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Accueil du site > Actualités > Politique > Nicolas Sarkozy, Chef de l’Etat et de l’UMP

Nicolas Sarkozy, Chef de l’Etat et de l’UMP

 Nouveau coup de cutter dans le costume du président de la république. Samedi 24 janvier, Nicolas Sarkozy a clôturé les travaux d’un conseil national de l’UMP. Et voilà le chef de l’Etat mué en chef de l’UMP. Pour la première fois sous la Véme république en effet un Chef de l’Etat s’est exprimé devant son parti, foulant au pied la régle selon laquelle le Président de la République est le président de tous les Français. Haussement d’épaules du côté de l’Elysée où l’on préfère voir la fin d’une hypocrisie. Pourtant, parce qu’il est censé être au-dessus des partis, le président de la république ne voit pas son temps de parole dans les médias comptabilisé.

Le mélange des genres n’a pas suscité de vagues. Et pourtant ce week-end, c’était la première fois, hier, qu’un président de la République s’exprimait devant son parti. Nicolas Sarkozy aurait pu comme c’est l’usage faire lire un message non, il fallait qu’il soit présent afin de rappeler que l’UMP c’est lui et, vice-versa.

Dans le petit monde de Nicolas Sarkozy, la démocratie a des airs de famille avec un pater familias autoritaire. On n’y vote pas on désigne. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP en 2004, les adhérents n’ont plus jamais été consultés pour le choix de leur chef. Et ça continue. Nicolas Sarkozy qui n’a confiance qu’en lui-même a choisi Xavier Bertrand pour remettre en ordre de bataille la machine de guerre UMP parce que si ne l’avoue pas, il prépare déjà son deuxième mandat.

Nicolas Sarkozy aime le mélange des genres. Il aurait pu réserver son plaidoyer sur l’Europe “lieu de pouvoir incontournable” aux français. Non, le grand jeu a été réservé à l’UMP pour mieux cacher que ces élections lui servent à redistribuer les rôles et à éloigner ses partisans tombés en disgrâce. Un discours habile destiné à faire passer la pilule aux futurs exilés et à faire un peu d’autocongratulations en soulignant la qualité de la présidence française qui a permis “de rendre la France plus influente en Europe”.

Formidable Europe qui permet de faire passer tous les messages dont certains perfides comme : “C’est peut-être ce qui fait la différence entre nous et une célèbre école qui forme les grands fonctionnaires de la République, c’est que la prise de risque elle est dans nos gènes“. Etrange sens du rassemblement qui stigmatise les fonctionnaires ou serviteurs de l’Etat forcément frileux et encense la caste de l’UMP, constituée d’aventuriers et d’entrepreneurs, génétiques, qui feraient la grandeur de la France … Décidément M. Sarkozy ne semble pas avoir beaucoup d’estime pour la république et ses symboles.

Peut-on pourtant être chef de clan et président de tous les français ? A l’UMP on revendique un héritage culturel bonapartiste et un management à la talonnette, sans vote et sans opposant. Si Nicolas Sarkozy n’est pas au-dessus des partis mais juste au dessus de l’UMP, il conviendrait pourtant en toute logique, à moins que les fins d’hypocrisie ne soient sélectives, de revenir sur la règle dite des trois tiers instaurée en 1969 et réaffirmée par une loi du 1er janvier 2000.

Cette règle impose aux rédactions de respecter l’équilibre du temps de parole des hommes politiques en réservant un tiers à la majorité parlementaire, un second tiers au gouvernement et un dernier tiers à l’opposition. Considérant que le Président de la république est au dessus des partis, il échappe dans ce schéma à toute comptabilisation de son temps de parole. Autant dire une aberration face à l’omniprésence médiatique de Nicolas Sarkozy qui tranche avec les interventions mesurées de ses prédécesseurs.

