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La proportionnelle ne doit-elle pas être l’un des enjeux majeurs de ces élections législatives ?

Une victoire massive et annoncée de l’UMP à ces élections législatives n’est pas contradictoire avec l’introduction d’une dose significative de proportionnelle dans le mode de scrutin (le parti du président y est pour le moment opposé), mais il faut pour cela que les candidats des petites formations et en particulier du MoDem fassent de ce point un enjeu majeur de ces élections législatives. Ceci en pesant sur les candidats des deux grandes formations pour qu’ils s’engagent dans cette voie un peu à la manière de Nicolas Hulot avec son pacte écologique.

Les derniers sondages montrent que l’UMP devrait gagner largement ces élections législatives, avec 350 à 450 députés, voire même plus puisque les intentions de votes en faveur de la droite de ces derniers jours sont à la hausse. On peut donc clairement penser que cette élection est jouée et que ce n’est pas la politique qui sera menée ces cinq prochaines années qui est l’enjeu de ces élections législatives. C’est somme toute dans la suite logique de l’élection présidentielle.

Le problème réside plus ici dans l’ampleur de la victoire due au mode de scrutin et surtout la non-représentation des petites formations ou plutôt des formations moyennes qui ne sont pas alliés à l’un des deux grands. Combien de Français peuvent trouver normal que finalement seuls les 70% de l’UMP et le PS seront présents à l’Assemblée ?

Le MoDem aujourd’hui, avec entre 10 et 15% des voix, n’a pas la moindre chance de constituer un groupe à l’Assemblée nationale, voire même avoir un seul député. La chose est encore plus scandaleuse si l’on remarque que des formations qui feront beaucoup moins de voix mais sont alliées à l’UMP (MPF, PSLE) ou le PS (MRC, PRG) auront plusieurs députés, voire même pourront constituer un groupe.

Les sondages montrent que 58% des Français sont favorables à la proportionnelle. Nicolas Sarkozy l’a dit clairement, il n’y est pas favorable, tout au plus à l’introduction d’une dose homéopathique de 50 à 100 députés. Cela ne changeraistfinalement pas grand-chose puisqu’une formation faisant 10% des voix n’aurait que 5 à 10 députés, soit encore très loin de pouvoir constituer un groupe parlementaire, le minimum quand on représente un dixième des électeurs français. Un rapide calcul montre qu’arrivé à 20 députés dans ce cas, il faudrait 200 députés élus à la proportionnelle, soit plus d’un tiers de l’Assemblée. Il est donc probable que l’on s’achemine à ce que cette situation ne change pas en 2012. Cela permettrait au mieux d’avoir une assemblée représentative en France en 2017, sachant que cette situation dure déjà depuis 20 ans.

Alors que peut t-il se passer, les candidats du MoDem sont en principe tous favorable à la mise en place de la proportionnelle mais quels que soient leurs résultats, même très supérieurs aux sondages annoncés, ils n’ont pas la moindre chance d’être en nombre suffisant pour peser sur la prochaine législature. Par ailleurs, le parti de François Bayrou ne peut pas non plus passer d’accord avec l’un des deux grands sans perdre l’indépendance qui fait sa force. Il ne peut vraiment peser sur le scrutin en maintenant ses candidats dans des triangulaires puisque les reports de voix en faveur de l’UMP ou du PS sont à peu près équilibrés. Pourtant son poids électoral lui donnerait la possibilité d’inverser la tendance dans un grand nombre de circonscriptions en cas de report massif de ses voix.

En fait, rien dans ce que je viens d’évoquer précédemment n’est contradictoire avec une consigne de vote en faveur des candidats UMP ou PS qui seront favorables à la proportionnelle. Par respect pour ses électeurs, le MoDem a le devoir de faire de la proportionnelle un enjeu majeur de ces élections législatives. Ils se doit d’imposer aux candidats UMP/PS de s’engager à modifier de façon significatives le mode de scrutin. On peut imaginer de leur faire prendre un engagement un peu à la manière du pacte écologique de Nicola Hulot. Le MoDem représente 10 à 15% des voix, l’ensemble des petits partis, environ 30%, c’est considérable et à même de modifier le résultat dans un très grand nombre de circonscriptions. Ainsi l’injustice du mode de scrutin peut se retourner contre les grandes formations qui en sont les principales bénéficiaires. Combien de candidats pourront prendre le risque de se déclarer opposés à une modification du mode de scrutin dans ces conditions ? La victoire de l’UMP ne fait aucun doute mais malgré les apparences celle de la proportionnelle est encore possible.


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7 réactions à cet article    


  • bernard29 candidat 007 28 mai 2007 16:22

    Ce combat était à mener lors des présidentielles.

    Les partis dits « de gouvernement » ne seront jamais d’accord pour introduire une dose significative de proportionnelle, même si, a titre personnel (ça ne leur coûte rien), certains membres de ces partis se disent favorables. La seule possibilité juridique pour introduire une telle réforme est qu’un président vraiment démocrate saisisse le peuple de cette question ( par un référenudm de l’aricle 11) en passant par dessus les partis.

    C’était donc le combat présidentiel. Or ni Bayrou , ni Royal n’ont été trés mordants sur cette question et ils n’ont été capables de signer et proposer un pacte démocratique sur les réformes démocratiques indispensables.

    Pour ces législatives, ce débat de rénovation démocratique est passé au dernier plan. (ils n’en parlent même plus). il y a eu 85 % de participation et la démocratie est sauvée disent’ils.

