerait de plus le cout de fonctionnement de la police car il n’y aurait plus de prostitution ou vente de drogue clandestine. (Qui voudrait encore être client ?). En rajoutant le nombre moindre de chomeurs (création d’emplois officiels dans ces deux domaines) et le boulot d’aménagement (il faudra bien faire des enseignes pour les coffee shops et les bordels) il y a de quoi faire un boost de croissance significatif dont il serait stupide de se priver. 

            • jakback jakback 10 novembre 2008 13:20

              Marc Bruxman écrit d’or, le marché gris, voila une solution opportune, mais qui demande du courage politique, uniquement le C.A du trafic de cannabis en France est aux alentours d’un milliards d’euros.

              http://lingenue.blog.lemonde.fr/2008/10/05/du-trafic-de-cannabis-en-ile-de-france/

              Concernant la prostitution hormis l’hypocrisie, je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas un travail autorisé avec une convention collective l’encadrant l’également. Nos voisins Européens ne se privent pas de ces recettes substancielles.


              • garibaldi15 16 novembre 2008 19:24

                La prostitution, les maisons closes, généralement tous les hommes sont pour. Ils auraient peut-être une autre vision des choses si leur mère venait leur dire qu’elle va travailler dans la maison de passe du coin pour faire bouillir la marmite.


              • Forest Ent Forest Ent 10 novembre 2008 14:55

                Assez d’accord sur les prévisions, assez peu sur les préconisations. Il me semble contradictoire de vouloir en même temps diminuer la dépense de l’état et augmenter sa dette pour "maintenir son train de vie". Il me semble qu’il va falloir choisir entre les deux.


                • goc goc 10 novembre 2008 15:12

                  @l’auteur

                  bonne analyse, par contre je suis aussi perplexe que sisyphe quand aux solutions

                  ce n’est pas en nivelant vers le bas qu’on relancera la machine, bien au contraire. La seule chose qu’on risque c’est l’effondrement du moral des gens et par voie de consequence le risque d’une révolte generalisée

                  la seule solution viable est de revenir au systeme utilisé à l’epoque des 30 glorieuses, et en particulier redistribuer les benefices de sentreprises non pas aux actionnaires uniquement mais des les re-investir dasn la R&D et dans le social (augmentation des salaires, participation, formation, etc..)

                  j’opterais également pour relancer l’inflation (j’ai vecu au Bresil a l’epoque ou l’inflation etait de 100% par an, on y vit aussi bien qu’ailleurs, il faut juste savoir jongler avec ça). Ca permettrait aux salaires de se re-ajuster par rapport a l’immobilier et surtout de recuperer l’argent des speculateurs boursiers et autres traders

                  et lancer un grand chantier, tel par exemple le cablage en fibre de toute la france (en remplacement du cuivre)
                  cette solution, d’une part permettrait de relancer les chantiers, et ensuite de donner un coup de fouet aux industries a haute technologie. Imaginez que vous avez chez vous une fibre qui vous amene le téléphone, la visio, internet et 1000 chaines tv, dont des VOD a gogos


                  • Marc Bruxman 10 novembre 2008 20:05


                    et lancer un grand chantier, tel par exemple le cablage en fibre de toute la france (en remplacement du cuivre)
                    cette solution, d’une part permettrait de relancer les chantiers, et ensuite de donner un coup de fouet aux industries a haute technologie. Imaginez que vous avez chez vous une fibre qui vous amene le téléphone, la visio, internet et 1000 chaines tv, dont des VOD a gogos

                    Le chantier est actuellement en cours. On voit des machines à fibrer partout dans paname en ce moment et même dans certaines villes de banlieue. La province va suivre. Mais cela crée très peu d’emplois car le boulot est très automatisé et rodé. 

                    Malheureusement l’industrie high-tech dont je fais partie détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée. Il faut moins de gens pour fournir de la VOD à toute la France qu’il n’en faut pour tenir des vidéos clubs. Cela arrivera de toute façon mais il n’est pas forcément utile que l’état cherche à tout prix à l’accélérer. Autant qu’il laisse faire. 




                  • herve33 10 novembre 2008 15:36

                    Cet article mesure bien les difficultés qui s’annoncent pour 2009 , mais ne parle que de la France et laisse présager que cela mieux ailleurs , or il est d’ores et déjà certain que cela sera bien pire ailleurs chez ceux qui ont souscrit sans réserve à l’économie néolibérale , comme l’Angleterre , l’Espagne et évidemment le pire pour les US .

                    Des réformes sans précédent doivent etre prises le plus rapidement possible pour éviter les destructions d’emplois et la faillite des entreprises . Une mise au pas et une régulation complète du système financier sera nécessaire dont la suppression ou le blocage des paradis fiscaux , limiter les plus hauts salaires . Il faudra une nouvelle répartition des richesses de manière à que l’argent aille à la consommation et non à la spéculation ou à l’épargne . Des mesures protectionnistes contre les pays qui ne respectent pas certaines règles en matière sociales seront inévitables .

                    Il est peu probable que nos dirigeants qui sont responsables du gachis actuel , ait le courage d’appliquer des réformes qui va à contre sens de l’idéologie qu’on leur a appris depuis plusieurs décennies . C’est pourquoi , on risque de s’enfoncer de plus en plus gravement vers la dépression . C’est pourquoi , je pense que la solution ne viendra pas des dirigeants actuels mais plutot de la base qui forcera les gouvernements à prendre des mesures radicales .



                    • finael finael 10 novembre 2008 15:47

                      Bien que je trouve votre analyse intéressante, elle me semble malgré tout optimiste, en effet elle ne concerne qu’une situation franco-française alors le pays est - qu’on le veuille ou non - lié à une situation internationale dont je ne vois pas très bien comment elle pourrait s’améliorer, au contraire !

                      Quant aux solutions, elles sont d’essence purement libérales : moins d’état, moins d’état, moins d’état, ....
                      Et paradoxalement vous préconisez un vaste emprunt public .... destiné aux entreprises ?
                      Il faut savoir ce que l’on veut !

                      Pour ma part je considère que c’est l’ensemble des systèmes "libéraux" qui sont en faillite et que de profondes mutations se préparent, même si ce n’est sans doute pas pour tout de suite.

                      Les vrais choix, à mon avis, sont entre :


                      - Commencer à entreprendre des réformes de fond sur l’ensemble du système (ce sont encore les pays nordiques où l’état joue un rôle plus important et où les prélèvements sont les plus élevés qui s’en sortent le mieux), en essayant d’amortir les chocs


                      - Continuer dans la voie du libéralisme et se condamner à un choc, à plus ou moins long terme, mais qui engagera la population dans un cycle de drames et de violence.

