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Accueil du site > Tribune Libre > La loi Pécresse ne répond pas aux attentes des étudiants

La loi Pécresse ne répond pas aux attentes des étudiants

La réforme portant sur l’autonomie des universités a été votée fin juillet. Une réforme des universités n’ayant pas été menée depuis près de 20 ans, les attentes de la communauté universitaire se faisaient de plus en plus ressentir.

La réforme portée par Valérie Pécresse quelques semaines seulement après l’élection de Nicolas Sarkozy ne répond pas aux attentes formulées par les étudiants lors du mouvement contre le CPE. De mon point de vue, la réforme de l’université n’aura du sens que lorsqu’elle répondra notamment à la question de l’échec des étudiants, de la professionnalisation et de l’orientation.

J’ai ciblé un certain nombre d’éléments de la loi qui me semblent dangereux et d’autres acceptables.

Jusqu’à présent, malgré la disparition des facultés au profit des UFR, les composantes maintenaient un véritable pouvoir au sein des universités. Avec la nouvelle loi, le poids des composantes est substantiellement réduit, renforçant à l’occasion le rôle des conseils centraux de l’université ainsi que le poids du président.

Avec les fondations, le financement des universités pourra désormais se faire par les fonds privés. Nous devons sur cette question maintenir une véritable pression dans la mesure où à l’heure actuelle aucune discussion n’a débuté sur son décret d’application.

Les fondations, si elles possèdent leur propre personnalité juridique, pourraient décider du fléchage des fonds, ce qui pourrait privilégier le principe du « qui paye décide ».

De 20 à 30 membres peuvent constituer le nouveau conseil d’administration. Cette disposition oblige les organisations étudiantes à se battre dans chaque université pour obtenir une représentativité à 30 élus.

Le CA sera composé de personnalités extérieures qui ne pourront pas participer à l’élection du président. En outre, malgré une baisse substantielle du poids des étudiants, ils pourront peser de manière plus efficace qu’auparavant sur les décisions relatives aux universités, dans la mesure où les CA auront des responsabilités élargies.

Ces différents points précisés, il s’agit désormais de déterminer une ligne de conduite dans les prochains mois.

La bataille se mènera au niveau national. Les décrets d’application, au nombre de quatre, portent sur les élections, l’emploi étudiant, les fondations et le comité de suivi. Ces décrets sont discutés au CNESER puis votés au Parlement. En construisant au sein du CNESER une voie crédible, les organisations étudiantes peuvent influencer leur vote. A ce sujet, nous ne devons écarter aucun interlocuteur, la CPU peut ainsi donner du poids aux propositions des étudiants.

La bataille se mènera au niveau local. C’est par le travail des militants et élus au niveau local que nous gagnerons le plus sur l’application de la loi. Nous devons donc aujourd’hui utiliser les grognes locales (des simples AG aux blocages) pour faire pression localement sur l’application de la nouvelle réforme pour qu’elle soit le moins préjudiciable pour les étudiants et pour gagner de nouvelles choses pour les étudiants localement (logements étudiants par ex).

Il pourrait sembler pertinent par exemple, de mettre en œuvre des états généraux locaux sur l’application de la réforme avec l’appui des AG, en lien avec les partenaires sociaux, les collectivités territoriales et les universités. Si nous obtenons la mise en place de ces états généraux dans l’ensemble des universités, le rapport de force, tant au niveau local que national, en sera décuplé, aussi nous serons en mesure d’appeler à un cadrage national de la loi et de nouveaux financements pour les universités.

(Publié également sur lemonde.fr)


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59 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 9 novembre 2007 09:55

    L’instrumentalisation de l’ultra gauche sur une loi de modernisation des universités ,correspond à la concurrence de la LCR avec le PC,les verts,le PS pour les élections municipales.


    • cedro 9 novembre 2007 10:21

      « répondre à la question de l’échec des étudiants, de la professionnalisation et de l’orientation » : la réponse passe par la notion de sélection.

      Accepter la sélection des étudiants, aider les plus méritant et le système produira des élites.

      Pour l’instant, l’université française est une usine à chomeurs ou fonctionnaires sous prétexte d’une égalité entre étudiants. Les bons et les mauvais coulent ensemble, dommage ...


      • del Toro Kabyle d’Espagne 9 novembre 2007 10:37

        Merci Guillemain.

        Voici un lien et pour changer, c’est une « non gréviste » qui parle.

        C’est intéressant, ne serait-ce que pour les contradictions.

        Lien : http://tracker.regardeavue.com/?p=8

        Je précise en passant que ma méfiance est toujours de mise face à tous les « entubages » gouvernementaux maquillés en « réformes » (c’est connu, la France est réfractaire aux réformes ...) Raffarin s’était déjà illustré par une saignée médiévale, chose qui a valu au parti bleu une branlée rose dans tout la France (le collectif Sauvons la recherche avait précipité la chute des programmes de mercantilisation du savoir).

        Cela a un goût de Traité Européen tout ça (un bis repetitas envers et contre tous).


        • Fred 9 novembre 2007 10:52

          En passant, bloquer les trains parce que vous n’êtes pas content vous éviterez svp, parce que les gens qui rentrent du boulot paient les impôts qui financent vos facs. Faites vos manifs sans emmerder le reste du monde, merci.


          • Voltaire Voltaire 9 novembre 2007 11:02

            Une première remarque tout d’abord : le titre est évidemment erroné : il serait plus sage de dire que la loi votée ne correspond pas aux attentes de certains syndicats étudiants... (l’immense majorité des étudiants ne connait pas ce texte).

            L’article se compose de deux parties fort différentes ; la première reprend et commente certains éléments de la loi, tandis que la seconde décrit les différentes actions proposées par ce syndicat étudiant.

            Évacuons tout d’abord la seconde partie : celle-ci me semble superflue ici. Elle est clairement à usage interne, décrivant une stratégie d’action possible pour ce syndicat. Pour être tout à fait honnête, révéler ici cette stratégie dévoile le cynisme relatif dont font preuves les groupes de pression, cynisme sans doute nécessaire mais assez peu attractif (il n’est en effet nul question de débats avec les étudiants sur le projet de loi mais bien de combat politique, mais passons).

            La première partie est plus intéressante. Elle insiste sur certains points de la réforme, qui portent sur la gouvernance des universités. Il faut d’abord indiquer que la loi couvre une champ d’application bien plus vaste, et que son objectif principal est bien de donner aux universités une autonomie d’action plus importante que le système précédent ne permettait.

