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Accueil du site > Tribune Libre > Une gauche zombie, une extrême gauche fossile

Une gauche zombie, une extrême gauche fossile

Osons le reconnaître : la gauche, ou plutôt ce qu’il en reste, a échoué sur tous les fronts, là où la droite a réussi à donner l’illusion d’un renouvellement. La gauche s’enlise dans ses incessants bavardages, s’empêtre dans ses contradictions jamais résolues, se gave d’idéologies anachroniques et se nourrit d’une imagerie en noir et blanc à faire mourir d’ennui le plus féru des archivistes.

L’extrême-gauche est là pour accuser le trait de cette caricature dérisoire. Peut-on indéfiniment ressasser les antiques rengaines de 68, rabâcher les canons d’un système de valeurs soviétiforme qui n’intéresse plus guère que les tenants d’obscures cellules et de groupuscules aux effectifs fantômes ? Peut-on encore, aujourd’hui, proposer un projet de société étatique en se réclamant de Trotsky (figure méconnue du plus grand nombre) et de la Quatrième internationale ? En niant la réalité. En se foutant éperdument des véritables attentes de la majorité de nos contemporains : accéder à la propriété foncière, gagner toujours plus d’argent et par tous les moyens, dont l’actionnariat. Consommer, acheter, conquérir, et si ce n’est déjà fait, pérenniser cette illusion de sécurité et d’estime de soi que confère le "pouvoir d’achat". C’est peut-être cynique mais la réalité est ainsi faite. On ne vit aujourd’hui que pour acquérir, conquérir, prospérer, s’embourgeoiser et être reconnu, envié, admiré pour ce que l’on a, pour ce que l’on aura réussi à posséder, fut-ce au prix d’un demi-siècle de traites. La trime, on n’y concède que "par défaut" (quand on a un travail), l’idéal ultime étant de pouvoir profiter des bienfaits de la post-modernité sans avoir à sacrifier une traître goutte de sueur à l’autel de la "valeur" travail. On se rêve héritier, s’envisage propriétaire, se souhaite des lendemains de bobo. C’est le rêve américain accommodé à la sauce franco-franchouille, le bas de laine transcendé en bas-résille, Marianne en mini-cuir façon Bimbo siliconée exhibant ses cuisses bronzées à l’oeil avide du voyeur en survête Tacchini abonné de frais à Valeurs actuelles.

La nouvelle nouvelle droite néo-conservatrice et ses apôtres d’un système de valeurs néo-victorien déguisé en néolibéralisme ont saisi à bras le corps ce courant prédateur qui sévit dans les plus sinistres cités comme dans les lotissements clos qui fleurissent aux périphéries de nos villes, entre la zone indus et la vieille HLM promise à la démolition... Comme la gauche extrême, qui ressemble à du vieux béton gris qui s’effrite jusqu’à laisser entrevoir ses ferrailles rouillées. Cette gauche post-PCF qui se contente de rêver des lendemains fonctionnarisés au travailleur blasé, harassé, précarisé, exploité et pas syndiqué de peur des représailles. Tous fonctionnaires, tous syndiqués, tous au service des acquis de 36 et de la figure héroïque du prolétaire voûté dans sa cotte tachée, les pieds crispés dans ses chaussures de sécurité.

Objection, camarade... Pardon, citoyen ! Le monde ouvrier n’est plus. On veut bien à la rigueur, et pour survivre en attendant mieux, occuper un emploi ouvrier ici ou là, mais plus mener la vie qui va avec. Le prolo est du registre de l’archive. Le bleu, on le laisse au vestiaire de l’usine où on ferme sa gueule en faisant ce pour quoi on est payé, et on détourne les yeux quand quelqu’un s’apprête à se pendre dans un coin d’atelier, ou à se défenestrer du plus haut de l’immeuble des bureaux. Passé la porte de l’usine, on veut mener la vie vue à la télé. Besancenot sur son vélo, Arlette et ses psalmodies misérabilistes ne pèsent pas bien lourd comparé aux déhanchements d’une Mariah Carey ou aux promesses d’argent facile d’un Jean-Pierre Foucault. Et puis Olivier comme Arlette, que nous promettent-ils ? Ce qu’un Georges Marchais, et avant lui un Waldeck Rochet promettaient à nos vieux. On a vu ce que ça a donné. On nous dit que demain, l’usine, ce sera comme chez Lexus, aux Etats-Unis. Un seul employé pour conduire la voiture finie d’être fabriquée au parking. Un autre pour l’embarquer sur le camion. Un troisième pour la vendre. Un quatrième pour l’entretenir. Un dernier pour la recycler en matière à fabriquer le modèle suivant. Fatalement, ça fera des chômeurs. A moins que quelqu’un ne se décide à mettre en place ce salaire de vie qui fait partie des vieilles options de l’extrême-gauche... et dont il n’a plus été question, ces dernières campagnes. Le salaire de vie. En clair, être payé pour simplement être vivant. Pour exister. La parade absolue au chômage et l’exclusion de masse. Facile à financer, dame. On prélèverait davantage sur les hauts salaires, ceux des PDG, des cadres-sups, des sportifs professionnels, des chanteurs, des acteurs, toute cette colique de l’establishment show-biz dont une simple apparition à la télé, pour faire la promo de leur dernier produit culturel, se chiffre en cacheton à six chiffres. Mais l’extrême gauche ne nous parle plus de salaire de vie. Elle nous promet un SMIC à 1 500 euros pour tout de suite si elle est élue, et pour ceux qui ont déjà un boulot (net d’impôts ? Car c’est ça qu’on aurait envie d’entendre). Comme au temps de l’union de la gauche, où le PC nous promettait un SMIC à 10 000 francs dont on n’a jamais vu le premier centime. Net d’impôts ou non.

Pour qui comme moi déteste le travail salarié et le considère comme une malédiction héritée des temps bibliques, toute revendication tendant à l’abolition du salariat forcé, quelle que soit la couleur politique de celui ou celle qui en serait le promoteur, m’inclinerait à reprendre le chemin des urnes. L’abolition du travail forcé. La fin du labeur. Le choix laissé à chacun de se former, de se spécialiser pour tenir quarante années durant, les meilleures de sa vie, un rôle dans le système économique dominant, ou au contraire de ne vivre que pour soi, au service de ses contemporains au travers d’une oeuvre quelconque, ou de son seul épanouissement personnel. Voilà un véritable projet de société. Voilà la seule solution pensable aux fléaux multiples que peut engendrer un système économique tel que celui que nous connaissons, qui exige de chacun disponibilité, dynamisme, spécialisation, souci de s’impliquer, critères irréalistes et irréalisables pour nombre d’entre nous voués de ce fait à la précarité, à l’exclusion, à la grande pauvreté.

Clients d’Emmaüs et des Restos du coeur plus que peuple de gauche voué à demeurer un très vague argumentaire électoraliste...

