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Accueil du site > Actualités > International > Corruption au Venezuela : la honte

Corruption au Venezuela : la honte

La honte ! Dans l’indice 2007 des perceptions de la corruption dans le monde (IPC) que publie Transparency International, le Venezuela figure en 162e position sur 179 pays.

Seul Haïti fait pire en Amérique latine. Pas vraiment brillant... Bien sûr, le rapport ne calcule pas la corruption en tant que telle - bien difficile à évaluer -, mais seulement la perception de corruption. Il n’empêche, cela ne trompe pas : la corruption est ici partout.

Partout ? Oui, du plus haut au plus bas de l’échelle sociale, il existe au Venezuela une véritable culture de la corruption. Au plus haut, c’est le fonctionnaire qui prélève au passage son pourcentage (jusqu’à 30 %, dit-on !) sur les contrats publics qu’il accorde et, en face de lui, l’entreprise qui prévoit ce surcoût dans son devis. Au plus bas, c’est l’automobiliste en infraction qui « arrange la chose » avec le policier.

Plus symptomatique encore : je connais le cas, dans une école primaire, de gamins chargés par l’instituteur de surveiller momentanément la classe qui se font payer par leurs camarades pour ne pas dénoncer leurs petites incartades... Une culture, je vous dis, qui s’apprend et s’internalise dès le plus jeune âge. C’est comme la potion magique d’Obélix, on tombe dedans quand on est petit.

Il y a aussi la corruption institutionnalisée. Si vous avez besoin d’un quelconque document administratif, on vous demande si vous le voulez habilitado. Il s’agit d’une invite presque légale à agilizar le processus : moyennant un supplément parfois conséquent, vous recevrez votre document dans des délais raisonnables. Sinon, bonne chance...

Impossible donc de vivre au quotidien au Venezuela sans avoir trempé, un jour ou l’autre, dans une affaire de corruption, petite ou grande. Et n’oublions pas que dans toute affaire de corruption, il y a au moins deux intervenants : celui qui demande et celui qui accepte ; celui qui offre et celui qui reçoit. L’un et l’autre partagent un sentiment de culpabilité, à un degré divers, mais de culpabilité tout de même. Cela n’incite pas, évidemment, à faire se délier les langues.

Racines historiques

Il existe bien entendu des racines historico-anthropologiques à de tels comportements. Bolivar lui-même dénonçait déjà en son temps le mauvais usage des fonds publics par l’administration. La faiblesse de l’appareil d’État, au XIXe siècle, n’a fait que renforcer la tendance, imprimant la corruption dans son fonctionnement même.

Au XXe siècle, l’économie du pétrole a permis à la corruption d’atteindre de nouveaux sommets. Désormais, on traitait en dollars, et qui plus est avec des multinationales désireuses de s’assurer une part du gâteau pétrolier vénézuélien, quel qu’en soit le prix. Le prix, c’est la corruption. Cela n’aide pas les pratiques éthiques...

Et au XXIe siècle ? Avec le prix du barril de pétrole qui atteint des sommets inégalés, il n’y a jamais eu autant d’argent dans le pays. Le contrôle des changes, dont l’effet est de créer un dollar parallèle valant plus de deux fois le dollar officiel, ne fait qu’aggraver les choses. Finalement, l’arrivée, avec Hugo Chávez, d’un nouveau personnel politique longtemps écarté des affaires et désireux de prendre enfin sa revanche (À moi le tour !), facilite encore cette course à l’argent facile.

Officiellement, on parle de combattre la corruption. Hugo Chávez a même dit qu’il allait se charger personnellement de ce dossier. Mais rien n’y fait, pas même la « morale socialiste ». On reste à la case départ, comme avec les gouvernements précédents. Trop d’amis, sans doute, sont impliqués, maintenant comme avant.

Dans l’opposition, on crie au scandale : jamais, selon ses représentants, la corruption n’a été aussi élevée. En fait, on a plutôt l’impression que ce qui les dérange, c’est que ce ne sont plus eux qui en profitent, mais de nouveaux venus sur le marché...


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40 réactions à cet article    


  • Zalka Zalka 3 octobre 2007 11:09

    Bravo pour cet article sans concessions ni compromissions avec un camp ou l’autre.

    Espérons que le troll Boileau ne viendra pas polluer votre article.



