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Accueil du site > Actualités > Médias > Si la balle est dans le camp du Conseil Constitutionnel (3)

Si la balle est dans le camp du Conseil Constitutionnel (3)

Sans la liberté d’expression et l’indépendance de l’information la démocratie n’existe plus.

Si les journalistes qui déplaisent peuvent être remerciés, si les préfets doivent devenir des préposés aux murs anti-bruit et anti-manif pour ne pas être déplacés sur un coup de tête, si les quelques voix discordantes de la majorité ne sont pas entendues, si…, si… alors, n’y a-t-il vraiment personne qui puisse faire entendre, à la gouvernance actuelle et au Président qui s’est intallé un trône au coeur de la République Française, que les seules promesses qui tiennent encore sont celles du pouvoir d’achat et de l’emploi et que les options choisies pour y parvenir ne sont pas les bonnes ?

Comment le Président pourra-t-il entendre ces français qui le relèvent de toutes ses promesses de réfome et qu’il peut se reposer ? Quel siège faudra-t-il installer face aux remparts construits par ses conseillers en cour, le petit monde des journalistes alignés et les lobbies du patronat et de la finance - ceux là mêmes qui ont organisé dans le luxe , la fiesta de leur victoire aux élections ?

Deux millions de français sont venus crier dans les rues le 29 janvier 2009. Combien de fois leur faudra-t-il se mettre aux porte-voix pour arrêter le TGV des réformes annoncées qui aboutirait à la casse idiote et injuste de l’organisation socio-économique du pays et à la marchandisation des acquis sociaux, de la santé et de l’éducation ?

-  Car tout de même ! Chef ou pas, l’état c’est nous ! » Voilà ce qu’ils sont venus crier. Voilà au moins une définition d’ordre sémantique fixée dans le marbre académique dont ils ne peuvent être dépouillés, même s’il existe ailleurs des constitutions et des systèmes électoraux où la démocratie est plus jalousement gardée.

 L’esprit du Gaullisme et la 5° République ne font qu’un.

Pour évaluer le danger, il faut faire un bond d’un demi siècle en arrière pour se souvenir qu’à l’instabilité gouvernementale des Républiques précédentes, le Gaullisme de la 5° République a répondu en taillant une brèche constitutionnelle dans laquelle peut s’engouffrer une gestion autocratique de l’état et servir par ce biais les plus vulgaires ambitions. Mais jusqu’aux dernières élections, dans l’ombre des acquis sociaux de 1945, les apparences étaient à peu près sauves. « Comme on est on croit les autres ». Si Charles De Gaulle payait ses notes d’électricité à l’Elysée comme on le dit, son autoritarisme naïf reste comptable d’une des faiblesses de notre constitution. Quelle garantie offre la Constitution que le Président locataire de l’Elysée reste dans le même esprit de probité ?

A partir de là, quid d’un chef d’état qui perdrait de vue le souci d’une juste représentativité sous prétexte qu’à un instant T il a été élu au suffrage universel ? Quid de ce principe d’expression de la volonté populaire qui en fonde la souveraineté ? Quid de la faiblesse de cette volonté qui ne peut s’exprimer que par un seul geste tous les cinq ans ? Quid de toute cette symbolique si, une fois le pouvoir confié à une majorité élective et à son président, le peuple n’a plus aucune garantie que l’esprit de la constitution soit respecté ? Quid d’un Président qui, par sa façon de gouverner, perdrait la confiance du peuple qu’il ne pourrait plus réellement représenter ?

Quoiqu’il en soit, du suffrage universel à la française :

Il convient de se rappeler que le Chef d’Etat actuel occupe légitimement ses fonctions avec l’aval d’une majorité de 53,06% de votants (ceux qui se sont exprimés en sa faveur le jour de son élection). Le Président Sarkozy n’est pas sans ignorer qu’en terme de représentativité les calculettes indiquent qu’à cette époque là les 18 983 138 d’électeurs qui se sont exprimés en sa faveur représentent 29,7% seulement des 65 073 482 habitants que compte la France et que la voix et les intérêt des autres 70% de français doivent aussi entendues et préservés.

Le Conseil Constitutionnel n’oubliera pas qu’il lui appartient de veiller à ce que les lois de la République française doivent respecter l’esprit et la lettre de la Constitution ; à commencer par le premier mot de la devise de la République qui pose en principe la Liberté, liberté d’expression et liberté de conscience.

Et une suggestion pour finir ?

Puisqu’il faisait partie de la promotion 1987 de l’ENA "Liberté.Egalité.Fraternité", on pourrait même proposer à Monsieur Coppé, dont la verve didactique, moqueuse et méprisante se fait entendre haut et fort dans les médias publics, de nous en faire une explication de texte à sa prochaine apparition sur le service public. 


