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Accueil du site > Tribune Libre > Psychanalyse du libéralisme

Psychanalyse du libéralisme

Répétons-le, le libéralisme n’est pas le capitalisme :

  • Le capitalisme est une technique d’efficacité économique qui vient de la comptabilité née à la Renaissance italienne et qui recherche l’efficience maximum, prouvée par le profit.
  • Le libéralisme est une doctrine politique, née en France et en Angleterre au XVIIIe siècle contre le bon plaisir aristocratique, et qui s’est traduite dans l’économie tout d’abord par le laisser-faire, ensuite par la régulation.

Le libéralisme économique a utilisé le capitalisme comme levier pour démontrer sa croyance. Laissez faire les échanges, l’entreprise, l’innovation – et vous aurez les libertés, la richesse et le progrès. Mais s’il est vrai que l’essor des découvertes scientifiques, des libertés politiques et du capitalisme économique sont liés, il s’agit d’un mouvement d’ensemble dont aucune face n’est cause première.

Comme il est exact que la compétition des talents engendre l’inégalité dans le temps, le libéralisme politique cherche un permanent rééquilibrage : d’abord pour remettre en jeu la compétition, ensuite pour préserver la diversité qui est l’essence des libertés. Toute société est organisée et dégage des élites qui la mènent. Les sociétés libérales ne font pas exception. Ce sont ces élites qui sont en charge du rééquilibrage. Mais elles sont dégagées selon la culture propre à chaque pays :

  • l’expérience dans le groupe en Allemagne ;
  • l’allégeance clanique au Japon ;
  • l’efficacité financière et le bon-garçonnisme aux Etats-Unis ;
  • l’appartenance au bon milieu social en Angleterre ;
  • la sélection par les maths dès la 6e et l’accès social aux grandes écoles en France…

C’est quand même plus diversifié et moins injuste que le bon vouloir du Roy fondé sur la naissance aux temps féodaux, ou à la cooptation et au népotisme fondé sur le respect des dogmes aux temps communistes. Pour appartenir à l’élite, il ne suffit plus d’être né ou d’être le béni oui-oui du Parti, il faut encore prouver certaines capacités. Le malheur est que la pente du népotisme et de la conservation guette toute société, notamment celles qui vieillissent et qui ont tendance à se figer. Ainsi de la France où le capitalisme devient “d’héritier”.

C’est là qu’intervient la « vertu », dont Montesquieu (après Aristote) faisait le ressort social. La « vertu » est ce qui anime les hommes de l’intérieur et qui permet à un type de gouvernement de fonctionner sans heurt.

  • ainsi, la « vertu » de la monarchie serait l’honneur, ce respect par chacun de ce qu’il doit à son rang ;
  • la « vertu » du despotisme (par exemple communiste) serait la crainte, cette révérence à l’égalité imposée par le système ;
  • la « vertu » de la République serait le droit et le patriotisme, ce respect des lois communes et le dévouement à la collectivité par volonté d’égale dignité.

Cette « vertu », nous la voyons à l’œuvre aux Etats-Unis – où l’on explique que la religion tient lieu de morale publique. Nous la voyons en France – où le travail bien fait et le service (parfois public) est une sorte d’honneur. Nous la voyons ailleurs encore. Mais nous avons changé d’époque et ce qui tenait lieu de cadre social s’effiloche.

C’est le mérite du psychanalyste Charles Melman de l’avoir montré dans L’Homme sans gravité, sous-titré Jouir à tout prix (Denoël 2003). Pour lui, la modernité économique libérale a évacué l’autorité au profit de la jouissance. Hier, un père symbolique assurait la canalisation des pulsions : du sexe vers la reproduction, de la violence vers le droit, des désirs vers la création. Freud appelait cela « sublimation ». Plus question aujourd’hui ! Le sexe veut sa satisfaction immédiate, comme cette bouteille d’eau que les minettes tètent à longueur de journée dans le métro, le boulot, en attendant de téter autre chose au dodo. La moindre frustration engendre la violence, de l’engueulade aux coups voire au viol, comme le montre cette étude citée par Le Monde du 15 mai. Les désirs ne sont plus canalisés, mais hébétés, ils ne servent plus à créer, mais à s’immerger : dans le rap, le tektonik, la rave, le cannabis, l’ecstasy, l’alcool – en bref tout ce qui est fort, anesthésie et dissout l’individualité. On n’assume plus, on se désagrège. Nul n’est plus responsable, tous victimes. On ne se prend plus en main, on est assisté, demandant soutien psychologique, aides sociales et maternage d’Etat.

Il y a de moins en moins de « culture » dans la mesure où n’importe quelle expression spontanée devient « culturelle » pour les snobs et que toute tradition est ignorée, méprisée, ringardisée par les intellos. L’esthétisme est révolutionnaire, forcément révolutionnaire, même quand on n’en a plus l’âge, ni l’originalité ni la force… Le processus de « civilisation » des mœurs régresse car il est interdit d’interdire et l’élève vaut le prof tout comme le citoyen est avant tout « ayant-droit ». Il élit son maître sur du people et s’étonne après ça que ledit maître commence sa fonction par bien vivre. La conscience morale personnelle s’efface, seule la mode impose ce qu’il est « moral » de penser ici et maintenant. Après une bonne campagne média, « on » pensera demain autre chose – ainsi du PACS ou des immigrés. Hier est oublié, demain on verra.

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Je cite toujours Charles Melman : plus aucune culpabilité, seuls les muscles, la thune et la marque comptent. A la seule condition qu’ils soient ostentatoires, affichés aux yeux des pairs et jetés à la face de tous. D’où la frime des débardeurs moule-torse ou des soutiens-gorge rembourrés, du bling-bling si possible en or et en diamant qui brillent à fond et des étiquettes grosses comme ça sur les fringues. Quand il n’y a plus de référence à l’intérieur de soi, il faut exhiber les références extérieures pour exister. On « bande » (nous étions 20 ou 30) faute d’être une bande à soit tout seul - Mandrin contre Renaud. La capacité à se faire reconnaître de son prochain (son statut social) devient une liste d’objets à acheter, un viagra social. En permanence car tout change sans cesse. Pour Charles Melman, cet homme nouveau est le produit de l’économie de marché. La marchandisation des relations via la mode force à suivre ou à s’isoler. D’où le zapping permanent des vêtements, des coiffures, des musiques, des opinions, des idées, de la "morale" instantanée – comme la soupe. Les grandes religions dépérissent, les idéologies sont passées, il n’y a plus rien face aux tentations de la consommation. D’où le constat du psychanalyste : « La psychopathologie a changé. En gros, aux "maladies du père" (névrose obsessionnelle, hystérie, paranoïa) ont largement succédé les "maladies de la mère" (états limites, schizophrénie, dépressions). »