                      Quelles réformes de fond ?


                      - Réduire les inégalités en taxant les revenus du capital et des jeux financiers (type taxe Tobin) = augmentation des revenus de l’état.


                      - Laisser filer une certaine dose d’inflation en augmentant le pouvoir d’achat de la majorité, donc les salaires et minima sociaux = augmentation du revenu des personnes, donc de la consommation, donc de la demande.


                      - Engager des chantiers d’intérêt public : logements, infrastructures, éducation, médical, ...


                      - Orienter la production vers des biens destinés au plus grand nombre : bon marché, durables en privilégiant l’économie de moyens et de substances toxiques ou destructrices pour l’environnement (taxes).

                      De toutes façons cela se fera, reste à savoir si l’on préfère que ce soit progressivement et sans trop de chocs, ou s’il faudra en passer par un déchaînement de violence !


                      • Olivier Rimmel Olivier RIMMEL 10 novembre 2008 15:48

                         Vous avez omis une autre option de sortie.


                        - déclaration de faillite pure et simple de l’État, annulation des dettes auprès des prêteurs (banques)


                        - changement radical de système, avec comme ligne de base : INTERDICTION AUX ÉTATS D’EMPRUNTER AUX BANQUES PRIVÉES (à inscrire dans la constituion) c’est à dire à peu près l’inverse d’aujourd’hui (puisque aujourd’hui, la règle c’est OBLIGATION AUX ÉTATS D’EMPRUNTER AUX BANQUES PRIVÉES.


                        - changement radical également du côté de la production des liquidités : ce ne seront plus les banques qui produiront les liquidités, mais les états

                         smiley amusant tout ça n’est-ce pas ?


                        • herve33 10 novembre 2008 17:27

                          Effectivement , on va se diriger vers des solutions de ce genre , mais surement pas pour tout de suite , c’est un changement complet de mentalité chez nos dirigeants et financiers , il faudra beaucoup de drames et de catastrophes pour en arriver là .



                        • sisyphe sisyphe 10 novembre 2008 17:39

                          Oui. 

                          D’accord aussi avec les options de Rimmel.
                          La déclaration de faillite de l’état, avec annulation des dettes, peut également être une bonne solution. 

                          Ca se pratique pour les entreprises, les banques, les sociétés, etc... pourquoi pas pour l’état ? 
                          Remise du compteur à zéro, et l’argent fabriqué par l’état, et prêté aux banques si elles en ont besoin (comme c’est le cas actuellement), avec intérêt. 



                        • sisyphe sisyphe 10 novembre 2008 18:44

                          ? ??????


                        • ffi ffi 11 novembre 2008 11:34

                          Entièrement d’accord,
                          la règle dont tu parles c’est la loi 73-7, titre 2, section 3, article 23 stipulant :
                          "Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France"

                          Cela peut aisément être vérifié en allant sur le site legifrance (site gouvernemental sur la loi), en consultant le journal officiel paru le 4 janvier 1973. Cette loi a été signée par Pompidou, Giscard, Mesmer. Il semble qu’elle a été prolongée par les articles 103 / 104 du traité de Maastricht (ce que je n’ai pas vérifié).

                          Ce que tu proposes tombe sous le sens. La crispation des hommes politiques à envisager ce changement, malgré leur agitation, montre bien les intérêts qu’ils servent. Ils n’ont pas l’air pressé et ils préfèrent continuer de démanteler la démocratie en se servant de l’argument de la dette, car elle est parfaitement évitable, plutôt que de donner un véritable instrument de progrès et de projets concrets aux populations.

                          Ce que tu propose, c’est le système monétaire des trentes glorieuses, 20 années de progrès ininterrompues. Depuis, ce fut 40 années de regret. Le chômage fut la première variable d’ajustement. Ensuite la compression des salaires. Ensuite le démantellement des services publics. Et maintenant ? On fait quoi ?
                          L’auteur, dans sa logique bloquée sur les vieux réflexes qui ont mené au bord du gouffre, ne sait pas envisager d’autres types de solution, et suggère d’avancer encore dans la même direction ?

                          S’il suffit de changer une loi, pour régler le problème de la dette, financer à nouveau correctement les besoins sociaux, relancer la démocratie, pourquoi s’en priver ?

                          Cela mériterait même la création d’un parti politique spécialement dédié à cette question.


                        • Cug Cug 10 novembre 2008 15:53

                          Si la crise s’amplifie, ce qui parait évident, je pense que l’oligarchie financière anglosaxonne (élites et décideurs US+GB) s’arrangeront pour déclencher la WW3 sachant que cela ne se passera pas chez eux et qu’une guerre en Europe redynamisera leurs économies et permettra aux décideurs et élites de conserver leur place dominante.
                          Bref même si ce n’est pas certains, il faut s’attendre à la guerre.


                          • pat43 10 novembre 2008 16:46

                            La solution proposée est idiote. (la baisse des salaires et pension). Elle a été essayée, grandeur nature, en 1935, c’est la "déflation Laval". Les effets ont été catastrophiques. 
                            La réduction des dépenses, du même tonneau.
                            En cas de déflation, on peut monétiser, sans aucun risque, déficit et dette. 
                            Le vrai problème qui est en train de nous pêter à la gueule, c’est celui de la monnaie d’endettement. Et on propose, non pas d’en sortir, mais d’en rajouter une couche ?
                            Pour ce qui est du déficit, d’ailleurs, aucune crainte, il sera plus près de 200 milliards que de 110...


                            • impots-utiles.com 10 novembre 2008 16:57

                              Plus des trois quarts des banques en France prêtent moins facilement aux entreprises, surtout aux PME, en raison de la crise économique et financière.

                              http://www.impots-utiles.com/les-banques-durcissent-les-conditions-de-credit-aux-entreprises.php


                              • minijack minijack 10 novembre 2008 19:39

                                L’auteur a probablement raison quand à son analyse, mais selon moi pas quant à ses prévisions. 
                                Ainsi que le signale fort justement pat43 : "Le vrai problème qui est en train de nous pêter à la gueule, c’est celui de la monnaie d’endettement..."

                                Or, Obama va devoir lui aussi faire face à la crise, et son problème —qui fut un énorme avantage jusque là pour les USA — est que la monnaie nationale américaine sert précisément de monnaie internationale. Et cette monnaie internationale a sérieusement baissé durant l’époque Bush et baissera encore sous Obama à cause des crédits énormes qu’ils vont devoir sortir (tout comme nous, mais nous en Euros !) pour soutenir l’économie américaine après avoir soutenu la finance. 