            L’un des points clés qui semble se dégager de la contestation de ce syndicat est lié à la possibilité d’existence de fondations permettant aux universités d’acquérir un financement supplémentaire. Cette possibilité, pour ce syndicat, ouvre la porte à un financement privé des université, et ainsi à une privatisation de l’enseignement, qui deviendrait l’otage de groupes privés. Disons-le tout net, on est ici dans le fantasme total. D’abord parce qu’il est illusoire de penser que des groupes privés accepteront de financer de façon importante l’université. Les entreprises ont toujours considéré que c’était là le rôle de l’État. Ensuite parce que les règles actuelles sur les fondations en France ne permettent pas aux entreprises de dégager des avantages fiscaux suffisant pour que les dons soient intéressant. Ceci explique la pauvreté de la France au niveau des fondations d’entreprises, par rapport à nos concurrents anglo-saxons ou allemands. Enfin parce que les entreprises financent déjà certains laboratoires et formations universitaires (notamment d’ingénieurs), et que cette loi permettra simplement une meilleure organisation de ce financement. Il faut rappeler qu’une large part du financement privé des universités américaines vient de dons de personnes et non d’entreprises (souvent des anciens qui ont fait fortune), mais qu’hélas cette tradition n’existe pas en France.

            L’article attire aussi l’attention sur certains aspects de la gouvernance de l’université. Jusqu’ici, les conseil d’administration avaient des pouvoirs quasi nuls. La nouvelle loi prévoir un transfert de pouvoirs à ces CA, et surtout au président de l’université. Si le transfert de pouvoir au CA est plutôt vu comme positif pour le fonctionnement des universités (y compris par les syndicats qui joueraient alors un plus grand rôle), c’est bien les pouvoirs accrus du président qui posent problème.

            La raison est surtout liée à son mode d’élection qui, sans rentrer dans les détails ici, repose sur un système de listes bloquées qui renforcent les lobbys traditionnels. IL y a donc des progrès à faire pour débloquer le fonctionnement des universités.

            Enfin, l’article passe sous silence de nombreux autres éléments de la loi, comme la possibilité offerte aux universités de gérer leur patrimoine immobilier etc..., qui mériteraient une discussion plus approfondie. Mon analyse est qu’il existe de nombreux éléments positifs dans cette loi pour un meilleur fonctionnement de l’université, mais qu’un certains nombre de conditions en terme de gouvernance et de compétences nécessaire pour gérer cette autonomie accrue ne sont pas disponibles.

            Il faut aussi reconnaitre que cette loi est très partielle. Elle permet une autonomie accrue, que demandait la plupart des universités, mais ne concerne pas beaucoup l’enseignement et les conditions de vie des étudiants. Plutôt que de combattre cette loi, somme toute assez neutre pour eux (elle est surtout utile aux chercheurs et aux administrations des universités), les syndicats étudiants feraient donc mieux de débattre de ce qui manque à cette loi pour la compléter de façon utile.


            • Michael Texier 9 novembre 2007 11:24

              @ Voltaire,

              Pour l’essentiel, je partage votre point de vue. J’apporterai cependant quelques nuances concernant le renforcement des pouvoirs du CA qui ne renforcera pas selon moi le poids des lobbys au sein de l’université mais au contraire devrait responsabiliser d’avantage le vote des personnels en favorisant l’émergence d’équipes dirigeantes élus sur un projet. Dans tous les cas, cela mettra fin à une situation ubuesque où le CA, sensé fixer une stratégie politique mais par la nécessité de trouver perpétuellement des consensus mous, n’a dans les faits que peu d’influence sur les orientations stratégiques de l’université.

              Enfin, j’adhère complètement à votre dernière remarque. Il reste beaucoup de choses à faire pour améliorer le statut des étudiants (bien que cette loi aborde largement le thème fondamental de l’insertion). Quel dommage que ceux-ci perdent leur énergie à démolir une loi qui globalement va dans le bon sens plutôt qu’à proposer d’y ajouter ce qui lui fait défaut.


            • Saï 9 novembre 2007 15:28

              Excellente analyse qui replace les interrogations liées à la loi Pécresse dans leur contexte.

              Pour ma part je ressens une certaine inquiétude quand je vois que les représentants des syndicats étudiants contestataires, pour une fois qu’ils viennent s’exprimer ici sur le fond de leurs revendications, montrent de manière assez flagrante leur méconnaissance des enjeux réels au profit d’une contestation qui tient office de norme.

              Comment voulez-vous, dans ces conditions, que le simple étudiant lambda embarqué dans l’effet de foule d’une AG beuglante et hystérique puisse cerner les tenants et les aboutissants des revendications qu’on lui fait exprimer ?

              On assiste ensuite à des effets de paralysie sociale (trains, bloquage des facs), par une minorité tapageuse à qui le sens même de sa contestation échappe en réalité...


            • ni-ni 9 novembre 2007 11:08

              bon... bloquage des universités, pouquoi pas, mais a conditions qu’un minimum de règles soient respecté, dans un optique « démocratique » en effet quiquonque a assisté a une AG sait que celle ci sont tout sauf démocratique : « infitration » d’éléments exterieur a la fac, intimidation, et surtout absence de vote a bulletins secret (refus catégorique de celui ci par les « syndicats » étudiants) et pour finir non representativité (lors du dernier bloquage 200 étudiants sur 20000 on bloqués jussieu !). alors quant ce minimum sera appliqué on pourra en reparler. quant au fond, si j’ai bien compris l’état maintient sa contribution, les fondations pourront juste apporter « en plus »... quelle catastrophe ! et quant a la sélection et les filières « défavorisés »... et bien oui elle existe déja et depuis longtemps, si vous faite dauphine vous aurez un meilleur job que nanterre.. c’est pas pour rien que tous les magazines font des points sur les « meilleures » fac... un peu de réalisme vous vivez pas chez les bizounours. de plus si l’on regarde l’exemple des pays qui pratiquent les fondations les sciences humaines sont aussi favorisés par ce système, mais en effet seules les meilleures formations restent, ce qui reduit le nombre... plutôt une bonne chose vus le nombre surnuméraires qui infestent ces formations ; sur la sociologie par exemple on forme 4 fois plus d’etudiants que l’allemagne par exemple (je crois avoir lu ça dites moi si je ne me trompe) est ce vraiment necessaire ! surtout si la majorité d’entre eux ne travaillerons jammais dans la sociologie, idem pour la psyco....

              non le véritable enjeu est de savoir si l’on veut, dans une économie mondialisé, avoir des universités « en bas du tableau » et les emplois qui vont avec ou si l’on veut que les futurs étudiants puisses avoir des postes interessants


              • O.Z.Acosta 9 novembre 2007 11:11

                Je suis contre le bloquage mais franchement y a un gros problème avec la réforme car il aurait été plus facile de remettre a niveau les lycées => moins de filière L et ES, valorisation des filières techniques et scientifiques augmentation du nombre d’IUT et de STS avant de toucher a l’université.

                Si cette loi est appliqué ce la va faire très mal au Sciences humaines et au psycho-socio mais que va-t-on faire des milliers d’étudiants ayant suivi cette filière jusqu’au bac !!!!!

                Cette réforme est très mauvaise, la saignée va être franche, les étudiants ont raison de grogner mais le blocage n’est pas la solution.