      • Zalka Zalka 3 octobre 2007 11:55

        Voltaire se retourne dans sa tombe...

        Le réseau Voltaire, c’est l’étrange concept de la lumière obscure.



      • Zalka Zalka 3 octobre 2007 21:41

        Merci Snoopy pour ce lien extrêmement intéressant.


      • otij 4 octobre 2007 05:19

        "par Youri (IP:xxx.x36.204.108) le 3 octobre 2007 à 11H28 http://www.voltairenet.org/article151804.html "

        merci pour l’info monsieur youri


      • Boileau419 Boileau419 3 octobre 2007 11:54

        Qui se cache derrière la très opaque Transparency International ?

        La presse internationale commente le dernier rapport de Transparency International sur la corruption dans le monde. Elle accepte les conclusions de ce documents sans se poser de questions sur ses auteurs, leur méthodologie et leur finalité.

        Transparency International se présente comme « une organisation de la société civile globale conduisant la lutte contre la corruption ». En d’autres termes, sa fonction est d’ouvrir de nouveaux marchés aux entreprises multinationales en accusant de corruption les gouvernements qui leur résistent et, en définitive, de favoriser la globalisation économique.

        Bien qu’elle s’affirme organisation non-gouvernementale, Transparency International est un pseudopode de la National Endowment for Democracy (NED), la principale agence d’intervention légale des gouvernement états-unien et britannique. Rien d’étonnant donc à ce que ses principaux dirigeants soient liés à la CIA états-unienne et au MI6 britannique.

        Transparency International a été créée par Peter Eigen, un juriste allemand qui travailla pendant 25 ans à la Banque mondiale avant de devenir consultant à la Fondation Ford, paravent philanthropique de la CIA. Aujourd’hui, M. Eigen a rejoint la Carnegie Endowment for International Peace, autre paravent de la CIA. Surtout, il est devenu l’un des administrateurs de Crown Agents (littéralement les Agents de la Couronne), un ancien service de la Couronne britannique, privatisé en 1997, chargé de l’assistance des gouvernements étrangers dans les processus de privatisation. C’est à ce titre que Peter Eigen a joué un rôle essentiel dans le processus de privatisation de l’économie irakienne sous occupation anglo-saxonne, Crown Agents étant alors sous-traitant de l’USAID. M. Eigen est l’époux de Gesine Schwan, l’universitaire allemande spécialisée dans la dénonciation de l’anti-américanisme et candidate malheureuse du SPD à la présidence de la République.

        La canadienne Huguerre Labelle a succédé à M. Eigen à la présidence de l’organisation. Mme Labelle est elle-même l’ex-président de l’Agence canadienne pour le développement international, c’est-à-dire l’homologue canadienne de l’USAID.

        M. Eigen a composé un Conseil Consultatif qui sert de caution à l’organisation. On y trouve côte-côte ses amis de Crown Agents et de la Fondation Carnegie, les anciens présidents d’Allemagne et des États-Unis Richard von Weizsäcker et Jimmy Carter, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy, etc...

        Transparency International dispose de branches dans une centaine de pays. La plus importante étant bien sûr la branche états-unienne. Elle a été co-fondée par deux personnalités au profil remarquable : Frank Vogt, un autre ancien de la Banque mondiale, est un chantre de la globalisation. Il est aujourd’hui employé par l’American Entreprise Institute aux côtés de son ami Paul Wolfowitz, ancien directeur de la Banque mondiale. Michael J. Hershman, un ancien officier des services de renseignement militaire, a été le n°2 de l’USAID et dirige aujourd’hui l’unité anti-terroriste de la Chambre de commerce des États-Unis.

        La branche française est présidée par Daniel Lebègue, ancien vice-président de la BNP. Au conseil d’administration, on trouve l’ancien secrétaire général de l’OCDE, Jean-Claude Paye ; tandis qu’au haut-conseil, on trouve l’ancien président du Fonds monétaire international, Jacques de Larosière, aux côtés de Pierre Rosanvallon, ancien secrétaire général de la Fondation Saint-Simon.

        Transparency International est le plus discret possible sur ses financements. C’est bien normal, car sesprincipaux bailleurs ne sont autre que la National Endowment for Democracy (NED) et l’USAID, suivis par la Fondation Soros et la Fondation Ford, et une kyrielle de multinationales (BP-Amoco, Exxon, Rio Tinto, Shell...) dont l’intégrité sont légendaires.


