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Accueil du site > Actualités > Politique > Vote par note et vote par approbation

Vote par note et vote par approbation

Un groupe de dix chercheurs en sciences économiques des universités de Caen, de Strasbourg et du CNRS ont mené à bien un nouveau projet du Centre d’analyse stratégique sur l’organisation des consultations électorales.

Trois communes, Illkirch en Alsace, Louvigny en Basse-Normandie et Cigné dans les Pays de la Loire, ont participé à l’expérience, lors du premier tour des présidentielles, d’autres modes de scrutin que le scrutin uninominal à deux tours. Le vote par note et le vote par approbation ont ainsi été testés dans quelques bureaux de vote. Un pré-rapport vient d’être édité en vue du séminaire portant sur ce sujet prévu le 28 juin 2007 à Paris.

Le vote par note revient à attribuer une note à chaque candidat (0, 1 ou 2), est élu celui qui obtient le total le plus élevé. Le vote par approbation permet à chaque électeur d’accorder son soutien à autant de candidats qu’il le souhaite (aucun à tous), est élu celui qui rassemble le plus grand nombre de soutien.

Les électeurs ont été invités, à la sortie du scrutin officiel et sur la base du volontariat, à participer aux votes expérimentaux. Plus de 60 % des électeurs ont accepté de se prêter au jeu. Des questionnaires sur leur façon de voter et sur l’expérience leur ont ensuite été proposés.

L’étude vise à attirer l’attention sur les différentes façons dont les électeurs raisonnent selon le mode de scrutin. Ainsi, certains modes de scrutin poussent au « vote utile » quand d’autres permettent d’exprimer davantage nos préférences.

Cette expérimentation est née de deux constats.

Le premier repose sur les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2002.
Appuyés par l’analyse des questionnaires, les chercheurs pensent que si les électeurs avaient eu connaissance et conscience des conséquences de voter pour les « petits partis », ils auraient opté pour un « vote utile ». Le système électoral actuel incite donc les électeurs à taire leurs véritables préférences électorales pour voter utile. Or, le vote est également un moyen d’envoyer un signal précis aux hommes politiques. Le mode de scrutin doit pouvoir offrir à chaque électeur les moyens d’exprimer ses préférences et d’en retirer de la satisfaction.

Le second constat se rapporte aux résultats théoriques sur les modes de scrutin.
Les théoriciens du vote (issus des mathématiques, des sciences économiques ou de la science politique) étudient les propriétés des différentes méthodes de scrutin. En particulier, le problème du vote stratégique est très étudié : on sait à présent que certains modes de scrutin sont meilleurs que d’autres sur ce point. Les discussions portent ainsi sur les qualités relatives du vote plurinominal (un seul candidat dans une liste), du score de Borda (classement selon l’ordre de préférence), du vote alternatif (comme le score de Borda ; si aucun n’obtient la majorité absolue des premiers choix, celui ayant le plus petit nombre de premier choix est éliminé, et ainsi de suite), du vote par approbation (ou vote par assentiment) ou de la méthode par note (ou vote par évaluation).
Si les conclusions des scientifiques ne sont pas unanimes pour sélectionner un mode de scrutin optimal, elles le sont en revanche pour en écarter d’autres, dont le vote majoritaire à deux tours, abondamment utilisé. Plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer le fait qu’on n’utilise pas d’autres modes de scrutin en France, notamment le fait que les modes de scrutin alternatifs seraient compliqués à comprendre pour les électeurs et difficilement applicables à grande échelle. Le mode de scrutin doit être simple à comprendre pour tous les électeurs et à mettre en oeuvre dans les bureaux de vote.

Ce sont donc le vote par approbation et le vote par note à 3 niveaux qui apparaissent comme les modes de scrutin les plus opportuns et les plus aptes à remplir ces deux conditions.


Les résultats de l’expérimentation

Vote par approbation
approbation.gif
François Bayrou arrive en tête, alors que ces mêmes électeurs ont voté officiellement pour Nicolas Sarkozy.

Vote par note
note.gif
Même résultat final que le vote par approbation.