                Il y a une grande différence avec le mouvement anti-CPE c’est que les étudiants sont seules ( mis a part 1 syndicat du personnel) alors que le mouvement anti-CPE été générale à la fois les personnelles du privée, du public été contre cette loi.

                l’introduction de l’entreprise n’est pas toujours une mauvaise chose étant issue d’une filiaire pro je n’ai pas été obligé de travailler pour l’entreprise qui financait ma filière par contre l’entreprise exige une formation très qualifiante, beaucoup de travail de la part des étudiants et de l’université mais en contrepartie un taux d’embauche de près de 100 % et cela depuis près de 10 ans.

                Enfin l’université est l’arbre qui cache la foret car les école prepa et les grandes écoles sont la honte de notre pays car elles engloutissent près de 30 % du budget de l’enseignement supérieur pour a peine 5% des étudiants alors que ces mêmes écoles sont financés par le privée !!!!

                Z


                • 5A3N5D 9 novembre 2007 11:29

                  @O.Z.Acosta

                  «  »« Je suis contre le bloquage mais franchement y a un gros problème avec la réforme car il aurait été plus facile de remettre a niveau les lycées => moins de filière L et ES, valorisation des filières techniques et scientifiques augmentation du nombre d’IUT et de STS avant de toucher a l’université. »«  »

                  Bonjour,

                  Depuis deux jours, j’essaie de savoir où vous voulez en venir. Cette fois, votre commentaire a le mérite de la franchise : plus de lettres dans les lycées !!! « Moins de... », ça ne veut rien dire. Vous êtes aussi extrémiste dans vos affirmations que les étudiants dont vous condamnez les agissements.

                  Pouvez-vous me dire, à titre d’exemple, si les gens qui s’engagent dans des études de « science-éco » ne formeront pas le plus gros du bataillon des futurs chômeurs ? Non, bien entendu.


                • O.Z.Acosta 9 novembre 2007 12:13

                  je met lettre ,psycho, socio, « sciences » eco dans le même vagon 75% directement en chomage de longue durée ca fait plus de 20 ans que l’EN alimente le chomage des jeunes en maintenant des formations que le marché du travail ne peut absorber.

                  Moins veut dire moins, a l’heure actuelle dans les lycée ces 2 classes de L, 2 classes de ES pour une classe de S et là vous avez vus tout le problème. Ce n’est pas a l’université qui est avant tout un centre de recherche de servir de cache chomeur !! bien sur les plus dérouillards trouveront toujours un travail mais au prix de nombreux sacrifices.

                  Il n’est pas question de supprimer ces filiaires mais de la a fabriquer la moitier des psychologues de l’europe y a une marge.

                  mon raisonnement reste le même, ce n’est pas à l’université qu’il y a des problèmes mais avant tout au collége et au lycée avec une EN en réforme permanente depuis 20 ans.

                  Tant que l’on ne revalorisera pas l’enseignement technique et l’apprentissage l’EN ira droit dans le mur et continuera a fabriquer du chomage de longue durée.

                  Mais pour cela, il faut du courage politique et la volonté de mettre a plat tout le systeme au lieu de coller des réformettes juste pour avoir son nom dans « l’histoire ».

                  Mais cela personne ni a droite, ni a gauche n’est pret a prendre le problème car l’université cache quand même une grosse parti du chomage des jeunes. Un peu comme le service militaire qui cachait le chomage pendant 12 mois.

                  Quand on sait que le seul désir de l’université c’est qu’un grand nombre de primo arrivant abandonnent dans le premier semestre pour pouvoir boucler son budget ca fait peur, très peur !!!!

                  Z


                • nessoux 9 novembre 2007 11:13

                  Relisez la bio du crane d’oeuf.

                  C’est à hurler de rire. Je cite : Etudiant en sociologie (chomage en pole-position) mais militant à temps complet (ça veut dire quoi ?) dans un syndicat national étudiant (peut-être un débouché...), il aime produire des textes de fond (évidemment) sur des sujets qu’il maitrise (smiley..)

                  Les valises sont pleines !


                  • ni-ni 9 novembre 2007 11:22

                    tu as pas bien lu il est militant « a tant complet » smiley je traduit... il est militant a l’unef-id ; donc prévoit une longue carrière en tant qu’homme politique au PS ... c’est son plan de carrière. pour être un « homme de gauche » faire ses études politique consiste à faire des barricades.. bon si sa marche pas il pourra toujours faire manutentionnaire smiley


                  • nessoux 9 novembre 2007 11:28

                    Merci de tes lumières smiley.

                    Par contre, j’ai bien compris ce qu’il n’est pas : humble et modeste.


                  • Nonac Nonac 9 novembre 2007 12:04

                    pour ceux qui désirent voir un témoignage de la fac bloquée c’est ici http://www.contre-faits.org/spip.php?article54


                    • ni-ni 9 novembre 2007 12:45

                      oui et comme ils disent : le blocus a été voté par 700 personnes mercredi et 1500 jeudi.... question subsidiaire nombre d’effectif de la fac de nantes ? smiley la réponse est 32012 le pourcentage d’étudiants ayant voté pour le bloquage est donc de 4,68% jeudi (et 2,19% mercredi) .... belle mobilisation , on dirait presque le score de la « gauche de la gauche » smiley

                      cf les chiffres d’effectif 2006-2007 de nantes http://www.univ-nantes.fr/54698354/0/fiche___pagelibre/&RH=PRES


                    • 5A3N5D 9 novembre 2007 12:50

                      «  »« ce n’est pas à l’université qu’il y a des problèmes mais avant tout au collége et au lycée avec une EN en réforme permanente depuis 20 ans. »«  »

                      J’admets votre argument, mais qui a, depuis (plus de) 20 ans, mené pratiquement une réforme par an ?

                      «  »« Tant que l’on ne revalorisera pas l’enseignement technique et l’apprentissage l’EN ira droit dans le mur et continuera a fabriquer du chomage de longue durée. »«  »

                      Question subsidiaire : qui, dans le « système » que vous préconisez, sera chargé de la formation des enseignants ? Car c’est bien gentil de vouloir réhabiliter les filières techniques ou technologiques, mais il faudra avant tout des formateurs. Où irez-vous les chercher ? Faudra-t-il rétablir le Certificat d’Etudes Primaires et l’apprentissage à 14 ans ?


                      • 5A3N5D 9 novembre 2007 12:53

                        Ma réponse s’adresse à O.Z.Acosta. Désolé.


                      • faxtronic faxtronic 9 novembre 2007 12:53

                        Pan dans l’UNEF. Il y a 5 ans, j’etais etudiant. Je hais de toutes mon ame l’UNEF, ce groupe de gauchistes, qui utilise l’université comme un tremplin politique. JE HAIS L"UNEF !!!!!!!!!!!! Nous avions un grou pe apolitique qui s’occupait de la vie des etudiants, pour aussi faire des confs, des visites d’entreprises, de la creation d’entreprise, etc... Mais l’UNEF nous detestait et nous traiter de bourgeois. JE HAIS L’UNEF


                        • Yohan Yohan 9 novembre 2007 13:29

                          Les étudiants peuvent-ils réfléchir, se poser et arrêter de se laisser bourrer le mou par une dizaine de leaders inféodés à des doctrines d’un autre âge ?.

