Après la crise, Nicolas Sarkozy doit maintenant faire face à ses promesses !
En direct sur France 2, TF1, RTL et M6, Nicolas Sarkozy était interrogé hier soir par David Pujadas, Laurence Ferrari, Alain Duhamel et Guy Lagache.
L’émission intitulée « Face à la crise » était ponctuée de plusieurs reportages, qui donnaient à entendre les témoignages de français, sur les interrogations desquels revenait ensuite le Président de la République.
Nicolas Sarkozy a rappelé lors d’une première partie, qui se voulait pédagogique, que les sommes allouées aux banques étaient des prêts et non des dons. Ils rapporteront donc des intérêts fin 2009 (environ un milliards d’euros) qui seront intégralement utilisés pour soutenir des mesures sociales. Il n’a pas précisé lesquelles. Plus tard dans l’émission il a déclaré qu’il allait demander à Philippe Seguin (président de la Cour des Comptes) de contrôler les fonds mis à disposition des six grandes banques françaises (Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel, Caisse d’épargne et Banque Populaire) et de Dexia. Il s’est enfin déclaré préoccupé par la crainte des Français, qu’il juge compréhensible et normale. Il a déclaré en outre qu’en tant que Président de la République il se sentait responsable de la situation.
Imposer des règles sur la redistribution des bénéfices ?
Invité par Guy Lagache à préciser sa pensée alors que la discussion portait sur les mesures économiques susceptibles d’être mises en place, Nicolas Sarkozy a estimé qu’il était personnellement favorable à la règle des trois tiers : un tiers des bénéfices aux salariés, un tiers aux actionnaires, un tiers pour les investissements. Il est resté vague sur la probabilité qu’une telle règle soit appliquée, ne donnant aucune échéance.
Il a ensuite annoncé la disparition de la taxe professionnelle (mise en place en 1975) dans tous les secteurs d’activité en 2010, une demande récurrente du Medef. Le manque à gagner pour les caisses des collectivités territoriales serait compensé par la mise en place d’une « taxe carbone », mais cela doit encore être discuté avec les partenaires sociaux. Une première réunion aura lieu le 18 février prochain. Guy Lagache, avant de céder la place à Alain Duhamel, a rappelé au président ses promesses faites à Gandrange. Celui-ci a assuré que les promesses tenables ont été tenues et qu’il retournera sur place, sans toutefois préciser quand.
Réformer le capitalisme
Face à Alain Duhamel, Nicolas Sarkozy a brocardé l’action des trois agences de notation mondiales (Fitch Ratings, Moody’s et Standar & Poor’s) dont il a estimé que les activités devraient à l’avenir être contrôlées. Il a appelé également à changer le système de rémunération des traders et que le G20, qui aura lieu à Londres à partir du 2 avril, sera l’occasion de proposer, en collaboration avec Angela Merkel, des réformes structurelles qui sont pour lui nécessaires. Sur l’Europe, il a réaffirmé son souhait d’harmoniser les politiques économiques au sein de la zone euro (notamment pour soutenir les économies les plus faibles, dont la Grèce). Il a confirmé qu’une réunion aurait lieu le 22 février prochain, sans toutefois mentionner que la nécessité d’une telle réunion « des six pays européens principaux » n’était pas un sentiment partagé par ses partenaires européens, notamment Angela Merkel.
Bernard Kouchner : quel est le problème ?
Nicolas Sarkozy a vertement critiqué l’emballement médiatique sur l’ « Affaire Péan/Kouchner », rappelant que Bernard Kouchner n’était inquiété ni par la police, ni par la justice. Il a réaffirmé qu’il conservait donc toute sa confiance. Incité à réagir au fait que le Nouvel Observateur publiait des informations qui laissaient à penser que des fuites sur Bernard Kouchner aurait pu avoir lieu dans l’entourage de l’Elysée, il a fait référence à l’article paru sur le site internet de l’hebdomadaire il y a un peu plus d’un an pour signifier tout le bien qu’il pensait du Nouvel Observateur.
Sur la réforme de l’audiovisuel, Nicolas Sarkozy a tenté de défendre la légitimité du projet de loi (déjà adopté par le Parlement après un vote final au Sénat mercredi 4 février par 177 voix contre 159) en arguant que c’était là la fin d’un système hypocrite. Il a pour cela entrepris une analyse en détail des procédures de nomination et de destitution du président de France Télévisions, évitant ainsi de revenir sur le fond de la polémique.
Au final, une prestation sans accroc pour Nicolas Sarkozy qui avait bien préparé tous ses dossiers et prévu quelques annonces, sans toutefois évoquer d’échéances précises. L’opposition critiquera sans doute un exercice de communication présidentielle trop bien rôdé, sans surprise et sans remise en question des réformes. Les partenaires sociaux quant à eux déclaraient déjà à l’issue des débats qu’ils attendaient de voir si des mesures concrètes allaient suivre les annonces générales faites hier soir et si oui, lesquelles.
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON