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Cantona que l’humour d’un gorille en « Olly Gan » pour se poiler, holà gare !

La chaîne de l’évolution aux silhouettes bien connues menant du singe rivé au sol à l’homo érectus qui se redresse, puis à l’homo sapiens civilisé, se serait-elle inversée ? À voir l’actuelle publicité d’ « Olly Gan », une chaîne de boutiques de prêt-à-porter masculin, on est tenté de le croire.

La photo présente l’ancien joueur de football Cantona en plan moyen, un veston enfilé sur un torse velu, fusillant des yeux le passant qui ne lui a rien fait, avec pour légende « Cantona joue Olly Gan ».

Une avalanche de cinq paradoxes

On se saurait plus étourdiment jouer avec les paradoxes.
1- On ne s’attend pas d’abord à voir un ancien joueur de football jouer les mannequins : l’élégance et encore moins la grâce ne sont ni son métier ni sa spécialité. Il n’est que de voir les tronches de décavés mal rasées ou tondues que ses semblables promènent souvent sur les terrains. On comprend cependant que la chaîne de boutiques le mette en scène : une star, même ancienne, est un argument d’autorité qui capte l’attention car elle exerce - hélas ! - , en toute incompétence, un pouvoir de séduction sur un réseau de fans enamourés, prêts, par identification, à imiter ses postures et ses lubies. Il faut croire que Cantona, footballeur retraité, draine encore un tel réseau de "mouettes" après son "chalutier" pour servir de prescripteur.
2- Il est ensuite surprenant d’apercevoir si peu d’étoffe pour une publicité de vêtements. Le plan moyen ne laisse paraître tout juste qu’une moitié de veston sur le dos du footballeur. Impossible de voir comment il est coupé ni comment il tombe le long du corps ! Mieux, il n’est même pas enfilé civilement sur une chemise, un pull ou un T-shirt. Non ! il chevauche à cru un torse à poil : Cantona exhibe à foison toison, barbe et moustache, en somme, tout ce qu’il peut décemment montrer de son système pileux. La boutique « Olly Gan » offre moins du fil que du poil ou de la fourrure. On devine tout de suite pourquoi : pour elle, le poil, c’est la métonymie du mâle, la partie, si l’on ose dire, pour le tout. Elle vend donc du mâle, dont raffolerait, à l’en croire, une catégorie de femmes. Grand bien leur fasse !
3- On est également surpris par le choix du clair-obscur, façon Caravage ou Rembrandt, qui efface dans le noir tout décor, pour faire jaillir, voire saillir, en pleine lumière torse velu et visage mangé de poils. On ne risque pas d’être distrait par ce qui entoure la star, même pas par son veston sombre rayé dans le goût mafieux. Elle seule existe dans l’épiphanie de toute sa fatuité, accrue par un angle de contre-plongée qui la grandit encore artificiellement.
4- En fait, technique usuelle de mise hors-contexte, ce fond noir est ici paradoxalement aussi un contexte, celui de la nuit, qu’éclaire justement, de sa lumière jaune, le slogan : « Cantona joue Olly Gan ». Sans doute y a-t-il ambiguïté volontaire du verbe « jouer », selon qu’il intéresse le footballeur, l’acteur qu’il rêve d’être ou même le parieur. Mais le calembour sur la marque même « Olly Gan » désigne une réalité qui, elle, est sans ambiguïté : la sauvagerie imbécile des « hooligans », ces supporters anglais violents qui se déchaînent souvent le soir, avant, pendant et après le match. Cantona s’est longtemps donné en spectacle devant eux à Manchester.
5- Et, pour jouer à la fois « Olly Gan » et le hooligan, le personnage a la gueule de l’emploi : le procédé de l’image mise en abîme simulant une relation interpersonnelle avec le lecteur, le personnage lui plante ses yeux dans les siens ; il le fusille même d’un regard mauvais, sourcils froncés sur une barre d’arcade sourcillère de type Cro-Magnon, comme pour lui chercher noise gratuitement : « Tu veux ma photo ? » paraît-il lui signifier alors qu’il n’a fait que le regarder. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de s’employer à attirer l’attention des badauds pour la leur reprocher. Ça s’appelle « une double contrainte », dit Paul Watzlawick après G. Bateson : elle a le don d’ébranler l’équilibre psychologique d’autrui en l’obligeant perversement à n’obtempérer à un ordre qu’en désobéissant à un autre contradictoire intimé dans le même temps : « Regarde-moi, badaud ! » « Pourquoi me regardes-tu, bouffon ? »

Un humour introuvable

Cette mise en scène grotesque est-elle au moins sauvée par l’humour qui est l’art de parler légèrement de ce qui est grave ou gravement de ce qui est léger  ?
- Deux sujets graves sont, en effet, ici traités : la réduction de l’érotisme masculin à celui du primate et l’apologie du hooliganisme, cette violence tribale, délictuelle ou criminelle.
- Sans doute, par le calembour et l’ambiguïté volontaire, n’est-il question que du jeu et de la simulation d’un acteur. La posture, du reste, gratuitement agressive, touche à la caricature qu’on ne peut prendre au sérieux.
- Seulement, ce qui gêne, c’est précisément le choix de l’acteur Cantona pour jouer son propre rôle. On est loin de Lino Ventura dans Les Tontons flingueurs jouant cet « homme de la pampa » capable de rester courtois jusqu’à ce que « l’Antoine », l’ami de sa fille adoptive Patricia, « commence à les lui briser menues ».
Le CV du personnage Cantona que joue l’acteur Cantona n’est pas celui d’un enfant de chœur. Il a traité publiquement le sélectionneur de l’équipe de France de « sac à merde », lancé de rage un ballon à la figure d’un arbitre, jeté de dépit son maillot à terre en quittant sur ordre de son entraîneur le terrain en cours de partie, ou, encore, bondi dans les tribunes pour agresser un supporter d’un « mawashigiri », un coup de pied circulaire dont ses fans se réjouissent encore, même si ce coup de folie lui a valu deux semaines de prison ferme commuées en heures d’intérêt général. On ne peut oublier non plus à son palmarès qu’il a accepté de singer avec le plus grand sérieux le style de Mussolini dans une publicité de Nike en 1998 (voir photo ci-contre).
Cantona qui parodie Cantona, cela revient donc pour lui à revendiquer, en les donnant en référence, ses comportements de voyou passés qui ont beaucoup fait pour sa notoriété, du moins chez ceux qui, soumis à leur chef, vivaient avidement cette insubordination de mauvais garçon par procuration.

