Perben : le coup de grâce ?
En appelant ses militants à « les défoncer », (en parlant de l’équipe du maire sortant Gérard Collomb), Dominique Perben a voulu « faire jeune ». Mais en adoptant ce ton « guerrier » camp contre camp, il abandonne l’idée de « convaincre l’ennemi » et termine de brouiller l’image policée de rassembleur qu’il avait adopté jusque-là.
Il est des campagnes où tout va mal... Celle de Dominique Perben avait pourtant bien commencé avec des annonces successives de ralliements et une image de rassembleur qu’il avait su créer en unissant les différentes tendances de la droite autour de lui. Et puis petit à petit, cette image s’est "troublée". Au lieu de rassembler, Dominique Perben paraissait écarter, éliminer ses rivaux. Ce fut l’épisode Christian Philip qui, au dernier moment, a dû lui céder sa place pour les législatives. Et puis les négociations autour de la liste où il a fallu inévitablement faire des choix.
Une image de rassembleur qui s’est petit à petit brouillée
Dominique Perben a d’abord opté pour la droite "dure", celle du MPF et des amis de Charles Millon. Puis il a semblé se raviser et négocier avec le Centre, avant de revenir à ses premières "amours" pour, sous l’impulsion d’Amaury Nardone, écarter jusqu’à ceux qui avaient le plus travaillé sur son projet.
Mais là où la campagne prend un tour pathétique, c’est quand il décide, alors qu’il ne s’était jamais départi de son style "marquis", sage et bien élevé, de "faire jeune". Dans une vidéo destinée en principe aux militants, il adopte un ton "supporter sportif" et déclare : "Et ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est qu’il reste trois semaines, qu’il faut mettre le paquet, qu’on va mettre le turbo, qu’on va les défoncer".
Rapidement, son équipe de campagne se rend compte de l’effet désastreux que peut produire ce discours, qui rappelle trop les dérapages verbaux d’autres membres de l’UMP (Patrick Devedjian traitant A. Marie Comparini de "salope" par exemple). Las, le mal est fait.
Publiée par le journaliste Frédéric Crouzet, de 20 minutes, l’information a été reprise par le correspondant du Nouvel Observateur, Robert Marmoz, qui a même diffusé deux vidéos sur son blog : l’originale, dans laquelle Dominique Perben adopte ce ton guerrier et celle, expurgée, republiée un peu plus tard sur le site internet du candidat.
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