Olivier Besancenot, Alain Krivine, Arlette Laguiller et dans une certaine mesure Marie-Georges Buffet me font un peu penser à la défunte émission littéraire Apostrophes, de l’estimé Bernard Pivot. Tout le monde parlait de cette émission, tout un chacun s’accordait à la trouver intéressante, passionnante, captivante et instructive... Sauf que bien peu la regardaient effectivement. C’était un idéal de bonne télé au service de l’instruction publique, Apostrophes. On aimait savoir que cette émission existait, mais on lui préférait Thalassa sur la Trois ou la variétoche de la Une, ou le cinoche en famille, le resto en couple, en bref tout ce que l’on pouvait faire de ses vendredis soirs à l’époque. La gauche de la gauche, ce qu’il nous reste de ce que fut la gauche, c’est une espèce de repère dont on se plaît à savoir qu’il est là, qu’il existe encore, qu’il n’a pas sombré dans les compromissions socialistes, mais au moment de voter, on change de chaîne. Le programme est-il plus attrayant en face ? Pas plus que Thalassa au regard d’Apostrophes. C’est seulement qu’on attend peut-être de ces gens qu’on aime bien, et dont beaucoup d’entre nous apprécient les prises de parole, qu’ils nous entraînent vers quelque chose qui ressortirait de ces extrêmes dont ils se revendiquent. Quelque chose qu’aucun de nos syndicalistes verbeux ne songerait à proférer publiquement. Une "rupture tranquille" avec cette grisaille qui voudrait encore se teinter de rouge sans y parvenir, cette grisaille couleur de vieux béton qui nous éloigne chaque jour un peu plus de la pensée humaniste et sociale pour nous glisser dans cette illusion antisociale et collective du "Tout est possible à chacun à condition de le vouloir", illusion dont nul n’est véritablement dupe, mais qui nous tiendra lieu, pour quelques temps je le crains, d’idéal par contumace.


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30 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 13 août 2007 14:38

    Merci pour cette article qui remet bien les choses à leur place.

    Vous avez la chance d’être un homme libre et c’est tant mieux mais votre constat est réaliste.


    • Bérenger 26 août 2007 09:43

      Merci. J’essaie d’abord d’être lucide et sans a priori. Cela aide t-il à être libre ? La question relève de la philosophie douce.


    • Forest Ent Forest Ent 13 août 2007 15:18

      Les nombreuses références télévisuelles de l’article expliquent d’où proviennent les sensations de l’auteur. Il faut se méfier de la pub. Et des médias en général.

      La forêt des médias :

      http://forestent.free.fr/

      Mon conseil à l’auteur et à lerma : balancez votre télé, informez-vous par vous mêmes.


      • Bérenger 26 août 2007 08:49

        Pas de problème de ce côté-là. Je choisis mes sources. Attention toutefois à ne pas se laisser leurrer par l’apparente liberté du Net. Information non filtrée = information non formatée mais... cette information peut aussi être complètement bidon.


      • Shyankar 13 août 2007 16:00

        Cet article est relativement intéréssant mais je suis loin d’être d’accord sur tous les points. En premier lieu que préconiser vous ? une refondation totale de la gauche ? une abscence pure et simple de la gauche de la gaucje comme l’on peut le voir aux E.U En second lieu nous avons toujours eu besoin dans une démocratie de contre-pouvoir et qu’elle soit à l’extrême droite ou à son opposé. Ou irions nous si seul l’UMP et le PS se quereller ? retournement de vestes, droitisation rampante... Le vrai problème comme vous l’énoncer si bein est que la gauche et son aile extrême on du mal à se redefinir dans le contexte actuel. Quand j’entend M.G Buffet ayant du mal à définir la notion « être communiste aujourd’hui » je me dis qu’il reste un long chemin à faire pour sensibiliser et les masses et les élites. Enfin je tiens à noter que les vieux idéaux trostkyste ou marxistes sont toujours d’actualité au même titre que la pensée des Lumières ou autres. Certaines choses n’ont pas changer depuis la IVeme internationale et certaines idée ou « utopies » comme certaisn l’appelent sont on ne peut plus d’actualité. Et si aujourd’hui beaucoup de gens préfèrent le « cinoch en famille » ou le jeu ou l’on gagne de l’argent facile de JPF il n’en reste pas moins que l’on nous empeche franchemment de se poser les bonnes questions et que cela arrangenet beaucoup nos gouvernants. Créer des problèmes pour mieux les résoudre à toujours était l’apanage des plus grands. Pourtant il y a des problèmes que l’on nous montre pas, des réponses qui n’en sont pas et on en arrive à la fin à une politique de facade qui sert a cacher les véritables réformes. C’est bien le problème et en ce point je rejoint le commentaire numéro 2 de Forest Ent : le gouvernement n’est pas seulement « bon » ni même « juste » et c’est pour cela que nous devons analyser beaucoup de chose, confronter les points de vue pour arriver à ce qui nous parait le plus véridique. Sans balancez entièrement ma TV il faut s’en détacher, il n’y a qu’à voir en Italie ou notre cher berlusconi detient je ne sais combien de média... Et là ça peut être dangereux. Quand on nous dit quoi écrire et de quelle façon pour quels buts j’appele cela de la contre-information ou encore dans le pire des cas de la pure propagande.


        • Bérenger 26 août 2007 08:47

          Concernant la télé, la cause est entendue. Cela fait des années que je me passe de ce vecteur de pollution audiovisuelle. La radio elle-même est sur le siège éjectable.

          Ce que je préconise ? Que se prennent en main les gens qui se réclament d’un véritable idéal de gauche, à savoir fondé sur la solidarité, le partage des richesses, la prééminence de l’humain sur l’économie, le rejet de la propriété privée, le principe de révolte, de rébellion face à toute espèce d’autorité répressive, discriminatoire, ou susceptible de mettre en danger certains de nos semblables. Que ces braves gens cessent enfin de tenir des réunions sous la houlette d’un parti, d’un leader, de quelque représentation bidon formatée de sorte à « bien passer » à l’image, pour repenser totalement la Gauche à l’aune de ce que son véritable peuple attend d’un véritable idéal de gauche.

          Quel est-il, ce peuple ? Il est fait de précaires, de chômeurs, de petits retraités, de jeunes issus de l’immigration comme plus largement des milieux populaires, et qui se voient privés d’un avenir conforme à leurs aspirations ; et tout ce public administrativement marginalisé, que le public de TF1 traite d’assistés et que je préfère, pour ma part, qualifier de déportés immobiles d’un système qui quelle que soit la couleur politique de ses dirigeants, n’a à son actif qu’une pitoyable accumulation d’échecs, et ce depuis le début des années 70.

          Ensuite, je préconiserais l’impossible : une réforme de fond de notre Constitution, qui instaurerait le mandat unique et non renouvelable pour tout mandat électoral. Je pense que le coeur de la plupart des problèmes que nous connaissons tient au carriérisme politique, et au maintien en place, des décennies durant, de mêmes élites qui trop souvent se singularisent par leur incompétence crasse, et dont la seule motivation consiste à renvoyer l’ascenseur aux bons copains des milieux affairistes qui les ont faits, fabriqués, conçus, pour ne pas dire façonnés au gré de leurs seuls desseins.