        • Zalka Zalka 3 octobre 2007 11:59

          Citez vos sources, Boileau. Pour une fois qu’il ne s’agit pas de la bible, mais de l’article du réseau voltaire en lien ci-dessus.


        • Alpo47 Alpo47 3 octobre 2007 11:59

          Voilà une mise au point bien utile.

          Le gouvernement du Vénézuela s’opposant à la politique Américaine, on ne sera pas étonné des conclusions de cet « organisme ».

          Ceci dit, cela n’implique pas que tout soit rose au Vénézuela.


        • Zalka Zalka 3 octobre 2007 13:01

          Cet organisme osant émettre un avis négatif sur un pays de « gôche », on ne sera pas étonné de voir un avis aussi critique de la part du réseau voltaire.

          sans déconner, ces mecs sont aussi crédibles que les faucons conservateurs.


        • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 3 octobre 2007 13:35

          @ Boileau419

          Permettez-moi de vous citer un article du correspondant du quotidien montréalais La Presse qui coiffe ainsi son topo : « Le népotisme de Chavez au Venezuela  ». Ivan Erhel écrit : « Qui aurait cru, du temps où il n’était qu’un modeste fils d’instituteur, qu’Hugo Chavez-Frias installerait son père gouverneur de l’État de Barinas, son frère ministre de l’Éducation, et son cousin à la vice-présidence de l’entreprise publique qui gère les immenses réserves pétrolières du Venezuela ? »

          « Trahi dès le début de son mandat par l’ancienne classe dirigeante, formée pour gérer le pays, il fait plus confiance à sa garde rapprochée qu’à l’élite traditionnelle. Cela est particulièrement frappant dans son État natal de Barinas, au point que l’on parle de « la famille royale de Barinas ». Non seulement son père, Hugo de los Reyes Chavez y a été élu gouverneur, mais il a nommé son fils Argenis, petit frère d’Hugo, au poste clé de secrétaire d’État de Barinas. Le maire de la capitale, Barinas, est un cousin du président. La seconde ville, Sabaneta est dirigée par un autre de ses frères. Pablo Oquendo, coordinateur du parti d’opposition Primero Justicia rit jaune : « Ici, on ne peut rien faire sans un Chavez dans sa poche ! Nous vivons sous le caïdat des Chavez-Frias ». Pour la Copa America, Adelis Chavez, frère de Chavez et vice-président du comité d’organisation, a fait construire un stade de foot immense, dans une région où le sport roi est sans conteste le baseball. Au grand désespoir de Pablo Oquendo : « Ce stade est une ruine. Les Chavez gèrent l’État dans la plus grande opacité. Il nous est impossible de savoir qui construit quoi et avec quel argent, et nos plaintes s’empilent au tribunal sans que rien ne change ».

          À propos, avant de vous interroger sur le propriétaire du quotidien La Presse, la Famille Trefflé Berthiaume en devenait propriétaire en 1889. Aujourd’hui, le quotidien est la propriété de la Famille Desmarais, dont le fils est un ami personnel de Nicolas Sarkozy, lequel, en personne, a fait appel à Chavez pour dénouer l’impasse dans laquelle se trouve Ingrid Bétancourt. Ah, ces réseaux !

          Pierre R.


          • babulle 1er décembre 2007 01:18

            Je ne comprend pas le but de votre commentaire. La presse est pour moi un client comme les autres, et je me fous de savoir a qui il apartient tant qu’il ne modifie pas mes articles. Mon article revient sur un travers du chavisme qui existe. Diriez-vous le contraire ?


          • Jean-Luc Crucifix Jean-Luc Crucifix 3 octobre 2007 13:41

            Transparency ou pas Transparency, Voltairenet ou pas Voltairenet, NED ou pas NED, CIA ou pas CIA, y a-t-il quelqu’un dans la salle pour affirmer que la corruption au Venezuela n’est pas une réalité ?

            Transparency n’est ici qu’un prétexte, j’aurais pu aussi bien prendre comme point de départ un discours de Hugo Chavez qui dénonçant la corruption.


            • Zalka Zalka 3 octobre 2007 14:18

              Pour Boileau et compagnie, vous egratignez la réalité d’un pays dirigé par une icône intouchable, Chavez.

