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Accueil du site > Actualités > Economie > 2009, la croisée des chemins

2009, la croisée des chemins

2008 a marqué l’histoire humaine de façon profonde. C’est l’année qui a donné le coup d’envoi de la fin de notre système économique.
La date que les livres d’histoire retiendront sera le 15 septembre 2008 date à laquelle la banque américaine Lehman Brothers s’est placée sous la protection de la loi américaine dite du Chapitre 11 (mise en faillite), détruite par la crise des subprimes (prêts hypothécaires US).
Un krach boursier mondial a suivi, avec une baisse générale d’environ 45% des indices boursiers mondiaux en trois mois. Il est le signal de départ d’une crise systémique, une crise du système dans son ensemble qui a abandonné tout contrôle, et laissé libre cours à tous les excès. Jacques Généreux, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris résume cette déréglementation : « Ce n’est pas la finance qui est devenue folle, c’est l’État américain qui l’est. Il l’a laissée prospérer et elle risque de tout emporter ! Il joue l’État pompier, alors que c’est lui l’incendiaire ».
La SEC (security and Exchange Commission) mise à mal par l’administration Bush (suppression de 146 postes sur 147 chargés des contrôles des CDS qui représentent 62 000 milliards de dollars), nous apprend que les pots de vin représentent une somme totale de plus d’1,4 milliard de dollars distribués à des officiels dans le monde entier. Elle n’avait rien vu venir concernant l’affaire Madoff qui a révélé une fraude de 50 milliards de dollars.
 
Mais derrière cette analyse se cache une crise bien plus profonde, celle d’ « une société propulsée par le double moteur du consumérisme et de l’endettement  » comme le résume Zygmunt Bauman philosophe et sociologue à l’université de Varsovie. Ainsi, depuis 2000, la dette totale des ménages américains a augmenté de 22 %, une catastrophe !
 
Est-ce comme l’annonçait Joseph Schumpeter, économiste remarquable, « la fin du capitalisme » ?
Ce qui est certain, c’est que la crise (qui ne fait que commencer) va être terrible et tout emporter. Les premières émeutes ont commencé en Grèce que le quotidien The Independant appelle « les premières émeutes du resserrement du crédit ».
Le choc économique en cours a donc eu son premier mort à Athènes : Alexis Grigoropoulos.
Un poème manuscrit intitulé « Nous voulons un monde meilleur » distribué lors de son enterrement est devenu le slogan de toute une jeunesse condamnée à gagner 600 euros par mois. La destruction des salaires et des retraites (15 millions de britanniques n’auront pour vivre que 560 livres par mois) face à l’insolence des revenus des grands patrons ne peuvent que conduire au pire.
En France, la révolution de 1789 a eu pour point de départ une grave crise financière qui a conduit Louis XVI à convoquer les Etats-Généraux. Il déclarait ainsi le 27 avril 1789 :
« Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons, relativement à l’état de nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de notre royaume ».
Nous sommes en effet en 1789, un point de rupture majeur entre les élites et le peuple qui prend de plus en plus conscience qu’il devra payer l’addition salée de cette crise provoquée par le Gotha de la finance. Les politiciens de tout bord nous ont abandonnés car ils ne sont que les laquais de ce système et ils feraient bien de relire cette phrase de François de Salignac de La Mothe (1651-1715) dit Fénelon "Les chaînes d’or ne sont pas moins chaînes que les chaînes de fer."
Se révolter donc, mais quoi faire, aller dans la rue, tout casser ? Nous savons où cela conduit. Toutes les révolutions se sont terminées en dictatures car, au final, l’ordre l’emporte sur le chaos (Ordo ab Chaos pour les initiés). 1789 a eu pour résultat Napoléon, la révolution Russe, Staline, la révolution Spartakiste (de novembre 1918 à Berlin), Hitler, l’expérience anarchiste de Barcelone, Franco, la révolution chinoise, Mao.
Je viens de résumer, la révolte nous pousse dans les bras de monstres. Alors que faire ?
Il y a cependant un espoir. La démocratie n’est pas encore morte car elle possède un outil puissant : le web. En effet, peu importe nos origines, notre argent, derrière notre clavier nous sommes tous égaux et seule la culture, l’intelligence peut nous départager. Nous pouvons ainsi nous associer et échapper à tout contrôles.La clé de la révolte à venir est là, il faut laisser de côtés nos divergences, nous associer et créer « un monde meilleur ».Nous pouvons le faire !
Les révolutionnaires francs-maçons nous ont laissé un texte magnifique : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen mais ils ont oublié l’essentiel, ils ont oublié de créer ce que Paul Jorion (économiste et anthropologue) nomme « une constitution pour l’économie ».
 
