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Accueil du site > Tribune Libre > L’information selon M. Jean-Pierre Elkabbach

L’information selon M. Jean-Pierre Elkabbach

M. Jean-Pierre Elkabbach, président d’Europe 1, de Lagardère Média et de la chaîne de télévision Public Sénat, est convoqué devant le CSA le 6 mai 2008 pour s’expliquer sur la diffusion d’une fausse nouvelle à l’antenne d’Europe 1 le 21 avril dernier.

N’était l’inélégante façon de se défausser dans un premier temps sur la rédaction en parlant d’une « erreur collective » qu’il assumait « personnellement  », l’affaire vaudrait-elle qu’on s’y arrête ? La Société des rédacteurs de la station a soutenu, en effet, le 22 avril, « que lui seul a été le donneur d’ordre, (qu)’il a transmis l’information et ordonné qu’on la diffuse  ». Mais l’information erronée a été démentie dans la demi-heure, des excuses ont été faites. Basta ! Errare humanum est ! Rien d’étonnant, du reste, pour un type de médias dont les ressources publicitaires imposent la chasse à l’audience et donc la chasse à l’inédit – pardon ! au scoop ! – de préférence dans les milieux de l’industrie du spectacle – pardon ! du show-business.

La personnalité de l’auteur impliqué dans cette bourde mérite toutefois attention. Sa longévité professionnelle sous des majorités diverses, entre service public et radio privée, en fait le symbole du journaliste d’accréditation dont les erreurs, loin de compromettre la carrière, la relancent à chaque fois. Il en est qui sont décidément insubmersibles.

Le chevalier blanc de la liberté d’expression ?


Sans remonter aux origines, il semble que la carrière de M. Elkabbach prenne son envol sous la présidence de M. Giscard d’Estaing. Animateur sur Antenne 2 (devenue France 2) d’une émission Cartes sur table, il doit une part de sa notoriété à ses accrochages à l’antenne avec le secrétaire du Parti communiste français. Le 1er février 1978, en particulier, il s’attire de Georges Marchais, agacé d’être sans cesse interrompu, une salve de reproches qui feront sa fortune. Le titre d’un livre, écrit plus tard avec son épouse en 1992, résumera à son avantage l’enjeu de ces confrontations avec lui : Taisez-vous Elkabbach ! La formule prêtée à Georges Marchais suffit à hisser le journaliste sur l’autel des vaillants défenseurs de la liberté d’expression guerroyant contre le représentant de la propagande totalitaire qui muselle les journalistes à la recherche obstinée de « l’information extorquée  ». Mais est-ce bien le profil de M. Elkabbach ?

Des naïvetés apparentes

Oublié ce soir de l’élection de M. François Mitterrand à la présidence de la République, le 10 mai 1981, où il a été conspué sur la Place de la Bastille en raison de ses positions jugées partisanes en faveur de M. Giscard d’Estaing. Oublié aussi l’épisode de « l’Histoire en direct  », selon Le Monde, ou encore de « la révolution en direct  » qui se déroulait en Roumanie en décembre 1989, avec la retransmission « en direct » par La Cinq des émissions des « insurgés » sur Televiziunea Romana et la diffusion des images du faux-charnier de Timisoara. Interrogé par France-Soir, M. Elkabbach déclarera le 12 février 1990 : « La Roumanie et la façon dont nous avons été manipulés, ont été une bonne leçon.  » On reste interdit. Un journaliste chevronné en était-il encore à se laisser prendre à « l’information donnée » et à ne pas savoir qu’elle n’est pas fiable ?

Devenu président de France Télévisions en 1993, il ne se montrera pas plus averti : il ne trouvera rien à redire à un projet d’émission intitulée, La preuve par l’image, en septembre 1995, avant un premier numéro calamiteux victime lui-même du piège... de l’image, qui conduira à la suppression immédiate de l’émission. Le célèbre journaliste ignorait donc aussi que l’image était une représentation de la réalité d’autant plus dangereuse que l’un de ses procédés structurels constitutifs est la mise hors-contexte avec tous les égarements qu’elle peut provoquer.

Son retour, en revanche, à la tête de la télévision publique montre sa capacité à retrouver les grâces des gouvernants quels qu’ils soient : c’est même à lui, le conspué de la Place de la Bastille, que le président Mitterrand acceptera de se confier entre 1993 et 1994 pour s’expliquer sur ses révélations publiées par Pierre Péan en 1994 dans Une jeunesse française.

