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Accueil du site > Tribune Libre > Rien à cirer de Cannes

Rien à cirer de Cannes


Cannes, sa Croisette et son festival, ses fastes et ses stars. Une meute de journalistes aux pieds des marches du palais, théâtre des vanités qu’un improbable archange luciférien rêverait de transformer en bûcher des vanités. Après tout, ces people encostumés, ces messieurs smokinguisés, des dames enrobellisées, ces journaleux en rebellisés, ce monde déguisé, ce spectacle d’insignifiance ne vaut pas un dialogue de Giordano Bruno. Supprimons toute cette mise en scène que le monde ne s’en portera pas plus mal. L’insignifiance portée au pinacle atteint son peak oil des huiles du spectacle. Les réserves de créativité cinématographiques ont été épuisées de moitié. Sans doute depuis quelques années. Cannes en 2008 nous gratifie de ses effluves en ruptures, mais pas comme Cannes en 1968, mon festival préféré. Le cinéma n’est plus en odeur de sainteté. Le contraste entre une gravité affichée par le jury et la décadence de ces vedettes customisées en Dior et Saint-Laurent annonce d’autres fractures. Pourtant, le cinéma d’auteur et la hauteur de la sélection se veulent encore un appel politique au monde, mais ces à-côtés agacent et tout ce cirque ostentatoire de gens insignifiants qui n’ont rien à dire, présents sur les plateaux de télé et notamment sur Canal, finit par donner de l’urticaire. Coupez !

Je voudrais faire l’éloge du cinéma. Que j’ai aimé il fut un temps. Qui ne m’attire plus, étant un peu comme Deleuze qui, bien qu’ayant écrit sur le cinéma, détestait cet art pour quelques raisons qu’on soupçonne. Le grand écran capte l’attention, il fascine, il est fascination, et sans contre-poison, comme le dit Platon, il embobine les esprits en projetant une pellicule se débobinant. Fascination ou fascisme des images ? Les stars exercent une véritable fascination. Ce soir, sur Canal, le journalisme au comportement de toutou, j’ai oublié son nom, joue son numéro de prosternation, prêt à lécher les pompes de Brad Pitt et Angelina Joli. Ce brave toutou frétillant tel un cabot ramenant la baballe ou ayant trouvé un nonosse. Ah quel scoop ! Angelina, en cloque, annonce qu’elle aura des jumeaux et c’est la claque pour notre fier journaliste qui a ramené une sainte parole pour célébrer l’Epiphanie sur la Croisette. Est-ce important, tous ces potins glanés par des types logeant dans des palaces payés par des cochons de téléspectateurs abonnés à l’écran pour quelques matchs de foot et surtout faire comme son voisin qui, lui aussi, a accès au décryptage ? Pauvre société de l’envie. Riche société du détachement. Tenez, en écrivant ces mauvaises pensées, j’écoute une très bonne musique. Philipp Glass, terriblement atmosphérique et lyrique, de quoi réconcilier l’âme avec le temps car les temps sont durs. La musique adoucit les mœurs. Et c’est tant mieux. Je me sens d’une bienveillance incommensurable avec ce Jean-Claude Van Dam et ce Gad Elmaleh, jouant les décoincés joviaux, amuseurs publics, piètres pitres en vérité. Mais c’est le spectacle qui les a fabriqués. Quand les moustiques foncent sur la ville, on assèche les marais. Quand les stars envahissent les écrans, le mieux est d’éteindre sa télé ou de la balancer par la fenêtre.