Il nous semble que cette réflexion, intéressante bien que « réactionnaire », est un peu courte. Charles Melman sacrifie à la mode « de gauche » qui fait de l’Amérique, de la consommation et du libéralisme anglo-saxon le bouc émissaire parfait de tous les maux occidentaux - et surtout français. L’Amérique, Tocqueville l’avait déjà noté à la fin du XIXe siècle, est le laboratoire avancé des sociétés modernes car c’est là qu’on y expérimente depuis plus longtemps qu’ailleurs l’idée moderne d’égalité poussée à sa caricature. Egalité qui permet le savoir scientifique (contre les dogmes religieux), affirmée par la politique (contre les privilèges de naissance et de bon plaisir), assurée par les revenus (chacun peut se débrouiller). Cet égalitarisme démocratique nivelle les conditions, mais aussi les croyances et les convictions. Big Brother ne s’impose pas d’en haut, mais est une supplique d’en bas : le Big Mother de la demande sociale. L’autorité de chacun est déléguée - contrôlée mais diffuse - et produit cette contrainte collective qui soulage de l’angoisse. On s’en remet aux élus, jugés sur la mode médiatique, même si on n’hésite pas à les sanctionner ensuite par versatilité. Ceux qui ne souscrivent pas à la norme sociale deviennent ces psychopathes complaisamment décrits dans les thrillers, qui servent de repoussoir aux gens « normaux » : Blancs, classe moyenne, pères de famille et patriotes.

La liberté est paternelle, elle exige de prendre ses responsabilités ; l’égalité est maternelle, il suffit de se laisser vivre et de revendiquer. « Les hommes ne sauraient jouir de la liberté politique sans l’acheter par quelques sacrifices, et ils ne s’en emparent jamais qu’avec beaucoup d’efforts. Mais les plaisirs que l’égalité procure s’offrent d’eux-mêmes. Chacun des petits incidents de la vie privée semblent les faire naître et, pour les goûter, il ne faut que vivre. » (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique II.1) La marchandisation, c’est le laisser-aller groupal des modes et du "tout vaut tout". Y résister nécessite autre chose que des slogans braillés en groupe fusionnel dans la rue : une conscience de soi, fondée sur une culture assimilée personnellement. On ne refait pas le monde sans se construire d’abord soi-même.


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65 réactions à cet article    


  • Dimetrodon Dimetrodon 22 mai 2008 14:28

    Coluche  :

    « Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme.

    Alors que le communisme, c’est le contraire… »


    • quen_tin 22 mai 2008 15:21

      > Comme cette bouteille d’eau que les minettes tètent à longueur de journée dans le métro, le boulot, en attendant de téter autre chose au dodo. La moindre frustration engendre la violence, de l’engueulade aux coups voire au viol

      Il est parisien ce Charles Melman ?


      • gecko gecko 22 mai 2008 16:59

        bon article qui met le doigt sur pas mal de vérités. On en redemmande ! donc suivant cette psychologie peut on alors prévoir le monde de demain ?


        • melanie 22 mai 2008 17:16

          @ L’auteur

           

          Je ne suis pas d’accord ni avec Melman ni avec son avatar pédiatre Aldo Naouri, chantre réactionnaire du retour à la "Loi du père"  cf livres.lexpress.fr/entretien.asp/idC=8312/idR=5/idTC=4/idG=0- thème initié par Lacan- et à ce retour une loi imanente - qu’Aldo Naouri dit devoir imposer comme un truisme , sans explications , notament en ce qui concerne l’éducation- des limites rigides qui sont aussi appliquées de façon arbitraire .

          Ce poncif qu’on voit revenir avec de gros sabots fait écho à la démagogie la plus réactionnaire qu’on retrouve dans le discours sarkozien, lorsqu’il entonne le chant du "Il faut liquider Mai 68 ", sous entendu, son laxisme,son exigence narcissique d’accès immédiat au plaisir, sa remise en question de l’ordre hierarchique....

          Pour ce qui est du narcissique hédonique, il est en permanence sollicité et flaté par une publicité omniprésente et à laquelle il est devenu impossible de se soustraire, dans les journaux, dans la rue, didffusée à la Radio et sur le principal média d’ouverture sur le monde par procuration , à savoir, la Télévision.

          Questionner les pulsions primaires et le principe de plaisir, alors même que la société de consommation, de surconsommation et son corrolaire la marketing tout puissant, ne sont jamais remis en cause, est une escroquerie intellectuelle : C’est comme reprocher à une personne mise sous perfusion de morphine de devenir addict... !!!

          Ce que la psychanalyse nous apprend, c’est que l’homme est mu par des pulsions dont la première est celle constitutive du nourisson, à savoir l’aversion de la douleur et la recherche du plaisir, et Melman a beau jeu de critiquer les adolescentes qui boivent leur eau par lampées aux bouteilles façonnées par le Marketing à l’origine pour les sportifs, alors même qu’il oublie la pulsion orale du drogué à la cigarette ou de l’addiction au sucré et au gras volontairement mis en place par Mac Donald et autres fauteurs d’obésité..

          Ne pas mettre en lumière un libéralisme économique obsédé de lui même et qui n’a d’autre but uye de s’auto-entretenir et le comportement humain qu’il génère est une manière très Psychanalytique de traiter les choses : C’est toujours l’individu qu’il faut traiter , et ses symptomes qu’il faut "réduire" mais la société dans laquelle il baigne et qui génère sa symptomatologie n’est jamais, elle mise en examen...

          C’est normal, la Psychanalyse issue de la théorie freundienne - et peu importe des écolesJungiennes, Lacannienes ou Ericksoniennes... - est une construction de l’individu , et rarement -hors "Malaise dans la civilisation" fr.wikipedia.org/wiki/Malaise_dans_la_civilisation..déjà- celle de la société qui le modèle et l’influence.

          S’il y a un poccès à faire, c’est celui d’une société libérale, fondée sur l’accumulation du profit, pour le profit et non les individus soumis à la pression permanente de ses valeurs mercantiles et ostentaoires ...

          L’exemple patent est celui de l’écologie et des OGM, où le profit impose ses lois que les citoyens seraient prets à dépasser dans leur grande majorité...


          • sisyphe sisyphe 22 mai 2008 18:28

            Mélanie, je suis d’accord avec vous : sans analyser la société et les ressorts de son système, pas d’analyse pertinente de l’individu, bien sûr.

            Heureusement que vous avez cité "Malaise de la civilisation", car Freud le notait déjà, effectivement...

            Les divers courants et disciplines modernes issus, soi-disant de la psychanalyse, comme toutes les techniques de "développement de soi", issues du courant "new age", font, évidemment ,l’impasse sur les causes sociales des troubles, centrant l’essentiel de leur "doctrine" sur l’individu ; façon commode, sous couvert de "responsabilisation", d’accentuer l’individualisation, sans jamais s’interroger sur les causes ; dont le délitement du lien social...

