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Accueil du site > Actualités > Economie > De la déflation

De la déflation

Nous sommes en déflation. Qu’on l’appelle récession, décroissance ou autre chose ne change rien. De quoi s’agit-il ? L’argent total est composé de 10% d’argent permanent, qui est en fait la "dette long terme" essentiellement des Etats, sur laquelle base les Banques ont pu créer 90% d’argent crédit (on peut même lire ça et là que ça pourrait être encore plus !).

Les Entreprises arrêtant de prendre des crédits et commençant à payer leurs dettes, cette masse ne peut donc que décroître ! Ceci est très bien expliqué par Martin Wolf dans cet article repris du Financial Times.

Or donc, la masse monétaire diminue. Jusqu’où ? A priori et sans action extérieure, sur la base de monnaie "permanente" qui elle ne se rembourse pas. Dans un système d’argent dette, c’est essentiellement donc la dette des Etats, indéfiniment reportée, jamais payée (et dans ce système, sans cette dette, AUCUN argent !).



N’est-elle pas belle la dette de l’Etat depuis 1978 ?
Y-a-t-il une autre solution de créer de l’argent dans ce système ?

Imaginez qu’il y a 10 d’argent pour 1 objet. L’objet vaut 10 il est échangé. Mais s’il n’y a que 1 d’argent, si vous voulez vendre votre objet, il n’y a pas d’autre solution que de le vendre 1.

Donc voilà la cause première et principale de la déflation. Soit. Pourquoi pas, il est normal de pouvoir créer de l’argent crédit-dette pour investir sur un projet important. Mais est-il raisonnable de le faire à 9 FOIS la masse monétaire de base ?

Où ca s’arrêter cette chute ?

Pour 1 base permanente, on a donc 10 de masse monétaire totale. Si on ne crée plus de crédits et qu’on rembourse les dettes, alors on chute à 1 il n’y a aucune autre solution (l’argent dette retourne "dans sa boîte" comme le dit Wolf).

Ce qui fait une déflation totale moyenne pour TOUT (Or, Pétrole, Actions, Maisons etc...) de, tenez vous bien 90%.

Si on suppose que ça s’arrêtera quand on aura 50% de crédits-dettes sur la masse monétaire totale, ça fait tout de même ... 80% !

Si on suppose que les Banques Centrales vont acheter massivement des bons du trésor pour faire monter la masse d’argent permanent (dette long terme) qui sert de base, ça signifie par exemple doubler la dette des Etats, avec 50% de crédits, on arrive à 60% de déflation.

Pour un CAC à 6100 au plus haut, 60 à 80% de déflation nous amène à 2400 voire 1200. Pas plus.

Pas étonnant que Wolf déclare "le plan d’Obama est insuffisant".

Pour en arriver là, il a fallu qu’on laisse en place ce ratio de crédits Bancaires, et qu’on oublie pendant 40 ans de monter progressivement une base monétaire permanente par le mécanisme simple et POSITIF (pourquoi payer des intérêts sur une dette négative, qui n’est en fait que la comptabilité positive de la base monétaire ?), du dividende monétaire.

Stéphane Laborde (Galuel)
Auteur du blog http://creationmonetaire.blogspot.com

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7 réactions à cet article    


  • Galuel Galuel 17 janvier 2009 22:03

    Sur quantités de sources qu’il serait difficile de résumer ici, de Graham à Buffet en passant par Bernanke Greenspan et autres acteurs dont les déclarations et les écrits sont à lire absolument, et jusqu’à l’expérience directe beaucoup plus formatrice encore de l’entreprenariat qui est irremplaçable .

    Et certainement pas à l’Ecole Française quoi qu’il en soit... Il est plus utile à mon avis pour approcher l’économie d’avoir des notions de physique expérimentale des systèmes thermodynamiques ouverts ou fermés que de faire des spéculations mathématiques sans expérience personnelle et directe du sujet.


  • Argentomaouss Argentomaouss 18 janvier 2009 09:23

    "Par curiosité, où avez-vous étudié l’économie ? "

    Il n’y a donc que les spécialistes qui ont droit à la parole ?


    • Internaute Internaute 18 janvier 2009 10:13

      L’analyse est un peu fallacieuse car la grosse masse des crédits ne sont pas allés dans l’économie réelle mais dans l’économie virtuelle. Franchement, qu’un CDS vendu 4 fois sur la faillite d’une même banque passe de 100 euros à 0,5 euros ne dérange pas grand monde à part quelques spéculateurs du genre Madoff ou Kerviel. Tant pis pour eux.

      Les baisses de prix généralisées n’ont jamais eu lieu en période de déflation. Tout au plus un ajustement de quelques pourcents. La raison en est simple. Personne n’accepte que son salaire baisse. Si les ventes chutent et les coûts restent les mêmes, une baisse des prix ne fait que compresser les marges jusqu’à la faillite de l’entreprise. Même lorsqu’elle vend moins une entreprise doit maintenir ses prix.