La sanctification du journaliste

M. Elkabbach était alors devenu une telle référence du journalisme qu’il avait été choisi par Europe 1 pour l’illustration d’une campagne publicitaire. Le 30 septembre 1992, dans Télérama, par exemple, c’est une image pieuse de la mythologie médiatique qu’il incarne, en chemise-cravate devant son micro, grave, les yeux levés au ciel, avec pour légende : « 7h43 et 8h32. Jean-Pierre Elkabbach : "En recherchant la vérité, j’ai souvent trouvé des ennemis."  » Le plan moyen avec angle de contre-plongée qui grandit le personnage, la mise hors-contexte qui dirige le regard sur lui et les métonymies du micro, du studio, de la scène d’interview et de la chemise-cravate, définissent la stature d’une star journaliste.

Deux paradoxes le hissent même à un degré d’autorité encore plus élevé sur les autels. L’un réside dans la pose adoptée qui comporte simultanément une ambiguïté volontaire propre au langage analogique des postures : le regard qui s’élève hors-champ peut avoir deux significations.
1- Ou bien le journaliste ne regarde pas son interlocuteur. Et dans ce cas, il y a contradiction apparente  : il se trouve devant un micro, bouche fermée ; or, il ne parle ni n’écoute. Quelle est la solution cachée ? S’agit-il d’un moment de méditation, ou de lévitation, les yeux levés au-dessus des mensonges des hommes ? Par intericonicité, on reconnaît une pose familière aux saints ou aux martyrs, capables de s’abstraire du monde pour entrer en relation directe avec Dieu, nommé le « Très-Haut ». D’autres signes analogiques le confirment : buste droit, coudes calés, gravité du visage, tout respire la fermeté, la détermination et en même temps la sérénité, malgré la difficulté de la mission ingrate du journaliste qui lui crée des ennemis : car nul ne recherche des ennemis par plaisir.
2- Ou bien alors le journaliste regarde son interlocuteur. Et dans ce cas, cette fixité du regard et cette gravité de l’expression peuvent paraître excessives. La solution est dans l’intransigeance et l’absence de complaisance ou de complicité dans une interview : rien ne peut détourner le journaliste de sa mission qui consiste à « sonder les reins et les cœurs ».

L’autre paradoxe est contenu dans la légende aux deux sens du terme : selon la morale commune, la simple recherche de la vérité ne devrait pas conduire à se faire des ennemis. Et pourtant si ! La vérité est parfois nuisible à certains. Il est ainsi allégué par insinuation que M. Elkabbach livre toujours une information fiable. Si sa recherche de la vérité lui fait des ennemis, c’est qu’il s’emploie à obtenir des informations à leur insu et/ou contre leur gré  : c’est la définition même de l’information extorquée. D’autre part, cette épreuve morale que constitue l’affrontement d’ennemis, valide l’information recueillie : nul, en effet, ne s’expose volontairement à la douleur, sauf pour une raison de survie ou une grande cause, ici la recherche de « l’information-vérité ».

Un sophisme

Or, ce raisonnement est un sophisme comportant l’insinuation de trois amalgames.

- Le premier assimile une relation temporelle de simultanéité – « Quand j’ai recherché la vérité, j’ai trouvé des ennemis » – à une relation de cause à effet – « Je recherche la vérité, donc je me fais des ennemis ». Or, cette relation de cause à effet insinuée n’est pas établie. Il peut très bien s’être fait des ennemis, parce qu’il était lui même militant d’une cause opposée, comme on l’a vu plus haut.

- Un deuxième amalgame confond probabilité et certitude. Le passé est-il une garantie suffisante pour l’avenir ? C’est une autre relation de cause à effet illégitime qui est insinuée : « Parce que j’ai cherché la vérité dans le passé, je la chercherai dans l’avenir. »

- Un troisième amalgame est enfin contenu dans le terme de « vérité » qui identifie à tort représentation partielle et représentation totale. Cette notion morale, opposée au « mensonge », désigne l’expression d’une saisie totale et exacte de la réalité seule accessible à un être omniscient qui ne souffrirait pas de l’infirmité de l’être humain, par ses médias sensoriels, son ubiquité dans l’espace, sa mémoire infaillible des contextes, etc. L’être humain ne peut, lui, accéder qu’à une représentation de la réalité, plus ou moins partielle, plus ou moins fidèle.