            On soigne (à grands frais, et donc à grands bénéfices) le symptome, sans jamais s’attaquer aux processus qui les engendre : ce n’est qu’un des aspects, finalement, de la société marchande ; d’où, multiplication des coaches de tout et de n’importe quoi, des "experts", et conseillers en tout genre, qui font leur beurre sur le malheur des autres, sans jamais remettre en question le système qui le produit : pas bète : on ne tue pas la poule aux oeufs d’or ...


          • ZEN ZEN 22 mai 2008 20:31

            à Mélanie

            D’accord largement avec vous, mais je trouve que vous êtes injuste avec Melman, qui accorde une grande importance à l"’environnement" dans la perte de repères ...Même si ce n’est pas directement son propos, il suggère que l’"homme sans gravité" aux désirs non maîtrisés est bien le produit d’une société libérale aujourd’hui triomphante, qui le somme de jouir.

            Pour une analyse plus économique, Michéa est plus explicite, prolongeant les analyses de Lasch sur le "narcissisme" et la culture capitaliste.


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 26 mai 2008 10:44

            Je suis tout à fait d’accord avec vous : c’est le système social qui, en partie (variable, comme je l’indique plus bas) produit les idées, toujours spontanément fausses, que les individus et les groupes se font de leurs désirs et en cela ces désirs sont des "passions passives" (ou non-libres puisqu’affectées passivement de l’extérieur), au contraire des désirs actifs distingués (par Spinoza) comme véritablement utiles au développement de la puissance d’agir et donc de la liberté (ou autonomie réelle) de chacun.

            Si la passion inintelligente est spontanée (et disait Spinoza, en ce sens "naturelle") le désir authentique exige l’éducation à l’effort et au goût de la réflexion personnelle pour accroître la puissance d’agir de chacun sur le monde et sur soi-même( sagesse). Or c’est toujours la société qui éduque , y compris à la liberté.

            L’oublier pour en dédouaner la société et les forces dominantes qu’elle institue comme telles, c’est faire fausse route. c’est oublier que la première mission de la société c’est d’éduquer ses enfants et, par cet oubli, préparer le pire ? Or on n’éduque que par l’exemple réfléchi et non par des bonnes paroles aussitôt démenties par les comportement de ceux qui prétendent "éduquer " les enfants-consommateurs ainsi que leurs parents, via leurs enfants, par la PUB.

            Capitalisme et éthique du désir


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 26 mai 2008 10:50

            Sauf que cette société est précisément anti-libérale en cela qu’elle soumet dès l’enfance à une influence contre-éducative réellement despotique sous couvert de liberté apparente.

            C’est le point fort de l’idéologie capitaliste que d’avoir instauré un despotisme prétendument libéral. En cela Argoul a raison de maintenir, contre la vulgate, la distinction entre libéralisme et capitalisme.

            (lire mon autre commentaire plus loin)

            Capitalisme et éthique du désir


          • Christophe 26 mai 2008 12:21

            @Sylvain Reboul,

            c’est le système social qui, en partie [...] produit les idées, toujours spontanément fausses, que les individus et les groupes se font de leurs désirs et en cela ces désirs sont des "passions passives" [...], au contraire des désirs actifs distingués (par Spinoza) comme véritablement utiles au développement de la puissance d’agir et donc de la liberté (ou autonomie réelle) de chacun.

            C’est aussi l’approche de certains qui font appel au bon sens, bâtit sur les passions passives, engendrant des raisonnements inductifs (spontanément faux) dès lors que le raisonnement rationel aboutit à une impasse.

            Lorsque nous abordons le développement de l’individu, en fusionant les connaissances pluridisciplinaires en sociologie, psychanalyse, psychologie et philosophie nous parvenons à cette conclusion : dans la solitude permanente nous n’existons pas ; appartenir à l’humanité, c’est être un animal politique qui se construit dans et par les autres. Mais l’existence sociale engendre le conformisme et n’est donc que la condition nécessaire mais non suffisante pour être soi-même. On peut se demander s’il existe quelqu’un de véritablement lui-même. Ce qui apparaît est notre opacité à nous-mêmes comme l’ont montré la psychanalyse et la sociologie ; la conscience est le lieu de l’illusion d’indépendance, d’autosuffisance, d’avoir un être ; elle est aussi changement et dissimulation.

            Lorsque vous abordez l’éducation permettant de fournir les armes nécessaires pour sortir du conformisme, vous prônez l’émancipation permettant d’atteindre, en complément de l’existence sociale, la condition nécessaire et suffisante à la construction du soi. Or, l’émancipation est aujourd’hui un échec ; pourtant, sans cela, il n’est nulle autonomie de pensée !


          • Christophe Christophe 22 mai 2008 19:01

            @L’auteur,

            Le libéralisme économique a utilisé le capitalisme comme levier pour démontrer sa croyance. Laissez faire les échanges, l’entreprise, l’innovation – et vous aurez les libertés, la richesse et le progrès.

            Pas uniquement ; si le libéralisme économique en était resté exclusivement à ce point, nous n’aurions sans doute pas autant de problèmes.

            Le libéralisme économique a aussi et surtout sacralisé les sciences et la technique qui sont ses moteurs. C’est ce que levait Ellul : Ce n’est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique. Il est vrai que Ellul est sans doute plus proche de la remarque de Mélanie que des propos qui permettent l’introduction de votre article : On ne peut pas créer une société juste avec des moyens injustes. On ne peut pas créer une société libre avec des moyens d’esclaves.

            Nous avons nombre de penseurs sans pensée profonde. Le principe de causalité est bien plus souvent représentée par une arborescence de causes et de conséquences ; lorsque nous étudions une conséquence, il faut remonter l’ensemble des causes qui y mènent pour en résoudre les effets ; modifier la cause première. Au lieu de cela (est-ce conscient ou non ?), la plupart de nos pseudo-penseurs ne font que remonter la première branche sans jamais aller au-delà. Ce sont les causes premières, les racines, qu’il faudrait étudier et non les causes intermédiaires qui sont aussi des conséquences intermédiaires.

            Emettre des critiques exclusivement sur les individus (ce qui est certes à la mode actuellement) consiste à omettre que si l’homme a la capacité de faire évoluer son environnement, ce dernier, en retour, influence son comportement.


            • Abolab 22 mai 2008 20:56

              Le capitalisme cognitif est une autre affaire


              • bobbygre bobbygre 22 mai 2008 22:04

                l’égalité est maternelle, il suffit de se laisser vivre et de revendiquer

                La manière dont vous avez détourné la citation de Tocqueville en y rajoutant cette histoire de revendication qui n’apporte rien à la réflexion d’ailleurs me semble assez malhonnête sauf que... par la magie de ce mot trés lié à l’actualité, vous venez de procéder à une "subtile" allusion de plus à vos opinions politiques (comme le passage faisant reference à Mai 68).