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13 réactions à cet article    


  • Yena-Marre Yena-Marre 14 février 2009 11:07

    Bonjour ,
    Troisième volet aussi intéressant , juste une petite faute de frappe : Le président ne REforme pas , il DEforme nos institutions .
    Merci encore smiley


    • civis1 civis1 14 février 2009 12:03

      @Yena marre qui, en suivant le propos vient tout à fait à propos nous proposer un jeu de mot auquel je n’avais pas pensé et qui exprime bien le sentiment d’un nombre croissant de citoyens.

      Bientôt , la DEformation sera telle que finalement de cour bête en courbettes ont se saura même plus dans quel pays et sous quel régime on vit !

      Et dire que certains, qui se proclament journalistes, y usent leur prose !


      • lecoureur 14 février 2009 16:27

        "L’état, c’est nous " ! En êtes vous bien sur ?
         Seule une société qui aurait aboli la lutte des classes pourrait revendiquer la transparence entre l’état et la société civile
        Lenine le disait déjà :"la véritable démocratie , c’est l’absence de démocratie " ( ’L’Etat et la révolution") L’état,en tant que représentant de la classe dominante qui détient les moyens de production et de la finance,peut donner l’impression parfois que ses intêrets convergent avec ceux des citoyens qui constituent les forces de production.C’est évidemment une illusion puisque le moment venu,l’état capitaliste reprendra ses droits, et après quelques réformettes, permettra aux banques de relancer la machine consumériste et financière.La proximité de l’état et des intêrets privés (injection de milliards dans les sociétes privées)font naître des angoisses chez les grands propriétaires et des espoirs chez les socialistes naîfs .
         Je dirai plutôt en paraphrasant Sade :" Français,encore un effort " .


        • 9thermidor 14 février 2009 17:46


          " en République , le pouvoir revient toujours au plus scélérat ;"

          cette forte vérité n’est pas sortie de la bouche d’un vieux réac comme moi ,
          mais de celle même de celui qui a proclamé la République en sept 1792. : DANTON

          depuis ce théorème n’a souffert aucun démenti
          une expérience biséculaire vient chaque jours le confirmer

          tant que nous serons dans ce régime , nous irons de de Gaulle en Sarkozy , via Giscard et Mittterand

          nous descendrons fanatiquement toutes les marches de la décadence, jusqu’à la misère ...

          tout cela sous l’ oeil vigilant des puissances solides qui souhaitent cette ruine : celles de l’ argent.


          • civis1 civis1 14 février 2009 18:09

            Vous emblez remettre en question le contenu sémantique du mot état.
            C’est bien par ce mot là qui désigne une cohorte de citoyens organisés à un moment donné sous une même entité administrative dans un pays dont les frontières et les entités territoriales sont variables selon les époques.
            Il est important que l’on sache bien de quoi on parle et ce que celà signifie de ne pas se reconnaître dans l’état comme si l’état était, par définition, la propriété de ceux qui en ont pris la gestion. 
            Tout pouvoir peut s’installer à demeure dans cette forfaiture qui consiste à ne pas accorder à chaque citoyen les mêmes droits. Mais en principe, en République, les représentants de l’état sont élus selon des modalités propres à chaque pays.
            Le fait que les représentants chargés de gérer les affaires de l’état (ce que possèdent en commun les citoyens d’un pays) privilégient les intérêts des uns au détriment de l’intérêt des autres présente un risque insurrectionnel dans la mesure ou ils contribuent à la fois à créer un sentiment d’injustice et une sentiment d’appartenance plus fort à une classe sociale. 
            Ce mouvement qui consiste chez le citoyen à poser une entité étatique dont il se sent exclu est bien le signe d’ un déficit de démoncratie propice à toute révolte. Ce sentiment d’exclusion d’une entité ( l’état) dont il est membre de fait et de droit pousse le citoyen à acter cette sorte de schizophrénie . Les révolutions et les mouvements de révolte ressortent de ce mouvement là. 


            • JONAS JONAS 14 février 2009 22:44

              @ L’Auteur :

              Vous avez pratiquement tout FAUX ! Votre logo en tête d’article aurait dû vous faire réfléchir…. !

              Que vous soyez de Droite ou de Gauche, vous êtes de Gauche sans l’ombre d’un doute, dans la conclusion de ce troisième volet, vous en arrivez à remettre en question, subtilement, les résultats d’élections démocratiques !

              Le Président Sarkozy n’est pas sans ignorer qu’en terme de représentativité les calculettes indiquent qu’à cette époque-là les 18 983 138 d’électeurs qui se sont exprimés en sa faveur représentent 29,7% seulement des 65 073 482 habitants que compte la France et que la voix et les intérêts des autres 70% de français doivent aussi entendues et préservés ".

              Mais, mon cher Monsieur, l’indivision de la République a été remise en question par Mitterrand avec le traité de Maastricht, l’abolition des frontières est une division, nous partageons notre pays avec 26 autres provinces, et ce n’est pas fini.

              Il n’y a plus de Président en France, depuis la signature du traité de Lisbonne, nous avons un GOUVERNEUR !