                                Si l’inflation chez nous n’est pas à mes yeux une solution — en aucun cas, car on finit toujours par repayer sous une autre forme l’illusion d’une augmentation provisoire du pouvoir d’achat — il est clair qu’elle va faire des ravages aux USA et que l’Euro va nous permettre en grande partie
                                d’éviter les méfaits de cette dépréciation monétaire mondiale. Nous risquons d’y perdre de nombreux emplois nous aussi car nos exportations resteront difficiles, mais nous pouvons aussi y gagner énormément et en profiter pour nous désendetter à moindre coût. 
                                Tout n’est donc pas si sombre. 

                                Pour autant, nous devons nous attendre à une sérieuse récession durant au moins trois à cinq ans, voire davantage, et nous devrons apprendre à consommer MIEUX et DURABLE. 


                                 




                                • garibaldi15 10 novembre 2008 20:22

                                  La guerre est une solution, déjà mise en oeuvre à plusieurs reprises. En conséquence, je vous conseille de stocker des pâtes, de l’huile, du sucre, au cas où .... !

                                  La crise est totalement virtuelle. Pas un grain de sable n’a disparu du Sahara depuis qu’elle a commencé ! Donc, soit nous continuons à faire dans le virtuel, soit nous cassons les reins à une classe politico-financière qui voudrait que les mémères US, veuves de chirugiens esthétiques, ou de directeurs de banques, continuent à rouler en 4x4 pour faire sécher leurs bigoudis, et une bande de trouduc à spéculer pour acheter des 600 m² face au Pacifique.

                                  Les US vivent au-dessus de leurs moyens et produisent d’abord de la dette et des conflits. Le quidam US qui est obligé de prendre 2 boulots pour s’en sortir, le homeless, l’agriculteur écrasé par Monsanto, ne sont pas les vrais responsables. Mais il faudra bien un jour demander des comptes aux vrais responsables, et à leurs valets en Europe.

                                  La solution commence par : blocage TOTAL des échanges financiers avec les paradis fiscaux et audit de TOUS les comptes des organismes financiers abrités dans ces forteresses informatiques !


                                  • Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 10 novembre 2008 21:57

                                    J’ai vu passer quelques commentaires assez incisifs et éclairés sur la réalité de la situation : c’est la monnaie qui chie dans la colle ! Or, la monnaie est bien la seule chose que l’humanité peut fabriquer à gogo, sans aucune limite. Pourquoi alors toutes ces dettes ? D’où viennent ces millions de milliards que les banques privées prêtent aux Etats ? Un début de réponse ici : http://www.dailymotion.com/video/x6zdoa_largent-dette-de-paul-grignon-fr-mo_news

                                    Par ailleurs, il y a souvent débat (et c’est le cas ici aussi) entre partisans de l’inflation et partisans de la déflation/stabilité des prix. Que recouvre foncièrement cette dichotomie ? C’est très simple : elle recouvre deux approches de l’objet monnaie, toutes deux valides actuellement, et fondée chacune sur une des fonction de cet objet.

                                    Retour aux bases : la monnaie a trois fonctions, à savoir unité de compte, moyen d’échange et réserve de valeur.

                                    En tant qu’unité de compte, elle sert à mesurer avec une référence unique, au point x et au temps t, la valeur de choses par ailleurs totalement étrangères l’une à l’autre (des carottes et des voitures, par exemple).

                                    En tant que moyen d’échange, elle favorise le commerce, car elle est à la fois plus transportable et plus facilement divisible que les objets qu’elle peut être amenée à représenter.

                                    En tant que réserve de valeur, elle sert à garantir son possesseur qu’il pourra obtenir plus tard un bien en échange d’un autre dont il vient de se débarasser contre espèces sonnantes et trébuchantes.

                                    Le moyen d’échange s’accomode fort bien d’une dévaluation constante (donc de l’inflation), puisque alors, il vaut mieux ne pas conserver la monnaie (qui sinon perd significativement du pouvoir d’achat), ce qui fait qu’elle circule plus vite, dynamisant donc fortement les échanges. Ce scénario est propice au travail, et fort peu à la rente.

                                    De son côté, la réserve de valeur nécessite une stabilité des prix, puisque c’est alors que le rendement de l’épargne est au maximum. Par contre, les échanges sont ralentis par d’une part une rétention de la monnaie sur des comptes sans mouvement, et d’autre part par une ponction perpétuelle sur la masse monétaire pour rémunérer cette épargne. Ce scénario est favorable à la rente et pénalise le travail.

                                    Donc, avant de parler de politique d’inflation ou de stabilité, et de partir sur des discussions sans fin chargées d’arguments tout prêts, il faut se poser cette question : je propose une politique de stabilité favorable aux rentiers, ou une politique d’inflation favorable au travail ? C’est, je crois, la méconnaissance de cette schizophrénie de la monnaie qui conduit nos politiques à tirer dogmatiquement à hue et à dia, avec les conséquences que l’on connait : enfermement de la BCE dans une voie pure et dure de stabilité des prix, décisions contradictoires des gouvernements pour ménager tout à la fois le capital et le travail, etc.

                                    Une solution passerait effectivement par une refonte totale du système monétaire, avec rétablissement de l’émission par les gouvernement, et surtout, surtout, un choix délibéré de ne conserver à la monnaie qu’une seule de ses fonctions : celle de moyen d’échange. Vous me direz : "Pourquoi ne pas choisir la fonction réserve de valeur ?" Eh bien tout simplement parce que d’une part, une réserve de valeur sans moyen d’échange, hein, ben c’est pas futé, et d’autre part, parce que un tel système dans lequel la monnaie est créée par les Etats suppose la possibilité de création illimitée, donc gratuite, ce qui implique la fin de l’épargne, donc la fin de la rémunération de l’épargne, et conséquemment, la fin du prêt d’investissement. Et comme tout ceci signe, ensemble, la fin du capitalisme, et bien finalement, cela élimine tout simplement la notion même de "réserve de valeur" (alias "le capital"). Disons qu’en période de transition, un système bi-monétaire pourrait être envisagé*.

                                    Comme quoi, vous voyez, la fin du capitalisme n’est peut-être pas si loin : il suffit de comprendre ce qu’est la monnaie, comment elle abrite en son sein deux fonctions contradictoires, et de choisir celle qui permet une plus grande richesse d’échange entre les Hommes. Le capitalisme a été une étape cruciale du développement de l’humanité, il a permis de finaliser notre planète, de mondialiser les échanges, de rendre toute la population humaine consciente de l’existence des autres cultures. Maintenant, il est dépassé, et génère plus de contraintes et de dégâts que de bienfaits. Il faut le remplacer.