                          Réfléchissez un instant à ce que l’implication des entreprises pourrait apporter à l’université.

                          Si elles étaient seulement invitées à participer à l’élaboration des contenus des diplômes, nul doute qu’on cesserait d’inventer des diplômes ronflants (genre Master politique de la ville) remplis de contenus théoriques stériles et plus généralement, des cursus universitaires qui débouchent sur le néant.

                          D’ailleurs, aucune formation ne devrait être proposée sans alternance véritable avec l’entreprise. C’est le meilleur moyen de vérifier si ce que l’on apprend en fac correspond réellement aux besoins de son entreprise.

                          Il y avait dans le passé un dispositif très intelligent baptisé « nouvelles qualifications ». Tout contenu de formation ne pouvait être élaboré sans l’entreprise et c’était aussi le meilleur moyen de garantir les débouchés. La mesure s’est évanouie on ne sait où et ces messieurs de l’ingénierie pédagogique de l’Education Nationale ont repris leurs mauvaises habitudes.

                          Dans mon métier, je vois tous les jours des jeunes sortir à Bac +5 et qui ne sont opérationnels en rien, ou presque rien et qui connaissent à peine les métiers auxquels leur formation était censée les préparer. Les métiers, c’est tout juste s’ils en découvrent la réalité et l’existence en dernière année de Master, lors du stage en entreprise. Souvent même, ils prennent seulement conscience à ce moment là de s’être fourvoyé. Un gâchi monumental.

                          Valérie Pécresse propose, il me semble, l’orientation active. Bien, ça me parait couler de source et il est temps qu’on s’en aperçoive. Mais vos leaders étudiants politisés vont encore vous faire croire à une sélection déguisée. C’est de là que vient le problème. Quand cessera-t-on de voir tout par le petit bout orienté de la lorgnette et de se laisser manipuler par des gens qui ont intérêt à ce que rien ne change ?


                          • 5A3N5D 9 novembre 2007 13:59

                            «  »« D’ailleurs, aucune formation ne devrait être proposée sans alternance véritable avec l’entreprise. C’est le meilleur moyen de vérifier si ce que l’on apprend en fac correspond réellement aux besoins de son entreprise. »«  »

                            Je trouve ce commentaire assez surréaliste. On y parle de deux choses : fac et entreprise. Donc, ces deux concepts seraient complémentaires l’un de l’autre et hors ce schéma, pas de salut !

                            Mais : que faire pour les étudiants qui n’ont pas pour projet d’entrer dans une entreprise ? Ou, question reformulée différemment : l’Education Nationale est-elle une « entreprise ». Contrairement à Voltaire (ci-dessus) je suis très pessimiste sur le devenir des enseignants. Seront-ils encore payés par un service public ou par des fonds privés ? Pour moi, la réponse est claire : l’enseignant sera un instrument bien docile au service de l’entreprise, prié d’enseigner ce qui sera bon pour l’entreprise, évalué et payé (au plus juste) par l’entreprise. Si le gouvernement (et Bruxelles) ont réussi à faire admettre la « mise en concurrence » de secteurs aussi décisifs que les moyens de production d’énergie, que la distribution du courrier ou des télécommunications, rien n’interdit de penser que l’Education Nationale puisse être bradée de la même façon. Et ce sera une autre partie du patrimoine national qui finira dans les poches de quelques ploutocrates. Non, s’il vous plaît, ne me dites pas que cela relève d’un manque de réflexion ou d’une vision délirante. Tout est possible.


                          • imarek imarek 9 novembre 2007 14:52

                            >>> Mais : que faire pour les étudiants qui n’ont pas pour projet d’entrer dans une entreprise ?

                            Ca ne pourrait que leur faire du bien quelques stages en entreprises meme s’ils envisagent de devenir professeur. Au moins ils auraient une idée un peu plus précise de ce qui se passe dans la vraie vie et surtout comment est gagné l’argent qu’ils réclament sans cesse sans jamais se demander d’ou il vient.


                          • 5A3N5D 9 novembre 2007 15:19

                            Tiens, un révolutionnaire culturel !

                            J’ai une autre solution à proposer : que les chefs d’entreprise tiennent une classe pendant une journée. Ce défit vous convient ?


                          • Yohan Yohan 9 novembre 2007 15:32

                            «  »« Mais : que faire pour les étudiants qui n’ont pas pour projet d’entrer dans une entreprise »«  » ????? c’est plutôt votre commentaire qui est surréaliste. Et ils sont appelés à faire quoi vos étudiants ?, à se gargariser de connaissances. Moi je veux bien mais le contribuable que je suis n’est pas prêt à payer dans ces conditions. Si l’étudiant veut voyager, il faudrait aussi qu’on lui finance ses voyages ??? smiley


                          • imarek imarek 9 novembre 2007 15:39

                            Je sais très bien que le métier de professeur est difficile, je l’ai été pendant 5 ans. Mon propos précédent reste toujours valable.


                          • Yohan Yohan 9 novembre 2007 15:41

                             : «  »« Mais : que faire pour les étudiants qui n’ont pas pour projet d’entrer dans une entreprise »«  »

                            plan B : leur donner une tétine smiley


                          • 5A3N5D 9 novembre 2007 16:00

                            Quand on veut faire celui qui ne comprend pas...

                            - Tous les étudiants ne se destinent pas à devenir ingénieur (d’ailleurs, des ingénieurs, on en trouve plein les ANPE.) Des bac+8, on en trouve à la pelle, même dans le secteur « technique ».
                            - Quel sera l’utilité d’aller en entreprise, pour un notaire, un policier, un pharmacien, ou pour toutes les professions libérales ?


                          • 5A3N5D 9 novembre 2007 16:03

                            Vous, je vous soupçonne d’avoir fait de longues études de philosophie ! On sent poindre cet humanisme si caractéristique...


                          • Yohan Yohan 9 novembre 2007 17:22

                            Alors là, je ne suis absolument pas d’accord. Et j’ajoute que je suis assez bien placé pour garantir que si un futur notaire ou policier ne met jamais les pieds dans la réalité, il risque de ne rester que sur sa représentation tronquée de son métier. Sachez qu’en matière de validation d’un projet d’orientation, le stage en milieu de travail a de grandes vertus. Pensez vous sérieusement que c’est en regardant les séries policières qu’on peut savoir comment se vit le métier de l’intérieur. Ex : Si vous avez choisi d’être flic en regardant Navarro à la télé. Vous risquez fort d’être décu smiley. D’ailleurs pour les métiers de pharmacien ou médecin, vu la durée des études, ce serait francheùment dommage de se rendre compte 7 ans après que l’on n’est vraiment pas fait pour ce métier. J’en connais un a qui choisi celui de médecin sur les bons conseils d’autrui. Résultat des courses : aujourd’hui il est photographe et n’exerce plus. Chaque matin, il se levait avec la boule au ventre tant son métier le faisait chier. Aujourd’hui il fait le métier qu’il a choisi, après l’avoir testé en pratique.