Pour en savoir plus et télécharger le pré-rapport : Centre d’analyse stratégique

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21 réactions à cet article    


  • zelectron zelectron 13 juillet 2007 15:33

    « Plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer le fait qu’on n’utilise pas d’autres modes de scrutin en France, notamment le fait que les modes de scrutin alternatifs seraient compliqués à comprendre pour les électeurs et difficilement applicables à grande échelle. Le mode de scrutin doit être simple à comprendre pour tous les électeurs et à mettre en oeuvre dans les bureaux de vote. »

    En revanche la plupart des « mal-comprenants » savent remplir les grilles de lotos, tiercés et autres...Je suis effaré du jugement de certains « politiques » en ce qui concerne les facultés de leurs concitoyens ( qui curieusement ont parfois des niveaux de culture sans commune mesure avec les leurs) A grande échelle ? nous allons tout droit en venir aux machines à voter donc l’argument ne tiens pas ( les machines pour les quartés, quintés+ fonctionnent très bien, alors... ?)


    • masuyer masuyer 13 juillet 2007 18:09

      Pour les machines à voter vous croyez qu’ils utiliseront aussi le « système flash » pour les indécis ? smiley


    • sys 13 juillet 2007 16:39

      « Ce sont donc le vote par approbation et le vote par note à 3 niveaux qui apparaissent comme les modes de scrutin les plus opportuns et les plus aptes à remplir ces deux conditions. »

      En effet, le système de vote par valeurs apporte de nombreux avantages, maintenant largement admis.

      Le nombre de valeurs possibles (2 = vote par approbation, 3 = vote par note, ou 5 dans le « vote de valeur ») font encore l’objet de réflexions et débats, ainsi que l’association (ou non) de termes à chacune de ces valeurs.

      Mais ces débats sont largement secondaires face à l’enjeu aujourd’hui de faire connaitre ce système de vote et d’entamer une réflexion de fonds sur son adoption. Plus d’info sur http://www.votedevaleur.info.


      • Michel CARRIERE Michel CARRIERE 13 juillet 2007 22:06

        Cet article pose question de la représentativité. Il est sur ce point, éclairant. Mais un excès de représentativité tue la représentativité et cette nouvelle approche laisse, selon moi, de côté une autre question, la capacité à agir, à dégager des majorités claires.

        Permettre la représentation de tous les partis, c’est permettre à une multiplicité d’acteurs de se positionner sur leur capacité de nuisance et de « tireurs embusqués » plutôt que sur leur force de proposition. C’est la garantie la plus de maintenir les statuts quo et les intérêts particuliers de tel ou tel lobby.

        La cinquième République a été sur ce point un immense progrès. Ne le gâchons pas.

        Sur ce plan, je suis partisan affirmé de la bipolarisation, de l’alternance entre une majorité au pouvoir et une opposition ayant vocation à y parvenir. Les autres systèmes donnent trop d’importance aux partis politiques et aux alliances qu’ils peuvent contracter, une fois l’élection passée.

        Le pouvoir appartient aux citoyens, et non aux partis censé les représenter !

        Le système majoritaire oblige les partis et les candidats à une alliance préalable, à présenter et proposer aux électeurs, qui, dès lors, peuvent se prononcer souverainement.

        Il déqualifie les partis qui ne sont pas suffisamment représentatifs ni capables de conclure des accords de gouvernement. C’est là une garantie de transparence et de démocratie.

        Il me semble que les électeurs, dans cette perspective, sont appelés à faire un choix, circonstancié, adapté, limité au temps du mandat.

        La question qui se pose alors est celle des rapports de la majorité et de l’opposition. A cet égard chaque citoyennes, chaque citoyen est concerné aussi bien par les choix de la majorité que de l’opposition et fondé à choisir et ceux qu’ils souhaite voir exercer le pouvoir et ceux qu’il souhaite voir , dans l’opposition, exercer le contrôle du pouvoir.

        Pour cela il est indispensable qu’une place importante soit faite aux représentants de l’opposition dans l’exercice du pouvoir par la majorité.

        C’est sortir de la crise infantile de la Démocratie et parvenir à l’exercice serein et alterné du pouvoir.


        • sys 13 juillet 2007 22:36

          Vous confondez deux choses très différentes qui sont le système de vote d’une part et la mécanique d’attribution du pouvoir en fonction des résultats du vote.

          Les systèmes de vote par valeurs permettent simplement de fournir une image bien plus proche de l’opinion de l’électeur.

          Le vote par valeurs est notamment envisagé pour l’élection présidentielle. C’est bien un et un seul président qui est élu. Il est ici nullement question de restreindre la capacité à agir.