De « l’objet du désir » au « désir de l’objet »

On ne peut donc pas parler d’humour, d’autant que la marque « Olly Gan » joue, elle, à plein sur cette double image de Cantona pour déclencher chez les clients éventuels la pulsion d’achat. Elle attend tout de la stimulation d’un réflexe d’identification à Cantona, personnifiant un érotisme masculin dans sa version primate et une variété d’hooliganisme. « L’objet du désir Cantona  », ainsi identifié, ne pouvant être possédé, il reste au lecteur, pour apaiser l’inconfort de sa frustration, à seulement éprouver « le désir de l’objet  », ce veston « Olly Gan » aperçu : celui-ci prend, en effet, des airs de « relique » par concentration sur lui des feux du désir inassouvi chez le fan et du rayonnement dont la star associée l’auréole.
Le client a beau être dépourvu des « virils appâts » de son idole et de son audace à transgresser ouvertement les règles morales et sociales, il peut bien être astreint à ramper devant son patron dont il attend faveurs et hausse de salaire pour payer ses traites. Comme l’enfant qui reçoit à Noël la panoplie de Zorro ou de Spiderman, il lui reste le loisir de revêtir l’accoutrement « Olly Gan » de Cantona et, en compensation de sa frustration quotidienne, de jouer à son tour au matamore devant sa glace ou son entourage, sur la route au besoin, mais loin de son patron.

Cette apologie de l’érotisme de primate façon footballeur - « droit au but sans les mains » - comme celle de l’hooligan imbécile, ne pouvait être tolérable que sous la forme d’une parodie. Mais « Olly Gan » n’est pas Michel Audiard ni Cantona, Lino Ventura. Leur malheur est de n’avoir pas écouté cet avertissement d’Audiard dans la bouche de Lino : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » Sauf erreur, on ne retient de Cantona qu’un aphorisme lancé à des paparazzi accourus pour l’entendre après son agression mémorable : « Quand les mouettes suivent un chalutier, leur avait-il proféré avec superbe, c’est parce qu’elles pensent que des sardines seront jetées à la mer. »
Il lui revient aujourd’hui comme un boumerang en pleine figure : Cantona sait très bien depuis longtemps ce qu’il faut lancer de son chalutier pour attirer non seulement les mouettes mais aussi les mouches. Paul Villach

Documents joints à cet article

Cantona que l'humour d'un gorille en « Olly Gan » pour se poiler, holà gare !

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25 réactions à cet article    


  • Halman Halman 12 novembre 2007 11:29

    N’importe quoi.

    On dirait une crise primaire anti matcho d’une féministe coincée.

    Il ne faut vraiment rien avoir à faire de sa vie pour s’occuper d’une vulgaire affiche de publicité que seuls les clochards prennent le temps de regarder.

    Il faut être sacrément bien renseigné sur ce genre de futilités pour savoir que Olly Gan est une marque de fringues pour matcho du dimanche.

    Jamais entendu parlé.


    • Paul Villach Paul Villach 12 novembre 2007 12:54

      Libre à vous de n’attacher aucune importance à une publicité qui, dans l’espace public, inculque une morale faisant, qu’on le veuille ou non, l’apologie de l’hooliganisme et de l’érotisme de primate, en se servant des grands médiateurs de notre temps que sont les riches footballeurs.

      Souffrez que d’autres pensent différemment. Paul Villach


    • Cher Paul Villach,

      Je pense que vous allez encore déchaîner les passions ! Reste que votre article sans concessions est tout à fait légitime. Que dire des fans de ce joueur chez qui tout discernement a été visiblement aboli. Cet individu a bien « pourri » le football en cultivant cette image de brute sommaire et il a hélas fait des émules....il suffit de voir les stades ...et surtout les débordements pour s’en convaincre.Triste spectacle. Ceci dit depuis qu’il « oeuvre » dans le beach volley...il a moins l’occasion de nous infliger ses « cantonades »


      • Paul Villach Paul Villach 13 novembre 2007 15:40

        @ L-C Beau.

        Votre commentaire m’est précieux au milieu de la vaguelette d’indignations que suscitent cette critique d’une publicité faisant effrontément, sans la moindre pointe d’humour, l’éloge de l’érotisme primate et du hooliganisme avec pour emblème, un saint parmi les saints d’aujourdhui, un ex-footballeur professionnel.

        Il n’est pas inintéressant d’ailleurs de remarquer - comme le souligne un commentateur - qu’il prend la suite d’un acteur pornographique dans la stratégie publicitaire d’OLLY GAN : ça ne s’invente pas !

        Quant aux arguments de mes détracteurs, ils laissent pantois.

        1- Les uns sont si outrés qu’ils s’en étouffent et qu’il ne leur monte à la bouche que l’injure, sans se rendre compte qu’ils se couvrent eux-mêmes d’opprobre.