                                    A nous, humains, de choisir notre avenir.

                                    * A propos de système bi-monétaire, certains me rappelleront sans doute la loi de Gresham, qui dit que "la mauvaise monnaie chasse la bonne". En réalité, je pense que Gresham a commis deux erreurs ; la première a été de donner un jugement de valeur sur l’or, qui serait intrinsèquement une meilleure monnaie que l’argent, et la seconde, de ne pas explorer à fond la nature de la monnaie. Si, en effet, il s’en était tenu à la stricte impartialité cartésienne, il aurait dit "l’argent chasse l’or des échanges commerciaux". Or, que savons-nous du bi-métallisme outre Manche à cette époque ? Qu’il était un système dans lequel, pour résumer, l’or s’appréciait continuement par rapport à l’argent, du fait d’une parité fixée par l’Etat, mais qui ne respectait pas la réalité des valeurs de marché. En conséquence, les acteurs économiques cherchaient à se débarrasser de l’argent (ce qu’ils faisaient en l’utilisant comme moyen d’échange), et à garder l’or (ce qu’ils faisaient en conservant, puis refondant les pièces d’or, afin de les revendre plus tard, contre plus de pièces d’argent que ce que leur avaient coutées les pièces d’or !). L’or avaient accaparé la fonction de réserve de valeur, l’argent celle de moyen d’échange. Ainsi, la loi de Gresham complétée doit dire  : "Lorsque deux monnaies coexistent, celle qui se dévalue relativement à l’autre va assurer l’essentiel de la fonction d’échange, tandis que celle qui s’apprécie va assurer l’essentiel de la fonction réserve de valeur".


                                    • Jacques Trévidic Jacques Trévidic 11 novembre 2008 00:38

                                      D’accord avec ce commentaire, la manière de considérer la monnaie est la clef de la solution de la crise financière.
                                      Soit on parie sur la déflation afin de préserver le capital. On diminue les salaires des fonctionnaires et on en vire le maximum pour diminuer les dépenses de l’Etat et rembourser sa dette. Cela donne évidemment une très forte récession. Non seulement, il serait très difficile d’en sortir mais on peut s’attendre à une crise sociale qui pourrait bien se terminer en crise politique majeure, voire quelques révolutions. La démocratie pourrait bien en faire les frais ici ou là.
                                      Soit on rétablit l’émission de la monnaie par les gouvernements et on lance une inflation contrôlée (7% ?) par la planche à billets pour résorber progressivement la dette publique ET la dette privée par indexation des salaires sur l’inflation. Problème : la décision au niveau de la zone euro ne pourrait être prise que dans un cadre européen et ce n’est pas gagné ! Et naturellement, ce sont les détenteurs du capital qui payent les pôts cassés. Comme ce sont les amis des polticiens, ce n’est pas non plus gagné de ce côté.
                                      Les inconvénients des 2 solutions font que les politiques de tout bord hésitent encore avant de choisir. Comme le temps joue contre eux, ce sont une fois de plus les évènements qui risquent de décider à leur place.


                                    • minijack minijack 11 novembre 2008 03:10

                                      La bonne solution ne serait-elle pas une MONNAIE MONDIALE UNIQUE émise par l’ONU ?
                                      Ainsi l’inflation serait uniformément bénéfique ou néfaste, mais au moins on ne pourrait plus spéculer sur les parités. 
                                      Enfin, un investissement en Chine, en France, en Afrique ou aux USA aurait le même coût, seul les salaires auraient encore au début des niveaux différents mais leurs écarts se combleraient très vite et naturellement par le simple jeu d’une concurrence portant sur la QUALITE des productions et non plus sur les seuls prix de revient actuellement faussés par les couvertures sociales inégales.

                                       


                                    • Panzerfaust 10 novembre 2008 23:07
                                      Bonne analyse et solutions qui dérangent (toucher aux salaires des fonctionnaires, vous vous aventurez sur le terrain du sacrilège !).
                                      Ce qui me laisse toujours un peu perplexe, ce sont les commentaires de ceux qui préconisent (quelle générosité !) de niveler par le haut : est ce de la stupidité ou tout simplement des fonctionnaires qui veulent à tout prix noyer le poisson en évitant qu’on envisage de toucher à leurs salaires ?
                                      La ou en revanche je ne vous suis pas complètement, c’est dans la simple diminution globale des salaires dans la fonction publique. C’est nécéssaire, mais très insuffisant pour uniformiser la situation des Français. Seule une remise en cause de la sécurité de l’emploi dans le public uniformiserait réellement cette situation et permettrait aussi à l’employeur état d’adapter ses effectifs à ses besoins. De plus une simple réduction de 10% des effectifs induirait déjà des économies gigantesques.

                                      • frédéric lyon 11 novembre 2008 08:16

                                        Est-il necessaire de rappeler que la "crise" n’existe pas plus que les pauvres espoirs des chacals, et autres vautours, de l’antilibéralisme ?

                                        Ces pauvres gens qui viennent nous emmerder tous les jours depuis la chute du Mur de Berlin, pour nous annoncer la fin du Capitalisme !

                                        Et qui viendrons nous emmerder tous les jours, à la moindre occasion dans l’avenir. Est-il vraiment necessaire de publier leurs "articles" avec autant de complaisance ?

                                        Car enfin : Depuis le début de la crise financière des crédits à subprimes nous avons eu droit à des CENTAINES d’articles sur Agoravox, pour nous annoncer un prochain cataclysme mondial, la fin du Capitalisme, le retour de l’age des cavernes, des tornades, des tremblements de terre, la peste et le cholera, ainsi que d’autres catastrophes.

                                        Tous ce ramdam pour un ralentissement de la croissance qui ne durera que quelques mois ?

                                        Et quand on lit le CV des auteurs de ces "articles" d’analyse de la situation économique, on frémit.

                                        Tout ceci est-il vraiment sérieux ?