Un verre de plus, changement de rythme. Heldon, le fils Paga aux drums, Pinhas à la guitare et Spinrad aux vocalises. Atmosphère apocalyptique, d’autres visions. Fin d’un monde. Comment croquer ce théâtre d’insignifiance, ces numéros de stars face à la caméra avec ces mimiques trop convenues, trop gentilles, pour ne pas paraître suspectes et surtout, intéressées, le pognon d’abord ! Le glamour sert de paravent à l’ombre. Le fric et les SS du service d’ordre cannois contiennent la meute en chaleur des visiteurs, accros à une star comme d’autres arpentent tels des zombies les rues de la zone pour une dose de dope. Guitare stridente, bruitages métalliques, les idées mauvaises arrivent. Le faux comme moment du vrai, ces sourires de Sabine Azéma, narcissique expression d’un monde factice, sans profondeur, façonné. Un monde de cauchemar sous les paillettes et les projecteurs. Les puissants font des affaires et des fêtes, le monde est à l’abattoir, quand le soleil décline et que les cyclones déconnent. Des corps à perte de vue dans les rivières en crue, une junte aux abois et un monde en émoi, des cadavres sans compter sous les décombres en béton d’une Chine à l’information bétonnée. Et ces défilés de stars en haute couture et bijoux de luxe. Une insulte ! Âmes affligées par ces impostures. Cannes est insignifiante, d’une insignifiance qui d’année en année s’accroît, comme la niaiserie, les attitudes attendues, les phrases convenues. Rarement une telle intégrale de banalités n’avait été servie dans un écrin de paillettes et de luxe, avec des gros moyens. Le grand Louis avait quand même plus de goût en invitant le théâtre de Molière en son palais. David Guetta, symbole de la décadence et de la déchéance des meutes de mateurs se déhanchant mutés en consommateurs d’émeutes gestuelles exécutées pour adorer les dieux des machines artificielles produisant une musique pour porcherie enluminée de spots clignotants. Et Cannes qui ne monte pas les marches vers le septième art, mais descend dans l’insignifiance de gens venus se montrer, s’afficher, capter les affects des accros du people et des voyeurs du petit écran.

Autant l’avouer cette fois sur fond de musique plus calme, du Martinu, je suis comme Deleuze, je n’aime pas vraiment le cinéma, enfin, disons le cinéma contemporain et tout le cirque ostentatoire qui s’y ajoute, ces postures de stars, ces impostures des mêmes stars, cette vénération pour des gens qui, certes, ont du talent, mais que l’on ne peut ranger sur le même plan que ceux qui innovent, inventent, produisent des découvertes scientifiques, soignent… et ainsi de suite. Quelque part, un plan assez hégélien. Le cinéma est du passé aurai-je envie de dire, comme Hegel parlait de l’Art comme étant révolu, préférant au coup de peinture de l’imitateur le coup de marteau du bâtisseur. La vision hégélienne prend un sens d’une puissance véridique incontestable. Dès lors qu’on sait le transposer et qu’on peut affirmer en toute conviction qu’au jeu d’une actrice dans une saynète de blockbuster, on préfère et on trouve plus essentiels la sollicitude d’une aide-soignante dans une maison de retraite, le courage d’une infirmière dans un hôpital ou la ténacité d’une institutrice face à ses mômes démotivés. Ce monde factice des stars occupe trop de place dans les médias. Il explose de toute son artificialité, de ses caprices narcissiques, faisant tout pour se donner des airs concernés, mais comme du reste les puissants de l’économie et du politique, largement décalés de la vie authentique (je plaide coupable d’heideggérianisme sur ce coup). On peut prendre cela à la plaisanterie, au divertissement ou bien rejeter en bloc ce beau monde. En revendiquant une posture politique et, donc, en imaginant que quand le peuple se déprendra de ce théâtre d’ombres, de cette humanité factice et jouée sur de la pellicule, eh bien un pas sera franchi. Bref, je n’aime pas les célébrités et les stars. D’ailleurs, je déteste l’émission de Mireille Dumas où les célébrités viennent se confier. Je déteste l’émission de Michel Drucker que je ne regarde jamais. Leurs petits tracas, leurs existences ne m’intéressent pas et, quand ils meurent, aucune émotion, je m’en fous royalement, cela ne trouble pas mon ordinaire, excepté pour écrire un billet si je peux caser quelque réflexion politique ou philosophique. Ce fut le cas avec Sevran. Les stars, je n’en ai rien à cirer, comme tout ce cirque à Cannes.