La catastrophe économique en cours est un véritable tsunami qui va tout emporter. Les guerres ont commencé et le massacre à Gaza n’est que l’acte I de catastrophes à venir.
Notre liberté et l’ensemble de l’espèce humaine sont en danger. Nous devons laisser de côté tout ce qui nous divise (religion, opinions politiques) et nous unir afin de changer le cours de l’histoire.
Le capitalisme et le communisme ont échoué. Nous sommes face au vide.
J’appelle donc à la création des Etats Généraux de l’économie et de la finance. Une réflexion mondiale doit être organisée afin de doter l’humanité d’une « constitution pour l’économie » qui doit avoir comme postulat central que la monnaie est un bien commun au même titre que l’air et l’eau. Nous avons l’opportunité historique de changer un monde qui ne rend personne heureux (ni l’oppresseur, ni l’opprimé). La révolution des communications peut nous rendre libre mais aussi nous emprisonner, c’est pourquoi nous devons organiser rapidement des comités de réflexion partout où cela est possible : blogs, sites internet, universités, grandes écoles. Des comités de lecture doivent synthétiser les informations. Chaque point de la constitution doit ainsi être discuté au même moment et partout dans le monde, une synthèse doit en ressortir qui sera, elle aussi, soumise à discussion.
Un comité de « sages » doit organiser le débat et soumettre les points à aborder qui doivent être définis collectivement. Le travail sera colossal mais nous n’avons plus le choix, la liberté est au bout.
Nous sommes à la croisée des chemins et il n’existe malheureusement que 2 solutions : « un système plus égalitaire et redistributif » ou bien « un système plus violent que le capitalisme »
Je reprends ainsi l’analyse d’Immanuel Wallerstein chercheur au département de sociologie de l’université de Yale.
Albert Einstein résume ainsi notre situation : « Le monde est dangereux à vivre. Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
 
Bonne et révolutionnaire année 2009 !
  Gilles Bonafi


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9 réactions à cet article    


  • thomthom 30 décembre 2008 11:46

    Votre artilce est tres intéressant, mais rester derriere nos écrans connectés au web ne fera pas avancer les choses. Pour faire bouger les lignes, à un moment donné, il faut bien sortir de chez soi.... sinon, on fait le jeu de la moquerie si connue de la démocratie :
    "La dictature c’est ’ferme ta gueule’, la démocratie, c’est ’cause toujours’ ".

    Alors, Non, il ne faut pas sortir pour tout casser. Ca serait inutile et surtout totalement irresponsable. La crise actuelle est à la base une crise économique.... autant dire que exprimer notre mécontentemeent en détruisant le peu de biens (publics ou privés) et de richesses qu’il nous reste serait suicidaire.

    Par contre, aller envahir des ministeres, ou l’assemblée nationale quand elle se comporte comme une simple chambre d’enregistrement desz caprices de Sarko et non comme le coeur du débat démocratique dans ce pays, alors ca, OUI ! et soyez assurés que les premiers qui oseront faire ca seront rapidement suivis par d’autres !

    Notre système financier est pourri, le système politique l’est aussi.... notre système économique est tres malade. Un bon coup de pied au c... des deux premiers sera surement la seule solution pour sauver le 3eme, dont (malheureusement) dépend énormément notre qualité de vie (que ca nous plaise ou non).


    • aye 30 décembre 2008 13:14
      Peu de gens sont conscients de la gravité de la situation.
      Fin mars 2009 , il y aura peut être 20 % de conscients et ça pourrai suffire pour orienter la solution finale.


      • thomthom 30 décembre 2008 13:47

        Face à la gravité de la situation, etes vous certain qu’il existe une "solution finale" satisfaisante ? La situation est tellement grave....

        D’autre part, on ne peut pas présager de l’avenir... mais il n’est pas impossible que nos dirrigeants trouvent encore un moyen de faire illusion : donner l’impression qu’ils mettent en oeuvre des solution alors qu’ils ne feront que repousser l’inévitable par divers artifices.... qui nous permettront d’accumuler encore un peu plus de passif pendant quelques années.... jusqu’à la prochaine crise qui sera encore plus grave... et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un jour plus rien ne puisse etre sauvé.