              Par sophisme, vous êtes irrémédiablement classé comme complice des facistes. Votre conclusion sur l’autre camp est même perçu comme une contradiction alors que c’est au contraire la preuve de votre pondération.


            • LE CHAT LE CHAT 3 octobre 2007 14:01

              quel est le rapport entre socialisme et morale ?

              la transparence , on l’a pas vue en france avec le programme des socialistes qui était si inexistant qu’il était flou

              les socialos et les cocos , c’est magouilles et cie ( d’après les évangiles selon st Calmos ) smiley


              • alberto alberto 3 octobre 2007 14:33

                Cher Minet, des véreux des cupides et des corrompus y en a autant chez les socialos et les fachos : c’est pas la politique qui les attire, c’est le pognon !

                Même que je dirais qu’il faut pas trop tirer sur les ambulances nicaraguayennes ou nabimiennes, car chez nous, ça ne sent pas très bon du côté des actions d’EADS, et même qu’il paraîtrait que de vilaines choses auraient pu se produire sous le regard bienveillant d’un ministre... Voilà qui ne va relever la cote de la France auprès de transparancy international !


              • Tony Pirard 3 octobre 2007 15:50

                Le titre d’article c’est erroné.. !Il devrait être...Corruption à L’Amérique Latine:La honte. Au Brésil le fils de le président est propriétaire d’une Interprise de télécomunication et il fut déjà prends en affaire dans l’obscurité,et négoce aussi caché.Nous ne savons comme il a arrivé lá,car hier même il était un simples citoyen et sudain apparais comme propriétaire de la Telecomm ? Le frére de président a étè prends en négoce aussi caché et le frére président entré en sa défense disant,qu’il a fait cela,car,il ne savait de rien et n’avais études et par cela il ne devrait sentir culpable.Saint patience !dors avec ce bruit.. ! Au Equateur,le président c’est un pupille de le président de la Venezuela et il va aussi faire un « socialisme du siécle XXI »à la maniére de son voisin. Comme dirait l’écrivain Mario Vargas Llosa : ils cherchent une maniére de faire l’Amérique plus pauvre ce que elle déjà est.. !!Tous marchent dans la contre-main de l’histoire,croyant qu’ils faisent le meilleur...

                Pauvre Amérique Latine !!

                Tony do Brasil


                • Ceri Ceri 3 octobre 2007 18:20

                  propagande


                  • Act 3 octobre 2007 19:58

                    Jean-Luc Crucifix,

                    Dites, combien vous êtes payé pour « écrire » des torchons pareils ? Quelle image de la France donnez-vous aux Vénézuéliens !


                    • tvargentine.com lerma 3 octobre 2007 21:08

                      En regardant cette carte,l’oeil constate que les américains via des structures qui ne sont que des officines de la CIA ou d’intérets privées visant à destabiliser des pays en développement,voir des économies de pays développés.

                      Curieux de constater que DIEU (?) l’etre parfait ??? serait de type viking blond au yeux bleux et anglos-saxons.

                      Comme cela est étrange ! smiley smiley smiley

                      Nous voyons bien ici la désinformation en marche visant à désinformer les médias sur le Vénézuéla de Chavez.

                      Il est vrai que notre ami,qui sous couvert de travailler à l’alliance française n’hésite pas à dire ce qui n’existait pas et se qu’il n’ecrivait pas sous l’ancien régime corrompu.

                      La corruption existe partout ou l’Etat de droit à reculé et elle existe partout sur la planéte,mais la culture de certains pays en voie de développement prendra du temps à former une nouvelle génération de fonctionnaires intégre pour reconstruire ce que le libéralisme à détruit

                      Comment expliquer l’affaire d’EADS aujourd’hui ?????

                      Corruption ??? pas corruption ????

                      et BOEING,comment il font pour vendre des avions ???

                      Sayons réaliste,car nous avons tous constaté que depuis plusieurs mois déjà,une propagande travaillant pour les américains vise à salir Chavez,qui n’est pas responsable du passé politique du Vénézuela et qui reconstuit un pays entièrement comme De Gaulle l’avait fait à la liberation en nationalisant les outils de production et les banques

                      Chavez emmerde beaucoup les américains et a une autre époque Chavez aurait déjà été éliminé


                      • Doume65 4 octobre 2013 14:54

                        « Chavez emmerde beaucoup les américains et a une autre époque Chavez aurait déjà été éliminé ».
                        Justement, z’ont essayé.