                                        • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 11 novembre 2008 08:57

                                          François de la Chevalerie oublie une option lorsqu’il s’inquiète de la montée du déficit public. C’est de "casser" (ou changer) les accords de Maastrich interdisant à la BCE ou à la Banque de France de financer les besoins des Etats, au moins les besoins d’investissements. Ainsi, les intérêts (éventuels) reviendraient dans les caisses de l’Etat plutôt que d’aller engraisser banquiers, spéculateurs et rentiers

                                          A ce sujet nous avons lancé une pétition "Pour que l’argent nous serve au lieu de nous asservir !" que vous trouverez sur http://fr.public-debt.org/ 

                                          L’argumentaire est le suivant :

                                          Savez-vous que :

                                          - Depuis 1971, plus aucune monnaie n’est liée à un étalon réel (or), ce qui la rend depuis totalement virtuelle et donc potentiellement infinie. Seules les règles définies par les hommes eux-mêmes en limitent l’émission.

                                          - En 1973, la France s’est légalement obligée d’emprunter sur les marchés financiers cette monnaie dont elle avait auparavant le pouvoir d’émission !

                                          - Contrairement à ce que croit la majorité d’entre nous, ce ne sont plus les États qui émettent la monnaie, mais le système bancaire privé. La Banque Centrale Européenne a seulement le monopole de l’émission des pièces et billets (soit 15% de la masse monétaire) ; les banques commerciales créent la différence, soit 85%. Comment ? Lorsqu’elles acceptent une demande de crédit. Elles ont donc en main le destin des peuples, puisqu’elles seules décident d’accepter ou de refuser le financement des projets dont les citoyens demandent le financement.

                                          - Suite au Traité de Maastricht (article 104 qui interdit à la BCE et aux banques centrales nationales d’accorder un quelconque crédit aux institutions ou organes publics de la Communauté), toute l’Europe est dans la même situation. Cela conduit les États à s’endetter pour obtenir, au prix fort, auprès de la finance privée, la monnaie « virtuelle » qu’ils pourraient émettre eux-mêmes par l’intermédiaire de leur Banque Centrale.

                                          C’est ainsi que dans notre pays, depuis 1973, nous avons déjà payé, au seul titre de l’intérêt, plus de 1300 milliards d’euros, soit une ponction actuelle sur nos impôts et sur le fruit de notre travail de près de 120 millions d’euros par jour, et nous devons toujours 1250 milliards d’euros en principal. Si nous n’avions pas eu à payer d’intérêts, nous n’aurions pas de dette publique !

                                          Les "élites" européennes ont volontairement abandonné notre droit de création monétaire, au profit exclusif d’une finance privée dont les excès et l’irresponsabilité sont aujourd’hui étalés au grand jour ! Cette politique du "tout marché", appliquée à la fonction monétaire, est la cause première de la dette publique, avec son cortège de restrictions budgétaires, resserrement des aides sociales, salaires et conditions de travail qui se dégradent, et recul du service public...

                                          Alors disons « ça suffit ! ». Ensemble réclamons qu’au minimum la Banque Centrale Européenne (ou à la Banque de France si nécessaire) puisse disposer du droit d’émission monétaire et de crédit au bénéfice des collectivités - Etat, Régions, Départements et Communes - pour financer les investissements nécessaires.


                                          • ffi ffi 11 novembre 2008 11:54

                                            Bonjour Mr Holbecq,
                                            Je vous avais proposé une idée sur un forum (préter sans intérêt pour les pauvres) et je vous avez même invité dans mon "bled" - je ne sais pas si vous vous souvenez.

                                            Bien, je trouve que ce site est une excellente initiative. La question ne mériterait-elle pas un parti politique ?
                                            J’ai signé la pétition, j’ai déjà fait transmettre des documents au député-maire de ma ville, et aussi à des membre de la région, j’évoque cette question chaque fois qu’il y a une réunion politique (en particulier la loi 73-7, titre 2, section 3, article 23, signée par Pompidou, Giscard, Mesmer).
                                            Ce blocage des politiques, sans raison autre que l’ignorance, est, pour le moins, fort étrange.

                                            Je vais continuer d’emmerder tout le monde politique dans mon entourage avec ceci.


                                          • easy easy 11 novembre 2008 19:47
                                            Holbecq,

                                            Les points que tu mets en exergue se retrouvent souvent et en substance sur le Net, mais comment dirais-je, sans être faux, je trouve qu’il manque à chaque fois la vue depuis l’autre angle. Car il y a d’autres angles de vue possible d’un même fait reconnu. Comme nous en sommes à imaginer des révolutions financières, il me semble qu’il faut commencer par diversifier ses angles de vue

                                            Faute de temps et pour ne pas faire trop long, je ne vais traiter que de quelques points en m’appuyant sur ton texte

                                            "- Depuis 1971, plus aucune monnaie n’est liée à un étalon réel (or), ce qui la rend depuis totalement virtuelle et donc potentiellement infinie. Seules les règles définies par les hommes eux-mêmes en limitent l’émission."

                                            Est riche celui qui détient des légions d’hommes suant pour lui à toutes sortes de choses (creuser la terre pour y chercher des raretés, construire des palais, cultiver des champs...) ou qui détiendra des engagements irrévocables de légions d’hommes à suer voire à se tuer pour lui à toutes sortes de tâches.
                                             
                                            « Donnez-moi une tonne d’or et jetez-moi sur une île déserte, je vous rendrai l’or contre quelques esclaves »
                                            Ou
                                            « Un seul Vendredi ferait, de tous mes jours, des dimanches »

                                            C’est bien pour cela que l’esclavage a existé sous une forme si impudique autrefois et qu’il perdure sous mille formes plus pudiques et moins absolues depuis que le christianisme a reconnu une âme aux Indiens
                                            Si pour un Midas ou un Crésus, l’or tiré du Pactole constituait la richesse stockable, inaltérable, échangeable de premier plan, il ne faut surtout pas croire que la richesse d’un roi ou d’un seigneur ne se comptait qu’en or. Elle se comptait d’abord en vies assujetties avec son corollaire de territoire contrôlé.
                                            L’or en soi n’intéresse personne à part Picsou. Quand on en a, une fois quelques réserves faites, on se précipite pour convertir le reste en objets traduisant mieux le travail (ponts, bijoux, soieries, palais, tableaux, sculptures, vins…)

                                            L’homme aura constamment cherché le moyen de réaliser la conversion réciproque entre travail humain (et animal) et quelque chose de neutre, de stockable, d’inaltérable, d’échangeable
                                            Tout le monde a participé à cette recherche et les banques en ont fait leur spécialité
                                             