          Dans la même optique, je serais favorable à une réforme du suffrage universel. La mise en place d’un système plus « intelligent » m’apparaît indispensable, de sorte à ce que l’électeur soit un véritable acteur de son vote. En cela, je verrais bien la substitution du droit de vote par un « permis de voter » sanctionné par un examen de culture générale centré sur les enjeux économiques, sociaux, et de politique étrangère présents... examen à repasser tous les dix ans. Mais on me reprochera d’être élitiste, de me contredire, alors que je m’efforce seulement d’envisager toute chose avec lucidité. Alors je me tais.


        • maxim maxim 13 août 2007 16:00

          eh oui,sa vie on en fait ce que l’on peut ,rarement de ce que l’on veut ,on peut arriver à faire ce que l’on veut parfois ......

          on triche aussi pour faire croire que tout va bien ,on ment aux autres et à soi même aussi un petit peu ......

          la gauche ,il y bien longtemps qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle même .....

          je me souviens encore des discours de Jacques Duclos ,Benoit Frachon ,et Georges Marchais qui promettaient des lendemains radieux aux travailleurs à l’époque des trains de banlieue où se cotoyaient employés en costard,dactylos et vendeuses en tailleur bon marché et les ouvriers en bleu de travail propre le Lundi matin et la fieté des gars qui lisaient l’Huma bien déployée pour montrer la montée en puissance des prolétaires ,certains au fond d’eux mêmes qu’un jour la France serait devenue un état frère de l’Urss ........ les ans ont passé ,puis 1981 avec l’arrivée des gauches ,puis petit à petit les desillusions ,et le cortège des belles promesses qui s’envolait ,les smics au niveau d’une paye de cadre moyen qu’ils n’ont jamais eu ,les lendemains qui chantent qui désenchantaient ,les promesses d’emploi assurés pour l’éternité qui n’étaient que des promesses que l’on fait les soirs de bal du 14 juillet ,bref ,de l’esbrouffe ,du vent,la suite monsieur l’auteur vous la décrivez fort bien .......


          • Bérenger 26 août 2007 08:52

            Je crois que si on leur en veut à ce point, c’est plus parce qu’ils ont tout raté depuis le début que parce qu’ils nous ont trahis. On leur en veut de ne pas s’être montrés à la hauteur de l’idéal qu’ils défendaient. D’avoir été tout simplement humains, qui sait ?


          • fredleborgne fredleborgne 13 août 2007 18:01

            Entièrement d’accord avec ce constat. Mais je voudrai dire à l’honneur des quelques extrémistes de gauche que dans leurs idées fausses, ils conservent au moins quelques qualités que le reste de la population a perdu : la notion de partage et la faculté de se rebeller. Et c’est peut-être de ce noyau dur que viendra une lumière pour abattre les murs que les peurs et les égoismes savamment entretenus par les médias pour que chacun seul ne soit jamais un obstacle pour la minorité qui tire les ficelles et qui joue au monopoly-risk avec notre monde et nos vies. Les « moutons frileux » ou les « chiens qui se prennent pour des loups » qui soutiennent ce système seront eux-même broyés dans l’indifférence générale. Au moins, les fossiles sont la trace indélébile d’une histoire qu’on ne peut réécrire sans les prendre en compte, et qui dérangent ainsi les idées pourries colportées chaque jour dans nos medias actuels.


            • Shyankar 13 août 2007 19:28

              « Mais je voudrai dire à l’honneur des quelques extrémistes de gauche que dans leurs idées fausses, ils conservent au moins quelques qualités que le reste de la population a perdu : la notion de partage et la faculté de se rebeller. »

              Haha c’est beau smiley La notion de partage et la faculté de se rebeller ne sont elles pas des qualités plus qu’importantes dans le monde duquel nous vivons et, confronté à tous ces problèmes d’invidualisme de « après moi le déluge » et de « c’est la vie », « bah la mondialisation c’est ^pas le top mais t’a mieux a proposer ? »


            • herope kayen 15 août 2007 01:06

              MERCI


            • Bérenger 26 août 2007 08:54

              Je crois, avec vous, que c’est de cette extrême-gauche que viendra le souffle novateur que nous attendons tous. Il ne lui reste qu’à se débarrasser de la vieille logique d’appareil qui de toujours a ruiné les ambitions des partis de gauche, et les a conduits à commettre les compromissions que l’on sait.


            • Bulgroz 13 août 2007 18:18

              Bérenger (Caille, Alpes-Maritimes, petit village à vocation agricole de 155 habitants. )

              En procédant à une mise à jour des données, l’auteur aurait pu s’apercevoir qu’aux dernières élections présidentielles 2007, 190 habitants de Caille ont voté pour Sarkozy et 80 pour Ségolène la Déloyale. Caille est donc un bonne commune Sarkoziste avec 70% de sympathisants et aussi une commune dynamique compte tenu de la progression de son nombre d’habitants.

              Il y a à Caille 326 inscrits.

              http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/PR2007/093/006/06028.html

              Au dernier recensement officiel de l’Insee en 1962, on comptait 220 individus habitant une résidence principale.

              La vue sur le baou Roux depuis la pénéplaine centrale qui relie Caille à Andon est un des plus beaux spectacles du monde (en été comme en hiver ) . Recommandé : le tour du baou Roux qui domine Caille est magique.

              Ceci dit, sans l’argent du contribuable et en particulier du conseil Général des AM, les communes comme Andon, Caille, Saint Auban, Séranon ou Valderoure n’existeraient plus. Comme quoi, les salaires de vie y sont régulièrement versés et ce n’est pas une nouveauté.

              Mais c’est sympa quand même de savoir qu’il y ait des habitants qui font vivre un si belle commune.


              • Bérenger 23 août 2007 21:38

                Mea culpa pour ce qui est du recensement de la population de mon village...

                Sur le vote Sarkozy, majoritaire à Caille comme dans nombre de communes avoisinantes : Caille ne compte pas parmi sa population, du moins à ma connaissance, de milliardaires de la haute finance ni de parachutés dorés. On n’y croise guère de familiers de Wall Street ou des happy fews du show-biz. Mais on y hérite beaucoup, et depuis quelque temps la gangrène immobilière, qui est l’un des symptômes les plus tangibles, et les plus insidieux, de ce mal plus profond que ses détracteurs comme ses zélateurs dénomment également le néolibéralisme, cette véritable peste, donc, semble chercher à y semer ses bubons. On hérite, et on vend de la parcelle au plus offrant pour se payer le SUV à la mode. On réhabilite des bicoques en ruines à grand renfort de parpaings pour les fourguer cent fois le prix qu’on les a achetées. Selon la vulgate en vigueur, on appelle ça du dynamisme. Et ce dynamisme-là, si tel individu que l’on juge apte à conduire la politique d’un pays s’en réclame, eh bien on vote pour lui.