Le journaliste « illuminé »

Pour achever le tableau religieux, la charge culturelle des couleurs renforce cette stature spirituelle du journaliste. Le choix « du noir et blanc » répond à un climat de dramatisation : car l’affaire est grave. Le blanc de la chemise et du visage tranche avec l’environnement sombre : il est « la couleur » de la lumière et donc de la vérité, qui fouille les ténèbres du mensonge. Au surplus, deux petits points blancs dans les pupilles, qui sont de simples reflets de spots, deviennent des sources lumineuses pour l’illumination des humains. Par intericonicité, on reconnaît les images pieuses qui donnent aux saints des regards lumineux. Avec cette lumière de la vérité qui brille dans ses yeux, le journaliste est proprement, lui aussi, « un illuminé » . Il ne lui manque que l’auréole.


Telle est l’image édifiante de l’information à laquelle M. Elkabbach a tenu à associer son métier de journaliste prétendument attaché à l’exclusive recherche de la vérité pour obtenir à peu de frais crédit et autorité auprès de ses auditeurs. Seulement cette image pieuse d’un saint, les yeux levés vers le ciel, appartient à une mythologie médiatique qui ne peut tromper que des croyants naïfs, non des citoyens avertis. Au besoin, la fausse nouvelle de la mort d’un animateur de télévision que ce saint du journalisme d’accréditation a lancée, peut aider à revenir sur terre. Paul Villach


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25 réactions à cet article    


  • jamesdu75 jamesdu75 5 mai 2008 11:42

    Mais vous ne saviez pas ! La fausse information n’est pas la cause d’une poursuite a l’audimat ou même des mauvais collaborateurs. C’est de la faute a internet :

     

     La tentation est grande pour des sites de taper fort afin de se faire entendre, quitte à ne pas vérifier ou à ne pas donner la parole aux personnes qu’ils attaquent. (...) À la manière du marché boursier, il y a une hypersensibilité et une hyperréactivité à toutes les nouvelles, vraies ou fausses. Il faut bien comprendre que cette mécanique emporte tout le système médiatique, et, avec lui, l’indispensable respect de la vie privée, de la dignité, de l’intimité

     

    http://www.pcinpact.com/actu/news/43259-JeanPierreElkabbach-ragots-internet.htm?ca=&vc=1&p=3&#c1606555


    • Cher Paul VILLACH

      Pour ma part, même si je partage l’essentiel de votre analyse très pertinente, je m’estime cependant tenu à un sorte de "reconnaissance du ventre" à l’égard de J-P ELKABBACH car, en début 1986, c’est bien lui qui accepté d’être le premier à me prendre en direct à une heure de grande écoute au moment même où je venais de décider de m’exprimer publiquement pour la première fois sur la sinistre affaire des Irlandais dans laquelle j’étais inculpé depuis trois ans déjà ...sans que le dossier d’instruction n’avance d’un iota.

      Il n’est peut-être pas interdit de penser que le but de l’interview était de soulever ce scandale MITTERRANDIEN peu avant le début d’une campagne électorale qui conduisit à la première cohabitation sous la Vème République....mais j’ai conservé le souvenir de ce geste...même si depuis je n’ai plus jamais été réinvité à m’exprimer sur Europe 1..pas même à l’occasion de mon second bouquin sur l’affaire

       


      • geko 5 mai 2008 12:45

        ".., c’est bien lui qui accepté d’être le premier à me prendre en direct à une heure de grande écoute..."

        Il a accepté ou on lui a suggéré ?


      • Paul Villach Paul Villach 5 mai 2008 12:58

        @ L-Cl Jean-Michel Beau

        Je crois, cher Jean-Michel Beau, que votre témoignage vient corroborer mon analyse. En 1986, votre livre était utile à la campagne électorale qui allait provoquer l’alternance soutenue par M. Elkabach.

        Aujourd’hui, la somme que représente votre ouvrage, "L’affaire des Irlandais de Vincennes, l’honneur d’un gendarme", et qui montre qu’alternance ou pas, les politiques défendent avant tout le pouvoir, même quand il viole la loi, est embarrassante pour un journaliste façon Elkabach qui ne veut peut-être pas non plus se fâcher avec les mânes de Mitterrand qui, après la place de la Bastille, lui a offert ses confidences... Paul Villach


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2008 17:05

        Comme fauteuil Lieutenant-Colonel , on est bien assis ?