                Mais pour être honnête, nous avons aussi de solides points d’accord. Après une bonne campagne média, « on » pensera demain autre chose – ainsi du PACS ou des immigrés. Hier est oublié, demain on verra.

                 


                • gnarf 22 mai 2008 23:11

                  Il suffit de faire le tour des pays assez liberaux (Luxembourg, Irlande, Nouvelle Zelande, USA) pour voir une tres grande diversite de communautes, de relations au plaisir...etc.

                  Je suppose que vous n’avez jamais eu l’occasion de cotoyer la jeunesse Russe a la fin de l’ere Sovietique. On ne peut pas dire que c’etait un systeme liberal...par contre le cote j’ai envie donc je me sers etait tres present.

                  Tout cela ce sont des fadaises...les Francais n’ont aucune idee de ce que peut etre le liberalisme...ils sont tout aussi incapables de le comprendre que les coreens du nord de comprendre la France...et ca se fend d’analyses a tout va.

                   


                  • Emmanuel W 23 mai 2008 10:21

                    Libéraux les US, vous déconnez ? Et la loi HR 1955 ? Libéral un pays où on s’assoit sur l’habeus corpus ? 

                    Nan, les US pratiquent le keynesianisme clanique, ou corporatocratisme.


                  • Le Hérisson Le Hérisson 23 mai 2008 00:59

                    A l’auteur

                    Il me semble qu’il y a danger à calquer les théories psychanalytiques sur les mouvements sociaux ou économiques. De mon point de vue, elle ne devrait s’extraire de son milieu, c’est à dire la relation de transfert, pour se colter le social avec beaucoup de précautions. Seuls quelques auteurs, dont Freud, ont réussi vraiment cet exploit, les explications de type "collectif" étant sans cesse rapportées à l’expérience vécue dans son cabinet dont les analyses, d’ailleurs, sont loin d’être exemptes d’erreurs. Egalement, certains théoriciens de la psychiatrie institutionnelle.

                    En revanche, le constat que vous faites selon lequel les désirs ne sont plus canalisés ne me semble pas se nourrir de la psychanalyse. Une simple étude sociologique suffit.

                    Enfin, dire que l’hystérie, par exemple, serait une maladie "du père", me laisse circonspect. Ethymologiquement, le terme vient même de l’utérus féminin...


                    • ZEN ZEN 23 mai 2008 07:53

                      "il y a danger à calquer les théories psychanalytiques sur les mouvements sociaux ou économiques."

                      Bien d’accord avec vous. C’est théoriquement scabreux, car ce sont deux logiques hétérogènes.

                      Pourtant , ce devrait être possible d’articuler les deux avec prudence méthodologique, comme ont essayé de le faire Mandel, Marcuse, Reich..et aujourd’hui Lash (sur le narcissisme), même si c’est encore de manière pas toujours convaincante . L’économie libidinale est tout de même conditionnée par des modèles éducatifs, eux-mêmes reflets d’aspects culturels et historiques.La recherche est là encore à poursuivre dans le sillage du meilleur Freud, dans "Malaise.."


                      • Francis, agnotologue JL 23 mai 2008 08:26

                         

                        Bonjour, votre conclusion débute par ces mots : ""La liberté est paternelle, elle exige de prendre ses responsabilités ; l’égalité est maternelle, il suffit de se laisser vivre et de revendiquer."" Autrement dit par une comparaison entre liberté et égalité au détriment de la seconde : la première serait belle, la seconde méprisable.

                        Le deal des sociétés c’est "un peu moins de liberté pour un peu plus de sécurité. On le voit, ce n’est pas l’égalité qui s’oppose à la liberté, c’est l’insécurité. Et l’insécurité qui caractérise l’homme moderne c’est l’insécurité économique, précisément celle qui est causée par la liberté économique. Le libéralisme tue la solidarité naturelle et est en train de détruire tous les services publics un à un, cependant que les plus forts y sont traités par les institutions comme les enfants chéris du père et de la mère et les plus faibles laissés sur le bord du chemein.

                        La jungle c’est le règne de liberté totale et il ne s’y trouve aucune égalité. Dans les sociétés humaines, la liberté n’est une bonne chose que pondérée par l’égalité et réciproquement. Un rectangle n’a pas de surface si l’un de ses cotés est nul.

                        C’est pourquoi c’est une imposture que d’opposer Liberté et Egalité.


                        • LibertéEquitéSolidarité 24 mai 2008 13:48

                          L’Etat Providence est un puissant producteur d’individualisme

                          « Quand on procure aux individus ce parachute extraordinaire qu’est l’assurance d’assistance, on les autorise, dans toutes les situations de l’existence, à s’affranchir de toutes les communautés, de toutes les appartenances possibles, à commencer par les solidarités élémentaires de voisinage ; si il y a la sécurité sociale je n’ai pas besoin de mon voisin de palier pour m’aider. L’Etat Providence est un puissant producteur d’individualisme »

                          La société d’insécurité : les effets sociaux de l’individualisme de masse, Entretien avec M Gauchet, In Face à l’Exclusion, Esprit Ed, 1991, p 170.

                          Il n’y a pas que le libéralisme qui tue la solidarité naturelle ; l’état providence avec son cortège de services publics est aussi coupable et, au nom de la solidarité, fait régner l’individualisme et l’égoïsme.

                          Mais on ne doit pas opposer liberté et égalité et Tocqueville a montré que ce couple était très instable ; et que pour les réconcilier, il fallait faire preuve de volonté politique et de mettre en place des structures (associations, coopératives de production, syndicats, etc...) pour faire participer les citoyens à la vie de la cité.

                           

                           


                        • Francis, agnotologue JL 25 mai 2008 08:44

                          @ LibertéEquitéSolidarité vous dites fort justement : ""Mais on ne doit pas opposer liberté et égalité ""

                          Pourquoi alors avez-vous choisi ce nom bizarre : "ibertéEquitéSolidarité" ?


                        • Argoul Argoul 23 mai 2008 09:47

                          Pour préciser le débat :

                          Mélanie a raison, moi non plus je ne suis pas d’accord avec le "retour" (donc réactionnaire) de la "loi du père. Mais Charles Melman a la vertu d’analyser le passage d’une époque à l’autre - et ça c’est intéressant.
                          En revanche, faire de la marchandisation (ou du marketing) le bouc émissaire de tout ce qui s’effiloche dans nos sociétés est un peu facile. Je ne suis pas d’accord avec cette réduction, à prétexte psy, tout comme LeHérisson ou Melanie. Suivre la mode "anti américaine-libérale-consommation", c’est facile, ça évite de penser par soi-même.