                Il y a aussi le contexte particulier d’une région (Alpes-Maritimes, Var) historiquement ancrée à droite, mais pour d’autres motifs que relevant d’une adhésion inconditionnelle aux vertus du néolibéralisme. La droite dont il est question ici est avant tout porteuse de valeurs conservatrices et sécuritaires - et ses représentants locaux ne s’y trompent pas, qui dans leurs ponctuelles professions de foi se gardent bien d’approfondir sur l’Europe (thème des plus impopulaires au sein de leur électorat) ou le rôle de la France au sein du G8. Question d’âge d’un électorat qui a du mal à se renouveler, question qui se pose du sens de l’élection au suffrage universel et de la valeur qu’on y assigne, dès lors que ledit vote ne se justifie que par ce que l’on pense avoir à défendre en tant que bien, face à un ennemi potentiel, qu’il soit l’étranger ou le fisc, question qui se pose aussi de la qualité et de la compétence de l’élu(e) plébiscité, question que je me pose enfin de savoir ce qui peut se passer dans la tête de quelqu’un qui va déposer son bulletin dans l’urne, ici, à Caille, mon village, dont je commence à connaître toutes les têtes, bulletin portant le nom de quelqu’un dont il soupçonne confusément qu’il se fiche de l’intérêt commun comme de sa première Rolex.


              • COLRE COLRE 14 août 2007 12:05

                j’aimerais savoir pourquoi, après 24 h de publication, l’auteur ne donne pas sa réponse aux avis qui ont été donnés. Cet aspect, assez fréquent sur Avox m’a toujours dérangé. Sans aller jusqu’aux buzz intéressés et factices de leurs propres articles, genre DW, on aimerait un minimum de suivi de la part des auteurs. Sinon, à quoi sert l’interactivité d’un média comme celui-ci ? faites un blog et restez-y.


                • Bérenger 23 août 2007 17:45

                  Bonjour, et merci de votre commentaire, auquel je m’empresse de répondre en priorité. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à un tel succès pour ce premier article dont je n’osais rêver qu’il serait sélectionné pour publication. Tandis que c’était chose faite, je me trouvais en haute-montagne, loin de mon ordi, pour quelques jours consacrés à la marche et à l’observation de la nature alpine. Pardonnez donc cet apparent silence, qui ne traduit ni dédain de ma part, ni je ne sais quelle pratique du « buzz » (quésaco ?). Pas question pour moi, par ailleurs, de sacrifier à ce courant diariste, que je trouve quelque peu autocentré, dénommé « blog ». Une autre manière de dialoguer, peut-être, mais il me paraît plus intéressant de le faire sur le mode du débat, comme Agoravox nous en offre l’opportunité. Au plaisir de vous lire !


                • jaffo 14 août 2007 13:55

                  Bel article. J’ai apprécié les phrases, les formules et le style qui me rappellent Frédéric Dard dans « San antonio ». (ex : On se rêve héritier, s’envisage propriétaire, se souhaite des lendemains de bobo...) Bravo sur la forme. smiley D’accord aussi sur le fond. La gauche a un discours décalé depuis trop d’années. On a l’impression qu’ils vivent dans leur sphère, leur monde à eux. L’idéologie socialiste est leur cancer. Pourtant, ces partis politiques regorgent de gens biens. Alors comment font-ils tous pour être victimes de ces allucinations collectives ? Vous avez la réponse ? Cordialement


                  • Bérenger 23 août 2007 19:05

                    L’idéologie socialiste ? Vous voulez dire ce que les socialistes en ont fait depuis la pantalonnade de l’Union de la Gauche jusqu’à la pochade de la Gauche Plurielle. Du temps du SFIO, et plus avant à l’époque des Rad-Soc, le socialisme était infiniment plus fréquentable. En ce temps-là, mon bon monsieur, le Socialisme était porteur d’espoir et d’utopie allant dans le sens de plus de justice sociale. On parlait d’émancipation du peuple et de redistribution des richesses, et le progrès social se déclinait en ce que nos syndicalistes post-modernes qualifient d’acquis - le dernier en date étant le demi-ratage des 35 heures. Mais ce temps est bien loin, où l’on savait pouvoir attendre des gens de gauche que l’on élisait une politique allant dans le sens de ses propres convictions et attentes. A partir de 1981, élection de Mitterrand, et plus particulièrement dès 1983 où est intervenu le « tournant de la rigueur »,les socialistes au pouvoir se sont comportés comme s’ils avaient à remplir les termes d’un contrat passé non pas avec l’électorat qui les avait portés au pouvoir, mais bel et bien avec des instances telles que le Gatt, l’OMC, le FMI et le G8, contrat stipulant l’extension à l’ensemble de l’Europe des « bienfaits pacificateurs » du Marché et du Libre Echange au nom de la Mondialisation de l’économie.

                    Que l’ensemble de la Gauche dite de culture gouvernementale ait joué le jeu, qu’un syndicat tel que la CFDT ait décidé de trahir ses origines, son passé et les intérêts d’une majorité de ses affiliés pour adhérer, sans avoir l’air d’y toucher, à la mise en place de la politique que l’on sait, je pense comme vous qu’il s’est produit une espèce d’hallucination collective à quoi la propagande médiatique n’est certes pas étrangère. L’« intelligence » sans cesse mise en avant dans toute la presse d’une certaine Christine Ockrent, le sourire enjôleur d’une Anne Sinclair, la fausse affabilité d’un Jack Lang, les accents populo d’un Emmanuelli ou ceux, canailles, d’un Bernard Tapie, pouvaient faire passer beaucoup d’idées dans la tête des gens. La gauche évoluait. La gauche changeait de visage. La gauche se modernisait. Quid cependant du sens critique de sa base ? Comment les militants du PC ont-ils pu tolérer si longtemps les guignolades d’un Robert Hue, qui fut pour le Parti le fossoyeur le plus efficace qui soit ? Comment les militants PS de 2001 ont-ils pu majoritairement entériner la candidature à la présidence de la République d’un Lionel Jospin, par ailleurs décrié pour son bilan calamiteux à la tête d’un gouvernement de cohabitation dont le moins qu’on puisse dire et qu’il mena une politique plus proche du thatchérisme que de l’ancrage à gauche ? Mystère. On sait, en revanche, ce qu’il advint des effectifs de la CFDT après que ses dirigeants eurent voté la réforme des retraites. Renvoi massif des cartes, repli des affiliés vers la CGT, règlements de comptes internes. Il y a tout de même des yeux qui s’ouvrent. Mais je trouve qu’il y a peu de poings qui se tendent hors les mots d’ordre et les injonctions des assemblées générales. Et moins encore de gens, parmi le peuple de gauche, qui décident de prendre véritablement en main le destin du social sans attendre d’un parti, d’un groupe, d’un groupuscule ou d’un leader. C’est cela que personnellement je reproche aux gens qui se disent de gauche et qui prétendent penser à gauche. La révolte n’est plus de leurs pratiques, la rébellion de leurs usages, la révolution de leurs ambitions.


                  • ddacoudre ddacoudre 15 août 2007 00:39

                    Bonjour un article bien écrit. Quand tu parles de l’extrême gauche je situe, quand tu parles de la gauche il faut situer car le socialisme anti communiste à une origine et une histoire dont les socialistes d’aujourd’hui non qu’abusivement conservé le nom puisqu’ils sont devenus des sociaux démocrate.