      • tvargentine.com lerma 5 mai 2008 13:15

        Ce homme est un opportuniste qui sait saisir sa chance quand la porte s’ouvre

        Il n’a aucune conviction,n’en a rien à foutre et je dois dire que je l’aime pas depuis qu’il cirait les bonnes à Giscard,mais il a fait cela avec Mitterand,Chirac et maintenant Sarkozy

        Alors,le mieux est de changer de chaine

         


        • Terminatux 11 mai 2008 18:28

          Non on encourage juste un de ces rares commentaires n’étant ni insultant, ni diffamatoire, ni haineux et n’étant pas répété pour la 15ème fois.


        • Fergus fergus 5 mai 2008 13:22

          La course au scoop qui a valu à Elkabbach son dérapage sur Sevran était prévisible tant Europe 1 court après ce type d’info visant à propulser la station au top des radios généralistes. La preuve, le slogan asséné chaque jour aux auditeurs par Morandini en accroche de la tranche d’information de midi : "Pour être les premiers à tout savoir" ! Comme si la primeur avait un intérêt quelconque.

          Et que dire de ce téléphone rouge d’Europe 1 (toujours la rechercxhe du scoop) qui récompense financièrement toute information jugée digne de passer à l’antenne ? Grâce à ce téléphone rouge, j’ai pu voir un jour bondir de joie une collaboratrice assurée de toucher un chèque pour avoir annoncé la mort d’un musicien célèbre désincarcéré de sa voiture par le mari de la dame, pompier volontaire. Lamentable et pathétique !

          Certes, Elkabbach n’a rien inventé. Mais il a mis la pression sur toute son équipe pour ériger le scoop en priorité éditoriale. Qu’il puisse le payer aujourd’hui d’un blâme ne serait qu’un juste retour des choses, mais aussi une bien piètre punition, malheureusement impuissante à inverser le cours des choses.


          • Yannick Harrel Yannick Harrel 5 mai 2008 16:51

            Bonjour,

            L’épisode Elkabbach c’est surtout une démonstration du mouvement de tectonique des plaques d’influence médiatique : la récente diatribe de l’intéressé envers les sites Internet (n’oublions pas que le site en ligne d’Europe 1 lui même a relayé l’information erronée concernant le décès de Pascal Sevran) a démontré que l’on sent les médias traditionnels nerveux, entre perte d’influence et désaffection des abonnés/auditeurs/téléspectateurs, on comprend mieux cette course au scoop dont les dégâts peuvent faire tache d’huile et provoquer de bien détestables dérapages...

            Cordialement


          • pour GEKO

            "On" le lui avait suggéré et il a bondi aussitôt dans les 2 heures qui suivirent. Ceci dit ...rassurez vous ce fut un "scoop" ...Mais il n’eût évidemment aucune conséquence d’aucune nature sur l’évolution de l’information judiciaire ...visant à tout étouffer. Tout est rentré dans l’ordre ...REPUBLICAIN avec la fameuse justice inépendante...qui n’a pas bougé d’un iota. Même un livre publié un peu plus tard(1989) à 63000 exemplaires n’a rien fait bouger non plus. Le procès ..ou plutôt ce qui en a tenu lieu d’est déroulé fin 91 puis en Appel en début 92 ...et tout a été écrasé....laminé...precrit..liquéfié

            Quant au nouveau livre de mars 2008 ...même silence général ...pas de plainte en diffamation ...et pour cause ! Le coup du silence général  ! TOUT VA BIEN

            VIVE LA JUSTICE RENDUE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS !!


            • geko 5 mai 2008 15:21

              Merci pour cette précision L-Cl Jean Beau, et merci de nous rappeler que dame justice n’a plus que sa balance à nous montrer en guise d’équité !

              Cordialement


            • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 mai 2008 13:57

              Bien vu. Remarquons que Jean-Pierre Elkabbach assume comme un surhomme ses triples fonctions privé/public (en plus de ses fonctions d’animateur-vedette). Moi qui croyais que c’étaient des boulots à plein temps !!! On voit bien l’analogie avec les cumulards du milieu politicien. On reçoit et on dispose des charges (au sens que ce mot avait sous l’Ancien Régime) au gré de la faveur des Princes, sauf que ce n’est plus des charges de Maître des Chasses Ducales ou du Cabinet des Curiosités Naturelles, ou encore des Murs et Clôtures Royales, mais des places à la télé.