                          Il y a une autre explication, bien plus profonde et plus ancienne que celle de Melman (qui n’est que psy). C’est l’explication de sociologie politique que Tocqueville a formulée bien avant que le marketing et la marchandisation viennent en rajouter (pas avant les années 60 chez nous). Et c’est parce c’était bien avant que l’argument "marchandisation" ne tient pas au fond : il en rajoute, il n’est pas la cause.

                          Cette explication tient à la propension à l’égalité. Un beau progrès humain contre le racisme aristo par la naissance et le bon vouloir - mais qui se retourne quand l’égalité devient excès, égalitarisme forcené. Par jalousie, envie, paresse : le recours à l’Etat-qui-peut-tout est bel et bien une démission personnelle. Il ne s’agit plus d’un Etat qui aide et joue le prof, mais d’un Etat qui materne, caresse la démagogie dans le sens de l’assiatnce permanente. Ô maman-Etat, donne-nous notre pain quotidien, protège-nous du mal et aime-nous comme nous t’avons adorée...

                          Il y a donc forcément tension entre égalité et liberté, JL - dans toute société. Il ne s’agit pas de blanc et noir, de bien et mal, mais d’une tension dans un champ de forces. C’est ça, la dialectique sociale : beaucoup moins simple que les jugements à l’emporte pièce ! L’égalité des conditions de départ (une utopie mais qu’on cherche à améliorer sans cesse) aboutit, 30 ans plus tard, à des inégalités de fait (fonction des talents, de la chance, des opportunités saisies). Comme une société est un même bateau, rééquilibrer un peu les conditions est justice.

                          C’est là où les solutions se séparent en "bien" et "mal" (ce que je trouve stupide, qui ne permet pas de penser par soi-même mais de suivre un troupeau) :
                          1/ la contrainte - socialiste, despotique, bonapartiste, étatiste, la "communauté" comme à Sparte, j’veux voir qu’une tête scrogneugneu !
                          2/ les libertés - le libéralisme, parlementarisme, le débat dans la société civile, la fédération de collectivités - voire les soviets comme utopie - la "société" comme contrat style Athènes sous Périclès, la dievrsité des talents et la régulation par le droit débattu en commun.

                          Dans la voie 2, Christophe, le libéralisme a choisi d’utiliser l’outil "économie" pour récompenser les talents. Reste que toute voie connaît ses excès : on les mesure avec les rémunérations sans commune mesure avec leur talent des grands patrons, les dérives de la titrisation et des dérivés en bourse, les injonctions des fonds de pension. Mais rien n’est jamais bien ou mal à 100% - ce serait tellement facile ! Les stock options ont permis à des sociétés sans grands capitaux d’émerger avec des patrons qui se sont beaucoup investis (redressement de Renault, d’Air France, de Vivendi après Messier, etc.), la titrisation (transformation de crédits classiques en emprunts négociables) a permis le financement d’immobilier et de boutiques pour ceux qui n’auraient jamais eu accès au crédit autrement, les fonds de pension gèrent les cotisations retraites des travailleurs (et même des fonctionnaires, comme le fonds Calpers des fonctionnaires de Californie). Ce qui est nécessaire est de mettre des règles de droit sur tout ça, pas d’interdire ou de faire faire par des exécutants d’Etat qui se contentent de fonctionner sans aucun intérêt pour la chose.

                          Bobbygyre est malhonnête : je ne "détourne" pas la citation de Tocqueville, je décris les conséquences d’une conception "maternelle" : le bébé réclame TOUT à sa mère, lui qui n’est rien, faible, nu, incapable de se protéger et de se nourrir tout seul. "Revendiquer" (et sourire quand il est content) est la façon normale qu’a le bébé d’être (vous n’avez jamais eu de bébé ?) ; c’est tout le propos de l’éducation, justement, de le rendre autonome - libre. De l’aider à grandir. Ce que l’Etat devrait faire : donner les moyens, inciter - pas surprotéger et assister en tout. C’est du moins mon avis.

                           


                          • Argoul Argoul 23 mai 2008 12:13

                            Dites-nous plutôt pourquoi au lieu de vous contenter d’affirmations gratuites - manifestement sans avoir rien lu de la suite.


                          • Argoul Argoul 23 mai 2008 12:22

                            Philipe Renève -

                            C’est marrant, vous me faites penser au clebs : - tiens un pilier ! Que ce soit un poteau téléphonique destiné aux communications ou un vulgaire arbre mort, le clebs s’en fout : il pisse dessus. Juste pour dire "je suis là, j’existe."

                            Comme disait feue la marquise : c’est un peu court, jeune homme. Vous arrive-t-il d’avoir quelque chose qui s’appelle en langage humain "la pensée" ? Ou vous contentez-vous d’étiquettes commodes pour faire partie du troupeau ?


                          • sisyphe sisyphe 23 mai 2008 14:41

                            @ Argoul :

                            Comme disait feue la marquise : c’est un peu court, jeune homme.

                             

                            Désolé ; rien à voir avec la marquise : c’est Cyrano qui dit ça...


                          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 23 mai 2008 15:44

                            Article et discussion bien intêressants. Les interventions de Melanie, Zen, Christophe, Sisyphe ... participent à ce débat de façon constructive, que l’on soit d’accord ou non avec leurs arguments.

                            Il est dommage que d’autres n’est que l’insulte comme argument, et pour toute référence un ancien maoïste.

                            Quelqu’un qui a été maoïste n’est pas plus crédible dans n’importe quelle discution qu’un ancien nazi. Donc soyez constructif ou passez votre chemin. Quel est l’intérêt de vomir votre fiel dans tout ces discussions qui vous passent bien au dessus.

                             


                          • Francis, agnotologue JL 23 mai 2008 11:06

                            Argoul, puisque vous insistez, je poursuis ma critique. Votre article débute par ces mots : "" Le capitalisme est une technique d’efficacité économique... et qui recherche l’efficience maximum, prouvée par le profit. Le libéralisme est une doctrine politique, ... contre le bon plaisir aristocratique, ...""

                            Avec votre psychanalyse de bazar - désolé, la psychanalyse dévoyée est toujours de bazar – vous voyez efficacité et justice là où d’autres y voient défaitisme, capitulation, mensonges. Peter Hallward me permettra je l’espère de le citer ici :

                            "Dans son ouvrage " De Quoi Sarkozy est-il le nom ?" ce qu’Alain Badiou désigne comme le transcendantal pétainiste, est ce qui a au cours de ses diverses incarnations historiques réussi à faire passer une situation de défaite ou de retraite pour la victoire éclatante d’un statu quo menacé. Pétain et ses avatars surviennent en sorte que " la capitulation et la servilité se présentent comme invention […] et régénération "…

                            Le pétainisme redessine les traits de la collaboration avec la puissance étrangère – triomphe de la monarchie en Europe en 1815, victoire des nazis en 1940, hégémonie américaine aujourd’hui – et la présente comme la stratégie d’autodéfense nationale la plus honorable. Soutenus par le racisme et le nationalisme, les profiteurs du pétainisme saisissent dans la désorientation politique une occasion de prêcher en faveur d’un retour aux valeurs de la morale traditionnelle, aux vertus de " la discipline " travail, famille, patrie "". S’appuyant sur un modèle emprunté à l’étranger (Pétain émule de Mussolini et d’Hitler, Sarko admirateur de Blair et Bush), …"


                            • Argoul Argoul 23 mai 2008 12:17

                              Je suppose que vous avez lu au-delà de l’introduction de l’article ?