                          • manusan 9 novembre 2007 17:25

                            « Tous les étudiants ne se destinent pas à devenir ingénieur (d’ailleurs, des ingénieurs, on en trouve plein les ANPE »

                            C’est vrai, des DESS qui attendent un job peinard à 3000 euro, il y en a un paquet. Il faut dire qu’on leur a bourré la citrouille pendant 5 ans. Mais bon ça fait toujours mieux, dans un repas de famille de dire qu’on est ingénieur au chomage que plombier à son compte.


                          • 5A3N5D 9 novembre 2007 18:44

                            @ imarek,

                            «  »« Ca ne pourrait que leur faire du bien quelques stages en entreprises meme s’ils envisagent de devenir professeur. Au moins ils auraient une idée un peu plus précise de ce qui se passe dans la vraie vie et surtout comment est gagné l’argent qu’ils réclament sans cesse sans jamais se demander d’ou il vient. »«  »

                            J’aime bien votre expression : « la vraie vie ». Bien évidemment, les enseignants sont totalement coupés de cette « vraie vie » : j’en veux pour preuve que ce sont eux, qui, chaque jour, doivent se colleter avec des problèmes qui, en principe, relèvent de l’éducation des parents.

                            Mais votre réponse, à vous, montre bien à quel point vous êtes totallement déconnecté des problèmes de l’école. Ainsi, pourriez-vous dire quel est le salaire ANNUEL (j’insiste pour une raison bien simple) d’un professeur des écoles, d’un prof certifié, d’un agrégé en début de carrière et quels sont les perspectives de carrière ? Donc votre argument sur l’argent sans cesse réclamé par les enseignants est déjà caduque.


                          • jzk 9 novembre 2007 14:18

                            Quand on sait que un tiers, oui, un tiers, 1/3, 33%, de la masse étudiante totale en france, fait des études de psycho ou de RH... Il y a un moment où faudrait qu’on leur dise à ces gens là qu’il n’y aura pas de travail pour tout le monde...

                            La sélection à l’entrée, qu’est-ce que ça a de choquant ? Il suffit d’aller dans une fac de droit. 850 personnes dans l’amphi à la rentrée, 450 aux premiers partiels et ils sont 125 à passer en 2ème année. En même temps c’est le jeu, la première année sert généralement d’écrémage. La grande hypocrisie générale quoi. Et beaucoup de professeurs sont complices, ils devraient avoir l’honnêteté de dire à leurs élèves qu’ils ne sortiront pas de là avec des salaires à 2500€ net comme ils le pensent tous et qu’ils commenceront par des boulots où tu n’as même pas besoin du bac pour commencer !

                            Puis sans parler de la facilité d’aller en fac pour les aides étudiantes et ne mettre les pieds finalement qu’aux partiels.

                            Enfin, bon, en tant qu’ex étudiant, je suis passé par les campux de Valenciennes, Lille 1 et Lille 3 et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ferait du bien d’avoir des fonds privés pour remettre un peu à neuf ces facs poussièreuses avec leur profs pour la plupart miteux qui se contentent de distribuer des polycopiés de cours scannés de bouquins.

                            Quand je vois Lille 3 dans la rue, ça me fait doucement sourire, cette fac réputée comme la plus glandeuse du département, toujours à la rue... C’est là-bas que l’on pouvait s’approvisionner en « douceurs diverses » et jour aux cartes dans les couloirs...

                            Remarquez c’était d’excellentes années, mais il y a un moment ou il faut penser à l’objectif d’aller en fac. Si c’est pour être prof pas de problème, mais ceux qui veulent quitter les bancs de la fac et avoir un métier dans la vie, faudrait songer à sortir de sa bulle et se professionaliser pour valoir quelque chose sur le marché du travail.

                            Ou alors on se plaint et on exige des sous de l’Etat, comme beaucoup de monde ceci dit, ça marche, aucune raison de se priver.


                            • manusan 9 novembre 2007 17:35

                              « Quand on sait que un tiers, oui, un tiers, 1/3, 33%, de la masse étudiante totale en france, fait des études de psycho ou de RH... Il y a un moment où faudrait qu’on leur dise à ces gens là qu’il n’y aura pas de travail pour tout le monde... »

                              Les étudiants sont pas idiots mais irresponsables, ils le savent bien qu’il y a rien derrière un deug ou une licence de psycho. S’ils devaient faire un prêt (bien que ce ne soit pas la solution souhaitée évidement) pour financer leurs études, payer la fac, les orientations seraient différentes.


                            • Grosquick 9 novembre 2007 15:02

                              @nonac

                              C’est assez amusant, j’ai fait mes études à la fac de Nantes, et je constate sur les photos sur le blog qu’absolument rien n’a changé au niveau des locaux ! Pourtant, j’ai quand même fini mes études il y a 8 ans ! Déjà, à l’epoque, on avait des TP qui dataient de 40 ans.

                              Du coup, l’arrivée de quelques capitaux privés me parait être la meilleure chose pour les facultés. Peut-être ainsi y trouvera-t-on des formations de meilleures qualité (+ de materiel) mais aussi plus proche du monde de l’entreprise


                              • Tristan Valmour 9 novembre 2007 15:04

                                @ tous

                                L’Université est un lieu où l’on est censé approfondir des disciplines qui ouvrent à la connaissance de l’Homme (sociologie, médecine, psychologie, philosophie, lettres...) et de son environnement (physique, SVT, géographie, etc.). Les deux grandes vocations principales de l’Université (hormis des UFR spécialisées comme médecine et Droit) sont de former des chercheurs et des enseignants. On peut également se satisfaire de formations universitaires courtes (IUT) ou de filières pro (licences, masters, etc.), assez adaptées au monde professionnel. Notons également l’existence récente des polytech, désormais intégrées à la faculté, dont le niveau est excellent.

                                L’absence de sélection est un problème à plusieurs titres. D’abord, parce que de nombreux étudiants s’inscrivent à la fac, non pour suivre une formation, mais pour repousser l’échéance de la vie professionnelle. Ils donnent le change à papa et maman mais passent le plus clair de leur temps à la terrasse d’un bar ou dans les soirées estudiantines. Ensuite, des filières sont vraiment saturées et ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi. Or, former un apprenant (depuis le primaire) coûte très cher au pays. Nous sommes donc légitimement en droit d’attendre qu’un apprenant apprenne ce qui est utile et exploitable sur le marché du travail. Celui-ci ne se satisfait pas uniquement de sociologie, LEA, lettres et philosophie. Il faut donc une sélection, sinon l’université demeurera partiellement une fabrique à chômeurs.