                      • moebius 3 octobre 2007 21:42

                        Un nazi ou un stalinien n’y retrouverait pas ses chers petits...


                        • moebius 3 octobre 2007 21:43

                          ..Chavez est amour en tout cas...


                        • HATSHEPSUT 3 octobre 2007 22:05

                          Tiens donc, un représentant de la digne clique des négrophobes racistes et haineux, qui s’en vont fouler nos sols sous les prétextes falacieux d’aide et d’humanité !

                          On commence à avoir l’habitude !

                          Que savez vous de Haïti ? bien sûr, rien ! Savez vous que ce pays a dû payer les esclavagistes, s’endetter pour plusieurs siècles pour « indemniser » les victimes de l’abolition de l’escalvage ?

                          Un peu d’humanité, Monsieur ! Ou alors, restez chez vous et arrêtez d’aller jouer les gentils que vous n’êtes surtout pas, dans nos contrées où on ne vous demande d’ailleurs, RIEN, au passage !

                          Ah oui, et un occidental qui se permet de donner des leçons de non corruption et de désigner qui est propre ou sale, ça va commencer à faire rire de plus en plus ! smiley


                          • Dalziel 3 octobre 2007 23:33

                            Que savez vous de Haïti ? bien sûr, rien ! Savez vous que ce pays a dû payer les esclavagistes, s’endetter pour plusieurs siècles pour « indemniser » les victimes de l’abolition de l’escalvage ?

                            C’est ce qui explique un PNB/hab de 250 dollars ?

                            Pfffffff... Encore un pays dont la disparition passerait inaperçue (voir ci-dessous).


                          • Dalziel 3 octobre 2007 23:28

                            Que Jean-Luc Crucifix s’intéresse à ce qu’il se passe au Vénézuela se comprend, vu sa domiciliation.

                            Mais les autres ?

                            Le Vénézuela fait partie de ces pays ultramétissés qui, depuis plus de cent ans, se signalent d’abord par la médiocrité effarante de leurs ressources humaines.

                            Au lieu de préparer l’après-pétrole, Chavez distribue les royalties dans un clientélisme effréné, qui ruinera le pays, à moyen terme.

                            Mais, franchement, qui s’en soucie ?

                            Pétrole ou pas pétrole, Chavez ou pas Chavez, bolivarienne ou pas bolivarienne, une république bananière reste une république bananière.

                            Et si jamais le Vénézuela disparaissait, il se passerait des années et des années avant que la masse des gens ne s’en avisent :

                            - Ah, oui..., tiens..., au fait, le Vénézuela..., qu’est-ce qu’il devient celui-là ? Quoi ?!?!?!... Ca n’existe plus ?!?!?!?! ... Dans le fond, pour ce que ça change...  smiley


                            • HATSHEPSUT 4 octobre 2007 00:32

                              Je vais juste reformuler une de vos phrases, ce sera plus clair pour le quidam.

                              Quand vous écrivez ceci : « Et si jamais le Vénézuela disparaissait, il se passerait des années et des années avant que la masse des gens ne s’en avisent : »

                              Voici ce qu’il faut comprendre :

                              « Et si jamais les occidentaux n’avaient plus besoin du pétrole du Vénézuela, quand bien même, ce pays disparaîtrait, il se passerait des années et des années avant que la masse des blancs ne s’en avisent : »

                              ça, c’est une habitude ! on se demande même ce que vous allez faire dans ces pays qui disparaissent sans que « la masse » n’en soit avisée avec vos forces de l’onu, vos ong, etc.... smiley


                            • Doume65 4 octobre 2013 14:58

                              « Au lieu de préparer l’après-pétrole, Chavez distribue les royalties ».
                              Qu’entends-tu par préparer l’avenir ?
                              Envoyer les enfants à l’école, redonner la santé à tous, ce n’est pas préparer l’avenir ?


                            • Jean-Luc Crucifix Jean-Luc Crucifix 4 octobre 2007 03:32

                              Chers lecteurs,

                              Quelques précisions après cette avalanche :

                              1. Je suis de gauche

                              2. Je suis « chavista light », selon les catégories politiques en cours au Venezuela. Je dirais plutôt « chaviste critique de gauche ».

