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Accueil du site > Tribune Libre > Al Gore, le Nixon de l’environnement ?

Al Gore, le Nixon de l’environnement ?

Nouveau Prix Nobel de la Paix 2007, Al Gore pourrait finalement songer à se présenter à l’élection présidentielle américaine de 2008. Ses proches l’y incitent alors que lui, maintenant éloigné de la vie politique, n’y voit pas beaucoup d’intérêt.

Après deux Oscars, voici un Nobel.

Al Gore aura vraiment eu raison de faire son film sur l’environnement Une vérité qui dérange.

En revanche, la décision de ce vendredi 12 octobre 2007 est un peu dommage.

Certes, Al Gore n’a pas reçu seul le Prix Nobel de la Paix, et ce Prix 2007 semble récompenser l’effort entrepris mondialement pour faire un peu attention à notre environnement et à notre manière de vivre, ce n’est pas
un mal.

Mais à mon sens, il y avait beaucoup d’autres postulants pour ce prix.

Par exemple, l’Union européenne elle-même qui, fêtant ses 50 ans, a montré que son organisation régionale sans précédent a permis le maintien de la paix dans un endroit du monde qui a, jusqu’alors, été en guerre en quasi-permanence depuis deux millénaires.

Ou encore les acteurs de la paix en Irlande, 2007 a été, sur ce sujet, historique. Ou encore ce défenseur des populations indigènes de l’Arctique, ou Ahtisaari, ancien président finlandais, qui a obtenu la paix dans une province indonésienne, ou ce Chinois défenseur des droits des Ouïghours... (les autres candidats).

Pourtant, Al Gore, je l’apprécie bien ce personnage.

J’avais entendu parler de lui la première fois en... 1987...

À l’époque, l’élection présidentielle américaine démarrait sa campagne pour la lourde succession de Ronald Reagan, très populaire. George Bush (le père) n’avait aucune raison de s’inquiéter de son investiture républicaine.

Et chez les démocrates, le jeune Gary Hart était en haut des sondages. Un nouveau Kennedy nous prédisait-on. Hélas, après quelques mois médiatiques, le pauvre homme a dû reconnaître quelques liaisons extraconjugales qui tuèrent définitivement dans l’oeuf toutes ses ambitions présidentielles.

Alors, qui pour combattre le Bush père ?

Quand même pas Walter Mondale, l’ancien vice-président de Jimmy Carter, le loser, celui qui avait été largement battu par Reagan en 1984...

Du coup, sept postulants (plutôt des jeunes sénateurs pour la plupart) se sont mis sur les rangs pour l’investiture démocrate (il n’y avait pas encore Bill Clinton). Tous étaient tellement inconnus que personne ne pouvait imaginer qui serait le candidat retenu aux primaires. On les a même appelés ‘les sept nains’.

On connaît la suite : Michael Dukakis, fils d’émigrant grec, fut finalement choisi pour se faire battre par Bush.

Parmi les sept nains, il y avait aussi... Al Gore, qui avait bien tenu la route dans les primaires des États du Sud.

Alors plutôt longiligne (j’ai toujours du mal quand je le vois maintenant potelet et rondouillard), et déjà à l’époque, on disait de lui qu’il était passionné par l’écologie et l’environnement, thème très peu retenu par la classe politique américaine d’alors (et française aussi).

(C’est d’ailleurs fort irritant d’entendre des journalistes dire que Al Gore ne s’est intéressé à l’environnement qu’après ses fonctions de vice-président, son engagement est nettement antérieur).

Alors, maintenant, la question qui est sur toutes les lèvres : sera-t-il candidat à l’élection présidentielle de 2008 ?

Al Gore avait été le candidat malheureux en 2000, ayant obtenu plus de voix (plus d’un demi million de plus !) que George Bush fils, mais dont un obscur décompte en Floride a volé la victoire.

Al Gore, homme très intelligent, mais pas du tout charismatique. Très ennuyeux dans ses discours face à un Bush Jr jovial et simple.

Par ailleurs, incapable de déléguer, et ne sachant pas vraiment s’entourer alors que Bush Jr, qui avoue ses nombreuses lacunes, a montré qu’il était un bon meneur d’hommes, et qu’il savait choisir des collaborateurs de grande qualité (Colin Powel, Condo Rice, etc.), certes parfois pour quelques intérêts pétroliers (Dick Cheney, Donald Rumsfeld...).

Aujourd’hui, Hillary Clinton est largement en tête chez les démocrates face au jeune sénateur noir Barack Obama et, aussi, face à Rudolph Giuliani, qui serait sans doute le candidat des républicains (encore que là, une grande incertitude demeure, notamment avec l’arrivée en lice de Fred Thompson.).

Al Gore a toujours dit qu’il ne voulait plus être candidat.

Il est pourtant l’un des hommes politiques américains le plus populaire actuellement.