          Dans le cas de l’élection d’une assemblée, il est tout à fait possible d’avoir un système de répartition des sièges qui donne une majorité nette et favorise la bi-polarisation comme vous le préconisez. Mais il est aussi en effet possible d’adopter une mécanique de répartition plus représentative en y associant une dose de proportionnelle, exactement comme avec le système de vote binaire actuel : le débat n’est pas là.


        • Michel CARRIERE Michel CARRIERE 14 juillet 2007 04:20

          Merci pour votre précision. Mes propos n’ont pas été suffisamment précis. J’ai , en effet bien compris que le vote par note pouvait s’inscrire dans un scrutin uninominal à un tour, dont la vertu est de conduire à la bipolarisation, avec une majorité nette, et le défaut de donner une image peu représentative des différences de sensibilité et de courant, tout comme il est compatible avec le système proportionnel , dont la vertu est donner une image plus exacte de la diversité des opinions et le défaut de ne pas faciliter la création de majorité stable (avec toutes les nuances existant entre ces extrêmes). Mon interrogation porte sur la notion de « consensus ». Je suis partisan, entre autre, de la bipolarisation parce que je crois qu’il est sain, utile,normal qu’il y ait débat et « dissensus » en démocratie. Ce n’est pas le conflit entre idée différentes qui est à proscrire, c’est la manière de résoudre, de répondre à ce conflit. Je perçois comme menace de dictature les visions unanimistes. En revanche, je crois et je prône la liberté du débat et le respect des idées et des programmes entre parti opposés, une fois qu’ont été précisé leur point commun et leurs différences. C’est même, selon moi, ce qui permet le libre choix des électrices et électeurs. Pour être plus précis, je pense, par exemple, qu’il est utile qu’un modèle économique soit basé sur un hypothèse de relance économique par la consommation privée et la diminution des dépenses publiques et qu’un autre repose sur le développement de l’emploi public et la prise en charge par l’état d’une partie de la dépense sociale ainsi que de l’élaboration, si nécessaire, de plan et de conventions pluri annuelles tant en matière économique que sociale, .... Je suis, en revanche, peu favorable à une solution qui serait un mélange entre les deux sans ligne directrice précise. Pour être plus précis, en politique Française je soutiens fortement la démarche de Ségolène ROYAL et de Nicolas SARKOZY et ne partage pas du tout l’approche de François BAYROU.

          En un mot je soutiens une démarche qui montre les différences et/ou les oppositions qui existent entre deux projet de société différents ainsi que les points communs qui les constituent.

          La démarche consensuelle est alors possible sur les points communs entre majorité et opposition, dès lors que sont respectées les différences constitutives de chacune des positions ou là est proposée une démarche alternative.

          L’avantage du système par note me paraît être la possibilité offerte à chaque citoyenne et à chaque citoyen de s’exprimer aussi sur les propositions de la majorité que de l’opposition selon sa conception de l’intérêt national.

          Le danger du système par note me paraît être justement de ne privilégier que la partie consensuelle, pour effacer la partie dissensuelle. et fait promouvoir en tout la « moyenne », prête à être acceptée par la majorité d’une communauté.

          Or cette moyenne ne fournit les meilleures conditions d’expression des idées novatrices, "qui permettent une rupture avec un mode de pensée, une culture dominante. Des lois comme la loi sur l’avortement, sur la suppression de la peine de mort hier et demain, le droit de vote aux étrangers, pour les élections municipales au début, et plus peut-être après ne risquent-elles pas de faire attribuer une notation très négative à leurs défenseurs et, dès lors, les conduire à ne pas s’exprimer à contre opinion ?

          Certes, il ne faut avoir raison trop tôt, mais encore faut-il savoir prendre des risques, et déplaire quand la conviction de la défense des intérêts de la république le commande.

          C’est en cela que je crains que la capacité d’action et d’innovation de la représentation nationale soit amoindrie.

          Je ne voudrais pas que la politique se résume à l’art de gérer le minimum commun entre les citoyens. Je souhaiterai que ce soit l’art d’évoquer des idéaux, des ambitions communes pour construire un monde plus juste, une société plus fraternelle et une humanité meilleure et plus éclairée, même si, pour cela, il faut aller à l’encontre des idées reçues et des opinions dominantes. Je souhaiterai que toute femme, toute homme politique puisse encore dire « faisons un rêve » sans avoir peur de déplaire et d’être mal noté.

          N’ayant pas encore étudié toute la documentation mise à disposition sur le site « vote de valeur » il se peut que mon analyse soit partielle, voire erronée, et que mes craintes soient infondées.