Le cinéma, allez, je vais quand même dire que je l’apprécie, mais quand il date d’avant 1970, avec ses bandes sonores composées par d’authentiques artistes, Rota, Rosza, Hermann. Le cinéma d’avant avait un certain charme, une teinte, un style, une atmosphère, une âme, des musicalités dans les intonations des acteurs qu’on sentait plus vraies. Etait-il meilleur ? N’étant pas cinéphile, je ne me prononcerai pas. Je ne suis qu’un esthète. Maintenant, le cinéma est devenu une machine à faire du profit. Le cinéma d’auteur, ça existe encore ?


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20 réactions à cet article    


  • morice morice 16 mai 2008 11:43

    Tout est dit dans la haute teneur des questions des journalistes à A.Jolie... « vous pensez mettre des hauts-talons » entre autre, voilà qui définit assez bien le niveau. Heureusement qu’il y a cette année un président qui s’est aperçu que les films étaient le reflet d’une époque... et heureusement qu’il y a des perles à voir, comme « Valse avec Bachir » qu’on a hâte de voir en entier... un film d’auteur, Mr Dugué, un film d’auteur...


    • jondegre jondegre 16 mai 2008 11:47

      Le titre de l’article est allechant.

      L’article demontre la richesse culturelle de l’auteur a travers moult references.

      La vision deprimante et obcene de cannes est bien analysee.

      Mais l’article a un gout passeiste qui gonfle, 68tard sur le retour.

       

       


      • nounoue david samadhi 16 mai 2008 11:47

        y’a surement plus important que cannes pour les riches acteurs americains qui profitent de cannes pour allees voir leurs banquiers à monaco ...

        bref pour plus d’information :

        PARADIS fISCAUX, LA GRANDE EVASION - L’interview du réalisateur Frédéric Brunnquell

        Paradis fiscaux, la grande évasion. Un film de Frédéric Brunnquell Diffusion le 15 mai à 23H05 sur France 2 dans Infrarouge.

        Le monde n’a jamais porté autant de richesses. La vente de produits de luxe bat tous les records, le nombre de milliardaires augmente sans cesse... Pourtant les caisses des États sont désespérément vides. Où est donc passé l’argent public ? Des Caraïbes à Jersey en passant par le Ghana, Frédéric Brunnquell a mené l’enquête sur cette "Grande évasion" et découvert le pot au rose : alors que l’ONU réclame 50 milliards pour éradiquer la pauvreté, plus de 10 000 milliards de dollars sommeillent à l’abri des regards dans les paradis fiscaux. Mais au fait, c’est quoi au juste un paradis fiscal ?

        Mais au fait, c’est quoi au juste un paradis fiscal ?

        Pour découvrir pourquoi Bono, le chanteur de U2 connu pour son engagement dans les grandes causes humanitaires, mérite sa boule de neige, rendez-vous le 15 mai à 23h05 sur France 2.

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        PARADIS FISCAUX, La Grande évasion - L’interview
        envoyé par CapaTV


        • John McLane John McLane 16 mai 2008 12:39

          D’accord avec Jondegre. Beau texte, et très juste dans sa description du vide absolu des paillettes, mais le coté "c’était mieux avant" style Francis Cabrel dans les Guignols, est assez horripilant.

          Le cinéma est devenu une machine à faire du profit, nous dit-on. Mais cela a toujours été le cas depuis son invention. Quand Charlie Chaplin et D. W. Griffith ont créé la société United Artists en 1919, croyez-vous que c’était pour l’amour de l’art, pour donner ses lettres de noblesse à un support artistique alors à peine âgé de trente ans ? Non, pas du tout. C’était pour faire concurrence aux gros studios hollywoodiens de l’époque et pour toucher leur part du gâteau. C’était pour le profit, donc. Cette vision rétrograde et manichéenne du cinéma avec d’un coté des "anciens" nobles et purs entièrement préoccupés par l’esthétique et, de l’autre, des "modernes" sans foi ni loi entièrement préoccupés par leur compte en banque, est, pardonnez-moi de le dire, complètement à coté de la plaque.