        2- Les autres avancent trois objections pour interdire ce type de critique :

        - pour l’un, ce ne sont que des évidences qui ne mériteraient pas d’être énoncées. Si cela va sans dire, ça va encore mieux en le disant : on sait au moins de quoi on parle !

        - Pour l’autre, émettre des objections revient à faire de la publicité à la publicité, ce qui serait le but recherché. Et alors ? Je ne suis pas du tout pour interdire la publicité, pourvu que réplique lui soit donnée.

        - Pour un autre enfin, oser critiquer cette morale que diffuse cette publicité, c’est « contre-productif » et donner des armes à l’adversaire. Allégation bien connue sous la guerre froide, qui n’a aucune validité dès lors que la publicité se heurte à une critique argumentée.

        Il ressort à coup sûr de ces postures spécieuses que la seule attitude qui conviendrait, aux yeux de ces censeurs, serait de fermer les yeux et de se taire, c’est-à-dire laisser agir ce type de propagande politique odieuse et imbécile sans lui opposer d’objection.

        C’est surprenant de constater comme les partisans de la censure éprouvent de moins en moins de gêne à se manifester !

        Ont-ils à ce point intériorisé le mépris d’eux-mêmes ? Paul Villach


      • boumboum 14 novembre 2007 14:04

        J’ai l’impression que vous reprochez aux autres ce que l’on vous reproche. Votre message laisse a penser qu’il faudrait interdire cette publicite (votre facon d’ecrire reste tout de meme relativement agressive) et les commentaires vous laisse penser que l’on devrait vous censurer. Et finalement qu’en ressort t-il ? Bien, pas grand chose. Aucun veritable echange d’idees.

        Moi j’aimerais savoir quel serait votre reaction si l’on voyait un jeune premier de la classe, cravate, chemise impec , et ensuite la marque « Conformist ». Cela vous plairait il mieux ?

        Qu’est ce qui vous pose le plus probleme dans cette affiche, qu’elle ne vous vise pas, qu’elle utilise le Hooliganisme, Cantona, le foot, les poils ou qu’elle melange les valeurs que represente les costumes avec « l’esprit rebel ».(et que vous serez oblige de repasser le col de votre chemise pour etre au dessus de ca ?) Pensez vous vraiment que cette affiche conforte les supporters dans leur violence ou choque les petites filles ?


      • Paul Villach Paul Villach 14 novembre 2007 16:39

        Je vous réponds volontiers, mais pour attirer votre attention sur vos arguments fallacieux qui s’ajoutent à ceux que j’ai déjà pointés dans une réplique plus haut.

        1- "J’ai l’impression, écrivez-vous, que vous reprochez aux autres ce que l’on vous reproche. Votre message laisse a penser qu’il faudrait interdire cette publicité".

        Je ne vois vraiment pas où vous avez lu ça. J’ai même écrit dans un commentaire supra que je suis pour la liberté d’expression et donc de la publicité. Je ne partage pas du tout le désir qu’ont certains de l’interdire. Pourquoi ? Parce que toute information est peu ou prou de la publicité plus ou moins adroite. Interdire la publicité revient à interdire la liberté d’expression. Mais cette liberté implique en retour la liberté de critique de la publicité.

        2- « (votre facon d’écrire reste tout de même relativement agressive) », poursuivez-vous.

        Il est singulier de reprocher à celui qui risposte son agressivité pour mieux passer sous silence celle de l’attaquant qui l’a suscitée ! Le mot partial d’ agressivité, du reste, laisse entendre que les arguments opposés seraient excessifs. À vous de le prouver !

        Mais enfin, ne croyez-vous pas que l’apologie de l’érotisme de primate et du hooliganisme ne représente pas une agression de l’ordre civilisé ? Qu’il se pavane, je ne vois rien à redire sauf à devoir affronter la critique !

        3- « qu’en ressort t-il ? Bien, pas grand chose. Aucun veritable echange d’idees », déplorez-vous.

        Curieuse façon de reprocher à l’auteur d’un article l’absence d’un véritable échange. Ce qui reste ? Mais ce sont les arguments que j’ai avancés et qui n’ont pu être réfutés !

        C’est aujourd’hui le drame d’Internet que de faire croire que l’auteur d’un article et celui d’un commentaire sont obligatoirement sur le même pied. Un article, figurez-vous - sauf exception - est le fruit d’une réflexion approfondie.

        L’expérience montre que le commentaire d’un lecteur est souvent celui d’un réflexe après une vague lecture en diagonale. Il n’est que de voir l’ineptie de certaines remarques ou l’ignorance de leurs auteurs, sans parler de la manière dont certains osent écrire, leurs incorrections, leur orthographe.

        Mais, à la différence des journaux anciens où les courriers des lecteurs étaient impitoyablemen filtrés, un article sur un site comme AGORAVOX peut recevoir dans les secondes qui suivent sa parution, les injures d’individus qui l’ont mal lu ou qui prétendent avoir la science infuse, avec cette ingénuité parfois de l’inculture.

        Mais, n’en doutez-pas ! ça m’amuse ! J’accepte ces règles du jeu, quitte à retourner à l’envoyeur quand j’en prend le temps, les compliments dont il a cru pouvoir m’honorer !

        4- "Moi, demandez-vous, j’aimerais savoir quel serait votre reaction si l’on voyait un jeune premier de la classe, cravate, chemise impec , et ensuite la marque « Conformist ». Cela vous plairait il mieux ?"

        Votre question est hors-sujet. Ce n’est pas le problème du jour. J’ai proposé une analyse d’une affiche inacceptable par la morale insidieuse qu’elle diffuse, d’autant plus facilement qu’elle ne rencontre pas de contradiction. À vous de tenter, si vous le pouvez, de réfuter les arguments avancés et non de faire diversion sur un autre sujet qu’il conviendra de traiter le moment venu s’il se présente.