          Cette contributionse veutune manifestation de mon intérêt pour la proposition qui est faite dans cette nouvelle approche du vote, et ma contribution au débat à avoir sur ce thème.

          Avec mes remerciements.


        • sys 14 juillet 2007 12:48

          Merci pour cette précision. Je suis tout à fait d’accord avec vous qu’il ne faudrait pas tomber dans le piège du « consensus mou » permanent, et d’une perte en terme d’innovation et d’audace politique.

          Mais je ne pense pas qu’un système de vote par valeurs aboutisse à un tel consensus mou permanent. Voici quelques éléments de réponse :

          * Où est l’audace ? La politique revêt une quantité innombrable d’aspects et de sujets, chaque électeur et homme politique les priorise selon son opinion. Vous jugez par exemple important de trancher nettement entre l’une des deux stratégies économiques portées par les 2 courants politiques historiques en France. Discutez avec un électeur de Bayrou, il vous répondra, qu’au contraire, ce débat est dépassé, la preuve a été faite que c’est un subtile mélange entre ces approches qui porte le plus ses fruits et que l’audace politique aujourd’hui n’est plus du tout là mais dans une rénovation forte des principes de séparation des pouvoirs (les trois classiques + celui des médias) qui permettra une nouvelle respiration de la démocratie et du fonctionnement de notre société. Un autre vous dira que le vrai courage politique est de s’attaquer à tout ce qui ne se voit pas aisément par l’électeur et sclérose notre société dans ces mécanismes de fonctionnement. Qui a raison ? Personne ou tout le monde, c’est une question de point de vue et d’opinion. Je ne peux dire non plus lequel des trois programmes présidentiels était le plus audacieux.

          * Difficile de l’emporter sans soutiens francs. Concernant le système de vote de valeur, il semble très difficile de l’emporter si vous ne bénéficiez pas d’un franc soutien d’une partie de la population et d’une base militante qui pèse de tout son poids dans leur bulletin (principe du vote militant où l’électeur met le maximum à son candidat et le minimum à tous les autres). Je ne vois pas comment un homme politique pourrait acquérir une telle base militante sans une certaine forme d’audace et d’ambition.

          * Les effets du temps et l’usure du pouvoir. Résonnons à présent par l’absurde. Imaginons qu’un système de vote par valeurs ait fait élire un candidat au « consensus mou ». Inévitablement, si ce consensus mou ne porte pas ses fruits, l’usure du pouvoir et l’envie de renouvèlement aidant, ce consensus mou sera éliminé aux prochaines élections.

          En miroir du risque de ce consensus mou d’un système de vote par valeurs, je voudrais insister sur le risque avec notre système actuel de « l’élection catastrophe ». En 2002 nous avons connu un Chirac-Lepen. Imaginons un scénario : en 2019 la situation économique s’est fortement dégradée. Les tensions sociales s’accroissent, la charge économiques des chômeurs d’une part et des retraités d’autre part ne cesse de s’aggraver. Vous obtenez alors une société en forte tension entre des classes d’électeurs aux intérêts divergents : les actifs, les chômeurs, les retraités, sans compter les immigrés. Dans une société où la peur et la crainte du lendemain s’installe, le phénomène protectionniste communautaire est alors inévitable, même s’il est rationnellement suicidaire à moyen terme. Dès lors vous obtiendrez au 2ème tour des élections de 2019 un scénario catastrophe avec 2 candidats extrémistes qui se sont accaparés 20% des voix d’une des communauté en les opposant aux autres. Au milieu, les 3 candidats prônant une approche raisonnable et consensuelle se sont partagés 40% des voix, mais le principe d’émiettement les a éliminés pour le 2ème tour. Je suis intimement persuadé que nous ne sommes pas l’abri de tels scénarios, et il me semble irresponsable de ne pas l’envisager et de chercher des solutions pour l’éviter. Le vote par valeurs éloigne ce risque.


        • moebius 13 juillet 2007 22:55

          Et nos candidats ont ils batis leurs stratégie electoral selon qu’ils allaient etre élu par « notes » ou par « approbation » ?


          • sys 14 juillet 2007 00:56

            Si un système de vote par valeurs devait se mettre en place, il me semble clair que les hommes politiques changeraient de posture dans leur campagne.

            Avec notre système actuel, toute la stratégie se fonde sur la nécessité de disposer de 20% de soutiens au 1er tour, et de rallier 31% supplémentaire au second. Le fait de créer une très forte hostilité de 40% de la population n’a strictement aucune importance dans le résultat de l’élection, c’est pourtant particulièrement dangereux pour notre société.