      La déflation fait peur aux politiques car les recettes de l’Etat son réduites à cause du ralentissement de l’économie. 30% d’autos vendues en moins c’est 30% de chute de la TVA dans ce secteur. Par conséquent où ils augmentent les impôts et ils seront virés aux prochaines élections, où ils endettent le pays et ils risquent d’être virés aux prochaines élections, où ils baissent les dépenses de l’Etat et ils feront face à une protestation de rue qui finira par les virer aux prochaines élections. La déflation n’est décidément pas bonne pour les parasites politiques.



      • Tzecoatl Tzecoatl 18 janvier 2009 10:15

        Afin d’éviter la déflation, le deleverage de la monnaie-dette, les chancelleries européennes avouées à la finance ont transformé la monnaie-dette privée en monnaie-dette publique.

        Les régimes démocratiques européens se sont empressés de maintenir l’emploi financier au détriment de l’emploi restant.



        • Galuel Galuel 18 janvier 2009 11:14

          "L’analyse est un peu fallacieuse car la grosse masse des crédits ne sont pas allés dans l’économie réelle mais dans l’économie virtuelle"

          Certes, mais il n’empêche qu’il y a une déflation. Elle ne se propagera pas dans l’économie toute entière si la masse monétaire est rééquilibrée par augmentation de la dette, sinon effectivement les faillites vont se multiplier à un niveau insoutenable.

          "Les régimes démocratiques européens se sont empressés de maintenir l’emploi financier au détriment de l’emploi restant"

          Pas faux, mais dans un premier temps, ensuite c’est l’expérience japonaise qui nous attend : http://creationmonetaire.blogspot.com/2009/01/propos-de-la-crise-japonaise-1993-2009.html

          A moins qu’on ne comprenne qu’il faille changer de création monnétaire, et passer à une monnaie positive où l’emprunt et l’investissement se font avec de l’argent réel, et 100% de risque assumé, par les emprunteurs autant que par les investisseurs.

          Permettre les effets de levier c’est encourager l’irresponsabilié, tout en versant une rente totalement indue au système Bancaire.


        • Internaute Internaute 19 janvier 2009 12:15

          C’est ce que propose Ikink en prenant en exemple la municipalité de Wörgl en Autriche en 1933.


        • Francis, agnotologue JL 19 janvier 2009 10:26

          Quel dommage que des gens qui se réclament de Maurice Allais prêtent ainsi le flanc à la critique.

          La légende du graphique "évolution de la dette publique en % du PIB : ""N’est-elle pas belle la dette de l’Etat depuis 1978 ?Y a-t-il une autre solution de créer de l’argent dans ce système ?"" cette légende est incompréhensible.

          Faut-il en induire que la solution à la dette serait de créer de l’argent ? Ou bien qu’il y aurait une autre solution que de créer de l’argent ? Le texte est par trop simpliste pour répondre à cette question. Je lis :

          ""Imaginez qu’il y a 10 d’argent pour 1 objet. L’objet vaut 10 il est échangé. Mais s’il n’y a que 1 d’argent, si vous voulez vendre votre objet, il n’y a pas d’autre solution que de le vendre 1""

          Mais oui il y a une autre solution ! L’objet n’est tout simplement pas "échangé". Le plus souvent il sera détruit ! Trop souvent même par les guerres. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas assez de monnaie que l’objet ne se vend pas, mais parce qu’il n’y a pas assez d’acquéreurs idoines fortunés cependant que l’offre est abondante.

          Nous sommes depuis des décennies dans un processus d’accroissement des inégalités qui favorise les plus hauts revenus au détriment des autres. Tout le bénéfice de la croissance est accaparé par les très riches. Comme les classes populaires ne peuvent plus "donner" ce sont les classes moyennes qui aujourd’hui stagnent dans ce jeu à somme nulle de la répartition des richesses. L’offre sur les produits de luxe est pléthorique quand le pouvoir d’achat des classes moyennes est en régression. Il y a donc un écart croissant entre l’offre et la demande. Ce type de surproduction en régime capitaliste conduit généralement à la guerre.

          Un autre moyen pour éviter la démocratisation des revenus et la guerre, qui serait vue par les très riches comme une régression, un "retour en arrière" comme ils disent dans leurs Médias qui mentent, serait d’engager de travaux pharaoniques : par exemple des machines à refroidir la planète. Pour cela il suffit de dire que la Terre se réchauffe, toujours dans le médias aussi imbéciles que menteurs.

          Friedman, proposait de jeter de l’argent par hélicoptère. D’autres guère plus avisé disaient que "faire et défaire, c’est toujours du travail". En ce 21ème siècle on a trouvé la panacée : fabriquer un réfrigérateur gigantesque. Je ne sais pas vous, mais moi, dans ma cuisine il y a un frigo : d’un coté il fait du froid, de l’autre du chaud. El bilan, c’est que la température de ma cuisine n’est pas affecté, mais ma facture EDF, oui.

           

          Ps. Je ne nie pas le bouleversement climatique. Je dis que les projets tous fous de refroidissement sont des remèdes pires que le mal qui risquent de réchauffer, qui nous entraîneraient dans un cercle vicieux shadockien.

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