                              3. Je cite Hugo Chavez (et non Transparency !!!) : "Nous devons redoubler d’efforts, nous devons redoubler dans la bataille contre la contre-révolution bureaucratique et contre la corruption, de vieux maux qui ont toujours menacé la République. Guerre à mort contre la corruption. Une nouvelle morale bolivarienne, une vraie morale chrétienne, une vraie morale socialiste est nécessaire de toute urgence, une bataille pour un État véritablement nouveau, qui soit capable de vaincre la bureaucratisation de l’administration publique. A partir d’aujourd’hui, je dégaine deux épées : une contre la corruption et l’autre contra la bureaucratisation. Et je vous invite tous à livrer cette grande bataille" (Discours lors de sa réélection, le 3 décembre 2006)

                              4. Ce sont les couches les plus dévavorisées du peuple vénézuélien qui souffrent le plus de la corruption.

                              5. Je suis atterré par le bas niveau des réactions à tout article sur le Venezuela. Injures, noms d’oiseaux fusent dans tous les sens, mais les arguments sont pauvres, extrêmement pauvres. La méconnaissance des réalités locales est terrible, ce ne sont que préconceptions dictées par l’un ou l’autre camp.

                              6. D’où ma question : peut-on encore écrire sur le Venezuela avec un esprit libre et critique ? Si j’en juge par les réactions à cet article, la réponse est non.

                              7. Je continuerai cependant d’écrire avec ce même esprit d’indépendance, en tentant de conserver la lucidité qui fait défaut à beaucoup dès qu’il est question du Venezuela actuel.


                              • otij 4 octobre 2007 05:49

                                ok , merci pour votre article . « la envidies » ... en attendant il me faut plus de sous pour acheter plus de machins...


                              • Gazi BORAT 4 octobre 2007 07:57

                                « A propos de Chavez.. »

                                Il est tout à fait logique que Chavez se fasse mal noter par une officine liée aux intérêts anglo-saxons.

                                Ne rêvons pas : Cavez n’est pas un révolutionnaire, il n’est de gauche que par son populisme et représente surtout un type de leader, charismatique, nationaliste et soucieux de l’indépendance de son pays face au vorace impérialisme US sur cette partie du monde..

                                En cela, et face à la litanie de juntes militaires fantoches qui se sont succédées en Amérique Latine, Mr Chavez m’est tout de même plus sympathique qu’un Videla, Somoza, Stroessner, Pinochet, et tant d’autres..

                                gAZi bORAt


                                • bulu 4 octobre 2007 11:10

                                  Surement le commentaire le plus lucide de ce fil, loin de la complaisance et des lubbies gauchistes, mais affranchi sur l’imperialisme et ses lobbies


                                • Act 4 octobre 2007 14:20

                                  Gazi Borat,

                                  C’est quoi la révolution ? C’est quoi être révolutionnaire ? Et votre tolérance envers Chavez viendrait uniquement du fait qu’il ne soit pas un dictateur spoliateur à la Somoza ? J’imagine que vous avez écrit trop vite. Parceque si changer l’ordre incroyablement injuste des choses comme il l’a fait et le fait, redistribuer comme il le fait, construire, soigner, éduquer, se défendre, s’aligner sur le développement durable, aider à l’extérieur c’est juste populiste alors vive le populisme et à mort la révolution et la gauche.

                                  Alors révolutionnaire ou pas ? Nationaliste ou anti-impéraliste ? Et puis, c’est quoi être de gauche... ou de droite ? Est-ce ces étiquettes souillées qui comptent ou ce que l’on fait ?

                                  Il y a certainement des critiques à faire, mais de grâce argumentons et donnons des faits.

                                  Désolé, mais de vous un tel post ne me laisse pas indifférent


                                • Gazi BORAT 4 octobre 2007 18:55

                                  @ act

                                  L’Amérique du sud a déjà connu des personnages à l’identité trouble tels que Chavez.

                                  Un exemple : Juan Peron et ses deux règnes.

                                  Premier acte : Un colonel social fasciste

                                  un colonel, ébloui par le fascisme italien à l’occasion d’une formation militaire à l’étranger et qui y voit le formidable outil que peuvent constituer les masses bien canalisées pour un politicien sanas scrupules..