L’aberration devient démocratiquement inquiétante quand au moment ou Nicolas Sarkozy s’affiche en Chef de parti, le CSA rappelle aux médias le nécessaire respect de la règle, y compris aux radios traditionnellement plus pluralistes. La demande suscite un tollé à Radio-France notamment des syndicats de journalistes qui ont fait part de leur émoi dans un communiqué : “L’intersyndicale des journalistes de Radio France, associée à la société des journalistes, constate que la règle des trois tiers que le CSA a décidé d’imposer à nos rédactions, bafoue la plus élémentaire déontologie en institutionnalisant une gestion comptable des temps de parole politique. Aucune injonction, d’où qu’elle vienne, ne peut nous contraindre à bafouer le devoir d’équilibre qui s’impose à chacun d’entre nous. En conséquence l’intersyndicale CFDT, CFTC, SPC-CGC, SNJ, SNJ-CGT, SNJA-FO, SUD, associée à la SDJ, invite les journalistes à ne pas tenir compte de cette directive ».

Une seule tête, une seule voix et un début de culte du chef. L’image de l’UMP donne des frissons à plus d’un républicain. Et si, M. le Président, la France n’avait pas envie de ressembler à l’UMP ?


 

 

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10 réactions à cet article    


  • Blé 27 janvier 2009 07:05

    Ce qu’il y a de formidable avec le "Petit", c’est qu’il peut s’enfoncer, descendre dans les sondages et présenter cette situation comme une réussite à ceux qui sont aveuglés par "ses lumières".

    Même à l’intérieur de l’U M P quelques membres commencent sérieusement à s’interroger sur la crédibilité du "Petit" car ils ne savent pas au juste où il va les conduire.

    Pour le moment, le 29 janvier sera un hors d’oeuvre, personne à ce jour ne peut prévoir les plats qui suivront.
    Le "Petit" est chef de l’état mais pas chef de tous les français, il en est heureusement très loin sachant que l’U M P n’est pas toute la France.


    • morice morice 27 janvier 2009 11:27

       Dati aura été un météore, il est peut être chef de l’essaim... ça finit comment un essaim de météores, en général ???


    • Lairderien 27 janvier 2009 23:09

      Puisse Morcice, pour cette métaphore du chef de l’essaim de météores, être prophète en son pays.

      J’attendrai avec impatience la réalisation de celle ci et le feu d’artifice purificateur qu’elle implique.


    • Yena-Marre Yena-Marre 27 janvier 2009 10:07

      Bonjour ,
      Ce mec a pu faire illusion grâce aux médias à sa botte le temps d’une campagne , mais il s’est lâché des le lendemain de l’élection . Il a commencé son travail de sape de nos institutions des le 7 mai et maintenant il passe à la vitesse supérieure .Dans un rien de temps il va nous instaurer l’état d’urgence et le tour sera joué .C’est un homme presse , c’est peut-être la notre chance : le peuple réagira peut-être avant qu’il ait tout cassé . Je prédit qu’il se fera virer par la rue , il ne faut plus compter sur nos potiches du parlement qui ne font qu’enteriner ses 4 volontés sans aucune liberté de vote .
       
      Donc jeudi MANIFESTONS NOMBREUX smiley


      • morice morice 27 janvier 2009 11:26

         Et i on disait "dictateur", ça simplifierait tout, non ? C’est une simple proposition de vocabulaire, bien sûr... car "chef de tout" ça fait un peu con-con je trouve....


        • Thierry LEITZ 27 janvier 2009 14:06

          Cette bande de sous-fifres obséquieux lui doivent leurs postes et les privilèges afférents. Quant à ceux qui dépassent, c’est croc de boucher ou mines de sel.
          Donc on applaudit et on y croit.

          Si le désaveu survient en 2012, les mêmes le mépriseront sans "hypocrisie" !

          En attendant , à défaut de se faire applaudir dans le Palais Bourbon, il va à l’UMP, çà fait président US, standing-ovation obligée, maître du monde, frissons partout.