        5- "Qu’est ce qui vous pose le plus probleme dans cette affiche,demandez-vous encore, qu’elle ne vous vise pas, qu’elle utilise le Hooliganisme, Cantona, le foot, les poils ou qu’elle melange les valeurs que represente les costumes avec "l’esprit rebel".(et que vous serez oblige de repasser le col de votre chemise pour etre au dessus de ca ?) Pensez vous vraiment que cette affiche conforte les supporters dans leur violence ou choque les petites filles ?"

        On dirait que vous n’avez pas lu mon article pourtant assez clair ! N’hésitez pas à le relire à tête reposée !

        La tactique que vous utilisez, est celle de l’enquêteur qui après avoir entendu ou feint d’entendre une déposition, annonce à son prévenu : « Bon ! Eh bien, on va reprendre les choses depuis le début ! » Il s’agit de faire croire que ce qui a été dit, est nul et non avenu, dans le but de tenter de trouver dans une nouvelle déposition une faille où l’on pourra s’engouffrer afin d’oublier la première version qui était inattaquable.

        Entre parenthèse, la malveillance qui vous inspire, se traduit pas une référence à un repassage de chemise dont on se demande ce qu’il vient faire dans un débat qui se veut digne et courtois !

        J’étudie, cher Monsieur, l’information depuis quelques années. À vous lire, vous, sûrement pas ! Méfiez-vous donc ! Internet donne des ailes au premier venu par la possibilité de voir ses remarques publiées tout de suite. Mais sur Internet, vous ne rencontrez pas que des imbéciles !

        Ces méthodes que vous employez, sont bien connues et ne trompent que les novices en la matière !

        Désolé ! L’absence de débat que vous déplorez vient de l’usage que vous faites comme d’autres de ces ficelles un peu grosses, dans l’impossibilité sans doute où vous êtes d’opposer des arguments sérieux à l’analyse qui vous est offerte et qui vous dépasse ! Paul Villach


      • boumboum 15 novembre 2007 13:55

        Hum, vous avez raison, c’est vrai que je n’ai pas pris beaucoup de temps pour tout décoder et mes messages sont très agressifs. Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre avec clarté (obscure) et courtoisie. Vous seriez surpris de savoir à quel point j’évolue dans le milieu de l’information et a quel point il m’arrive parfois de la mépriser devant tant de... désinformations (je ne travail que sur un sujet très polémique faut-il rajouter). Je sais a quel point le « ouaibe » regorge de gens de très grande valeurs et á quel point cette technologie rend leur approche également très aisés. Même si je dois reconnaître que votre article est très bien écrit, je trouve que certaines prisent de positions sont « agressive » (pour essayer de ne pas renier tout ce que j’ai dit précédemment) par le vocabulaire choisit.

        Dans la description, (bonne, mais...) vous utilisez des expressions relativement méprisantes : « de fans enamourés, prêts, par identification, à imiter ses postures et ses lubies. » Est-ce moi, ou se pourrait-il effectivement que cela soit mal pris par certains ? « « Mouettes » après son "chalutier” Vient ma petite mouettes sur mon gros chalutier... Hum, ce n’est pas très mélioratif comme métaphore. « Visage mangé de poils ». Visage mal rasé, même s’il y a moins de style, aurait peut être prêté a plus de distance. « Fatuite » : Sottise accompagnée d’une bonne opinion de soi-même... (mediadico).

        Bref, même si depuis le titre de l’article le lecteur sait que vous ne l’aimerez pas, une analyse avec prise de position peut elle être une bonne analyse ? (Question presque pas rhétorique, un petit peu ça ne fait pas de mal, mais la...) Cette partie ma dérangé. Pour qu’un débat soit correct, ne faut-il pas partir des mêmes documents objectifs ?

        “Mise en scène grotesque”, ou qui ne vous plait pas, a moins que vous soyez le seul a détenir la clef de l’esthétique. Les poils sont-ils une honte ? Le modèle actuel d’honnête citoyen doit-il être celui d’une personne rase de très prêt et doit-il renier sa pilosité ? Par cette question c’est l’argument du poil qui me semble un peu « fallacieuse ».

        Depuis quand les marques vendent elles uniquement sur leur produit et non sur l’image qu’elle dégage ? On ne voit que peut du produit sur l’affiche ? Et alors ? Pourriez vous réellement vous faire une idée sur un costume sur une affiche 4*3 lorsque vous conduisez ? Moi il est clair que non. Vous reprochez á cette pub ce que vous pourriez reprocher á toute les pubs, vendre une image plutôt qu’un produit (adroite ou pas). Pour la contrainte du regard, je le vois plus comme un défi, il ne semble pas être très méprisant. Maintenant je n’irait vraiment pas acheter le costume si celui-ci me faisait peur, a vrai dire ce « défi » me pousse plus a aller acheter mieux, ailleurs, mais bon. Du genre « t’as vu, mon costard est mieux que le tiens ! »

        Vous trouvez l’image érotique, il est clair qu’elle affirme le corps plutôt que l’esprit, mais il est aussi vrai qu’il y a plus agressif dans l’érotisme publicitaire. Paradoxalement, Rocco Sifredi était totalement habillé lui. Quant aux rayures= mafia= Duce= hooligan= Cantonna= rayures, il va falloir que je revois ma garde-robe. Vous appelez la technique du clair-obscur une technique pour « illuminer » le personnage en tant que messie (ce qui n’est pas totalement faux d’un point de vue marketing), j y vois plus une certaine sobriété. Du genre « just do it » qui ne lui va pas trop mal, (remontant son col et tirant le ballon dans le but explosant au passage le démon de gardien, littéralement).