        Tous les dirrigeants de ce monde (puissances politiques ou financieres) n’ont qu’une vision à (tres) court terme des problemes et solutions. Il ne fait aucun doute que ca nous menera un jour à une catastophe... mais quand ?

        Et quand est-ce que la population du monde ouvrira les yeux pour se révolter contre cette gestion suicidaire de nos pays et de nos économies ?


        • Gilles Bonafi 30 décembre 2008 16:46

          En effet, l’action est nécessaire ; Mais il faut nous appuyer sur quelque chose, un projet fédérateur, car je le rappelle, nous sommes face au vide.Le virtuel deviendra réalité. De plus en plus d’intellectuels sont conscients du danger et réfléchissent à des solutions. Paul Jorion et moi-même avons retourné le problème dans tous les sens et nous pensons qu’il n’y a qu’une solution : une "constitution pour l’économie" qui préserve notre planète et nos libertés. Si vous avez une meilleure proposition, je suis preneur car bientôt, tout va s’écrouler !


          • thomthom 30 décembre 2008 18:48

            Je ne maitrise pas assez les problématiques "financieres" pour avoir des idées précises de ce coté là sur ce qu’il faudrait faire ou pas (mesures de régulation....)

            Par contre, je crois qu’il devient urgent de profondément changer le fonctionnement politique de notre pays, qui n’a plus que l’apparence d’une démocratie.

            Il est urgent d’instituer une 6eme république qui restaure la démocratie, le débat parlementaire, l’écoute des citoyes et la responsabilité budgétaire de l’état.... encore faut-il se mettre d’accord sur le contenu de cette nouvelle constitution.

            Ca ne résoudrait pas en soi les problèmes, c’est sur, mais ca instaurerait un cadre qui permettrait d’espérer voir émerger des solutions.... ca serait déjà un grand pas en avant. c’est un pré-requis. Je pense en effet qu’aucune solution n’émergera du système politique actuel.

            Bien entendu, les bonnes solutions sont mondiales, mais coment voulez-vous espérer mettre en place de bonnes solutions au niveau mondial quand nous ne sommes mêmes pas capable de gérer correctement nos problèmes à l’échelle nationale ?

            D’autre part, réunir un maximum de monde autour d’un projet de 6eme répubique et faire pression sur l’état par tous les moyens pour qu’il soumette ce texte au référendum, ca semble un objectif assez réaliste et surtout très concret. Rien à voir avec des manifs du genre "on n’est pas content" ou "donnez nous plus de pognon".... ni constructives ni réalistes.


          • raymond 30 décembre 2008 17:26

            Gilles, votre article est très "interpellant". (et bien écrit aussi) oui OUI il y a urgence mais comment faire ?
            créer des blogs oui mais ce n’est pas permis ( par la formation) à tout le monde.
            Mais bravo vous avez entièrement raison sur le fond.


            • gdm gdm 30 décembre 2008 23:40
              @Gilles Bonafi
              Vous ne proposez pas d’analyse économique pour fonder les propos pessimistes de votre article. Vous avez raison de rappeler que l’ampleur de la corruption des agents de l’Etat partout dans le monde. Mais vous ne montrez pas que cette corruption contribuerait à la crise économique actuelle.
               
              Vous rappelez peu de faits Vous omettez de rappeler que la crise des subprimes fut la conséquence directe des lois anti-racistes. La loi américaine mettaient une forte pression pour que les banques acceptent de prêter à des minorités insolvables pour acheter leur logement. Freddie Mac et Fannie Mae, deux anciennes administrations publiques, et récemment privatisées, garantissaient ces prêts subprimes avec la garantie de l’Etat américain.
               
              Cette crise des subprimes a coûté la somme exorbitante de quelques 1000 milliards de dollars. L’escroquerie de Madoff de 50 milliards, que vous citez, n’est pas l’affaire la plus coûteuse dans cette crise. La cause initiale de la crise fut que les créances "toxiques" des subprimes furent astucieusement camouflées dans les titres financiers hypothécaires respectables. On peut valablement se demander si ce camouflage de ces créances toxiques "subprime" serait des quasi-escroqueries, quoiqu’ apparament légales.
               
              Vous prétendez qu’il serait "certain" que la crise ne ferait que commencer, et qu’elle "sera terrible". Vous ne fondez pas les raisons de votre crainte. Vous rappelez que l’activité économique est fondée sur l’endettement. Nul économiste ne soutiendrait sérieusement que l’endettement serait nuisible à l’économie. Bien au contraire, l’endettement, comme vous le rappelez justement, est un moteur de l’activité économique. L’endettement augmente la production de richesses dans le monde, est un facteur de la croissance mondiale.
               