              En voilà un qui ne dira pas par mégarde pour qui il vote, comme ce brave benêt de Duhamel. Jean-Pierre Elkabbach arrive à plus de 40 ans de carrière : va-t-il prolonger juqu’aux annuités prescrites par les nouvelles lois sur les retraites, ou va-t-on le supporter jusqu’à ce qu’on annonce sa mort par mégarde ?


              • ocean 5 mai 2008 14:22

                merci paul de ces éclairages.

                comme toutes les institutions nationales, la structure sociale de distribution de l’information que constitue le monde médiatique, et qu’on ne regarde pas assez comme une structure de grande distribution, a depuis longtemps passé le cap où elle a transformé son finaliste (le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur, le citoyen en quête d’information) en combustible permettant la continuation de son fonctionnement.

                Ce détournement, qui s’observe avec toutes les structures de grande distribution (éducation nationale pour la distribution du savoir, hôpital pour la distribution de la santé, appareil judiciaire pour la distribution de la justice, etc), ce détournement de fin par lequel la strcture se sert de son "client" au lieu de le servir est intéressant car il instaure la survenue et l’établissement d’une "finalité sans fin", sans autre fin qu’elle-même, ce qui pourrait expliquer l’aveuglement de celles et de ceux qui en sont les "acteurs".

                Votre analyse décrit fort bien et clairement des mécanismes possibles de ce détournement, la façon dont il s’opère, ses moyens et outils.


                • hamra 5 mai 2008 14:25

                  l’instinct ne pardonne pas sa proie....ses proies ?

                  Merci pour ce clinquant récapitulatif.


                  • Le Hérisson Le Hérisson 5 mai 2008 14:27

                    Je souscris à votre analyse, cher auteur, bien que je sois moi-même journaliste ! Plus sérieusement, je trouve que le métier se perd... Le minimum de la profession exige que l’on vérifie ses sources, qu’on les recoupe, etc. avant de publier une information. En ignorant ce principe élémentaire enseigné en première année, M. Elkabach ne se déshonnore pas seulement lui-même, mais également l’ensemble de la profession.

                    Le deuxième principe, moins enseigné car plutôt fruit de l’expérience, est effectivement que la vérité apparaît souvent comme subjective, plurielle, incomplète, partiale, datée, culturelle, sexuée même... "La" vérité totale, comme vous dite, n’existe pas. Enfin, pas dans notre pauvre monde imparfait et mortel. Enfin, si. Hitler croyait l’avoir mais ça a mal fini. Dieu l’a peut-être, lui, mais personne ne l’a encore vu...

                    En journalisme, comme dans d’autres professions (homme politique, avocat, juge...), il faut se méfier de ce que j’appelle les "chevaliers blancs", c’est à dire ces journalistes, par exemple, qui se montrent comme détenteurs ou découvreurs d’une "vérité" universelle, parfois dérangeante, quelque fois encore menacée par quelques sombres complots. Alors, ces braves journalistes "chevaliers blancs de la vérité" n’ont cure de la partialité de "leur" vérité, mettent à la une des faits non vérifiés, afin d’uniquement flatter leur propre instinct de "découvreur sublime de la vérité universelle".

                    C’est ce que fait Elkabach, avec son ton péremptoire du petit matin à Europe 1, c’est ce que fit Edwy Plénel avec sa fausse maison de Mitterrrand qu’il mit en une du Monde ou encore Karl Zéro à Canal + avec l’affaire de Toulouse. Hélas, ce genre d’exemples est nombreux et d’autant plus navrants qu’ils ne sont pas sanctionnés. Plénel, Elkabach, K. Zéro... autant de "professionnels" de l’information qui continuent à officier sans trop d’inquiétude, n’est-il pas vrai ?


                    • Paul Villach Paul Villach 5 mai 2008 14:44

                      @ Le hérisson

                      Au nombre de ces journalistes que vous citez, on peut ajouter PPDA avec son interview collective de Castro réécrite en entretien exclusif, ou ses liaisons dangereuses avec Botton par exemple, sanctionnées en son temps par la Justice. 

                      La grande question reste tout de même leur inamovibilité quoi qu’ils fassent. C’est fascinant. "La prime à la casserole" qu’on constate dans l’exercice du suffrage universel aurait-elle un équivalent dans le microcosme médiatique  ? Paul Villach


                    • sisyphe sisyphe 5 mai 2008 14:29

                      Segolène est une poufiasse !

                      C’est Sarko le plus beau !