          De même, l’auteur se demande à la toute fin si le cinéma d’auteur existe encore. A cela, je réponds : plus que jamais. Sauf que pour constater la vitalité toujours florissante de ce cinéma-là, il faut se bouger un minimum et aller vers lui, cela en zigzaguant entre les grosses productions qui nous inondent herbdomadairement, mais aussi en faisant preuve d’un tant soit peu de curiosité et d’ouverture dans la mesure où le ciné d’auteur se niche aujourd’hui dans des terres qui n’étaient pas forcément les siennes il y a quelques années (et là, je pense au cinéma de genre).

          Quand le sage montre du doigt l’affiche de "Bienvenue chez les Ch’tis", il n’y a que l’imbécile qui va voir "Bienvenue chez les Ch’tis".


          • geko 16 mai 2008 12:45

            Bien vu John MacLane

            Il suffit de choisir ses salles de cinéma, entre autres et pour ceux qui habitent dans ces villes : Utopia


          • LE CHAT LE CHAT 16 mai 2008 12:53

             Cannes par les VRP

             

             

            Ecoute chéri, on a quatre-vingts ans
            Il est temps de rejoindre le cimetière des éléphants
            On a assez d’argent pour se payer une suite
            Des couches culottes de luxe pour colmater nos fuites
            Faut a tout prix depenser notre fric avant de canner
            Dans les machines a sous, une dernière fois gagner
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Se faire griller nos petites guiboles
            On va a cannes, on va a Cannes
            Se faire masser nos vieilles peaux molles
            On va se faire des bouffes, manger des glaces
            Le premier qui s’étouffe gagne la première place
            Sinon, comme des gros cons, on peut sur la croisette
            Mourir d’insolation, ce serait vraiment très chouette
            Ou encore sous le poids des bijoux on pourrait
            S’écrouler a genoux et crever milliardaires
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Se faire griller nos petites guiboles
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Se faire masser nos vieilles peaux molles
            Cannes ville de vieux, ou de cadavres blêmes
            Gisent dans les rues farcis de chrysanthèmes
            Cannes ville de bourges, ou des enfants obèses
            Se gavent de glucose dans de trop longues chaises
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Se faire griller nos petites guiboles
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Se faire masser nos veilles peaux molles
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Dans la mer on va patauger
            On va a Cannes, on va a Cannes
            Et sur le sable on ira s’échouer

            • Gzorg 16 mai 2008 13:08

              Bon article Mr Dugué,.

              Moi aussi cette "société du spectacle" m’exaspère plus qu’elle ne m’indiffère.
              En attendant n’ayant plus de télé par choix, je suis d’un coup beaucoup moins exposé que le téléspectateur moyen qui lui va subir encore lourdement ces interviews sirupeuses rarement étonnantes et toujours convenues.

              Maintenant pour parler du fond, je ne suis pas totalement d’accord et vous trouves un peu dur sur vos jugements cinématographique, je trouve que le cinéma Américain engagé connais une sorte de renouveau
              de puis quelques années déjà et cela m’a réconcilié avec les salles que je ne fréquentais plus beaucoup.

              Mais sur la forme oui vous avez fait là une bonne analyse.


              • Boson De Higgs Boson De Higgs 16 mai 2008 13:09

                Difficile de ne pas tomber dans le jugement de valeur de l’auteur...

                D’ailleur jonedegre s’y est essayé avec pertinence.

                On peut vénérer des grands esprits sans cracher sur les stars. Peut-être cette article est celui d’un scientifique aigri qu’on ne reconnaissance pas ses découvertes...

                Un tel pamphlet sur les vedettes, sujet des plus légés, doit caché un problème profond chez son auteur.