                                            Il y a le travail passé, d’amplitude infinie, (qui se retrouve dans un château, dans un pont, dans une digue terminés, dans un lingot d’or)
                                            Il y a le travail présent partagé entre passé et futur (qui s’exprime dans le fait qu’on nous serve notre repas à l’instant, qu’on nous coupe les cheveux, qu’on nous cire les pompes, qu’on soit en train de creuser une mine)
                                            Il y a le travail futur, à valoir, promis, et c’est là qu’intervient le contrat, l’engagement, la SIGNATURE et toute la question de la contrainte, de l’enchainement
                                            C’est surtout sur ce travail futur, sur cet engagement à produire, qu’ont travaillé les banques et elles ne pouvaient trouver de solutions sans le concours des autres secteurs. L’idée étant que si l’on ne peut plus se permettre d’enchainer un esclave, il faut bien trouver un moyen d’obliger un contractant à honorer ses promesses. Alors tous les autres secteurs ont aidé le secteur bancaire à contraindre ses contractants : Identification, Police, Justice, sédentarisation, inscriptions multiples et croisées, enregistrements en tous genres…
                                             
                                             



                                            "
                                            Contrairement à ce que croit la majorité d’entre nous, ce ne sont plus les États qui émettent la monnaie, maisv le système bancaire privé. La Banque Centrale Européenne a seulement le monopole de l’émission des pièces et billets (soit 15% de la masse monétaire) ; les banques commerciales créent la différence, soit 85%. Comment ? Lorsqu’elles acceptent une demande de crédit. Elles ont donc en main le destin des peuples, puisqu’elles seules décident d’accepter ou de refuser le financement des projets dont les citoyens demandent le financement. "

                                            La loupe est particulièrement pointée vers le guichetier comme s’il était le seul incitateur, le seul demandeur et le seul décideur. Or, de l’autre côté du guichet, face au banquier, il y a une personne qui propose, qui demande, qui supplie parfois, qu’en contrepartie de son engagement à produire plus tard de la richesse, il lui soit fait confiance et qu’il lui soit accordé de l’or ou de la monnaie, sur le champ. Il veut du cash contre sa parole. C’est lui qui argumente, revient à la charge et insiste.
                                             "Je ne possède rien mais je suis doué, j’ai toutes les capacités et la jeunesse pour produire un travail de qualité. Avancez-moi de quoi m’acheter un outil, je vous le rembourserai en seulement 10 ans"
                                             
                                            En finale, cet argent qui circule, qu’il soit papier ou électronique, est un argent certifié par les banques qui auront toutes examiné les risques à la loupe et consenti la conversion avec circonspection et prudence.
                                            Ca c’est le principe de base qui permet à toutes les banques de se faire mutuellement confiance, de reconnaître entre elles la même valeur accordée à leurs contrats ; de ses les échanger ; de se les transmettre et d’inscrire leurs opérations dans la colonne des actifs selon une même norme comptable. C’est grâce à cette uniformisation de principe que les banques en sont venues à créer quasiment ab nihilo et avec un risque raisonnable, le cash demandé par l’emprunteur (que certains appellent argent-dette)

                                            Ce principe de base à risque raisonnable fonctionnant à peu près malgré ses innombrables imperfections, ce travail de conversion bancaire étant lui-même une richesse, les clients comme les banquiers ont eu tendance à augmenter le niveau de risque au fil des années (comme dans le cirque, dans le cinéma, dans le transport, le ski, comme partout en fait : « Toujours plus haut, toujours plus fort »).
                                            Et on aura alors entendu
                                            " Je n’ai encore rien fait de mes dix doigts, je me suis fait virer de partout, j’ai déjà plein d’engagements envers des tas de gens, mais je ne suis pas plus con que mon voisin à qui vous avez dit "oui", alors je pense que, moi aussi, je pourrai vous rembourser ; mais sur 30 ans"
                                            Demande à laquelle certaines banques spécialisées - probablement créées par des opportunistes - ont répondu favorablement avec une stratégie de court terme : mensualités réduites au départ pour tenter le chaland et faire illusion quelques années le temps de refourguer (après moult reconditionnements, assaisonnements et re-notations) ces engagements à hauts risques aux consœurs.
                                            Il n’y a aucune raison pour que la remballe qui se produit dans la politique, l’alimentation, l’assurance, l’automobile, l’habillement ou l’immobilier, ne se produise pas également dans la finance.

                                            De même que le réseau sanguin n’a pas le destin du corps entre ses mains, les banques n’ont pas le destin des peuples entre les leurs. Dans les deux cas il y a interdépendance.
                                            Ce n’est cependant pas parce qu’il y a des embolies, des infarctus, des leucémies, des hémorragies, que le principe de la distribution de sang via un réseau spécialisé est mauvais.
                                             
                                             
                                             
                                             
                                             
                                             
                                            « C’est ainsi que dans notre pays, depuis 1973, nous avons déjà payé, au seul titre de l’intérêt, plus de 1300 milliards d’euros, soit une ponction actuelle sur nos impôts et sur le fruit de notre travail de près de 120 millions d’euros par jour, et nous devons toujours 1250 milliards d’euros en principal. Si nous n’avions pas eu à payer d’intérêts, nous n’aurions pas de dette publique ! »
                                             
                                            Est-il anormal qu’arrivant « au monde » dans un pays structuré présentant à la fois contraintes et avantages, il y ait à devoir tous les jours un loyer de 5€ pour le service de la dette (capital+ intérêts) pour ces structures ?
                                             
                                            Ces 5 € /J que paie chacun Français par le biais de ses divers impôts et taxes, correspondent à peu près à ce qui nous est demandé sous l’appellation de TVA
                                            Il aurait été difficile de payer 25€ / Jour famille autrefois, mais il est très possible de les payer aujourd’hui grâce à nos meilleures infrastructures, à notre meilleure espérance de vie aussi
                                            Et plus tard, chaque famille sera en mesure de payer 40€/j pour habiter cette France équipée-meublée parce qu’il y aura alors eu de nouveaux progrès en tous genres qui permettront à chacun de produire de la richesse encore plus facilement qu’aujourd’hui
                                            Cependant, il n’est pas surprenant que dans certaines activités, la progression de la « facilité à fabriquer de la richesse » soit plus rapide ou plus évidente que dans d’autres. Un cas est flagrant : celui des pêcheurs. Malgré les progrès techniques et législatifs qui auraient pu rendre l’activité de la pêche plus aisée, les pêcheurs n’ont pas trop l’impression de fabriquer plus facilement des richesses aujourd’hui qu’autrefois. Et cela parce que c’est une activité prédatrice encore très insuffisamment réorganisée. Au contraire, les créateurs de jeux vidéo ne sont limités par rien.et gagnent plus facilement leur vie que les amuseurs publics d’autrefois.
                                            Alors certains vont trouver que 5 €/j pour ce meublé ce n’est pas bien cher pendant que d’autres ne pourront pas suivre.
                                             