        J’ai un peu de mal á condamner cette publicité pour la mise en scène, le choix des couleurs, et la façon de porter la veste, bien que poilus (mais reste « naturelle »). (Qui d’ailleurs, peut être induis le même réflexe culturel chez vous que sur vos détracteur, comme l’explique Mr Delaporte dans son commentaire)

        Pour la partie plus polémique, holy gan= Cantona= hooligan= tout ce que cela implique de (très) mauvais, je ne suis pas súr que cette publicité en face l’apologie. Vous devez savoir que la mémoire se modifie avec le temps, et avec le temps la probabilité pour que les gens se souviennent des « détails » (par rapport aux souvenirs, pas que ce ne soit pas grave) le concernant (et que je ne connaissais pas avant de vous lire) s’amenuisent. Ainsi on ne se souvient de Canto que de la façon Cantonna= bad boys= rebelle= ne se laisse pas faire. Et non pas comme Cantonna= il me les brise menu= prison. Je pense que cela rejoint un peu ce que vous dites, mais l’apologie de la violence n’est pas plus pressente ici que dans n’importe quel sport.

        Quant à l’impact, avez-vous déjà vu beaucoup de hooligans habillés de cette façon ? A ce que je connais, ils fuient plus ce genre d’habit comme la peste, donc apporter un peu de classe á ce milieu n’est pas vraiment un mal, et peut être que cela pourrait même les calmer. Et pour ces pauvre employés qui n’existerait que par son habit et qui rampe devant son patron, ne peut-on pas lui souhaiter d’être un peu plus rebelle et sur de lui ? Pensez vous que les enfants soient touchés par la publicité ? Ou que l’image de la femme, ou de l’homme y soit dégradé ?

        Si je pense qu’il est très intéressant de décrypter, comme vous le faite, l’information, Je pense également que cela devrait être fait dans l’objectif de toucher le plus grand nombre en évitant de tirer á boulet rouges sur toute les cibles potentiels. Un « vous êtes tous des cons de primates macho » sauf preuve du contraire, n’a jamais marché. Il est intéressant de montrer, calmement et en évitant le vocabulaire péjoratif, comme je l’ai fait (utilisez du vocabulaire péjoratif et de vilaines allusions, désolé), pourquoi cette pub aurait pu être mieux, quelles sont les techniques (parties qui aurait été superbe sans ses prises de positions), et aussi quel pourrait être son impact sur le public. (Genre accident de la route pour les fesse dans les abris bus  ). Avec cela je pense que vous pourriez provoquer un débat un peu plus facile á contenir. Mais peut être plus ennuyeux sans doute.

        En espérant vous avoir moins manqué de respect que précédemment, et avoir fait avancé un peu le débat. (Pour le col de chemise, tout est dans le col justement).


      • Paul Villach Paul Villach 15 novembre 2007 14:50

        Merci de votre réponse. J’aime mieux le ton que vous venez d’adopter. L’échange en est facilité.

        L’histoire des mouettes est directement inspiré des paroles de Cantona. En ce sens, c’est la réponse du berger à la bergère.

        Pour ce qui est de l’agressivité de mon analyse, convenez que face à une pub ausi brutale dans l’affirmation de l’érotisme primate et l’apologie de l’hooliganisme, je ne vais pas prendre, dans un article, le ton pondéré de l’universitaire. À pub agressive, réponse égale !

        Je crois qu’il faut désormais acccepter que la publicité reçoive, grâce à AGORAVOX, la réponse qu’elle mérite. Vous avez bien noté que je ne fais pas partie de ceux qui refuse la publicité. Au contraire, elle me paraît un excellent moyen d’éducation, pourvu qu’on lui oppose une critique documentée.

        J’y travaille depuis un certain nombre d’années. Il a fallu attendre Internet et un site comme AGORAVOX pour que cette critique puisse se développer. Regardez autour de vous, il n’y a guère que « Le Canard enchaîné » pour vivre sans publicité ! Ceci explique la mansuétude qu’elle rencontre dans les médias.

        Je pense que vous avez observé la qualité de certaines contribution, celles en particulier de Docdory, un médecin, et de Renaud Delaporte, un ancien publicitaire. Pour poursuivre notre réflexion communhe,vous trouverez un nouvel article sur une publicité de la Banque Postale qui vient à l’instant de paraître. Bonne lecture et merci de votre contribution. Paul Villach


      • boumboum 16 novembre 2007 10:02

        Juste pour clarifier un peu la chose. Je pense définitivement que faire une analyse, quelle qu’elle soit doit laisser au lecteur un choix et doit pour se fait ne pas l’orienter. Érotique ? Peut être, mais laissez le choix au lecteurs me semblerais plus honnête, car il est très facile de Paul et Mickey sur des sujet qui sont a la base, objectivement complètements neutres (même si je vais dire que ce n’est pas le cas ici). La violence est subjective (celle de nos société occidentale évolue même avec le temps), il va sans dire. Donc argumenter la dessus pour justifier une attaque me parait déplacé. Et qui plus est, au lieu d’informer, cela retranche un peu plus chacun dans son camp. Ceux qui vous aiment bien seront d’accord avec vous et cultiverons cette haine, les autres iront á l’opposé et cultiveront également leur haine, et ainsi les écarts se creusent.

        Comme vous le dites, la publicité mérite d’être critiquée. (Culture pub ne remplissait elle pas ce rôle ? (J’ai jamais bien regardé))Violemment ? Là, en effet, agora vox vous le permet, mais quant á son impact et á sa qualité pédagogique, j’ai de très fort doutes.