                Vous parlez du cinéma d’aujourd’hui, que vous admettez ne pas connaitre, comme d’une simple machine à fric (ah berk, de l’argent). Je vais prendre volontaire des exemples atypiques : un vrai cinéphile saura apprécier un film comme Batman Begins, film étonnant pour son coté "intimmiste à gros budget" au même titre que Eternal Sunshine, film "fantastique d’auteur".

                Le cinéma d’auteur s’est bien, d’ailleur la France en produit beaucoup (trop), mais il y a mieux. Ecrire un film et le réaliser son deux métiers très distincts. Etre un génie dans les deux disciplines est rarissime (Bergman). Le cinéma Francais utlra subventionné produit des monstres d’ennuis qui sont réalisés en oubliant qu’un film doit être vu. Ces films permettent à quelques favoriser de tourner des longs métrages avec l’argent de l’état sans aucune contrepartie (nombre d’entrées, obtention de récompense, diffusion à l’étranger).

                Ajoutez donc un peu de naïveté dans votre vie, cela vous permettra de découvrir que dans l’antre du méchant monstre Hollywoodien, on trouve quelques perles de créativité, et qu’au dela de la vanité mondaine du festival et de ses vedettes, on trouve un moyen de faire la fête et d’oublier, pour un instant, les sujets graves.

                 


                • Yvance77 16 mai 2008 14:45

                  Etant issu de cette partie de la France (que j’ai heureusement quitter pour un temps) j souscris a l’article.

                  Cannes est une ville sinistre, sclerosee au possible, les amities sont liees a la vulgarite financiere, le malaise je l’ai toujours ressenti. C’est pas un bout de Frqnce humain et chaleureux, l’egoismme est palpable, la betise profonde et l’ennui certains.

                   

                  Ma region fut pourtant belle, mais j’ai pu decouvrir d’autres identites sinceres et je m’en porte bien mieux. Mais cela reste chez moi et j’y retourne pour y retrouver mon ame, la vraie celle qui fait defaut a tous ces importes de la fortune.

                   

                  A peluche

                   


                  • HELIOS HELIOS 16 mai 2008 16:59

                    Dur, dur d’être d’accord avec vous, car point n’est question directement de cinema, mais de spectacle.

                    Alors que 200 000 personnes ont probablement mis l’arme a gauche en birmanie, qu’une centaine de mille l’ont également fait au si-chuang il y aurait d’autres emplois poir le luxe et l’argent.

                    mais comme vous le savez, les uns et les autres c’est differents. le monde ne s’arrete pas de tournetr pour autant, A Cannes le spectacle continue, pourquoi l’arreter cette fois plutôt qu’une autre ?

                    La seule chose qui me gène vraiment c’est la perturbation que le festival apporte a tous les cannois et autres voisins. D’accord le festival est un pourvoyeur de travail grace aux services... mais il me semble qu’un peu plus de respect pour la ville en général, ne serait-ce que pour la circulation qui est impossible pendant 10 jours au profit d’une minorité.

                    Que le luxe s’etale, bon, apres tout c’est une affaire de goût, et en la matière... il n’y a rien a dire. Qu’un peu plus de discretion se manifeste et surtout que les autorités qui sont la pour faire respecter les equilibres répondent "present" , cela me parait plus interressant. Malgres tout, si on me demande mon avis, ce que personne ne fera, evidement, je voterai pour que le festival se barre a Barcelonne. Là bas, au moins, les centres évenementiels tiennent compte de la population. Un jour, il y aura bien une justice pour les plus faibles... j’espère !

                    Tiens, Lerma, toi qui defends toujours les plus forts, tu devrais te poser la question suivante : pourquoi, des gens comme moi prefèrent ils que la France perde... en y reflechissant bien tu comprendras !