                                             
                                             
                                             
                                            «  Suite au Traité de Maastricht (article 104 qui interdit à la BCE et aux banques centrales nationales d’accorder un quelconque crédit aux institutions ou organes publics de la Communauté), toute l’Europe est dans la même situation. Cela conduit les États à s’endetter pour obtenir, au prix fort, auprès de la finance privée, la monnaie « virtuelle » qu’ils pourraient émettre eux-mêmes par l’intermédiaire de leur Banque Centrale. »
                                             
                                             
                                             
                                            Quoi ? Il y aurait une monnaie unique que chaque Etat pourrait imprimer à sa guise ? Ouh la la !
                                            Quoi, chacun des Etats US pourraient imprimer du dollar ?
                                            Dans la zone Euro il n’y a pas de banque centrale nationale
                                            Il n’y a qu’une seule Banque Centrale, c’est la BCE. Elle est absolument autonome et seule à pouvoir fabriquer la monnaie.
                                            Il est tout à fait normal qu’à partir du moment où l’on cherche à fixer une monnaie européenne, on interdise à ses adhérents de fabriquer, chacun pour son compte, de cette monnaie.
                                            Ce n’est pas parce qu’on est utilisateur d’une monnaie qu’on peut forcément la fabriquer.
                                             
                                            Il est tout à fait normal que chaque Etat membre offre quelque chose de valeur (un engagement de son peuple à suer pour rembourser) en gage ou en retour s’il veut du papier de la part de la BCE 
                                            Sinon c’est le Zimbabwe.



                                          • caramico 11 novembre 2008 09:23

                                            Seule solution

                                            Que ce soit les particuliers qui reprennent en main l’économie solidaire de A à Z :

                                            A comme des méthodes apparentées au troc

                                            B et le reste de l’alphabet , la liste est ouverte, à des systèmes vertueux comme des Coopératives de Croissance....

                                            La liste est ouverte, le but étant d’exclure totalement ,les incompétents, malhônnètes et autres malfaisants des "organismes parasites" officiels (banques, politiques,administrations...) qui ont chargé la barque en faisant écoper le petit peuple.


                                            • mac 11 novembre 2008 10:07

                                              Ce n’est pas parce que la bourse remonte (parfois de 10% en une journée) qu’il faut croire que la crise est finie. Regardez les indices boursiers dans les années 30 et vous verrez que c’est à cette période qu’ils ont effectué les rebonds les plus spectaculaires, le tout dans une tendance baissière qui à duré près de deux décennies.
                                              Il est fort probable que les marchés n’aient pas encore impacté la contamination de cette crise à l’économie réelle et qu’un CAC à 2000 points ou un Dow à 5000 soient loin d’être impossibles. Si de tels niveaux sont atteints la situation de ceux dont les revenus sont indexés sur la bourse, à commencer par bon nombre de retraités américains, risque de ne pas être belle à voir.
                                              Quant à la bulle immobilière française , son éclatement ne devrait pas engendrer une baisse de quelques pourcents comme nous le voyons actuellement mais un baisse de 30 à 50 % sur les années à venir.
                                              Alors crise terminée,je crains malheureusement le contraire...


                                              • infoslibres infoslibres 11 novembre 2008 10:28

                                                Article intéressant, je suis juste interpellé par ce paragraphe : Seule solution, uniquement dans un contexte déflationniste, la diminution globale de tous les salaires de la fonction publique et une réduction des retraites pourraient être envisagées. Cette orientation présenterait l’avantage d’uniformiser la situation des Français, d’éviter le découplage.

                                                Au cours de l’année 2007, début 2008, les revenus des citoyens les plus élevés ont encore augmenté très fortement. De plus ils ont obtenus une réduction très importante de leurs impôts.

                                                Une augmentation de l’ISF et la suppression de toutes les niches fiscales serait plus égalitaires par rapport à la majorité des citoyens français. Il est un petit peu facile de taper toujours sur les mêmes !

                                                Le coût de la diminution des retraites est sympa ! Je vois des sportifs, des acteurs en retraite à 35 ans, il faudrait peut être l’augmenter pour ces gens là. En 6 mois, ils gagnent plus que la majorité d’entre nous dans toute une vie.


                                                • Henri François 11 novembre 2008 10:45

                                                  Les grands de ce monde, ou supposés tels, ont intérêt à changer leur fusil d’épaule.
                                                  Que vous le vouliez ou non, dans la crise (financière et uniquement financière) actuelle tout laisse supposer qu’elle a été provoquée afin de permettre, entre autres, de sérieusement "raboter" des fortunes financières, russes et chinoises notamment, tout en se gavant, via les Bourses, des bas de laine de la classe moyenne. Elle peut également permettre sans accrocs les fournées entières de licenciements partout dans le monde, compte tenu de l’essoufflement de la consommation de ce que j’appèlerai, l’inutile ou le superflu.
                                                  Comme en témoignent les délestages annoncés parmi les plus gros constructeurs automobiles, ainsi que dans l’industrie de l’acier. 
                                                  La peur a été sciemment semée par les banques et les "places financières" - ces démons du 21° siècle - pour cause de "dégraissage". Et dans ce contexte, il est à peu après acquis que les grands de ce monde (le nôtre compris), plutôt que changer de système dans le capitalisme, s’accorderont pour uniquement le replâtrer. 


                                                  • cathy30 cathy30 11 novembre 2008 10:48

                                                    oui les nouvelles ne sont pas très bonnes. Il n’y a pas grand chose qui a filtré du rassemblement du G20.
                                                    A part quelques 5 grandes orientations qui font froid dans le dos . Et que dire de celle du figaro qui parle de créer un nouvel ordre mondial sur les cendres de l’ancienne économie (sic).

                                                    http://www.lepoint.fr/actualites-monde/gordon-brown-plaide-pour-un-nouvel-ordre-mondial-apres-la-crise/924/0/290502


                                                    • sisyphe sisyphe 11 novembre 2008 12:25

                                                      Une analyse détaillée qui concerne la dette des pays du sud, mais qui s’applique également à la dette des pays en général ; ses origines, ses mécanismes, le fonctionnement, à qui elle profite....

                                                      A qui profite la dette ? 

                                                      En un mot comme en mille, il faut exiger l’annulation de la dette des pays, et leur confier la fabrication et le contrôle de la monnaie. 


                                                      • sisyphe sisyphe 11 novembre 2008 12:29

                                                        Pour ce qui concerne la dette de la France :

                                                        La dette publique : d’où vient-elle ? qui en profite ?