            Le vote par valeur permet d’éliminer les candidats qui fondent leur stratégie sur la division des électeurs, les différentes expériences le montrent nettement (voir aussi une autre expérience menée par l’école Polytechnique à Orsay http://www.votedevaleur.info/co/initiatives.html).


          • manusan 13 juillet 2007 23:28

            En gros, par ce systeme, plus on s’intèresse à la politique, plus on a de poids. En toute logique, on encourage le fanatisme. prouvez moi que j’ai tort. j’attend vos arguments.

            L’un ou l’autre, je ne m’inquiète pas, les médias me diront pour qui voter à la prochaine élection. welcom to corporative republic.


            • zets zets 14 juillet 2007 00:26

              j’ai un peu de mal à suivre votre raisonnement : « par ce systeme, plus on s’intèresse à la politique, plus on a de poids. En toute logique, on encourage le fanatisme. »

              Prouvez que ce que vous dites a un sens.


            • Selda Prey Selda Prey 14 juillet 2007 02:29

              Pas mieux... smiley


            • Selda Prey Selda Prey 14 juillet 2007 02:37

              Merci à sys pour les informations complémentaires, n’étant pas spécialiste en la matière non plus. J’avais trouvé cette approche très intéressante.

              Et merci aussi pour vos réactions très intéressantes également. L’idée fait encore un peu peur, changer le mode de scrutin ne semble pas acquis.


            • finael finael 16 juillet 2007 19:01

              Tout lecteur régulier de revues comme « La Recherche » ou « Pour la Science » aura trouvé régulièrement des articles sur les « meilleurs » systèmes de vote, ou, pour parler de manière plus « scientifique », des systèmes exprimant au mieux la volonté populaire.

              Et tout lecteur en question aura noté qu’on n’en a pas trouvé !

              Plus exactement, on n’a pas trouvé de système ne présentant pas de failles. Par exemple dans le numéro de juin d’une de ces deux revues, il est exposé un système par notes allant de 1 à n (n étant le nombre de candidats). Suite à une enquète menée par des étudiants à la sortie des urnes, il y apparaissait que François Bayrou aurait été élu (scrutin à 1 tour), étant le plus souvent 2ème ou 3ème choix.

              Deux problèmes se posent alors :

              - Le vote blanc, ou nul, n’est pas pris en compte.

              - Le candidat élu n’aurait été le premier choix que d’une minorité de personnes.

              Et il ne s’agit que du scrutin présidentiel, pour des législatives c’est bien plus difficile.


              • sys 16 juillet 2007 22:20

                L’expérimentation dont vous parlez semble utiliser un principe de classement, ce qui apparait généralement comme une approche la plus pertinente au premier abord. Mais il a été mathématiquement démontré que tous ces systèmes butaient sur un des critères jugés importants pour qualifier un système de vote : voir le théorème d’impossibilité d’Arrow.

                Seul le système de vote par valeurs échappe à cette règle justement parcequ’on élimine toute logique de classement et l’opinion exprimée sur un candidat ne limite pas la liberté d’expression de l’électeur sur les autres candidats.

                Pour les courageux : http://www.votedevaleur.info/co/criteres.html

                Parmi tous les systèmes de vote, tout le monde s’accorde sur un point : notre système de vote à 2 tours est parmi les plus mauvais en terme de respect de ces critères. Juste deux exemples éloquants :
                - un candidat peut être éliminé alors qu’il aurait systématiquement gagné tous ses duelss face n’importe quel autre candidat (critère de condorcet)
                - en votant pour un candidat, vous pouvez lui faire perdre l’élection (et inversement en ne votant pas pour un candidat, vous pouvez lui faire gagner l’élection) (critère de monotonie)

                C’est difficile à croire, mais vrai, et vous trouverez la démonstration ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Scrutin_majoritaire_%C3%A0_deux_tours


              • sys 16 juillet 2007 22:51

                Pour compléter :

                « Le vote blanc, ou nul, n’est pas pris en compte. » Ce problème ne se pose pas avec le vote par valeurs.

                « Le candidat élu n’aurait été le premier choix que d’une minorité de personnes. » C’est un problème lié au principe même de classement si le système oblige à en mettre un devant l’autre. La différence de jugement de l’électeur était peut-être très faible. On peut aussi formuler cette phrase différemment : Le candidat élu aurait été le choix le moins hostile d’une majorité de personnes. Pourquoi prendre davantage en compte le soutien que l’hostilité ? Le soutien est utile, l’hostilité est dangereuse.