        Cdt


      • boumboum 12 novembre 2007 13:32

        Rocco Sifredi avait egalement ete la vedette d’une de ces publicites. Je ne pense pas que Cantona soit a destination de ses fans. Ceux qui le connaisse un peu (mieux) ont eu vent de ses penchants philosophico-mystique non violente, qui en fait de lui un mec nettement moins viril.

        Holly-Gan vise la polemique, et grace a vous, on en parle ! Et en plus dans le sens qu’ils preferent ! Un professeur sans gout, (veillez a changer de lunettes et repassez le col de votre chemise) et ayant une aversion affichee pour toutes choses qui sembleraient un tant soit peu viril, en bref allergique a la testosterone, adrenalenie et PEA, critique son oppose. Comme le marketing est bien fait, vous remplissez parfaitement votre role. Vous semblez avoir autant d’illusions que ceux que vous meprisez (les salaries qui n’osent pas demander une augmentation).

        Perso, je n’aime pas leurs costumes, mais j’adore leur pub.


        • Paul Villach Paul Villach 12 novembre 2007 19:41

          Comme d’habitude vos éructations, Monsieur West, ne méritent que compassion. Vous en prenez à votre aise, parce que vous vous savez bien à l’abri : on ne tire pas, c’est vrai, sur une ambulance. Paul Villach


        • clairette 12 novembre 2007 18:40

          @ l’auteur,

          Merci Paul pour cet article plein d’humour ! C’est fou ce que vous voyez dans cette affiche et que vous nous exposez si bien et si drôlement.

          Je ne savais pas ce que c’était « Olly Gan » ! et si j’avais vu cette affiche dans ma lointaine campagne, j’aurais pensé « qu’est-ce que c’est Olly gan ? » et ensuite « qu’est-ce qu’il est moche Cantona » ! ou « est-ce son prochain rôle dans un film d’horreur ? »... Des réactions bien simplettes...

          C’est pour cela que j’apprécie vos interprétations...

          Cordialement.


          • Paul Villach Paul Villach 12 novembre 2007 19:36

            Voyez, chère Clairette, les remarques venimeuses, injurieuses de certains ! Sans doute sont-ils touchés au plus profond d’eux-mêmes, hélas !

            Cantona pas d’argument, il ne reste que la bile à distiller !

            Justement, il ne faut pas laisser sans réponse ces leçons de morale publicitaire diffusées sans vergogne dans l’espace public.

            Il ne faut pas les interdire, bien sûr. Mais il ne faut pas interdire non plus qu’elles soient contestées.

            Sans rencontrer d’objection, elle finissent pas être reçues comme si elles étaient fondées. Paul Villach


          • ric la bouse 12 novembre 2007 19:04

            hé oué ca fait mal d’etre un minable auteur avec 34 ans d’ancienneté (sic) dans l’enseignement et de voir cantona s’en mettre plein les fouilles en jouant au primate (si on suit le raisonnement de l’auteur) mais c’est ca la vie : l’injustice permanante et totale

            à noter que ma remarque est aussi constructive et gratuite que la psychologie freudienne à deux balles de l’auteur de cette article qui devrait se palucher un peu plus souvent pour voir moins de symbole partout

            < tire sur son bedot > ahahahahhhhhhhhhhhhhhhhahahhhhhh


            • Paul Villach Paul Villach 13 novembre 2007 14:49

              Vous me demandez de vous excuser, Monsieur ! Pourquoi donc vous excuserais-je de votre obstination dans l’erreur de diagnostic que vous avouez vous-même ? : « Errare humanum est, perseverare diabolicum ».

              Il ne fait aucun doute,en tout cas, que vous appartenez à une certaine catégorie de gens « heureux qui sont nés quelque part », selon la chanson de Brassens. Paul Villach


            • Nieso Nieso 12 novembre 2007 22:39

              La seule chose qu’on peut trouver à la décharge de cet article, c’est qu’il critique la publicité. Mais justement quel meilleur pub pour cette marque que de créer une polémique autour de son affiche...C’est le premier but de ce genre d’affiche provocante, créer ce genre de réactions pour faire parler d’elle...

              Sinon rien à dire sur la psychologie et la sociologie limité de l’auteur, c’est sur que c’est tellement plus classe, plus raffiné, d’apprécier Ventura et les tontons flingueurs (que du reste j’apprécie moi-même) que le personnage sulfureux et anti-conformiste de Cantona...


              • perlin 13 novembre 2007 06:13

                @ l’auteur

                Que de temps (et de talent littéraire) perdu à vouloir nous expliquer ce que tout le monde sait déjà sur Cantona.

                Vous me faites penser à ces militants pour une presse noble qui s’emparent de liasses de journaux gratuits pour les jeter : combat pitoyable, car perdu d’avance.

                Le segment de marché qui s’identifiera à ce gros con existera d’autant plus qu’il aura été stigmatisé par des cours de psycho-philo-socio tel que le vôtre.

                Vous savez bien que l’opposition ou la provocation est un moyen parmi d’autres d’affirmer son ego. Ici, c’est l’opposition à la convenance, ailleurs c’est celle aux bonnes moeurs ou autres, peu importe.

                Les machos avec ou sans poils s’empareront de cette marque pour alimenter dans leur société une énième conversation de café du commerce, déclenchant admiration chez les uns et sourires de connivence chez les autres.

                Qui plus est, la polémique que vous amorcez (et qui marche pas mal au vu des réactions précédentes) peut mettre l’eau à la bouche de nos omniprésents animateurs de talkshows. Vous nous faites donc courrir le risque d’une nouvelle séquence minable à une heure de grande écoute d’une télé franco-française qui n’a pas besoin de ça. Vous aurez ainsi participé à ce marketing de merde que vous voulez pourtant dénoncer.

                Article contre-productif, assurément.