                      • finael finael 5 mai 2008 15:04

                        Cher Paul,

                        Je ne vais pas en rajouter une couche sur ce "pôvre" mossieur Elkabach, je ne saurais que renvoyer à l’article récent d’AV sur Noam Chomsky et la fabrique de l’opinion publique.

                         Mais je trouve votre analyse de l’image fort pertinente quoique je pense pouvoir y ajouter quelques remarques im-pertinentes :

                         Comme vous ne pouvez avoir manqué de le constater notre homme est là en position d’écoute face à un inconnu qui le domine ... au moins en hauteur. Reçoit-il ses ordres ?

                         Autre élément qu’un photographe remarque immédiatement : c’est le grain de la photo. A celà il peut y avoir deux explications, non mutuellement exclusives.

                         Tout d’abord c’est un procédé courant en photographie destiné à donner une tonalité, dramatique ou romantique, ou autre encore, suivant l’ensemble de l’image.

                         Il se peut aussi que ce soit l’effet de l’aggrandissement et du recadrage d’une portion d’image, auquel cas il ne saurait manquer d’être intéressant de voir l’image entière.

                         Mais le résultat est le même : ce n’est pas une photo qui nous est présentée, mais une icône


                        • Alexeï 5 mai 2008 19:24

                          Ces gens sont censés montrer l’exemple ? L’exemple de PPDA qui n’a pas vu sa carrière stoppée est éloquent :

                          1. L’interview truquée avec Castro

                          2. Sa condamnantion à de la prison avec sursis dans les affaires Botton.

                          Il semble rester le présentateur préféré des Français au JT (je me refuse à l’appeler journaliste).

                          J’en conclus, à la lecture de vos articles et de leçons que nous retirons de l’existence, Paul Villach, que nous avons le système politique que la majorité d’entre nous mérite. Il en va de même pour notre Éducation Nationale. Quant aux médias de masse ???


                          • Paul Villach Paul Villach 5 mai 2008 20:27

                            @ Alexeï

                            Comment pourrais-je vous contredire ?

                            La démocratie n’est pas toujours enthousiasmante, surtout quand une masse de gens peut être manipulée, vire d’un côté ou de l’autre comme une marchandise mal arrimée dans un bateau, en fonction du roulis, et fait les majorités...

                            Mais on a rien trouvé de mieux : c’est le pire des régimes selon l’expression prêté à Churchill, à l’exception de tous les autres. Paul Villach


                          • chmoll chmoll 5 mai 2008 19:34

                            beu nan c tout nouveau ça vient d’sortir,c’est du journalisme à la boule de cristal

                             


                            • Alexeï 5 mai 2008 21:47

                              Je ne conteste pas la démocratie en tant que système, loin s’en faut. Ce qui est regrettable (c’est un euphémisme) est que ce système est à ce point dévoyé par nos politiques, nos administrations (l’Éducation Nationale n’a hélas pas le monopole) mais par ceux qui devraient le défendre (magistrats censés être les garants de nos libertés, surtout au civil ; journalistes membres du quatrième pouvoir ; syndicats qui ne jouent plus le rôle de contre-pouvoir).


                              • Paul Villach Paul Villach 5 mai 2008 22:01

                                @ Alexeï

                                Vous passez en revue avec raison les diverses institutions qui ne sont pas à la hauteur de leur mission pour que les relations sociales soient pacifiées. Tel est le noeud de la crise que nous vivons !

                                Je crois avoir lu hier que "62 % des Français" s’attendent à une crise majeure et pensent que notre Président de la République ne finira pas son mandat.

                                Le problème est que l’on sait comment ça commence, mais non comment ça finit !

                                Rassurez-vous pourtant ! Benoît XVI vient de reconnaître une nouvelle apparition de la Vierge en France qui date de 1664, comme une marque de la bière Kronembourg  ! Et on n’en avait rien su ! Paul Villach


                              • Alexeï 5 mai 2008 22:17

                                Comment vos détracteurs pourraient-ils vous donner tort ? Probablement en pratiquant l’injure (à défaut de vous agresser physiquement) cachés derrière leur écran d’ordinateur comme les administrateurs sont couverts par leur hiérarchie, pour se référer à votre précédent article. Je suis au regret de constater que le niveau des commentaires a baissé.

                                Ils ne peuvent pas, une fois de plus, contester la réalité. Et c’est ce qui les gène aux entournures.


                                • Diogene 10 mai 2008 11:13

                                  Son seul tort est d’avoir eu raison trop tot.......

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