                                  Le colonel devient plus tard Ministre du Travail, flatte le peuple avec des avancées sociales réelles mais timides, se fait écarter du pouvoir et y revient à la magistrature suprème grâce aux « descamisados » (sous-prolétaires) qui le chérissent..

                                  Il contnue une fois au pouvoir sa politique sociale, avec l’aide de sa bien connue charismatique épouse tout en se servant largement avec elle dans les caisses de l’état...

                                  Comment fait-il ?

                                  Il rackette l’oligarchie (je ne les plaindrai pas..) et vend (hors de prix) des paseports argentins aux Nazis qui se présentent au consulats argentins de Genève et Zürich..

                                  Sa première carrière sera de courte durée..

                                  Il souffle le chaud et le froid sur les Etats-Unis, se fâche avec eux et finit renversé par une junte, pour la plus grande joie de l’oligarchie et de l’Oncle Sam..

                                  Deuxième acte : L’attente du messie.

                                  Les années passent..

                                  Evita est morte, sa légende est forte auprès du peuple, l’époque où elle règna apparait comme un âge d’or.

                                  Le général Peron est à Madrid en exil, chez son ami le peu démocrate Franco.

                                  Une opposition à la junte se met en place, alliant des nationalistes peronistes (franchement facho) à une extrème gauche divesifiée guevaristes, trotskistes, etc..

                                  Tout ce petit monde complote, guerille, s’unit dans un front « Montonero » alliant la carpe et le lapin..

                                  Le régime s’effondre et Peron revient..

                                  Troisième acte : Désenchantement.

                                  La jeunesse, sous des banderoles rouges, attend son Bolivar sur l’aéroport de Buenos Aires..

                                  Des coups de feu éclatent : des anciens de la police politique peroniste tire sur la foule des Montoneros.. L’avion de Peron se pose sur un autre aéroport.

                                  Juan Peron soufflera le chaud et le froid avec la gauche qui le soutient de moins en moins.. Meurt.. Laisse ensuite le pouvoir à sa deuxième épouse que manipule un authentique fasciste : Lopez Rega, de la triple A (Alliance Argentine Anticommuniste) qui installera finalement une junte militaire au pouvoir.

                                  Résultat : l’extrème gauche qui avait fait revenir Peron s’est fait manipuler par lui et ses sbires, qui s’empressèrent d’envoyer dans de sanglantes oubliettes ces trop naïfs idéalistes.

                                  Quel rapport avec Chavez ?

                                  Chavez tient un pays riche doté d’une rente pétrolière, Peron était dans une bonne situation financière, mais par d’autres expédients. Il a ainsi les moyens de financer des mesures sociales..

                                  Il n’est pas communiste car il ne réforme pas l’économie - Comme Peron.

                                  Il abuse l’espoir de la gauche - Comme Peron.

                                  Il est ami avec Castro, me direz-vous ? Par réaction contre les Etats Unis, tout comme Peron vers 1951, se rapprochait frileusement de l’Union Soviétique... mais pas trop !

                                  On peut aussi le comparer à Gamal Abd El Nasser qui, lui aussi fit indéniablement beaucoup pour le peuple égyptien.

                                  Manipulateur, il reçut le soutien soviétique tout en enfermant les Communistes dans des camps de concentration.. tandis que ceux-ci continuaient de l’acclamer !

                                  Moralité : je reste méfiant vis-à-vis de Chavez mais j’apprécie ce coup d’épine dans le pied de l’impérialisme US sur le cône andin..

                                  gAZi bORAt


                                • Act 5 octobre 2007 12:00

                                  Gazi Borat, Votre méfiance est une véritable défiance. Vous avez parlé de Peron et absolument pas de Chavez. C’est bien la 1ère fois que je vous vois à côté de la plaque. Je pense qu’il y a une raison à cela que vous n’osez pas dire.

                                  Chavez est l’espoir par excellence, non seulement de son pays mais de toute l’Amérique latine et d’une immense partie du monde. Il a sauvé à lui tout seul les acquis de la révolution cubaine. Il a la modestie de s’effacer et de s’aligner derrière ses prédécesseurs Bolivar, le Che et Castro, il soutient vigoureusement Haïti et d’autres un peu moins mal lotis, il a initié la banque du sud entre autres. Le tout face à la monstrueuse adversité US.