              La Constitution Européenne dans de nombreux domaine, rend la nôtre obsolète !

              Notre Liberté est toute relative, nous ne la maîtrisons plus.

              J’ajouterais sans complexe, que sans argent, le citoyen se rapproche des manants du Moyen Âge… !

              Légalité est une nébuleuse spirale, définir pourquoi demanderaient des pages de textes explicatifs. Sur la base de l’intelligence et du savoir, sauf nivellement par la base, et nier l’élite, l’égalité a déjà du plomb dans l’aile.

              La Fraternité ! Elle n’existe pas sans patriotisme, autant dire qu’elle est aujourd’hui une vue de l’esprit !

              Reste les fameux Droits de l’Homme…. !

              Les Droits de l’Homme, se résument en une phrase qui date de plus de 2 000 ans :

               " Ne fais pas autres, ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent… ! "

               La démagogie des articles qui définissent la déclaration des " Droits de l’Homme " est propice à faire des hommes des " dieux ".

              Nous ne sommes que des prédateurs et de plus au sommet de la pyramide, comment pourrions-nous prétendre être des " dieux ! ? ".

              La banale FAIM ! La vraie ! Celle que connaît encore malheureusement plus d’un milliard d’hommes, justifie tous les droits ! Et en particulier celui de se moquer éperdument de ces fameux Droits, qui sont une invention humaine et qui usurpent et ignore la réalité de la condition humaine.

              Votre impuissance à palier les besoins dans ce domaine basique, fait que c’est fameux Droits, sont vides de sens et ne représentent que prétention, vanité et orgueil.

              En conclusions :

              Nous venons au monde nu ! Nous retournons rapidement au monde en poussière.

              L’égalité est là ! Dans la mort.

              Bonne nuit.


              • harkhenn belle-île 14 février 2009 23:07

                Quand jonas écrit "Légalité est une nébuleuse spirale" parle-t-il de la légalité ou de l’égalité ? 
                ou encore de la légalité de l’égalité ? On sait pas trop dans cette logorrhée dont il nous abreuve et qui part dans tous les sens.
                Avant de dire que l’auteur a tout faux vous feriez mieux de lire son article.
                Ce que vous n’avez pas fait puisque que vous avez TOUT HORS SUJET dans une argumentation sans queue ni tête à partir d’une position politique que vous lui prêtez et qui n’est peut-être pas la sienne.
                Vous allez dormir ? C’est le mieux que vous ayez à faire je crois. 


                • Céphale Céphale 15 février 2009 08:41

                  Belle-Île

                  Merci de m’avoir fait connaître cet article sur un autre fil.

                  Quel dommage qu’un si bel article soit dévalué par le titre. J’avoue que je ne l’avais pas ouvert, en pensant qu’il était trop technique. Eh oui, "conseil constitutionnel" m’a fait peur. En fait, c’est une utile réflexion sur l’origine des institutions de la Vème république et sur leur dérive.

                  Merci à l’auteur.


                • civis1 civis1 15 février 2009 09:49

                  Effectivement, il me semble que le mot Conseil Constitutionnel est un mot qui donne dans le lourd par la technicité qu’il évoque. Là effectivement c’est peut être dommage qu’il n’ai pas servi le propos.


                  • anny paule 15 février 2009 14:27

                    Il serait, effectivement, légitime que le Conseil Constitutionnel rappelle certains principes et évite certains dérapages (dérapages est un euphémisme, dans le cas présent !) ... mais la composition du dit conseil ne laisse pas bien augurer de l’avenir prochain... Il semblerait que notre petit chef ait encore le temps d’organiser une casse magistrale... et que rien ne l’arrête. Hélas !


                    • civis1 civis1 16 février 2009 12:02

                      Absolument d’accord et c’est pour çà qu’il faut absolument les obliger à rester dans les rails.
                      Le vrai pouvoir n’est plus dans les urnes mais dans les médias et surtout les écrans.
                      C’est pour çà qu’il ne faut pas perdre de vue ce qui se joue dans cette réforme. Les désinformateurs veulent en faire une question de redevance une question à 3 euros quoi !
                      Un spot publicitaire touche mieux son but qu’une manif de rue . Il ne faut pas arrêter de buzzer sur cette question dont bien peu sont capable d’en percevoir les enjeux. La démocratie se joue là !!


                    • kiouty 7 décembre 2010 12:15

                      « Indépendance de l’information » ? Est-ce possible quand les médias appartiennet à de grands groupes lucratifs et sont financés par la publicité ?


                      • civis1 civis1 7 décembre 2010 13:04

                        Entièrement d’accord avec votre remarque. 

                        Les premiers outils du pouvoir c’est de contrôler la propagande donc s’assurer de la main mise sur les medias.
                        La démocratie parce par une liberté de s’informer pour faire les bons choix . Le dévoiement de ce système c’est l’information biaisée et orientée. 

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