                              C’est drôle, parce toutes les réponses s’y trouvent.

                              Et je ne vois pas ce que Badiou, resté stalinien ("je suis le seul à n’avoir pas changé en 68") vient faire là-dedans. Est-ce son modèle d’élite restreinte, choisie sur des critères de copinage (dont il serait juge bien sûr), qui est votre modèle politique ?


                            • Francis, agnotologue JL 23 mai 2008 12:27

                              Argoul, toutes les réponses dites-vous ? Les réponses à quelles questions ? 


                            • Argoul Argoul 23 mai 2008 13:08

                              Les réponse à votre opposition facile, bien dans la ligne, "vous voyez efficacité et justice là où d’autres y voient défaitisme, capitulation, mensonges." C’est un peu plus compliqué que ça, et je tente de le montrer. Dites-moi donc pourquoi vous persistez dans cette caricature "tout bien" - "tout mal" ?


                            • Francis, agnotologue JL 23 mai 2008 15:32

                               Argoul, vous écrivez : "" Dites-moi donc pourquoi vous persistez dans cette caricature "tout bien" - "tout mal" ? ""

                              Caricature ? Tout bien tout mal ? Désolé, c’est vous qui utilisez des clichés. Vous vouez jouer au docteur "qui ne juge pas" ? J’ai déjà réfuté la psychanalyse de bazar qui se grise de mots.

                              Vous dites : ""Il y a donc forcément tension entre égalité et liberté"". Ai-je dit le contraire ? Il y a des tensions entre le Yin et le Yang, et de ces tensions naissent les choses. Il en est de même entre la liberté et l’égalité.

                              Quant à votre allusion à "" suivre un troupeau"" elle me conforte en ce que je ne me suis pas trompé : nous avons à faire à quelqu’un qui ne respecte pas ses contradicteurs.

                              La question que pose Alain Badiou est celle du pétainisme : je dirais que pétain c’est une sorte d’anti renard face aux raisins inaccessibles : le pétainisme consiste à magnifier une reddition. En l’occurence ici, il s’agit d’une reddition à la mondialisation libérale. La psychanlyse n’y a pas plus son mot à dire que la religion. Le pire dans cette affaire, c’est que celui qui capitule se conduit en père prodigue. A bon entendeur ...


                            • Francis, agnotologue JL 23 mai 2008 11:12

                               

                              L’hypothèse communiste d’Alain Badiou : De Quoi Sarkozy est-il le nom ? (Peter Hallward)

                               


                              • Eve 23 mai 2008 11:20

                                Intéressant de voir que l’auteur (et/ou ses références) tombe dans les stéréotypes masculin-féminin.

                                Maternage  : PSYCHANAL. Technique psychothérapique des psychoses visant à établir entre le thérapeute et le patient une relation analogue à celle qui existe entre une mère et son enfant - 1. Type de relations maternelles et psychologiques privilégiées entre mère et enfant, favorisant le développement normal de ce dernier. - 2. En partic. Mise en oeuvre des moyens propres à assurer le développement d’enfants de zéro à trois ans, dans le cadre d’une collectivité``

                                Pas (encore) d’équivalent masculin (paternage)

                                Paternalisme : POL. Attitude d’une personne au pouvoir, d’une collectivité ou d’un pays qui, sous couvert de protection désintéressée, cherche à imposer une tutelle, une domination.

                                (par exemple, Sarkozy fait partie de la seconde catégorie)

                                Freud commence à être largement dépassé (mais malheureusement toujours relayé) dans le bon vieux machisme du "bon père de famille", tuteur de ses incapables d’épouse et enfants. Dépassé aussi sur sa vision de l’hystérie propre à la femme. L’intervenant faisant la relation avec l’utérus devrait inverser sa logique. Il est encore courant de traiter une femme d’hystérique (S. Royal en campagne) et de trouver de la virilité chez les hommes se comportant de même : une femme s’énerve plus souvent en paroles, là où les hommes tapent plus volontiers (dans la classe politique, les hommes s’énervent très vite ces temps-ci) ; à noter que cette différence comportementale diminuerait selon les statistiques et pas dans le bon sens puisque l’agressivité (violence physique) des femmes augmenterait.

                                Freud serait aujourd’hui effaré par "la famille éclatée" : serait-il capable de remettre ses théories dont le complexe d’oedipe, basé sur un mythe !!, serait-il capable de remplacer "père" et "mère" par "deux Autres" ? Les familles recomposées et tellement décriées comme instables (ce qui est effectivement le cas pour ceux qui dans la satisfaction immédiate de leur désirs présentent n’importe quel object sexuel de passage comme "papa" ou "maman" de remplacement) sont pourtant une alternative à l’individualisme forcené de notre société pseudo-libérale, une nouvelle forme de tribu dont les membres s’entraident au niveau local.


                                • Eve 23 mai 2008 11:33

                                  bis.

                                  1) rectif : ... remettre ses théories en question

                                  2) Contrairement à Freud, son contemporain Alfred Adler avait souligné le "sentiment d’infériorité" existant autant chez l’homme que chez la femme, et par extension la "recherche de puissance".

                                  La satisfaction immédiate du désir, quels qu’en soient la forme et le domaine dans lequel il s’exprime, n’est qu’un aspect du "sentiment d’infériorité" lequel se mute en "recherche de puissance", que ce soit par

                                  - l’auto-valorisation

                                  - l’auto-dévalorisation : quoi de plus puissant que d’obtenir satisfaction en se faisant passer pour faible, pour victime ?


                                • Argoul Argoul 23 mai 2008 12:29

                                  Je ne vois pas trop quel est le rapport entre cette psychanalyse de bébé et la société. Ou peut-être mettez-vous justement le doigt dessus : qu’est-ce donc qu’un psy a à dire sur une société tout entière ? N’est-elle pas un peu plus compliquée que les seuls rapports "thérapeutiques" entre un patient et son tortionnaire ? C’est tout l’objet de l’article que de remettre en question la "thèse" du psychanalyse Melman sur la société d’aujourd’hui.