                                                        La dette publique s’élève 66 % du PIB [Produit intérieur but, soit la somme des valeurs ajoutées produites par les secteurs de l’économie d’un pays] alors que le « Pacte de stabilité » [tel que défini dans le cadre de l’Union européenne - UE] limite le montant des dettes publiques à 60 % de ce même PIB. Sarkozy, la droite et le patronat n’arrêtent pas d’enfoncer ce clou, même si la moyenne de la zone euro est de 72 % !

                                                        Mais ils n’abordent jamais de front la question de savoir d’où vient cette dette. Ils font comme s’il s’agissait là d’une évidence : « la France dépense trop ». Il n’est qu’à écouter Sarkozy. Elle ne dépense bien sûr pas trop pour soutenir les profits des entreprises en multipliant les aides et les exonérations dont aucune étude sérieuse n’a pu prouver qu’elles avaient une quelconque utilité en matière de création d’emplois. Non, la France dépense trop pour l’assurance-maladie, la Sécurité sociale, l’emploi, les retraites, les fonctionnaires ou les services publics.

                                                        Il faut donc y remédier. Et comme c’est justement le programme de la droite et des néo-libéraux, il faut bien reconnaître que ce déficit tombe à pic. Ces messieurs appellent d’ailleurs cela « la pédagogie de la dette ».

                                                        Ils veulent, ainsi, imposer l’idée qu’il n’existe (complétée par la vente au secteur privé d’EDF-GDF – Electricité de France et Gaz de France – ou d’autres services publics) qu’une solution au problème de la dette publique : diminuer les dépenses sociales et le coût du Service public. Cette façon de rembourser la dette est bien évidemment la pire : elle détruit le lien social, l’égalité entre citoyens, marginalise les plus pauvres et multiplie les ghettos. La crise des banlieues de nos grandes villes vient pourtant de donner un avant-goût de ce qui peut advenir.

                                                        Mais pour que cette « pédagogie de la dette » puisse jouer, il ne faut surtout pas s’interroger sur son origine : la baisse des impôts des riches et les intérêts payés chaque année aux rentiers.

                                                        Les deux sont d’ailleurs intimement liés puisque c’est parce que les impôts des riches ont diminué que l’Etat a été obligé de leurs emprunter les sommes qu’il ne leur prélevait plus sous forme d’impôt. Mais, alors qu’avec l’impôt les sommes prélevées aux riches ne coûtaient rien à l’Etat, il n’en va plus de même avec l’emprunt. Le service de la dette (les intérêts versés aux rentiers, créanciers de la dette publique) est aujourd’hui le deuxième poste de dépenses de l’Etat, juste après l’Education nationale.

                                                        Avec la hausse des taux d’intérêts programmés par la Banque Centrale Européenne [BCE placée sous la direction du français Jean-Claude Trichet], ce poste pourrait bien, d’ailleurs, devenir le premier. L’Etat a donc perdu sur les deux tableaux. Il encaisse moins d’impôt : ainsi, le « bouclier fiscal » instaurée par la droite coûtera la bagatelle de 400 millions d’euros à l’Etat en 2007 et profitera pour l’essentiel (350 millions d’euros) à 16 000 contribuables, les plus riches. Et puisque l’Etat encaisse moins d’impôts, il doit emprunter plus et payer plus d’intérêts aux rentiers.

                                                        Les rentiers ont du même coup gagné sur les deux tableaux. Ils paient moins d’impôts et ils prêtent à l’Etat (en contrepartie du versement d’intérêts) les sommes qu’ils auraient dû payer sous forme d’impôts. Les créances de la dette publique sont, en effet, aux mains des heureux détenteurs des titres du Trésor public, notamment les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) émises chaque mois par l’Agence France Trésor, remboursables au bout de 7 à 50 ans.

                                                        65 % des détenteurs de la dette publique de notre pays sont des résidents français. Nous ne sommes donc pas du tout, comme veut le faire la droite, dans le cas des pays du Sud dont la dette est détenue par des Etats, des banques ou des souscripteurs étrangers, des pays du centre pour l’essentiel. Elle est détenue essentiellement par des entreprises d’assurance, des banques, des Sicav (Société d’investissement à capital variable) plaçant des liquidités des épargnants « bien de chez nous »… C’est par l’intermédiaire des dividendes versés aux actionnaires des banques et des compagnies d’assurance ou des produits d’épargne émis par ces organismes que les rentiers s’enrichissent.

                                                        Les détenteurs de ces titres ont empoché 39 milliards d’euros en 2006. Près de six fois le budget de la justice ; 9 milliards de plus que le « financement de l’emploi ». Au total, une somme équivalente au total des budgets de l’armée, de la diplomatie, de la justice et de l’intérieur.

                                                        S’interroger sur l’origine du déficit public permet d’en déduire aisément la solution la plus évidente et la plus juste à y apporter : augmenter les impôts des riches et baisser les taux d’intérêts. On comprend tout aussi aisément pourquoi Sarkozy et la droite évitent de poser la question.


                                                      • P. PICARD 16 novembre 2008 12:30

                                                        @L’auteur :
                                                        Votre analyse est incomplète, notament avec la menace d’une hyperinflation qui nous attends après la déflation, et les "solutions" proposées n’en sont pas du tout car elles ne règlent pas LE problème, i.e. l’état de faillite du système financier et donc la nécessaire mise en règlement judiciaire du système financier :

                                                        - annulation pure et simple des dettes de jeux et réorganisation et rééchelonnement des dettes restantes.

                                                        - remise en place d’un système anti-spéculatif et orienté vers le financement de l’économie productive.

                                                        - taux de changes fixes.

                                                        - émission de crédit public pour financer des grands projets d’infrastructures pour relancer l’économie.

                                                        A propos des discussions sur la mise en faillite de l’état comme "solution", il faut tout de même rappeler que ce n’est pas l’état qui se trouve en faillite mais les banques privées. Donc dire que l’état n’a qu’à pas rembourser des banques privées pour régler le problème ... relève d’un certain manque de clairvoyance. D’autre part il n’y a pas que les banques qui ont prêté à l’état français, il y a aussi les épargnants français.

                                                        Ceci dit les états doivent effectivement recouvrer leur pouvoir d’émission de crédit public.

                                                        Demandez le nouveau Bretton Woods de LaRouche !
                                                        C’est tout simplement une question de survie !
                                                        http://www.solidariteetprogres.org/sp_HP-Krach.php3
                                                         

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