                    Je partage la première partie de ton article car même caricaturalement elle est bien traitée. La seconde partie qui traite du travail et du salaire est un sujet trop volumineux pour en faire le tour dans les limites fixées aux articles par agoravox mais tu y défends clairement ton point de vue.

                    Aujourd’hui, l’enseignement est presque exclusivement synonyme de débouché vers un emploi, d’autant mieux rémunéré que cet emploi est important. Pourtant il n’est pas rare d’entendre ces dernières années « à quoi cela sert-il d’envoyer nos enfants acquérir des diplômes s’ils ne donnent pas accès à un emploi ? « Maintenant pour être balayeur il faut le bac ». Est-il impensable d’imaginer que l’on puisse, à l’excès, être agrégé de lettres et occuper un emploi d’éboueur ? Faut-il forcément être « con », pour occuper un tel emploi ? Les inactifs devraient-ils être des ignorants ? Cela parce que par pragmatisme opportuniste nous considérons qu’un emploi ne justifie qu’une complémentarité de connaissance en seule liaison avec son exercice.

                    C’est là un point de vue restrictif

                    Cette difficulté provient de notre façon de considérer l’enseignement sous ses deux aspects étroitement liés et dynamiques, qui élaborent au fil des générations, l’apprentissage d’un langage culturel commun qui édifie et façonne toute société, le « sociologique » et le « technique ». L’enseignement « sociologique » (enseignement général) qui conduit à la satisfaction de nos exigences matérielles par l’enseignement technique. Lesquelles, s’élevant en qualité, nous libèrent, et nous offrent la possibilité d’accéder à un échelon supérieur, d’indépendance contingentée. Plus simplement, plus nous nous libérons des tâches de production et ménagères, et plus nous disposons de temps pour un autre usage qui va dépendre aussi, de notre enseignement.

                    Par indépendance contingentée, je veux indiquer que la technologie, due au développement du langage social, nous offre des possibilités qui sont restreintes par l’usage que nous faisons de la monnaie, dans notre organisation sociale, du fait même des concepts que nous élaborons à travers elle, par le poids des mots. Je m’explique. Si je veux définir ma notion d’interdépendance entre l’individuel et le collectif comme partie inséparable d’une fonction organique de l’espèce, je n’ai pas de mot, car nos analyses présentent toujours cette fonction, sous une dualité, et politiquement stupidement droite et gauche. Certes, les deux notions examinées séparément sont fondées. Mais trouvez-moi un être humain qui n’ait pas déterminé sa personnalité au travers des autres, et que, même s’il éprouve le besoin de s’isoler, ne recherche-t-il pas la société de ses semblables pour se prouver qu’il existe, parce qu’il est cela, (En dehors des schizophrènes ou des autistes, ou des isolés que nous fabriquons par la technologie, comme de potentiels schizophrènes, comme d’autres ont fabriqué des ermites). Pourtant, nous n’avons pas de mot pour définir cette fonction vitale de l’individu qui lui permet de se collectiviser en « collectif d’individualiste », (en dehors de l’holisme) que je désigne sous le terme de « collectivisme fractal » en référence à Mandelbrot. Nous serions donc des « Holistes ». Si nous spécifions un mot pour cela, nous pourrons développer un concept qui englobera les deux autres. Il agira sur notre construction psychique par le poids du mot défini (son sens), de la même manière que le mot individualisme induit dans notre conscient historique une notion de liberté, qui ne peut qu’être affectée par le concept collectiviste, ou collectif qui déjà par son terme, indique une dépendance à un ensemble, et restreint de fait la liberté, en référence aussi à un usage historique qui en a été fait dans les ex-pays dit socialistes. Et dans le débat qui oppose cesdeuxtermes, il s’agit moins de trouver la réalité d’une relation, que de soutenir un point de vue arbitraire fondé, moins par la raison, que par l’intérêt individuel égoïste exacerbé dans les deux approches. Cela, bien que notre existence ne soit qu’un énorme assemblage, la communauté, où la place de l’individu, de l’individualité ne consiste qu’à composer l’ensemble, dont l’individu exhibera sa « créativité ». « Créativité » à laquelle concourt cet ensemble par acculturation (assimilation, accommodation, équilibration), et qui ne peut s’exprimer qu’au travers de l’individu comme conséquence d’un ensemble dont il est issu, et avec lequel il devra s’associer ou périr. Ainsi, cette approche individualiste contingente également l’appréciation que nous portons sur notre enseignement. Si bien que lorsque nous en sortons diplômé, nous croyons que c’est grâce à notre seul travail, parce que nous avons oublié toutes les pressions exercées pour nous inciter ou nous forcer à apprendre. Notre seul mérite, c’est d’avoir appris. Appris, du patrimoine collectif, ce qu’aucun de nos parents n’aurait pu nous apporter. Pourtant, nous n’en retiendrons que l’aspect qui se coule ou se glisse dans l’idéologie que véhicule la société. Si bien que nous ne retiendrons de l’enseignement que le moyen d’accéder à un emploi rémunérateur, et éventuellement nous reprocherons à cette collectivité, que nous contestons tant, de ne pas toujours savoir nous y préparer. N’attendant de lui, que de la « monnaie », qu’elle serait donc la raison qui nous pousserait à utiliser une part du temps libre, que l’enseignement technologique a permis de dégager, pour suivre un enseignement complémentaire ?

                    Aucune ! Notre organisation socio idéologique ne conduit pas à cela, et c’est en cela que nous restreignons notre enseignement.

                    Aussi, il faut élargir notre enseignement idéologique, par l’ajout d’un enseignement plus complet à organiser, qui est un enseignement permanent pour adultes. Celui qui concerne le développement intellectuel de l’espèce humaine tout au long de son existence par accumulation de connaissances et Savoir, sans but immédiat de production d’un bien consommable, car ce but est contenu dans l’accumulation des connaissances dont il émergera un jour, demain ou dans mille ans. En effet, dés que l’homme connaît deux mots de plus, il les associe pour y trouver une utilité, et ce, même si l’équilibre ou l’épanouissement intellectuel, pour certains, doit transiter par l’apprentissage d’une activité manuelle. L’Homme ne pourra pas faire l’économie d’un apprentissage « sociologique » s’il veut cesser de s’opposer parce qu’il croit lui être en propre : sa culture, à laquelle il pense toujours que les autres doivent se plier.

                    Nous oublions trop souvent que nous avons un « esprit malléable », et qu’élevé par des canards nous bougerions du cul en faisant coin-coin.

                    J’espère que ce point de vue qui envisage une solution au travers de l’éducation générale permanente sera de nature à faire évoluer les hommes bloqués que nous sommes et qui ne se valorise qu’au détriment des autres sur la même fréquence.