                                • Cug Cug 23 mai 2008 11:50

                                  Le capitalisme c’est exploiter, faire travailler ou fructifier un capital.

                                  Le libéralisme du début n’a plus rien à voir avec le "néo" libéralisme d’aujourd’hui, le monde a quelque peu changé depuis, n’est ce pas. C’est le libre-échange, l’offre et de la demande, la loi du marché, la main invisible (expression qui me fait toujours bien rire .... la main invisible).

                                  Les deux sont liés par la "marchandisation" de ... ben tout et à mon avis c’est là que "ça" coince.

                                  Je ne crois pas que le "ça coince" soit psychanalitique, quoi qu’on puisse en avoir une lecture très intéressante comme le démontre Argoul.

                                  Donc au lieu de me prendre la tête avec mon père et ma mère Argoul avances des solutions là ou "ça coince".



                                  • Cug Cug 23 mai 2008 13:14

                                     Merci ... mais aucune solution concrète !!!

                                     Que des constats, sommes toutes assez juste à priori.


                                  • Cug Cug 23 mai 2008 13:19

                                    Le profond changement qui s’impose n’est t’il pas dans la re-définition du "grizbi" ?

                                    Par exemple dé-marchandiser les monnaies ?

                                    Rendre à Césare ce qui lui appartient soit rendre à l’état nation la création monétaire ?


                                  • Di Girolamo 23 mai 2008 12:16

                                    Qui n’est pas pour la liberté individuelle d’entreprendre ?

                                    1 Je constate sa grande absence : entreprendre est réservé à des privilégiés et le créneau se resserre de plus en plus parce que les entreprises s’agrandissent démesurément et les écarts de richesse aussi .

                                    2 Ne pas mélanger la politique qui est l’art de la recherche collective du bien public et le reste ; sinon il n’y a plus de politique ; c’est ce qui se passe quant on dit qu’on est dans une système politique libéral : on a réduit la politique à de la gestion .

                                    A partir du moment où l’action politique consiste à laisser faire le marché et à réguler , il n’y a plus de politique , ni de démocratie , ni de République .Il n’y a plus de lieu public de débat sur les grandes orientations du pays puisqu’il n’y a plus de possibilté de choisir ces orientations , le choix étant déjà fait ad vitam aeternam ; l’état étant devenu en qqsorte un régulateur technique cherchant à préserver un équilibre entre les acteurs ; il n’y a plus de choix de société possible , ni de projet collectif possible , tout est là , tout est dit ,la messe est dite .

                                    Les difficultés à légiférer sur les OGM souligne ce positionnement de l’action publique qui n’est plus une action mais une régulation ; sauf que pour les ogm , organismes invasifs et colonialistes il devient difficile de ne pas choisir !


                                    • Argoul Argoul 23 mai 2008 12:42

                                      Ne confondez pas "politique" avec "caporalisme". Je sais, c’est le travers français. La "volonté générale" a la Rousseau veut dire que toute majorité au gouvernement impose sa façon de voir à tout le monde "pour leur bien". C’est une conception archaïque, autoritaire et pas partagée dans le reste de l’Europe, vous savez.... Un héritage du césaro-papisme de feu Louis XIV, repris par Napoléon (dont Sarkolène sont les héritiers). La démocratie, ça veut dire le débat public. Puis des règles établies en commun par la négociation, ce qu’on appelle la Loi, qui devient le droit. On conteste le droit devant les tribunaux pour son application, et devant l’Assemblée pour son changement. Moi, je trouve au contraire très intéressant le débat actuel au Parlement sur les OGM : foin de la gauche ou de la droite, chaque camp a ses opposants et ses partisans. C’est pas de la démocratie, ça ? Dire "non" sans débattre, d’un oukase "précautionneux", c’est le retour au moyen-âge où "toucher à l’oeuvre de Dieu" était impie. C’est ça que vous croyez ? Sinon, échangeaons des arguments rationnels.


                                    • ZEN ZEN 23 mai 2008 13:16

                                      @

                                      "La "volonté générale" a la Rousseau veut dire que toute majorité au gouvernement impose sa façon de voir à tout le monde "pour leur bien". C’est une conception archaïque, autoritaire et pas partagée dans le reste de l’Europe, vous savez.... "

                                      Là , cher Argoul, il y a un énorme contre-sens sur la pensée de Rousseau. Je vous invite à lire le Contrat Social...


                                    • Di Girolamo 23 mai 2008 13:20

                                       

                                       

                                      @ argoul

                                      "La démocratie, ça veut dire le débat public" 

                                      c’est aussi ce que je pense bien sûr ! Et c’est sur débat et non sur du caporalisme que se fondent les grands choix politiques.

                                      Où est le débat public sur les OGM ? Nos représentants peuvent ils seuls sur des sujets de fond engageant à ce point la société décider ?

                                      Bien sûr que non ! et ce "débat" parlementaire souligne la crise émocratique


                                    • Argoul Argoul 23 mai 2008 13:35

                                      Vous n’avez pas remarqué que la presse et les media ne cessent d’en parler ? d’interroger divers "spécialistes" sur tous ces sujets ? vous n’avez jamais entendu parler une seule fois du Bové national ?Vous avez oublié que le "Grenelle" de l’environnement n’était pas du tout parlementaire (et que c’est ce qui pose problème justement, cette liaison entre démocratie participative et démocratie représentative) ? A vous lire, vous semblez "contre" les OGM, donc être parano sur ce qu’on va vous faire. Le débat, ça veut dire de tenir compte des arguments des autres, vous savez. Même s’ils ne sont pas pour vous les bons ou les plus forts, ils existent. La démocratie ça ne veut pas dire "j’ai raison donc tout le monde s’incline", ça veut dire on met les arguments sur la table, les scientifiques, les économistes, les politiques, les entrepreneurs, les consommateurs, les citoyens... Après - et c’est ça "la politique" - s’en dégagent des idées et des actions. Jamais figées, elles peuvent toujours être remises en cause car, en politique, il n’y a pas de science exacte. La politique, c’est le débat, donc le mouvement. Il n’y a que dans,les "pays socialistes" que le Parti décide de tout, en formation restreinte de Bureau Politique.


                                    • Christophe Christophe 23 mai 2008 17:40

                                      @Argoul,

                                      Votre propos rejoint donc celui d’Habermas : Au lieu d’imposer à tous les autres une maxime dont je veux qu’elle soit une loi universelle, je dois soumettre ma maxime à tous les autres afin d’examiner par la discussion sa prétention à l’universalité. Ainsi s’opère un glissement : le centre de gravité ne réside plus dans ce que chacun souhaite faire valoir, sans être contredit, comme étant une loi universelle, mais dans ce que tous peuvent unanimement reconnaître comme une norme universelle.