                     

                     


                    • impots-utiles.com 16 mai 2008 19:21

                      La municipalité cannoise a fait appel à un "artiste" (sic) pour placer des loupiottes multicolores sur tout la croisette...

                      coût de l’opération ? la bagatelle de 17 millions d’euros...

                      et qui règle la note à votres avis ?

                      http://www.impots-utiles.com/festival-de-cannes-qui-paye-les-etoiles-de-cannes-video.php


                      • hans lefebvre hans lefebvre 16 mai 2008 22:13

                        Presque 80 ans séparent Vertov (l’homme à la caméra 1929) de Penn (into the wild 2008), soit 8 décénies entre deux vertiges, deux tourbillons, deux absolus ! Au beau milieu trônent tant de tristesses sur pellicule, vingt quatre larmes par images ; tant de rires en cinémascope, tant d’amours en stéréo, tant d’imaginations en couleur, tant de terreurs en couleur, tant de beau sans générique de fin, qu’on a peine à croire que tout cela ai pu se désintégrer en mille et une paillettes. Du nord au sud, d’est en ouest, il y a une infinité d’eden en 35 mm, aux langues improbables et chamarées. Encore faut-il aller les dénicher sur des écrans sans publicité, en des salles aux noms évocateurs d’une promesse embobinée, Utopia, Atalante, Jean Vigo, et tant d’autres. Bien loin des supermarchés aux flots de pop corn insensés, il existe nombre d’alternatives, pour des réalisations qui conviennent à toute sorte de raison. De tous les coins du monde, il ya des faiseurs d’images encore jamais vues, comteurs d’histoires encore jamais entendues, pour des bonheurs de larmes et de sang, d’encre et d’humour, d’amour et de haine. Tout autour du monde,il ya des silences assassins, des vacarmes d’images, et derrière les écrans souvent, il y a plus encore à voir, il ya des rêves d’éternité. Non le cinéma n’est pas mort, perpétuellement ressusité, il danse toujours dans des palais, loin des croisettes, sans starlette ni trompette.


                        • marine marine 16 mai 2008 23:10

                          Mille pardons mais votre article m’a fortement ennuyée.

                          Je n’y vois que vanité dans sa rédaction, étalage de connaissances. J’ai ressenti du mépris en vous lisant, celui que vous semblez ressentir pour la masse grouillante d’un imbécilité crasse qui a le mauvais gout d’aimer se divertir .

                          Vous me faites penser à ce moine, Jorge de Burgos, qui méprisait le rire et a préféré bouffer son livre empoisonné. La vie n’est pas que sérieux. Le cinéma n’est pas que films abscons. Il en faut de tous les genres et pour tous les goûts. C’est ce qui fait la richesse de la vie, sa diversité !!!!

                          Sur le fond je suis en accord avec John MacLane. Je trouve sa vision plus proche de la réalité. Vous nous parlez de C+ et ses émissions débilitantes, pour moi c’est simple, je n’aime pas je ne regarde pas. Je ne pense pas qu’il soit sain de se mettre la rate au court bouillon à manger des émissions TV indigestes juste pour dire : c’que c’est nul !!!

                          Et je rejoins AEgidius REX, parlez nous de ce que vous aimez, ce sera surement plus agréable à lire. Un conseil, si je puis me permettre : tentez de rire de temps en temps, vous serez plus léger.

                          Cordialement, aigue-marine.

                           


                          • Parpaillot Parpaillot 16 mai 2008 23:40

                            @ Bernard Dugué :

                            Très bon article, très bien écrit, bravo tout à fait d’accord avec vos propos !

                            Ras le bol de ce monde artificiel , de ces gens qui s’auto-congratulent, de ces niaiseries échangées, de ce luxe étalé, de cette superficialité, de ce spectacle cache-misère que l’on jette en pâture au bon peuple pour lui cacher l’essentiel, pour lui faire oublier ses fins de mois difficiles ...

                            Mais que demande le peuple : du pain et des jeux !!!

                            Bien à vous !


                            • Marc P 17 mai 2008 09:02

                              Bref, tout cela comme la politique d’ailleurs n’est "que" du cinéma de série Z...

                              Toutefois, j’ai beaucoup hésité avant d’aller voir récemment "la graine et le mulet"... A mon sens c’était un formidable document enthnographique... d’une extrême sensibilité..