              Vous avez raison de rappeler que la cause première de la Révolution française fut une crise financière. Mais les causes économiques en furent alors la faillite de l’Etat français, devenu incapable de payer ses dettes à ses fournisseurs. Les entrepreneurs, les artisans et leurs ouvriers, poussés à la ruine par un Etat insolvable se révoltèrent.
               
              La situation économique est très différente aujourd’hui. Les créances douteuses des subprimes ont fragilisé les actifs de certaines banques, provoquant une méfiance généralisée du marché interbancaire. Le monopole étatique des monnaies est devenu tel que 80% de la masse monétaire est tenu par le dollar et l’euro. Cette cause de la crise actuelle ne peut être valablement comparée à la faillite de l’Etat français sous Louis 16.
               
              Le dollar est une monnaie étatique. L’euro est une monnaie étatique. Cette crise est objectivement un échec du fonctionnement des monnaies étatiques, un échec du monopole étatique des monnaies, un échec du fonctionnement des Banques Centrales. Les Banques Centrales fondent leur action par la garantie qu’ils offrent aux banques commerciales. Les banques commerciales peuvent ainsi être sous-capitalisées puisque c’est la Banque Centrale qui assume une partie importante des risques d’insolvabilité. Une Banque Centrale est un organisme de l’Etat.
               
              Ainsi, l’Etat a réparé le marché interbancaire en injectant de la monnaie au frais du contribuable. Il refonctionne bien aujourd’hui. les agents économiques le savent, et l’économie repart secteur après secteur. C’était le rôle de la Banque Centrale et de l’Etat d’agir ainsi, de dépenser l’argent du contribuable, puisque les monnaies sont étatiques, gérées par l’Etat. Il eut mieux valu que les banques commerciales soient mieux capitalisées afin que leurs pertes soient aux frais des capitalistes, et non pas au frais des contribuables.
               
              Vous dites que le capitalisme aurait échoué. C’est la gestion étatique de la monnaie qui a échoué. Il est donc urgent de dénationaliser la monnaie. L’économiste Hayek, prix Nobel d’économie, le préconisait déjà en 1972.
               
              La première cause d’instabilité est l’Etat. L’Etat est un spoliateur, pas un sage. Vous semblez imaginer un "comité de sages" qui serait plus instruit que tous les financiers du monde. Un tel comité serait un comité d’agent des Etats, lesquels ont déjà échoués. L’Etat n’existe que par la spoliation et le mensonge. Non, ce n’est pas un "comité des sages", lesquels seraient des émissaires des Etats, qui réparera les erreurs de gestion monétaire des Etats.


              • Thierry LEITZ 31 décembre 2008 06:55

                @ gdm

                Vos remarques sont assez justes mais ne remettent pas en cause le fond de l’article de G. Bonafi.

                Par contre deux points me paraissent caricaturaux :

                1/ l’endettement dont vous n’évoquez que la face positive, l’accélérateur de transaction d’où croissance. Vous omettez dans la foulée l’essentiel : le remboursement de la dette et ses intérêts qui s’étale sur des années alors que la transaction n’est que ponctuelle et à donné lieu à un enrichissement sûr d’un "vendeur".
                Or quand ce remboursement devient incertain du fait de son poids suite à des risques mal évalués la crise se dessine et induit des comportements de parade (vite refiler le "problème" s’en défaire -via la titrisation par exemple- quitte à mentir -via la notation AA ou AAA desdits titres- et donc au lieu de résoudre son problème on le transfert ailleurs, se croyant malin (je "répartis mon risque" sur des pigeons, en leur vendant des sandwiches à la m.. et ils gobent tout ! ha ! ha !)
                Ensuite quand ce remboursement s’avère impossible, la crise est là, crack. Alors on vend le bien mal acheté (ou vendu avec trop de dette, c’est selon) mais comme on est pas seul, les prix baissant il faut aller vite et baisser encore... çà ne couvre même pas le crédit, même pas les intérêts parfois, aïe aïe. Bien sûr l’acheteur est viré, à la rue, çà on s’en fout, mais il y a encore une perte sèche. Et personne pour l’assumer.
                Enfin le système financier se coltine toute cette m... et la refile aux Etats car il refuse ou est incapable d’en endosser la responsabilité, bien qu’au départ il applauidissait des deux mains (comissions, intérêts surtout).
                Et derrière l’Etat il y a tous les agents encore solvables à qui il faudra bien un moment "prendre du blé" pour combler les trous laissés par d’autres tels ci-dessus. Cà, c’est encore à venir, on ne sait pas trop comment, enfin on verra.