                    Pour autant les idées, les espérances, les utopies qui conceptualisent nos désirs n’ont pas une durée de vie à la mesure d’une existence humaine, elles peuvent s’éteindre rapidement comme durer des siècles en rebondissant sur des générations, ou rebondir après une traversée du désert. On peut donc espérer que l’humanisme social qui n’est pas la charité mais la solidarité égoïste recouvre le droit de citer plus tôt que le sénile opposition gauche droite ou individu contre collectif. Le collectivisme, un mot qui est devenu péjoratif, un mot qui s’est opposé à l’individualisme pendant plus de 70 ans. Heureusement, il retrouve toutes ses vertus sous la citation d’Aimé Jacquet : « On a gagné parce que chacun s’est mis au service du collectif même si des individualités en sont ressorties ». Aimé Jacquet était entraîneur de l’équipe de France de football en 1998 quand elle a gagné la coupe du monde, il fut fort décrié pour avoir privilégié le groupe à l’individualisme et à l’élitisme médiatique.

                    Cordialement.


                    • ddacoudre ddacoudre 15 août 2007 00:40

                      Bonjour un article bien écrit. Quand tu parles de l’extrême gauche je situe, quand tu parles de la gauche il faut situer car le socialisme anti communiste à une origine et une histoire dont les socialistes d’aujourd’hui non qu’abusivement conservé le nom puisqu’ils sont devenus des sociaux démocrate.

                      Je partage la première partie de ton article car même caricaturalement elle est bien traitée. La seconde partie qui traite du travail et du salaire est un sujet trop volumineux pour en faire le tour dans les limites fixées aux articles par agoravox mais tu y défends clairement ton point de vue.

                      Aujourd’hui, l’enseignement est presque exclusivement synonyme de débouché vers un emploi, d’autant mieux rémunéré que cet emploi est important. Pourtant il n’est pas rare d’entendre ces dernières années « à quoi cela sert-il d’envoyer nos enfants acquérir des diplômes s’ils ne donnent pas accès à un emploi ? « Maintenant pour être balayeur il faut le bac ». Est-il impensable d’imaginer que l’on puisse, à l’excès, être agrégé de lettres et occuper un emploi d’éboueur ? Faut-il forcément être « con », pour occuper un tel emploi ? Les inactifs devraient-ils être des ignorants ? Cela parce que par pragmatisme opportuniste nous considérons qu’un emploi ne justifie qu’une complémentarité de connaissance en seule liaison avec son exercice.

                      C’est là un point de vue restrictif

                      Cette difficulté provient de notre façon de considérer l’enseignement sous ses deux aspects étroitement liés et dynamiques, qui élaborent au fil des générations, l’apprentissage d’un langage culturel commun qui édifie et façonne toute société, le « sociologique » et le « technique ». L’enseignement « sociologique » (enseignement général) qui conduit à la satisfaction de nos exigences matérielles par l’enseignement technique. Lesquelles, s’élevant en qualité, nous libèrent, et nous offrent la possibilité d’accéder à un échelon supérieur, d’indépendance contingentée. Plus simplement, plus nous nous libérons des tâches de production et ménagères, et plus nous disposons de temps pour un autre usage qui va dépendre aussi, de notre enseignement.

                      Par indépendance contingentée, je veux indiquer que la technologie, due au développement du langage social, nous offre des possibilités qui sont restreintes par l’usage que nous faisons de la monnaie, dans notre organisation sociale, du fait même des concepts que nous élaborons à travers elle, par le poids des mots. Je m’explique. Si je veux définir ma notion d’interdépendance entre l’individuel et le collectif comme partie inséparable d’une fonction organique de l’espèce, je n’ai pas de mot, car nos analyses présentent toujours cette fonction, sous une dualité, et politiquement stupidement droite et gauche. Certes, les deux notions examinées séparément sont fondées. Mais trouvez-moi un être humain qui n’ait pas déterminé sa personnalité au travers des autres, et que, même s’il éprouve le besoin de s’isoler, ne recherche-t-il pas la société de ses semblables pour se prouver qu’il existe, parce qu’il est cela, (En dehors des schizophrènes ou des autistes, ou des isolés que nous fabriquons par la technologie, comme de potentiels schizophrènes, comme d’autres ont fabriqué des ermites). Pourtant, nous n’avons pas de mot pour définir cette fonction vitale de l’individu qui lui permet de se collectiviser en « collectif d’individualiste », (en dehors de l’holisme) que je désigne sous le terme de « collectivisme fractal » en référence à Mandelbrot. Nous serions donc des « Holistes ». Si nous spécifions un mot pour cela, nous pourrons développer un concept qui englobera les deux autres. Il agira sur notre construction psychique par le poids du mot défini (son sens), de la même manière que le mot individualisme induit dans notre conscient historique une notion de liberté, qui ne peut qu’être affectée par le concept collectiviste, ou collectif qui déjà par son terme, indique une dépendance à un ensemble, et restreint de fait la liberté, en référence aussi à un usage historique qui en a été fait dans les ex-pays dit socialistes. Et dans le débat qui oppose cesdeuxtermes, il s’agit moins de trouver la réalité d’une relation, que de soutenir un point de vue arbitraire fondé, moins par la raison, que par l’intérêt individuel égoïste exacerbé dans les deux approches. Cela, bien que notre existence ne soit qu’un énorme assemblage, la communauté, où la place de l’individu, de l’individualité ne consiste qu’à composer l’ensemble, dont l’individu exhibera sa « créativité ». « Créativité » à laquelle concourt cet ensemble par acculturation (assimilation, accommodation, équilibration), et qui ne peut s’exprimer qu’au travers de l’individu comme conséquence d’un ensemble dont il est issu, et avec lequel il devra s’associer ou périr. Ainsi, cette approche individualiste contingente également l’appréciation que nous portons sur notre enseignement. Si bien que lorsque nous en sortons diplômé, nous croyons que c’est grâce à notre seul travail, parce que nous avons oublié toutes les pressions exercées pour nous inciter ou nous forcer à apprendre. Notre seul mérite, c’est d’avoir appris. Appris, du patrimoine collectif, ce qu’aucun de nos parents n’aurait pu nous apporter. Pourtant, nous n’en retiendrons que l’aspect qui se coule ou se glisse dans l’idéologie que véhicule la société. Si bien que nous ne retiendrons de l’enseignement que le moyen d’accéder à un emploi rémunérateur, et éventuellement nous reprocherons à cette collectivité, que nous contestons tant, de ne pas toujours savoir nous y préparer. N’attendant de lui, que de la « monnaie », qu’elle serait donc la raison qui nous pousserait à utiliser une part du temps libre, que l’enseignement technologique a permis de dégager, pour suivre un enseignement complémentaire ?

                      Aucune ! Notre organisation socio idéologique ne conduit pas à cela, et c’est en cela que nous restreignons notre enseignement.

                      Aussi, il faut élargir notre enseignement idéologique, par l’ajout d’un enseignement plus complet à organiser, qui est un enseignement permanent pour adultes. Celui qui concerne le développement intellectuel de l’espèce humaine tout au long de son existence par accumulation de connaissances et Savoir, sans but immédiat de production d’un bien consommable, car ce but est contenu dans l’accumulation des connaissances dont il émergera un jour, demain ou dans mille ans. En effet, dés que l’homme connaît deux mots de plus, il les associe pour y trouver une utilité, et ce, même si l’équilibre ou l’épanouissement intellectuel, pour certains, doit transiter par l’apprentissage d’une activité manuelle. L’Homme ne pourra pas faire l’économie d’un apprentissage « sociologique » s’il veut cesser de s’opposer parce qu’il croit lui être en propre : sa culture, à laquelle il pense toujours que les autres doivent se plier.