                Heureusement, il va y avoir les grèves, avec un peu de chance, votre sujet sera éclipsé et le joli coup marketing de cette marque éventé.


                • Pierre Arrighi Pierre Arrighi 13 novembre 2007 11:34

                  Monsieur Villach,

                  je conseillerais à vos lecteurs -vous, vous êtes « au-dessus » de ça- d’écouter cet intellectuel d’exception, le franco-algérien Albert Camus, lisant son texte sur le théâtre et le football à l’émission Gros Plan.

                  Dans ce texte, il est question de ce mépris culturel (cette sottise) qui vous caractérise tant. « Les vrais artistes ne méprisent rien ! » nous rappelle celui qui qualifiait le football de modèle de société future et les stades, de lieux de bonheur.

                  Mais le bonheur, à ce que je revois, c’est pas trop votre truc.


                  • Paul Villach Paul Villach 13 novembre 2007 14:41

                    Ah ! Vous revoilà, cher Monsieur, la parole aimable à la bouche, comme d’habitude !

                    Faut-il que ce que je critique vous dérange. Sinon, vous connaissez le mot de Talleyrand : « Tout ce qui est excessif, est sans importance ». Seulement, au fond de vous même, vous sentez que je touche juste et vous ne le supportez pas.

                    Vous avez décidé d’enrôler Albert CAMUS, dans votre croisière ou votre croisade. Il serait sûrement le premier surpris.

                    Je crois connaître assez bien Albert Camus, pour être allé jusqu’à travailler sur ses archives, y compris chez son épouse, Mme Francine Camus, rue Madame, à Paris, vers la fin des années 60.

                    Vous semblez oublier que le théâtre et le football qu’il a pratiqués et célébrés à son époque, et où, a-t-il dit, il a puisé ses règles de morale essentielles, ne ressemblent en rien à ce que théâtre et football sont - hélas ! - devenus.

                    Relisez donc le théâtre de Camus : rien qui ressemble au formalisme dans lequel a sombré un certain théâtre à la mode d’aujourd’hui. Il aurait à son sujet cette ironie féroce qu’il savait si bien servir à ses adversaires.

                    Quant au football, revoyez donc les photos de l’adolescent de Belcourt qu’il était quand il jouait gardien de but et dites-moi si ça a quelque chose à voir avec ce football devenu instrument de promotion pour sa perte.

                    Figurez-vous que j’ai la faiblesse de penser qu’Albert Camus serait bien proche de mes positions à ce sujet. Désolé encore une fois de vous déplaire.

                    Mais de grâce, si vous voulez qu’on échange, sachez courtoisie garder. Paul Villach


                  • Pierre Arrighi Pierre Arrighi 13 novembre 2007 15:29

                    Simplement, je conseille à vos lecteurs de lire ce texte ou de l’écouter car il parle bien de ces sottises que vous adorez étirer sans fin et que vous croyez toutes nouvelles.


                  • docdory docdory 13 novembre 2007 15:12

                    Cher Paul Villach

                    Le veston finement rayé porté par le footballeur Cantona fait penser , certes , à la mafia , mais fait également penser aux costumes sur mesure finement rayés confectionnés par les tailleurs de Saville Road qui habillent les financiers de la City . Tout ceci forme un beau mélange : certains clubs de football britanniques sont cotés en bourse , j’ai ouï dire que certains nouveaux riches russes s’intéresseraient également aux investissements footballistiques ( on peut évoquer dans le cas de ces russes fortunés une technique de blanchiment d’un argent douteusement , voire maffieusement , acquis ) .

                    Les point commun entre le mafioso, le financier de la City et le footballeur connu sont :

                    - l’énormité des sommes qu’ils gagnent

                    - un certain relent d’illégalité ( évident pour le mafioso , mais soupçonnés chez les deux autres : matchs truqués , dopage pour le footballeur , délits d’initiés , blanchiment d’argent sale avec gains énormes à la clés pour le financier )

                    - et enfin la brutalité ( la force physique brute du footballeur , la violence du mafioso et la brutalité sociale du financier , matérialisée par les fameux licenciements boursiers . )

                    La conjonction de l’illégalité et la brutalité étant , comme vous le soulignez , symbolisées par la marque Olly Gan = hooligan .

                    Je suis frappé du fait que l’angle de vue et l’aspect antipathique en noir et blanc de l’image rappellent ( involontairement ? ) une publicité ancienne qui avait fait couler beaucoup d’encre , en raison de son cynisme , il y a une trentaine d’années : celle de la BNP « votre argent m’intéresse » .

                    Au fond , le message cynique de cette publicité est : « confiez moi votre argent , et je vous habillerai de telle sorte que vous aurez l’air d’être prêt à tout et à n’importe quoi pour en gagner ! »

                    2°) message personnel : j’ai essayé de vous envoyer un e mail en réponse à votre courriel sur le triptyque blanc , mais vos deux adresses e mail semblent hors service ( « le serveur SMTP de votre correspondant a atteint sa limite de péremption » m’informe mon ordinateur ! ) . Je ne sais pas si vous avez reçu mon mail en fin de compte ?


                    • Paul Villach Paul Villach 13 novembre 2007 15:51

                      Cher Docdory,

                      savez-vous dans quelle cage à tigres vous venez de vous jeter en osant proférer de pareils blasphèmes contre la religion footballistique professionnelle ?

                      Je suis heureux de vous savoir à mes côtés pour faire face. Votre remarquable commentaire est marqué au coin du bon sens, hélas !