                              Et n’oublions pas les documentaires... Les "200 jours entre Yalta et Hiroshima" sont un cours d’histoire inédits... Je pense que les moyens actues permettent d’en produire de meilleurs qu’autrefois si le ocumentariste est de qualité et honnête....

                               

                              Bon week end !

                               

                              Marc P

                               


                              • Le Hérisson Le Hérisson 18 mai 2008 13:51

                                quel artcle et (certains) commentaires scrogneugneu...

                                Certes, il y a des paillettes, mais il faut savoir regarder derrière... Cannes, c’est le premier festival mondial. Les Français sont-ils donc c.... pour avoir une prétention pareille !!!

                                Cannes, c’est surtout une programmation et des choix artistiques exigeants et audacieux, bien loin des objectifs marketing du box office... Il suffisait de revoir, la semaine dernière, "L’enfant" des frères Dardennes (2 fois palme d’or) pour s’en convaincre.

                                 


                                • uccle44 18 mai 2008 16:00

                                  Vous avez raison, l’ami : Cannes, rien à cirer. A quand un prochain article sur... Giordano Bruno ? 


                                  • Sandro Ferretti SANDRO 18 mai 2008 18:40

                                    Rien à cirer, dites vous ? Ca tombe bien, nous non plus.....

                                     


                                    • Philippakos Philippakos 18 mai 2008 19:45

                                      Un peu de polémique pour une fois : le cinéma qui fout le camp, la peinture aussi, et puis la musique, n’en parlons pas... ça me rappelle ces amateurs de jazz qui ne jurent que par Charlie Parker, ou ces amateurs de tennis qui pensent que les Mousquetaires c’était tout de même autre chose. Hélas, quand tous ces vieux mythes sont confrontés à la réalité ils ne tiennent pas le coup très longtemps. Il faut écouter les opéras interprétés au début du XXème pour prendre conscience des progrès de l’art lyrique. Il faut lire les lettres de Chopin prétendant que pour jouer ses Etudes il fallait avoir les mains déformées en remarquant que n’importe quel élève de conservatoire joue « la Révolutionnaire » sans sourciller aujourd’hui. Voir un match de tennis des Mousquetaires qui tenait de la promenade de santé pour comprendre qu’ils ne feraient pas un jeu face aux monstres du tennis actuel. Le cinéma change, c’est tout, et Cannes malgré ses paillettes est le festival qui prend le plus de risque au niveau de ses attributions de prix. « Le goût de la cerise » n’a pas fit un tabac commercial que je sache et quand on regarde les dernières palmes on comprend mal la question qui sert de conclusion à cet article : où est le cinéma d’auteur ? On y trouve en effet Angelopoulos, Lars von Trier, Shohei Imamura (« L’anguille » fut un four commercial), deux fois les frères Dardenne dont on peut dire que le cinéma n’est pas complaisant, ni racoleur, Emil Kusturica, Chen Kaige. En revanche, le cinéma des années 70 que vous semblez porter aux nues comprend pourtant des films invisibles aujourd’hui. Avez-vous essayé, par exemple, de revoir « La chinoise », ou « One plus one » du maître Godard ? Le piège du jugement c’est de bloquer sur ses valeurs du passé en oubliant que les mentalités évoluent et que ce qu’on a pu aimer jadis ne fait pas forcément frémir un spectateur d’une autre génération.


                                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 18 mai 2008 21:21

                                        Bonsoir, votre critique est tout à fait justifiée, comme quelques autres, allant contre ce billet ou y adhérant

                                        C’est une tribune libre et ce n’est pas un choix innocent, j’ai laissé transparaître des sentiments et des jugements très personnels et ce billet n’a aucune vocation à être critique. Il est plus du genre littéraire et libertaire (coucou Lerma), affirmant des goûts personnels et contestant un certain cirque médiatique avec un certain regard. ça ne va pas plus loin et ça a le mérite de dénoter. Pour le reste, je ne suis pas juge de la qualité de cet article

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