                                Toutes les formations devraient être remaniées et renforcer leur pluridisciplinarité. Pourquoi ? Pour deux raisons essentielles. Premièrement, pour que le futur actif puisse changer de profession, acquérir de nouvelles compétences et s’adapter au marché du travail qui lui, évolue. Que des étudiants en sociologie aient une formation en économie ou marketing plus poussée ne choquerait pas. Deuxièmement, un actif n’est pas qu’un technicien, aussi est-il essentiel d’inculquer les humanités (philosophie, histoire, etc.). Or, ces humanités sont réduites à la portion congrue dans certaines formations. Que l’on ne s’étonne pas de rencontrer des générations de médecins sans aucune compassion pour la personne humaine. Renforcer ou introduire la philosophie et l’histoire (...) dans certaines formations ne choquerait pas non plus. Ce sont des disciplines très importantes dans le sens où elles maintiennent l’esprit critique et contribuent à l’exercice de la démocratie.

                                L’université souffre également d’une politisation due aux syndicats qui ne représentent absolument pas l’ensemble des étudiants, mais qu’une infime minorité. L’unef, l’uni, et autres gud sont la plaie. Ils désinforment et manipulent. Leurs représentants sont le relais d’un parti et envisagent souvent de mener une carrière politique. Observons également qu’ils sont loin de compter parmi les meilleurs étudiants.

                                Enfin, il faut donner aux universités un financement adéquat. Un professeur qui travaille 10 heures en présentiel pour n’être payé que 4 est inadmissible. Qu’un autre professeur soit obligé de vendre du poisson aux halles n’est pas plus acceptable. La réforme, contrairement à ce qu’on dit, ne privatisera pas l’université. Elle est imparfaite, mais c’est une base de travail.

                                @ Voltaire

                                Excellent commentaire, comme d’habitude. Les universités américaines (peut-être pas toutes) se financent aussi en prélevant un pourcentage pendant x mois ou années sur la rémunération des actifs sortis de leurs rangs.


                                • TrégoDan 9 novembre 2007 16:10

                                  D’accord sur le fait qu’il y a un chantier permanent à entretenir au sein de l’Université. Cent fois d’accord certes. Mais en l’abandonnant aux intérêt immédiats et locaux on renonce définitivement à l’objectif que tu rappelles dans ce commentaire. Bien sûr que la vie politique existe à l’Université, ce n’est pas un scoop. Bien sûr que les syndicats et partis s’y affrontent, mais n’est pas plutôt rassurant ? A moins que le modèle Birman ne soit considéré comme un « must » du genre. Donc je ne vois sur quoi porte ton objection sur l’espace d’affrontement syndical.

                                  Avec ce genre de considération toujours ouverte au pire en se disant qu’au moins ça changera on récolte des Le Pen, des Devilliers ou, pire encore, des Sarko... Mais cette politique du pire est aujourd’hui dans l’Université celle de la CPU et cela inquiète un peu quand même... Non ?


                                • Fred 9 novembre 2007 18:17

                                  C’est clair qu’entre le premier jour de fac et un mois plus tard, on peut voir une différence au niveau du nombre d’étudiants qui assistent aux cours. Ça me dégoutait quand j’étais étudiant, ça me dégoute maintenant que je paie des impôt pour ça.

                                  Encore une fois, certains étudiants vivent dans le monde des bisounours en rentrant dans des filières bondées sans débouché et en espérant trouver un travail à la sortie. En quoi est-ce la faute de la société, pourquoi faut-il toujours que la société soit responsable du mauvais choix des gens ?


                                • Tristan Valmour 9 novembre 2007 19:17

                                  Bonjour Tregodan

                                  J’ai enseigné pendant quelques années dans deux établissements privés tout en consacrant quelques heures à la formation en entreprises. Nous avions la liberté d’organiser nos cours comme nous le souhaitions, sans contrainte ni pression externe, tant que les résultats étaient là. Les entreprises ou les parents n’intervenaient pas, et je crois que c’est cela qui importe.

                                  J’ai quelques copains qui enseignent à l’université, et beaucoup doivent compléter leurs maigres revenus par des prestations externes, voire de petits boulots, car la position de professeur dans le supérieur est plus précaire et moins enviable que dans le secondaire. Cette situation est inadmissible, aussi faut-il trouver des sources de financement. Il faut donc distinguer privé et « privé ». Tant que les universités conservent la maîtrise du programme et que les diplômes ont une portée nationale et européenne, je ne vois pas en quoi un financement par les entreprises serait problématique. La réforme en cours ne produira pas de diplômes « coca » ou « pepsi ». La précédente réforme LMD, tant décriée, était également une avancée et je crois qu’elle est aujourd’hui incontestée.

                                  J’insiste sur la sélection dans les filières pour combler les besoins de notre économie, bien que celle-ci ne pourra pas complètement anticiper l’évolution du marché de l’emploi. Nous constatons par exemple, le manque d’infirmières, alors que nous possédons les structures pour en former. Nous ne pouvons laisser des cohortes d’étudiants s’engouffrer dans des voies de garage sous prétexte qu’étant jeunes, ils se découvrent et découvrent les relations humaines et trouvent des réponses dans la sociologie, psychologie, etc. On peut découvrir ces disciplines par un travail personnel non diplômant, et comme je l’ai écrit, il faudrait les intégrer à toutes les formations pour ne pas former des techniciens déshumanisés.

                                  A l’heure où Singapour (il faut être très attentif à ce nouvel acteur) compte tirer 10% de son PIB du secteur de l’enseignement supérieur, et devenir le pôle de référence en Asie et même dans le monde entier, l’université doit se réformer pour être concurrentiel. Ce peut être un instrument de grande qualité car elle a tant d’atouts. Je dis toujours qu’un étudiant qui a étudié sérieusement à l’université est aussi bon qu’un étudiant qui sort d’une Grande Ecole.

                                  Aujourd’hui j’ai créé deux entreprises dans le secteur de l’enseignement/formation et je peux vous certifier qu’à la lecture des rapports qui me parviennent, nos Universités ne sont pas prêtes à affronter certains autres systèmes éducatifs. Tout en sachant que jamais l’enseignement ne connaîtra d’âge d’or et provoquera toujours des mécontentements (et c’est une façon d’avancer !), nous avons besoin de réformes. Nos Grandes Ecoles sont les meilleures d’Europe, voire du monde ; il faut que nos facs le deviennent aussi.

                                  Je ne suis un partisan ni du tout privé, ni du tout public ; il faut que coexistent les deux formules. Mais privé ne signifie pas forcément « boîte à fric ».

                                  Enfin, je crois que la politique doit trouver sa place dans certains cours (droit constitutionnel, histoire...), pas en dehors. La fac n’est pas une tribune ni un tremplin. Chaque mouvement politique a sa section de jeunes, ça suffit. Le contribuable finance les facultés pour qu’on étudie.