          C’est petit, la politique telle que... mais petit...


          • Matéo34 Matéo34 27 janvier 2009 16:26

            @ L’auteur.

            Bonjour,

            On ne peut que souscrire à vos arguments... Ceci dit, c’est pas la première fois qu’il le fait : à chaque déplacement dans le pays, N. Sarkozy fait un meeting devant les militants UMP et à huis clos. la presse ne s’en n’offusque pas, les français l’accepte... Pourquoi se gener ?

            Bref, c’est l’illustration d’une dérive bonapartiste... Pour l’instant mais ca peut etre pire !

            Faisons un point :

            • Un parti qui prétend occuper tout le terrain politique et idélologique (J. Marseille, stalinien UMPiste, après les élections à trsè bien la chose :"nous avons gagné la bataille idéologique"), avec les transfuges comme Bockel, Besson, Attali, ils peuvent toujours dire "moi qui suis de gauche..." (mais il y a eu aussi d’autres dérives, par exemple, la photo de Paris Match avec Sarkozy et Hollande d’accord sur le TCE a aussi participé à celà).
            • Un parti qui se permet de dénoncer les personnes qui n’appliquent par les recommandations du patron (déclaration de l’UMP sur l’abandon des bonus pour les PDG des grandes entreprises est très éclairantes sur le sujet) ou la dénonciation des syndicats dit "voyoux" ou "irresponsables"... bref, une organsiation pour surveiller la société...
            • Des organes de presse et des commentateurs politiques qui abondent dans leurs sens, qui favorisent la république des experts (regarder un débat politique : rarement plus de deux politiques, des éditorialistes et des experts (qui généralement sont proches du pouvoir, comme ceux de la fondation Concorde tellment idépendante que F Fillon et plusieurs membres du gouvernement en font partis) ... Bref, vos opinions politiques doivent etre soumis à des gens qui savent !
            J’arrete là... Mais je sais pas pour vous, mais j’ai l’impression de vivre de plus en plus dans un régime à parti unique.

            Bon courage

            Matéo 34

            • Fergus fergus 27 janvier 2009 18:55

              Nous assistons en effet à une remise en cause sans précédent de l’esprit de notre constitution. Que Sarkozy veuille jouer les chefs de parti, soit, mais il doit dans ce cas l’assumer totalement, et comme l’a dit avec pertinence l’auteur de cet article, intégrer son temps de parole dans celui de l’Ump.

              Quant à prétendre rompre avec l’hypocrisie qui prévalait durant les précédentes mandatures, c’est une vieille ficelle du sarkozysme pour justifier toutes les dérives (exemple : la loi su l’audiovisuel) de notre Bonaparte au petit pied. Si les précédents présidents ont pu téléguider l’action de leur parti d’origine, jamais cela n’a été fait à aussi grande échelle et dans un tel souci du détail. En outre, jamais on n’a vu un président se moquer aussi ouvertement du principal parti d’opposition dans une attitude d’une affligeante indignité.


              • gimo 27 janvier 2009 19:26

                @ tous amicalement votre 

                 j’ai l’impression de vivre dans autre planète appeler (aveugleus ) "excus me "

                qui peut croire que un député represente le peuple pour cela il aurait fallu qui gagne le salaire

                du peuple . !! un depute tous compris reçoit par  ( voir web le cri du contribuable  mois 28000 €
                figuration cinema la pus immanse et titanesque duperie escroquerie de tout lest temps 
                c’est la politique !!!!!!!! ............ 

                voila ce que c’est de dormir et deleguer par un minable vote
                la lucitité c’etait previsible "un singe le savait jm "


                • furio furio 1er février 2009 20:54

                  Ce type fait honte à la fonction Présidentielle !! C’est tout il y a rien à ajouter, petit, minable, vénal, inculte etc... RIEN à rajouter !

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Henry Moreigne

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