                                  Ce n’est qu’un humain biensûr, de surcroît élévé dans la violence, mais son positionnement et son oeuvre parlent déjà pour lui. L’apprécier en épine dans le pied de l’oncle Sam est particulièrement réducteur. Et surtout ce qui importe, je crois, n’est pas ce qu’on fait CONTRE mais plutôt POUR. Le dire honnêtement ne nous prive en rien de notre esprit critique que nous ne mettrons jamais en veilleuse.


                                • Gazi BORAT 5 octobre 2007 18:09

                                  @ act

                                  Vous parlez d’espoir concernant Chavez et telle est la raison pour laquelle j’ai évoqué Peron.

                                  Peron avait représenté un espoir en son temps, lui aussi, de réformes sociales.. et qu’il n’a pas honoré.

                                  J’ai aussi évoqué Nasser mais il en est d’autres qui, autrefois, se plaçaient dans le camps des « Non Alignés » qui jouaient de cette ambiguïté entre position nationaliste et aspirations socialistes.

                                  J’accordais, pour ma part plus de sympathie pour l’expérience sandiniste que l’archarnement de la CIA et la violence des Contras fit malheureusement échouer..

                                  gAZi bORAt


                                • Internaute Internaute 4 octobre 2007 09:15

                                  La corruption c’est d’abord le salaire du pauvre. Au Vénézuéla une amende pour infraction au code de la route coûte presque le salaire du policier qui la donne. Il faut être stupide pour laisser une telle somme aller enrichir les gros d’en haut alors qu’avec beaucoup moins on peut arrondir ses fins de mois et faire le bonheur d’un automobiliste distrait.

                                  La grosse corruption, celle des contrats, existe malheureusement partout sous une forme plus ou moins voyante. Par exemple, pensez-vous qu’un entrepreneur de Travaux Publics qui s’affiche Font-National ait une chance quelconque d’obtenir un contrat dans une région tenue par un socialiste ? En France nous avons une corruption moins voyante mais qui prend la forme d’un copinage étroit.

                                  Votre carte m’étonne. Le Sierra Léone est-il vraiment le paradis de la probité ?


                                  • Bleu Montréal 5 octobre 2007 19:47

                                    Article sans intérêt. Oui, la corruption existe, comme partout, comme en France, comme au Canada, etc. Dans cet article, il y a des généralités erronées en plus. Vous pouvez écrire 162 articles pour dénoncer la corruption dans les 162 pays cités dans ce rapport.

                                    Et, j’ai eu à traiter avec des fonctionnaires vénézuéliens pour l’achat d’un appartement au Vénézuéla. Pas une once de corruption dans cette transaction.

                                    Vous avez tendance à dire que la corruption est partout : c’est faux et je l’ai vécu.

                                    Malgrè tout cela, le gouvernement vénézuélien fait d’énormes avancées dans la réduction de la pauvreté. Pensez à ces bénéficiares et réjouissez-vous pour vos compatriotes qui ont des meilleures conditions de vie, au lieu d’essayer de donner une mauvaise image du pays qui vous accueille.


                                    • Bleu Montréal 5 octobre 2007 23:28

                                      L’organisation Transparence Internationale maintient ,dans ce rapport, une attaque systématique contre le Vénézuéla depuis que la révolution bolivarienne a lieu. TI est subventionnée par le gouvernement des US ainsi que par l’élite financière internationale comme le FMI, la Banque Mondiale et la Banque Internationale de Développement (tous, ennemis de Chavez). La branche de TI au Vénézuéla qui est celle qui informe à TI USA, est dirigée par Robert Boton (RCTV), Mercedes de Freitas, Carlos Fernandez etc, tous ennemis jurés de Chavez. Ce sont ces mêmes gens qui ont corrompus le pays pendant la 4eme République. Ce qui met fortement en doute la crédibilité dudit rapport et son manque d’impartialité.


                                      • Fred 8 octobre 2007 07:51

                                        Bonjour,

                                        Sur le thème de la corruption au Venezuela, je vous invite à lire cet article :

                                        « De la corruption au Venezuela », par Gregory Wilpert

                                        http://risal.collectifs.net/spip.php?article2138

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