                      Nous oublions trop souvent que nous avons un « esprit malléable », et qu’élevé par des canards nous bougerions du cul en faisant coin-coin.

                      J’espère que ce point de vue qui envisage une solution au travers de l’éducation générale permanente sera de nature à faire évoluer les hommes bloqués que nous sommes et qui ne se valorise qu’au détriment des autres sur la même fréquence.

                      Pour autant les idées, les espérances, les utopies qui conceptualisent nos désirs n’ont pas une durée de vie à la mesure d’une existence humaine, elles peuvent s’éteindre rapidement comme durer des siècles en rebondissant sur des générations, ou rebondir après une traversée du désert. On peut donc espérer que l’humanisme social qui n’est pas la charité mais la solidarité égoïste recouvre le droit de citer plus tôt que le sénile opposition gauche droite ou individu contre collectif. Le collectivisme, un mot qui est devenu péjoratif, un mot qui s’est opposé à l’individualisme pendant plus de 70 ans. Heureusement, il retrouve toutes ses vertus sous la citation d’Aimé Jacquet : « On a gagné parce que chacun s’est mis au service du collectif même si des individualités en sont ressorties ». Aimé Jacquet était entraîneur de l’équipe de France de football en 1998 quand elle a gagné la coupe du monde, il fut fort décrié pour avoir privilégié le groupe à l’individualisme et à l’élitisme médiatique.

                      Cordialement.


                      • Bérenger 26 août 2007 09:22

                        Une chose que je remarque, chez les jeunes générations : les difficultés qu’elles ont à maîtriser le Français, et qui se traduisent, particulièrement dans les forums, par l’adoption du langage SMS. Je me suis toujours demandé pourquoi l’enseignement du Français en tant que matière, au collège puis au lycée, mettait si peu l’accent sur cette discipline fondamentale qui est l’étymologie. Discipline qui faciliterait l’approche des langues étrangères « porteuses de plans de carrière » telles que l’Anglais, l’Allemand, l’Espagnol, sachant que comme la nôtre, ces langues ont indubitablement une même source indo-européenne. L’abandon de l’étude des langues dites mortes entre à mon sens dans cette même logique d’échec.

                        En somme, l’enseignement dispensé actuellement évite soigneusement d’aborder tout ce qui pourraît être à même de favoriser réflexion personnelle, désir d’approfondissement, et élaboration d’un sens critique. Mais il est vrai que le système n’a que faire de futurs employés et cadres intellectuellement émancipés...

                        Pour ce qui est de l’individualisme, je crois qu’il n’a de valeur que dans la participation. L’individualisme négatif, égoïste, égotique, tel qu’il est érigé au rang de valeur dans les sociétés capitalistes, ne traduit jamais que la difficulté d’être avec les autres et d’admettre ceux-ci en tant que ce qu’ils sont : les autres. Un déni de l’altérité au profit d’un narcissisme maladif. L’individualisme participant, c’est l’ego développé dans ses aspects lumineux comme dans ses dimensions de l’Ombre, mis au service des intérêts d’un groupe. On parlera alors d’émulation. Mais il se trouvera toujours des esprits « démocratiques » pour préférer le « nivellement par le bas », qui est une trahison de l’idéal démocratique... ou qui fait de cet idéal une illusion.

                        Pour en revenir à la problématique d’une nouvelle Gauche à concevoir ensemble, je crois qu’il faudrait faire table rase de ces notions d’« appareil », « de ligne du parti », de « conformité » aux valeurs définies par je ne sais quelle « IVème Internationale » de je ne sais quoi, de référence à des « grands anciens » ou à 68... pour s’en tenir à la seule réalité des faits : un état de crise humaine et sociale dont on ne voit pas le bout, qui a déjà causé suffisamment de victimes, et qui ne saurait se résoudre par la ponctuelle promesse d’une révolution à venir. La vraie crise se tient dans le déclin mondial de l’idéal républicain, et le véritable enjeu se tient dans la mise de l’économie au service de l’humain et de l’environnement. Mais cela ne se décidera pas dans des assemblées générales bavardes, ni au sein d’une foultitude de groupuscules et associations 1901 qui ne produisent, à longueur d’années, que des... réunions. Quant à l’extrême-gauche actuelle, qui constitue à mon sens l’avenir de la Gauche, et qui aura sans aucun doute un rôle important à jouer dans les années à venir, il serait temps qu’elle sorte de ses vieux schémas ouvriéristes et qu’elle se mette au diapason des véritables attentes de ceux qui se reconnaissent dans son discours, mais qui pour des raisons qui tiennent essentiellement au système électoral en vigueur, lui préfèrent le « vote utile »...


                      • Michel CARRIERE Michel CARRIERE 17 août 2007 20:10

                        Bonjour,

                        Merci pour cet article bien écrit et qui contribue à l’évolution d’une réflexion collective. J’en partage les termes et l’esprit.

                        La valeur travail me paraît être le point central par lequel peuvent se réinventer de noueaux rapports sociaux. Je remplacerai simplement le mot travail, (du bas latin tripalium , qui était un instrument de torture) par le mot oeuvre. Les humains peuvent oeuver ensemble, dans une relation de coopération ou chacun sera d’égale dignité et ou seule, l’autorité de la compétence déterminera les organisations ! J’insiste, comme le fait Michel ONFRAY sur la différence entre autorité, qui provient de la compétence, des capacités, dans une situation donnée, à un moment donné, pour un individu donné d’organiser un groupe pour un objectif donné et la discipline, qui est fixation des rôle et des rapports sociaux, sans être forcément légitimé par la compétence. Apprendre aux humains à se respecter, à reconnaître leur égale dignité, et les compétences de chacun, pour permettre d’organiser une « humanité meilleure et plus éclairée » respectant la planète où ils demeurent, dans sa multiplicité n’est pas qu’une utopie, c’est aussi un projet, le projet de ce qui me semble être l’enjeu de notre siècle.

                        La question qui se pose est alors la manière de mettre en oeuvre et de réaliser ce projet.

                        Une approche pragmatique me paraît être de réinventer une vision coopérative des rapports humains. Certes les socialistes utopiques du 19ème siècle n’ont pas réussi à faire aboutir leur modèle. ce n’est pas une raison pour renoncer à repenser, dans les termes du 21 ème siècle la mise en commun de ressources et d’intelligences dans un cadre coopératif. Un outil nous le permet, le Web, par lequel peuvent se reconnaître, s’unir et s’organiser les talents pour le bien commun.

                        Il est interessant, ce faisant, de relire Stuart Mill, et de redécouvrir les valeurs dont il est porteur ci-joint deux citations extraites du site Wiki

                        « La seule liberté digne de ce nom est celle de travailler à notre propre bien de la manière qui nous est propre, pour autant que nous ne cherchions pas à en priver les autres ou à leur faire obstacle dans leurs efforts pour l’obtenir. » « L’épanouissement de tout l’homme en chaque homme est desservi par les ruées d’êtres avilis sur une nature humiliée ; puisse l’humanité choisir l’état stationnaire bien avant que la nécessité l’y contraigne ! »

                        http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Stuart_Mill#Principales_.C5.93uvres

                        C’est le rêve que je porte !