    Comme nous ne nous réformons que lorsque les catastrophes sont là, peut être qu’il faudrait le choc d’une disparition des centristes du parlement et d’un désastre socialiste aux législatives pour que la question de la représentation de la diversité des opinions à l’assemblée s’impose.


    • Nicolas P. Nicolas P. 28 mai 2007 18:01

      Le problème (et votre post est en ce sens très significatif), c’est que ce sujet n’est abordé que dans une optique politicienne : aujourd’hui pour le MoDem ; hier pour le PCF ; et dans les années 80, époque où la proportionnelle avait été mise en place par les socialistes, pour faire émerger le Front National...

      Si la question est d’améliorer la représentativité de l’assemblée nationale dans notre fonctionnement démocratique, il faut d’abord se poser la question de son fonctionnement propre : les groupes parlementaires, les commissions, la constitution de l’ordre du jour, la présence des députés, leurs missions, le contrôle du gouvernement...

      Hors, proportionnelle ou pas, ça ne marche pas. Il me semble que cette question est l’arbre qui cache la forêt.


      • OG OG 28 mai 2007 21:37

        Je suis bien d’accord avec votre opinion. Chaque fois que le besoin de proportionnelle se fair sentir, c’est en general pour les besoins a court terme d’un politicien : dans le cas present M. Bayrou ou M. Le Pen, pour preparer leur conquete personelle du pouvoir.

        La proportionnelle integrale fait des ravages dans les pays qui l’ont adoptee : Israel ou Italie aujourd’hui, France sous la 4eme republique. Ce systeme parlementaire rend les partis moderes otages des extremes, et surtout empeche la prise de decision difficiles, que ce soit en matiere de reformes economiques ou de resolution des conflits.

        La soi-disant dose de proportionnelle est un piteux cache-sexe pour masquer les insuffisances claires de notre gouvernance actuelle. Le probleme n’es pas temps que nous manquions de trotskistes, fascistes ou autres illumines au parlement, mais plutot que le parlement ne soit pas a meme d’assurer son role de controle face a la branche executive. Il est temps de se consacrer a la revalorisation du role du parlement, pour qu’enfin nos deputes representent efficacement les interets de leurs electeurs.


      • bernard29 candidat 007 28 mai 2007 23:11

        Vous dites ; « il faut d’abord se poser la question de son fonctionnement propre : les groupes parlementaires, les commissions, la constitution de l’ordre du jour, la présence des députés, leurs missions, le contrôle du gouvernement... »

        Si les députés étaient conscients de ces nécessités, ils pourraient modifier le réglement intérieur du parlement assez facilement. Or l’état actuel résulte d’une absence de volonté des députés et/ou d’un blocage par les partis.

        Vous constatez donc que nos députés de majorité de quelque bord que ce soit, ne sont pas des démocrates puisqu’ils se satisfont ou se sont satisfaits de la situation actuelle. Il revient donc à faire en sorte que les députés soient obligés de passer aux actes. Un des seuls moyens est de créer une surenchère entre eux et pour cela il faut une diversité d’opinions au Parlement. Une dose de proportionnelle donnerait ainsi place à certaines revendications.

        Ce n’est certainement pas avec une chambre dominée par un groupe partisan que l’on provoquera de telles avancées déocratiques, puisque « Qui a le pouvoir en use et en abuse !! ». C’est la nature.


      • Argo Argo 28 mai 2007 22:25

        On ne modifie pas les règles du jeu en cours de partie. Quand Bayrou a décidé de se suicider politiquement il connaissait parfaitement ces règles... Personne (et encore moins Sarkozy) ne l’a forcé à lâcher le parti fort pour une illusion, en dehors de son ego et de son ambition personnelle.

        C’est vrai qu’il n’était jamais ministre, encore moins premier ministre, mais son parti, l’UDF, avait un groupe parlementaire et des ministres. Et cela continuera sans lui.


        • non666 non666 31 mai 2007 10:54

          La bonne nouvelle, c’est que l’UMP qui presentera son bilan , dans 5 ans, n’aura AUCUN alibi pour avoir echoué, avoir trahis les français.

          Il faut toujours regarder le coté positif d’une dictature...

          Certains pourraient meme remarquer qu’en fait, cette hyperdomination existe en fait depuis 2002. Ils n’ont rien fait entre 2002 et 2007, pourquoi voulez vous qu’ils reussissent entre 2007 et 2012 ?

          Avant c’etait la faute de Chiraxc disent ils pour justifier leur inertie, leur refus d’assumer leurs mandats, leur incapacité a agir.

          Sarkozy est le messie, avec lui tout devient possible...

          Laissons les dans la merde, ils n’auront plus d’alibi dans 5 ans et leur trahison sur l’Europe du TCE sera flagrante.

          Une seule charette bien homogène pour la promenade expiatoire, c’est bien aussi...

          Il est extremement important au contraire que personne ne vienne partager la culpabilité des felons.


          • judel.66 2 juin 2007 00:00

            il me semble bon que les deputés continuent a etre elus dans leur totalité selon le système actuel ..il faut une majorité claire ..par contre actuellement les sénateurs ne representent rien,coutent cher et ne font pas grant chose..ce sont amon sens les sénateurs qui devraient en nombre réduit (un pour x electeurs) etre élus a la RP intégrale par régions avec accomodement des restes au plan national ...le senat représenterait ainsi l’ ensemble du corps electoral ..

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MJ

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