                                • 5A3N5D 9 novembre 2007 19:36

                                  La « société » donne le bac à tout le monde. Pas besoin d’aller chercher des responsabilités plus loin. Et je pense que vous serez le premier à hurler si un jour vos enfants ne peuvent pas passer cet examen.


                                • TrégoDan 9 novembre 2007 16:01

                                  Avec ce programme à courte vue une fois que l UNEF aura bien tiré profit des manifs des étudiants, elle négociera avec le Ministère les deux ou trois points d accord sur des question purement matérielles. Et après ? Qu est-ce qui aura changé dans le projet libéral de destruction de l Université ?

                                  En parcourant les réactions face a cet article, je m aperçois qu il y encore un travail d explication à faire pour que certains cessent de confondre l Université avec un centre de formation professionnel avant tout. Ce ne sont pas les espaces qui manquent pour cela qu on aille du coté des marchands de diplômes qui ne valent quelque chose que pour ceux qui les vendent (ecoles privée, institutions mixtes, formation consulaires, etc.). Mais les têtes pensantes qui font, parait-il, defaut à la France est-ce dans ces supermarchés à diplômes maison qu on va les trouver ?

                                  Pour en revenir à cet article, si les etudiants doivent s inquieter aujourd hui c est surtout pour ce que l on va faire de ce patrimoine qui leur a été légué. La loi ouvre comme possibilité à l université de vendre ce dont elle a hérité pour s autofinancer... Beau projet pour l usage des impots des générations précédantes dont je fais partie.

                                  Ils pourraient aussi s inquieter sur qui seront leur profs (ou ceux de leur enfants) même si comme je le lis aussi dans ces commentaire l excellence de la planete vient du monde de l’entreprise, les marketeurs excelleront sans doute a répliquer la litanie libérale, mais au-delà ? C’est curieux quand même quand on evoque les noms qui portent hauts les couleurs de notre culture de voir qu ils sont si nombreux a provenir des universités et non des entreprises ? Entre un Lagardère et un Coppens vous vous demandez vraiment si le second est utile ? A ceux qui répondent oui, je dis... En fait je ne vois pas ce que je pourrait leur dire, si ce n’est leur exprimer ma commisération.

                                  Sans rancune quand même vis-à-vis de l’UNEF, il faut bien que les moyens des syndicats servent a quelque chose et quand le silence face à cette loi innommable est assourdissant le bruissement discret de l’UNEF rassure un peu...


                                  • Yohan Yohan 9 novembre 2007 17:31

                                    Dans ce cas, il faudrait alors qu’on explique aux étudiants à quoi sert l’Université. Pour l’heure, je ne suis pas sûr qu’ils aient bien tous compris...


                                  • O.Z.Acosta 9 novembre 2007 19:05

                                    Non l’université est un centre de recherche avant tout.

                                    Sans recherche point de salut !!!! vous croyez que la dotation financière donnée pour les étudiants suffisent a faire vivre une université.

                                    Sans les crédits de recherche et les budgets des laboratoires les universités auraient fermées depuis longtemps.

                                    Seulement maintenant on va demander au jeunes enseignants si il préfére la recherche où l’enseignement donc on aura des chercheurs qui feront un peu d’enseignement et des enseignants qui ne pourront plus faire de la recherche.

                                    C’est le seul point facheux de la loi, car les entreprises qui decident du contenu des diplomes c’est pas pour demain. Les diplomes sont fait sur maquettes par les enseignants est envoyé directement au ministère pour contrôle et decision d’ouverture et de maintiens du diplome. c’est chronophage et ne rapporte rien a l’enseignant donc devinez ce qu’ils vont choisir !!!

                                    Maintenant demandez-vous ce qu’on fait les personnes destinées a orienter les collégiens et les lycéens sinon organiser le chomage des jeunes et les mettres sur des voies de garages.

                                    Z

                                    PS : pécresse et le gouvernement ne sont là que pour 5 ans ( enfin je l’espère ), l’EN existait avant eux et existera après vu que ca fait 20 ans que l’EN est en réforme dans 5 ans on a la loi contraire.


                                  • 5A3N5D 9 novembre 2007 20:36

                                    «  »« Non l’université est un centre de recherche avant tout. »«  »

                                    En total désaccord : l’université est d’abord un lieu d’enseignement. Cela semble vous échapper, mais c’est la réalité : oseriez-vous demander à un étudiant en lettres, qui a choisi d’apprendre le russe, de faire de la « recherche » dans cette discipline ? Vous voyez très bien que votre conception de l’université (établissement de recherche), ne peut s’appliquer qu’à des UFR à vocation technologiques mais pas aux « sciences humaines ». Votre conception n’est donc pas universelle, mais à la limite, sectaire. Arrêtez de penser que les « techniciens » sont « plus intelligents » et « plus utiles » à l’économie que les autres.

                                    De même, on ne fait pas de « recherche » dans les facs de médecine : on forme des médecins. L’INSERM, c’est autre chose.


                                  • TrégoDan 9 novembre 2007 21:18

                                    Attention ne mélange pas tout entre finalité et budgets de fonctionnement...

                                    La finalité statutaire de l Université est la production ET la transmission savoirs et pas seulement le second item. Cela fait partie des inquiétudes relative à loi sur l autonomie ; il sera bien tentant pour équilibrer localement son budget autonome de choisir l une ou l autre mission pour des présidents tenus de rendre des comptes sur l exploitation de leur boutique universitaire. Mais aujourd hui le Ministère attribue les crédits de fonctionnement selon la méthode de répartition SanRemo qui se fiche éperdument de la performance des équipes de recherche mais ne s intéresse qu au nombre d étudiants qui s inscrivent dans les sections ; donc on a déjà plus intérêt, quand on est un Président gestionnaire, à multiplier les formations qui « draguent » des lycéens que des disciplines plus austères. Et si Sarko a dit clairement durant sa campagne qu il mettrait fin (grace à la loi sur l autonomie notamment) aux formations qui sont « non rentables » il ne fait que renforcer l existant.

                                    Quant à la seconde observation sur labsence de recherches de qualité en SHS, je reste muet... Sur quoi sont donc évaluées les carrières de enseignants-chercheurs dans ces disciplines selon toi ? Tout le monde ne fait une carrière à l ancienneté en sciences sociales (même si ça existe...).


                                  • O.Z.Acosta 12 novembre 2007 09:55

                                    non et non, la methode Sanremo était utilisé pour calculer la DGF qui n’est qu’une parti de la dotation non contratuelle ( DGF + taxe apprentissage + frais d’inscription ) de l’université. De plus le nombre d’étudiant n’est qu’un des facteurs utilisé par la méthode SanRemo.

                                    Depuis le 1 janvier 2006 c’est la lolf et SanRemo n’est plus utilisé car non compatible avec les grands établissements.

                                    Le nombre d’étudiants dans une filière n’est que peu de chose car c’est l’université qui reçoit la dotation qui la réparti en fonction des besoins. De plus les autres lignes budgétaires peuvent être modifié pour correspondre aux besoins en fonctionnement ce qui fait que les plans quadrienaux,qui sont la véritable source de financement et d’investissement de l’université, se trouvent dépouillé pour faire face aux besoins en fonctionnement de l’université.