                        • Bérenger 23 août 2007 19:35

                          Je partage ce rêve... sans trop y croire, à dire vrai. Du moins pour le moment. Il pourrait se réaliser, à mon sens, au sortir d’une crise majeure, j’entends par là cette sorte de cataclysme humain, de l’ordre de la guerre, de l’insurrection, de la lutte armée fratricide, dont on ne saura se relever qu’au prix du deuil des illusions collectives les mieux enracinées. Je ne suis pas franchement belliciste (ma lucidité justifie l’emploi du « franchement »), mais je pense que nous en sommes là où nous en sommes par une sorte d’excès d’aisance, de surabondance de confort, d’obsession forcenée de l’utilitarisme, toutes choses qui invitent à cette espèce d’individualisme mesquin et soucieux de son petit confort qui caractérise nombre de nos contemporains, là où votre rêve, le nôtre, en appelle plutôt à un état de participation (individualisme versus individuation).

                          Je crois à la notion d’Oeuvre (opera), transcendant celle du travail ordinaire, la première grandissant qui s’y livre, la seconde avilissant qui s’y prête en prétendant l’émanciper. Mais reconnaissez qu’au regard de ce que nous pouvons observer des penchants de l’humanité telle que nous la côtoyons, nous sommes là dans la légende, ou le doux rêve. Mais c’est tant mieux. Il est temps pour chacun de se réapproprier l’Utopie, trop longtemps écrite par quelques-uns pour être jetée en pature à tous les autres.


                          • frédéric lyon 26 août 2007 09:11

                            Ce débat a le mérite de mettre en lumière le divorce désormais définitif entre la gauche sociale-démocrate, qui est la gauche de Kouchner, de DSK, de Bockel, d’Allègre, de tous les « déserteurs » qui se font insulter tous les jours par ceux qui se réclament d’une extrème gauche « antilibérale », « antisioniste » et « altermondialiste ».

                            Alors qu’ils sont en fait totalistaristes, antisémites et anglophobes, comme l’étaient leurs aînés de la Kollaboration : Pierre Laval (Député Radical-Socialiste), Marcel Déat (Député Socialiste SFIO), et Jacques Doriot (Député Communiste).

                            Il est désormais exclu de mélanger les voix social-démocrates avec les voix des nouvelles ligues fascistes de gauche.

                            L’instauration d’une dose de proportionnelle aux élections législatives permettra la scission du PS et conduira au rassemblement des démocrates du centre et de la gauche, en rejettant la gauche autoritaire et fasciste à l’extrème gauche, dans les poubelles de l’Histoire.


                            • Bérenger 26 août 2007 09:41

                              Je ne vois pas très bien ce qui, dans le discours de la LCR ou de LO, peut vous incliner à penser que ces factions politiques se réclament de l’antisémitisme. Pouvez-vous nous citer quelques exemples plus actuels que ceux auquels vous vous référez ?

                              Pour ce qui est du totalitarisme, s’il existe à la LCR et dans les médias d’extrême-gauche, il se manifeste sans doute dans leur rejet de toute espèce de critique. J’ai voulu poster l’article ci-dessus dans le blog d’Olivier Besancenot. Sans succès. J’ai tenté de le proposer à Bellaciao. Après quelques heures, il a été censuré. Ce qui laisse songeur...

                              Après, l’anglophobie, ou plutôt l’antiaméricanisme, il en est peu question dans le discours de LO ou la LCR, si ce n’est pour qualifier la mondialisation d’allégeance au Grand Satan américain... sauf que les Américains n’ont jamais demandé à la France de devenir un satellite de Washington. Nos différences culturelles sont de l’ordre de l’exoplanétaire, et on ne peut pas dire, surtout par les temps qui courent, que les Américains retirent un grand profit de la mondialisation. Ce type d’argumentation stérile fait partie des lieux communs à quoi se raccroche une Gauche en panne d’activisme, recluse dans sa culture de la belle théorie martelée au long d’assemblées générales dont rien ne sort, jamais, qui évoque de près ou de loin la prise de position novatrice, radicale et tranchée, allant dans le sens d’une mise en oeuvre concrète.

                              Pour ce qui est de l’instauration d’une dose de proportionnelle, je suis d’accord avec vous, sauf que j’en entends parler depuis des lustres et qu’on n’est pas près d’en voir la couleur... à moins d’une hypothétique réforme de fond de notre Contitution, consécutive à une crise politique majeure.


                            • Matéo34 Matéo34 31 août 2007 17:27

                              Bonjour,

                              je trouve l’article assez mauvais par des arguemnts très « air du temps ».

                              Pendant toute la campagne des présidentielles, tous les bons commentateurs propres sur eux, de Val à Okcrent, étaient aux bord de l’extase car enfin nous avions une soit disante démocratie moderne, nous avions une gauche soi disante raisonnable et une droite décomplexée parceque la gauche non socialiste était basse en nous assainant des clichés du bêtise à pleurer.

                              J’ai l’impression que vous reprenez ces mêmes clichés pour vous plaindre qu’il n’y ait plus de gauche. Mais est-ce que vous avez chercher à affuter votre réflexion en cherchant ce que pouvait dire le PCF ou la LCR dans cette campagne... vous verrez que c’est bien didffrénets que ce que disent les missionaires de la pensée néo libérales ??

                              Je ne peux que vous inviter à donner votre avis sur le site du PCF www.pcf.fr ... On prépare un congrès, votre avis nous intéresse. avec le plaisir de vous lire bientôt.

                              Mathieu


                              • Bérenger 1er septembre 2007 07:34

                                J’ai surtout noté l’incapacité de ces deux partis (et de quelques autres se revendiquant de la gauche de la gauche) à s’entendre sur un projet commun dont les enjeux, il me semble, étaient de nature à supplanter leurs respectives logiques d’appareil. Il y a une absence de réflexion, que ce soit au PC ou à la LCR (puisque vous prenez ces deux exemples), autour de problématiques telles que la décroissance, le salaire de vie, la remise en cause de la « valeur » travail, une critique du « pouvoir d’achat » en tant que finalité, substitut de sens, rapport de l’individu à la société, qui me paraissent constituer des pistes pour un (éventuel) renouveau d’une (très) hypothétique gauche radicale.


                              • hibernatus hibernatus 1er septembre 2007 08:02

                                Rien que ça : « les canons d’un système de valeurs soviétiforme »...

                                Avec une terminologie aussi marquée comment est-on sensés discuter ? smiley


                              • hibernatus hibernatus 1er septembre 2007 08:14

                                Oups... gneh lu que en diagonale là (faut bien avouer smiley )

                                Ne pouvant retirer le post précédent je ne peux que vous présenter mes excuses les plus plates... « commentaires » à invalider donc ^^


                              • Bérenger 2 septembre 2007 09:25

                                Heu... et si vous précisiez votre pensée ?

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