                2/ "l’Etat", que vous réduisez à un spoliateur et un menteur. Est-ce parce qu’il prélève des impôts ? Ce serait une vision très étriquée... Vous le dites incapable de gérer la monnaie... Mais pensez à celà : l’Etat est une entité VIRTUELLE situé quelque-part entre peuple et élites. Qui insuffle ses décisions ? L’UE (Etat des Etats, les parlements (groupe élitiste peu représentatif) les lobbies (groupe élitiste concentré sur des buts précis) les gens de cour (élite composée de hauts fonctionnaires, banquiers, célébrités diverses des affaires ou médias). Ainsi, si l’Etat représente une entité nationale, il est dirigé par l’IDEOLOGIE des élites précédentes qui insufflent ses décisions, vous pouvez même mettre un nom sur des personnes physiques. Où est la "démocratie" là dedans ? A la marge, pour donner le change, pour que rien ne change. Alors accuser l’Etat de tous les maux, c’est oublier, ou pire, vouloir faire oublier QUI sont les vrais auteurs des orientations publiques qui touchent des populations entières, souvent à leur détriment. Un crime contre la raison.
                Ainsi, les élites décident, les citoyens de base 1/travaillent, 2/paient et 3/consomment en regardant la TV pour oublier 1/ et 2/.

                Allez, bonnes réflexions à tous pour 2009 !


                • gdm gdm 31 décembre 2008 19:32
                  @Thierry LEITZ
                  Vous remarquez justement que l’endettement a deux faces. La face positive de l’endettement est qu’il contribue à la croissance de la production de richesses. Mais si l’emprunteur ne peut rembourser, la dette devient une créance douteuse, souvent une perte sèche pour le banquier.
                   
                  Vous rappelez utilement que la calamité a utilisé la titrisation des créances. La titrisation des créances est un outil financier utile. Mais, comme tous les outils, il peut être utilisé pour produire des richesses ou pour nuire à autrui. Les banquiers américains ont été contraints par une loi américaine anti-raciste à octroyer des prêts bancaires à des clients qu’ils savaient être insolvables. Ces banquiers ont persisté à appliquer la loi américaine pour, légalement, réduire leurs risques de ces créances douteuses.
                   
                  Vous avez raison de considérer que cette attitude des banquiers américains étaient une "parade". Cette parade des banquiers américains a consisté à utiliser les moyens légaux d’échapper à cette obligation légale de prêter à des insolvables.
                   
                  Vous souligner le risque des créances douteuses sur un système monétaire. C’est en effet, le seul risque d’un système monétaire. la crise des subprimes a montré que 1000 milliards de créances douteuses ébranlaient les économies mondiales. Les dettes des Etats augmentent jusqu’à un point où les créanciers peuvent légitimement s’interroger pour savoir si l’Etat pourra, ou ne pourra pas payer les intérêts de cette dette.
                   
                  Vous avez encore raison de remarquer que les dettes des banques sont partiellement prises en charge par les Banques Centrales, c’est a dire par les Etats. Le grand public observe ainsi que la logique d’une monnaie étatique est que c’est l’Etat qui paye dans le cas ou la monnaie dysfonctionne, et pas toujours les investisseurs des Banques commerciales.
                   
                  En effet, l’Etat, par le truchement le Banque Centrale, assure le rôle de "prêteur en dernier ressort". C’est a dire que l’Etat s’oblige a prêter à la Banque commerciale qui manque de liquidités. Or il souvent impossible de savoir, a priori, si ce manque de liquidité provient d’un véritable manque d’actif du banquier, ou seulement d’un manque temporaire de liquidités. Dans ce doute, la Banque Centrale prête aux banques commerciales en faisant porter le risque de non-remboursement sur les contribuables.
                   
                  Vous me reprochez de pointer que l’Etat est spoliateur et menteur. Vous explorez ensuite quels catégories d’individus porteraient une responsabilité dans les dysfonctionnements monétaires. dans les exemples que vous donnez, les élites responsables que vous désignez sont toujours des serviteurs de l’Etat, des mandataires de l’Etat. Si vous continuez la logique de votre discours, vous observerez que c’est, in fine, l’Etat, qui est responsable des comportements fautifs et des dysfonctionnements du système monétaire.
                   

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