Al Gore n’est pas un homme sans défaut. Il était, lui aussi, partisan de la peine de mort, comme Bill Clinton, comme Bush père et fils. Les différences politiques aux États-Unis sont toujours minces.

C’est aussi un homme d’affaires avisé, et un auteur de best-sellers de plusieurs millions d’exemplaires vendus.

Al Gore a dit aussi des stupidités, comme cette fameuse phrase : « Quand j’étais au Congrès des États-Unis, j’ai pris l’initiative de créer internet. ».

Mais Al Gore semble quand même être doté d’un élan messianique intéressant concernant la sauvegarde de la planète.

Alors, un Prix Nobel, ça peut être un coup de pouce pour l’encourager à reprendre du service, à empêcher de laisser la Maison-Blanche à des familles (Bush, Clinton) et surtout (car je ne suis pas un citoyen américain), à remettre les États-Unis dans le droit chemin environnemental.

Après tout, Richard Nixon était bien considéré comme un loser (vice-président de Eisenhower, battu par Kennedy en 1960, avec aussi plus de voix que JFK !, absent face à Lyndon Jonhson, il réussit finalement à s’imposer en 1968 face à Humphrey).

Quarante ans plus tard...

Al Gore, 59 ans.

Rien de gore dans tout ça.

Good luck !

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6 réactions à cet article    


  • veda veda 15 octobre 2007 15:11

    Ron Paul 2008 smiley


    • Kdm Kdm 15 octobre 2007 19:28

      al gore en homme d affaire averti a bien compris ce que l ecole business pouvait lui rapporter pour son portefeuille et son ego.... «  La presse américaine a révélé qu’il habitait une maison digne de Scarlett O’Hara, dont le budget annuel d’électricité s’élevait à 25 000 dollars, soit vingt fois celui de l’Américain moyen ! »...

      faites ce que je dis ne faites pas ce que je fais..... et merci pour la Planète et les générations futures....

      je préfére l action concrËte menée en californie...


      • ernst 16 octobre 2007 01:59

        Je pense que Juche girl vous aura simplifié la rélexion : soit Bush, soit son charabia messianico, parano-communo- islamo-imbécile.

        Tant pis, je choisis Bush.

        Quant à Gore, il ressasse le même film depuis 1987. Confirmé ce soir par E. Guigou. Pognon est son Dieu (dixit Guigou). Méfiance totale.

        J’en sais rien. Mais on ne voit que lui dans son film. Bonne promo veut-elle dire bon Président ?...


        • tek34 16 octobre 2007 09:16

          moi je suis allez voir son « film » au cinema il etait assez explicatif. Seul gros bémol, pas du tout insisté sur les solutions possible pour diminuer tout ça ( sauf dans le generique de fin, pas terrible comme solution). et bien sur leur grosse voiture polluante pas trop parler de ça caar ca fache vraiment de parler de petrole et p^lus de moteur à gaz à electricitte ou meme à « eau » un petit lien pour lutter contre la pollution merci http://angelcity34.miniville.fr/env


          • Zkyx 16 octobre 2007 11:20

            Faut pas rêver, tout ce tapage soudain sur le réchauffement climatique n’a lieu que pour des raisons marketing, des gens haut placés ont trouvé un moyen de se faire du fric là-dessus, sous couvert de bonne action... Pour les politiques ça permet aussi d’avoir une meilleure image chez les gens écolos.

            D’ailleurs vous trouvez pas incohérent de dire simultanément : « il faut diminuer les rejets de gaz à effet de serre » et « il faut augmenter la croissance et la consommation » ???? Selon moi c’est l’un ou l’autre...

            C’est sur c’est + vendeur de dire « achetez des ampoules basse consommation » que « mangez moins de viande car l’industrie agro-alimentaire pollue autant que l’automobile »...

            A la TV il se passe pas un jour sans qu’on nous bassine avec ces histoire. Comme si nous les petits fromages qui puent (1% des êtres humains) on allait changer le monde, quelle naïveté !

            Tant que des pays comme les US ou la Chine ignorent le problème c’est peine perdue...


            • herve33 16 octobre 2007 21:42

              Zkyx , je comprends tout à fait votre réaction , et vous avez raison , l’action de nos dirigeants , et de la société va parfois complètement en sens inverse de ce qu’il faudrait faire pour lutter contre l’émission des GES .

              Maintenant , vous avez tort de croire que les US et la Chine ignorent le problème , ils le connaissent et ne peuvent plus maintenant l’ignorer . Même si le gouvernement de Bush intimement lié aux pétroliers texan , joue la politique de l’autruche , Les gouverneurs des différents états US sont prêts à intégrer le problème environnemental dans leur politique , car vous avez raison , c’est l’appat du gain qu’apporterait de nouvelles technologies propres qui les motivent . C’est peut-etre ce qui nous sauvera en partie de la catastrophe climatique qui se profile , mais il nous reste une à deux décennies pour limiter les dégats , ensuite il sera trop tard .

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