                « Et il ne s’agit que du scrutin présidentiel, pour des législatives c’est bien plus difficile. » Je n’ai pas compris ce point. Chaque circonscription élit un et un seul candidat, comme pour les présidentielles. Pouvez-vous préciser ?


              • finael finael 18 juillet 2007 12:35

                Je suis d’accord avec vos commentaires, je n’ai pris qu’un des nombreux exemples (en fait le dernier en date) que l’on trouve dans ces revues. Pas forcément le meilleur.

                Mais au fil des ans de très nombreuses tentatives, avec une multitude de modes, ont été exposées et discutées dans ces revues.

                L’important c’est qu’aucune ne s’est révélée réellement adéquate.


              • sys 19 juillet 2007 09:24

                Tout à fait d’accord. Tout le monde s’est évertué à chercher des solutions pendant 2 siècles autour du principe du classement de la répartition de points (etc.), ce qui est une erreur.

                Si vous aviez un article qui présente des critiques sérieuses sur ce principe très différent du vote par valeurs je serais très intéressé. Cette approche est assez nouvelle (une quinzaine d’années). L’un des rares critères que le vote par valeurs ne respecte pas est celui dit de « la majorité », et c’est une excellente chose pour un vote démocratique (mais une mauvaise chose pour un vote de type jury, différence importante qui est parfois occultée). Voir : http://www.votedevaleur.info/co/criteres.html (en bas) et http://www.votedevaleur.info/co/usage.html


              • zelectron zelectron 18 juillet 2007 14:01

                Bien, Résumons :
                - d’abord accorder ma voix à 100% à quelque candidat que ce soit ne me plait pas du tout.
                - Je préfère « x » à 60%
                - Je préfère « y » à 20%
                - Je préfère « z » à 10%
                - Je préfère rien du tout à 10% Ainsi on peut exprimer, si tant est que l’on se connait soi-même"(Socrate),une opinion forte quant aux candidats. En fait cela equivaudrait à préferer les positions sur l’agriculture de l’un, celles de l’éducation de l’autre, celles concernant l’energie du troisieme...etc... Je reconnais comme vous tous la complexité du débat qui n’est effectivement pas aujourd’hui à la portée du citoyen lambda, mais demain ?


                • sys 19 juillet 2007 12:03

                  Le système que vous décrivez est un système « par répartition de points ». C’est très différent du vote par valeurs.

                  Le système « par répartition de points » a l’énorme inconvénient de l’émiettement des voix. La présence ou l’exclusion de « petits » candidats qui n’ont aucune chance de l’emporter peut changer le résultat de l’élection. En d’autres termes l’élimination de Jospin et le Chirac-Lepen au 2ème tour en 2002 pourrait aussi se produire.

                  Le vote par valeurs n’a pas cet inconvénient. Il est aussi beaucoup plus simple sur un plan cognitif, car il peut se traduire basiquement par un « j’aime », « je n’aime pas » (etc.), ce que toute personne est en mesure de ressentir.


                • yvanbachaud2007 3 août 2007 15:25

                  Bonjour, Il faut dans une démocratie digne de ce nom que les citoyens puissent CHOISIR leurs représentants par « le vote préferentiel » et puissent les CONTROLER par l’usage du « référendum d’initiative citoyenne »..

                  Le mode de scrutin doit en effet être simple et clair.le Tous ceux que propose le Rassemblement pour l’initiative citoyenne le sont et jusqu’à preuve du contraire ne présentent que des avantages pour les citoyens.. Nous vous invitons à aller les consulter et à faire critiques et suggestions sur le site www.ric-france.fr et FORUM ...Modes de scrutin..

                  °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

                  Sur le vote par note et par approbation.

                  Le résultat obtenu prouve qu’il faut être très méfiant sur le bien fondé ce genre de mode de scrutin.. ! La 3ème place de F.BAYROU est bien la bonne et son score a bénéficiè en plus d’un vote tactique pour lui en espérant éliminer S.ROYAL au premier tour comme le vote le pen en 2002 pour éliminer Jospin.

                  Il faudrait étudier les effets pervers de ces modes de scrutin qui à mon avis ne seront pas appréciés des Français. Mais la question a peut-être été posée... je vais aller voir...aux 60% de partcipants à l’opération ce qui est beaucoup.. Yvanbachaud2007

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