                      Seulement, savez-vous que Descartes s’est lourdement trompé au début de son « Discours de la méthode » ? Ne le répétez pas ! Mais il s’avère après enquête que « le bon sens (n’est pas) la chose du monde la mieux partagée. » Hélas ! Très cordialement. Paul Villach


                    • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 14 novembre 2007 15:48

                      @ l’auteur

                      Ces publicités s’adressent à nos instincts les plus basiques afin de nous éviter une analyse consciente de la réalité de nos besoins. La pyramide de Maslow est très utilisée en publicité. Chaque visuel renvoie à l’un ou à plusieurs de ses niveaux.

                      En cela le monde publicitaire est confronté à une double contrainte.

                      La première, basique, consiste à créer une complicité, une duplicité, avec le public.

                      La seconde, plus insidieuse, calculée, est de répondre à la culture des annonceurs. Lorsque celui-ci est le chocolatier du coin ou une entreprise ne s’adressant qu’à une clientèle professionnelle, cette réponse est le plus souvent anodine. Il n’y a pas d’enjeux sociaux derrière.

                      Tout autre est la publicité émise par les grands groupes industriels s’adressant à l’ensemble de la population. À leur niveau, ils sont parfaitement conscients de leur capacité à contraindre celle-ci à un comportement captif envers le système de production dont profite une petite minorité et qui se cache derrière la notion d’ultra libéralisme. Ce système n’a d’autres moyens de croissance que l’appropriation ininterrompue des ressources de l’individu.

                      Je comprends très bien la réaction quasi-réflexe de beaucoup contre votre analyse. L’identité culturelle de l’émetteur sous-tend toute communication. Par métaphore, on pourrait évoquer des tenseurs mécaniquement solidaires du système auquel se réfère l’annonceur. Les annonces auprès du grand public n’échappent pas à la règle. Les annonceurs sont tributaires du système financier auquel appartient leur donneur d’ordres. Ils ne peuvent s’affranchir de ses codes. Ils ne le désirent pas non plus puisqu’ils ont recopié leur mode de fonctionnement afin de réduire voire de supprimer tout apprentissage des codes des annonceurs. Ils les possèdent dorénavant en interne. Les tenseurs évoqués plus haut sont l’hédonisme, la loi du plus fort, la mesure de l’appartenance de l’individu au système social par sa seule capacité à développer des excédents financiers. Autant de comportements mettant en péril la cohésion sociale. En démontant les mécanismes de l’annonce, vous mettez à jour la structure d’un machiavélisme inacceptable inhérent au modèle social qui est le nôtre.

                      On ne peut demander aux destinataires de ces messages qui profitent le plus souvent avec honnêteté du système d’en remettre en cause la légitimité sans qu’ils ressentent avoir été bernés ou s’en être rendu complice. À cet effort d’analyse s’ajoute l’effondrement de perspectives déjà tracées pour l’avenir. C’est beaucoup exiger. Porter le débat sur ce plan serait déjà en reconnaître la réalité. Comme toujours dans ce cas, la critique s’oriente vers l’identité sociale. « Cher Monsieur, vous êtes un zôtre ».

                      L’imbécilisation croissante des programmes de télévision, la part grandissante de la pipolisation dans les informations quotidiennes, l’affligeante diminution de la qualité de l’enseignement (mon livre d’histoire de 4e serait aujourd’hui un ouvrage de niveau DUG) participent à un même objectif parfaitement identifié : refuser l’accès de la population aux moyens intellectuels, spirituels et moraux nécessaires à l’élaboration du libre-arbitre de chacun.

                      La sécurité à laquelle aspire tout individu s’obtient par le partage d’une rigueur morale et comportementale librement consentie qui s’exprime à travers l’élaboration des codes sociaux. Elle nécessite un esprit critique vis-à-vis de ces codes sociaux afin que chaque citoyen puisse en dénoncer les dérives.

                      L’économie purement fiduciaire dans laquelle nous nous enfonçons n’a tout simplement pas les moyens financiers de prendre en compte cette capacité naturelle de l’homme de s’inscrire sciemment et généreusement dans une démarche de construction commune des codes sociaux. Il faudrait pour cela une redistribution des responsabilités, donc des produits du travail (je vais vite). Il est beaucoup plus facile et plus sûr de les fabriquer. De plus, l’appropriation par une minorité de la capacité de production de chaque individu constitue le premier danger auquel s’expose une collectivité puisque ce comportement dénie la capacité de l’individu à juger par lui-même la pertinence de sa contribution au bien commun au regard des codes établis et partagés (en cela, comme vous le voyez, je ne suis pas marxiste !). Anéantir le libre-arbitre est une question de survie pour le système.

                      La publicité n’est que la phase visible d’un programme global beaucoup plus large d’esclavagisation dont le déroulement s’opère sous nos yeux sans qu’on y prenne garde.

                      La biographie d’Orwell et ses relations avec les maîtres à penser de ce programme est à ce titre tout à fait révélatrice. 1984 n’est pas une fiction, mais le témoignage d’un programme d’action sociale qui s’accomplit jour après jour.

                      Cordialement,

                      Renaud Delaporte


                      • J’ai trouvé les remarques et commentaires de Mr DELAPORTE particulièrement intéressants. Voilà qui réhausse le niveau du débat et qui nous apporte enfin quelque chose. Nul doute vous avez là un spécialiste, à votre niveau, qui ne manquera probablement pas vos prochains rendez-vous concernant les médias et la pub. Nous n’en seront que plus heureux. N’en déplaise aux esprits chagrins et aux pratiquants de l’invective !!


                        • ricox 17 juillet 2015 10:41

                          Est il besoin de rappeler que Cantona est acteur ? Bizarrement ça ne choque pas l’auteur quand Lucchini fait de la pub, Pierre Arrighi a totalement raison, ce texte ne dégage rien d’autre que du mépris et de la sottise voir de la jalousie...


                          Puis ce style XVIIIème siècle...pitié.

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