                                    Quand on utilise des ressources destinées a l’investissement pour les besoins de fonctionnement généralement on ne va pas loin .....

                                    Z

                                    PS : cela aurait pu passer mais je suis jury de concours, donc les méthodes de financement je les connait.


                                  • Fenzy 9 novembre 2007 17:27

                                    J’ai toujours pas compris comment l’auteur compte remplir son frigo et payer son loyer en début de mois.


                                    • Yohan Yohan 9 novembre 2007 19:09

                                      On peut toujours lui dire qu’il est mal barré mais je ne suis pas sûr qu’il en soit conscient. Mais bon, c’est lui que ça regarde. Il est vrai que militant à temps complet, ça occupe l’esprit. Un jour il sera peut-être politicien à temps complet. Pauvre de nous !!! Voilà comment se fabrique nos élites


                                    • Yohan Yohan 9 novembre 2007 19:16

                                      C’est pas moi qui le dit. C’est dans « Le Monde » et c’est dit par un étudiant : http://www.lemonde.fr/web/articleinteractif/0,41-0@2-3224,49-975817,0.html

                                      "Etant étudiant dans une université française en pleine déliquescence, j’accueille avec faveur la loi Pécresse.......L’autre problème majeur de l’université française est sa totale déconnexion du monde de l’entreprise. Etudiant depuis 4 ans dans une fac, je n’ai jamais eu le moindre contact avec une entreprise. J’acquiers chaque jour des savoirs, très théoriques, mais aucun savoir-faire.

                                      Une fois mon diplôme obtenu, je découvrirai un milieu qui m’est totalement étranger. C’est, vous en conviendrez, problématique, et c’est ce qui explique en partie la difficile insertion des jeunes sortis des universités dans le marché du travail.«  »

                                      rien à ajouter....


                                    • C.C. C.C. 9 novembre 2007 21:31

                                      Le message de Yohan est ABSOLUMENT conforme à la réalité de la majorité (silencieuse) des étudiants.


                                    • moebius 9 novembre 2007 20:47

                                      ..rien à ajouter mais blocage avec ou sans blocus


                                      • moebius 9 novembre 2007 20:48

                                        ..rien à ajouter mais blocage avec ou sans blocus


                                        • Foudebassan Foudebassan 9 novembre 2007 20:50

                                          @ Auteur

                                          La loi Pécresse ne répond pas aux attentes de trois étudiants. D’où ces détachements de journalistes et cette crainte des français que ce chiffre ne grimpe à quatre.

                                          Si pouviez avoir l’honnêteté de ne pas généraliser vos propos à l’ensemble des étudiants.


                                          • haddock 9 novembre 2007 21:06

                                            Guillemain ,

                                            Es-tu plus temps partiel ou plutôt tant complet ?


                                            • C.C. C.C. 9 novembre 2007 21:29

                                              « Nous devons donc aujourd’hui utiliser les grognes locales (des simples AG aux blocages) pour faire pression localement sur l’application de la nouvelle réforme pour qu’elle soit le moins préjudiciable pour les étudiants et pour gagner de nouvelles choses pour les étudiants localement (logements étudiants par ex) »

                                              Quand je parlais de cyniques aux petites ambitions politiques ... Nous n’avons pas eu longtemps à attendre pour les voir débarquer.


                                              • Marc Bruxman 9 novembre 2007 23:38

                                                « 23 ans , habitant à Paris et étudiant en sociologie »

                                                Tiens, un futur chomeur !

                                                « je suis également militant à tant complet. Engagé dans un syndicat étudiant au niveau national, dans la politique et dans le mutualisme, j’aime produire des textes de fond sur de sujets que je maitrise. »

                                                Ok, un fouteur de merde professionnel. C’est vrai que ca donne de meilleurs résultats pros que de bosser la socio.

                                                « Les fondations, si elles possèdent leur propre personnalité juridique, pourraient décider du fléchage des fonds, ce qui pourrait privilégier le principe du « qui paye décide ». »

                                                Ah ben tu vois même avec ton cerveau de moineau communiste tu arrives à comprendre des choses. Si l’université était privée, les étudiants payeraient et donc ils décideraient... Ah merde j’ai fait un segfault dans ton cerveau de coco.

                                                Ah au fait pour ceux qui en ont ras le cul des bloqueurs les locaux de la CGT sont à Montreuil au 263 rue de Paris. Venez tous de façon non violente pour leur dire ce que vous pensez d’eux. Empéchez les de travailler. Venez en nombre poser une pancarte non au blocage sur le balcon des bloqueurs. L’action est à portée de main !


                                                • Yohan Yohan 10 novembre 2007 16:31

                                                  Il est gratiné ce jeune homme. Voir cet extrait de son article précédent qui préconise d’intégrer les années d’études dans le calcul de la retraite : «  »«  »Proposons plutôt la reconnaissance de deux trimestres d’annuités par année d’étude réussie. Ainsi, pour un étudiant qui à fait quatre ans d’étude, cela revient à diminuer de deux le nombre d’annuités nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein.«  »«  »

                                                  Merci pour l’Etat providence ou plutôt le contribuable providence. Je suis étonné qu’il n’ait pas ajouté les mois de vacances et les jours de grève dans le calcul de la retraite, les heures de palabre dans les cafés payés en heures sup. Si je comprends bien, le plan de carrière idéal du jeune homme c’est : 25 années d’école et fac, 5 années à l’UNEF rémunérées, 15 ans en Mairie socialiste et 30 années de retraite « bien méritée ».

                                                  J’aurai bien des choses à dire à ses parents.... smiley


                                                  • Gilles Gilles 13 novembre 2007 07:16

                                                    ça commence à gonfler de découvrir que mes commentaires disparaissent un peu trop vite, surtout quant il n’y a aucun propos insultant dedans.

                                                    C’est géré comment ces commentaires ?


                                                    • Michael Texier 14 novembre 2007 09:16

                                                      « Duel CRS-étudiants à Paris-X-Nanterre »

                                                      « Qui bloque les facs »

                                                      2 articles sans auteur qui ne nous apprennent rien qu’on ne sache déjà en allumant la télé ou en consultant les dépèches AFP mais surlesquels on ne peut pas réagir (pas de lien « commentaires »)...

                                                      A croire que la réforme des université fait l’objet d’une soigneuse censure sur AgoraVox ces jours-ci.

                                                      Déprimant.


                                                      • del Toro Kabyle d’Espagne 14 novembre 2007 10:52

                                                        Comme il y a eu pas mal d’« approximations » dans les commentaires, je souhaitais juste laisser la parole à des professionnels qui savent parler au-delà des clichés éculés, qu’ils soient gouverneMentaux ou contribuablesques ... http://www.dailymotion.com/related/4090384/video/x2fo1u_universite-en-danger-2_politics

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