                                      Par contre concernant le fait qu’il n’y ait que dans les pays socialistes que le parti décide de tout est quelque peu incomplet. Les règles économiques mondiales ne sont pas soumises à discussion ; elles sont imposées et nous savons tous qu’elles émanent des pays riches, principalement occidentaux, qui sont censés être des démocraties ou des républiques, au nom d’un libéralisme qui n’en porte plus que le nom.

                                      Nous sommes d’accord sur le fait que certains libéraux se sont appropriés l’économie comme outil de développement du libéralisme. Nous pourrions émettre une première remarque : l’économie a pour vocation à ne s’intéresser qu’aux hommes solvables ; leurs hypothèses le confirment ; ce qui met en évidence que la liberté est déjà tronquée pour une partie du genre humain.

                                      Comme je vous l’ai signalé précedemment, et c’était le sens de mon intervention, l’économie néoclassique (je prends uniquement celle qui s’applique de nos jours) a un besoin essentiel des sciences et de la technique ; elle a poussé à la sacralisation de ces domaines en les rendant autonomes. D’un point de vue économique, ces domaines sont supérieurs au genre humain ; la sacralisation a pour but de rendre dépendant l’homme de la technique et non de permettre à l’homme une maîtrise totale sur ces domaines.

                                      Pensez-vous sérieusement que l’outil soit approprié pour développer la liberté ? Pouvons-nous développer la liberté en imposant des entraves ? Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il faut sombrer corps et âmes dans des idéologies qui ont montrées leurs limites ; mais bien qu’il faut rompre avec une idéologie qui ne nous mène nullement au libéralisme sous couvert d’arguments fallacieux.

                                      En revenant aux propos d’Habermas, il me semble bien qu’il mette en évidence une véritable notion propre au libéralisme ; l’universel ne peut se construire que sur les compromis de singularités. Il est plus aisé, de nos jours, d’imposer l’universalisme, écrasant de fait les singularités rétives. Nos philosophes comtemporains ne font-ils pas état que le XXème siècle met en évidence l’échec de l’émancipation ?


                                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 26 mai 2008 17:37

                                      Exact : Rousseau ne parle de volonté générale que pour la loi générale et non pas pour le gouvernement (les magistrats) lequel est toujours particulier, dès lors qu’il n’est censé appliquer la loi générale (et non pas majoritaire qui reste particulière) qu’à des cas particuliers.

                                      Rousseau est contre toute prétendue démocratie majoritaire, qui plus est , portant sur les applications particulières de la loi, ce que veut dire pour lui gouverner : D’où sa distinction entre le souverain, les individus composant le peuple, qui ne décident que de la loi et le prince qui l’applique qui ne doit jamais faire de cette application l’objet d’une procédure électorale.

                                      Le volonté générale à propos de la loi est pour lui ce qui reste lorsqu’on a retranché les divergences opposées qui de toute façon s’annulent entre elles, dès lors que chacun se prononce en dehors de toute option partisane.

                                      C’est pourquoi Rousseau rejette comme tyrannique toute démocratie représentative qui prétendrait gouverner selon la majorité et non selon la loi générale, ce qui en ferait une loi particulière. Autant dire que Rousseau n’aurait certainement pas admis l’interprétation dévoyée de sa position par les tenants de la révolution et de la démocratie représentative partisane majoritaire. La démocratie "gouvernementale" ne vaudrait selon lui que pour des dieux dont la volonté législative de justice universelle se confondrait avec la volonté particulière. Pour les hommes elle conduit nécessairement à la tyrannie majoritaire, selon le mot ultérieur de A de Tocqueville. !

                                      Mais ce que Rousseau n’a pas pensé c’est précisément le juste rapport entre le pouvoir législatif, et les pouvoirs exécutifs et judiciaires dont il DOIT ËTRE séparé.


                                    • Argoul Argoul 23 mai 2008 13:09

                                      D’où mon article en réponse à Melman.


                                    • libdepense 23 mai 2008 13:01

                                       

                                       
                                      Le libéralisme par du constat que « l’être humain est un animal profondément social, qui est attentif aux sentiments et au bien-être de ses semblables et sait que l’association avec eux est le moyen de sa propre survie et de sa propre satisfaction. ». Les libéraux ont une totale confiance dans la bonne volonté des individus à mettre en place des solutions efficaces d’un point de vue individuel et social (exemple main invisible d’Adam Smith pour Cug).
                                       
                                      Le libéralisme en quelque sorte est un mouvement de gauche (d’ailleurs qui peut être considéré de gauche ou d’extrême gauche selon sa définition, ex. progressiste aux USA, sociaux démocrates,…) puisqu’il tend à lutter contre les privilèges.
                                       
                                      En fait tout dépend de la définition donnée à cette idéologie. Je suis par exemple libertarian (totalement différente des idées du social-libéralisme). D’ailleurs on considère que la France, l’Italie, l’Espagne, etc. sont des pays libéraux puisqu’ils ont instaurés l’État de droit, la séparation et la limitation des pouvoirs ainsi que la liberté de la presse.

                                      • Argoul Argoul 23 mai 2008 13:12

                                        Oui, mais ça c’est votre étiquette, celle par laquelle vous aimez vous présenter aux autres en société. C’est très bien, mais de peu d’intérêt (faites excuse) sur le sujet de l’article. Qu’en est-il sur le fond du débat ? La dialectique entre égalité et liberté ? Entre société du père et société maternante ? Entre l’intérêt d’un psy ou celui d’un sociologue pour analyser nos sociétés modernes ?


                                      • Cug Cug 23 mai 2008 13:21

                                        Le profond changement qui s’impose n’est t’il pas dans la re-définition du "grizbi" ?

                                        Par exemple dé-marchandiser les monnaies ?

                                        Rendre à Césare ce qui lui appartient soit rendre à l’état nation la création monétaire ?


                                        • Argoul Argoul 23 mai 2008 13:29

                                          Ca veut dire quoi au juste "démarchandiser" les monnaies ? Une monnaie est un étalon de valeur "neutre" par rapport aux marchandises (qui font l’objet de désirs différents pour les mêmes choses). Vous voulez sans doute parler de la parité euro-dollar ?

                                          Deux références d’un auteur que je trouve sérieux :

                                          les politiques divergentes de la Fed et de la BCE : http://www.typepad.com/t/trackback/2675902/25660316

                                          le déficit courant US est-il un problème : http://www.typepad.com/t/trackback/2675902/29218732

                                           


                                        • Cug Cug 23 mai 2008 13:37

                                          Démarchandiser les monnaies = impossibilité de faire commerce des monnaies.


                                        • libdepense 23 mai 2008 13:42

                                          Vous voulez sans doute retirer le pouvoir aux banques privés de créer l’argent et dans ce cas le donner à l’état. C’est ca, non ?


                                          • Cug Cug 23 mai 2008 13:45

                                             Exactement !


                                          • libdepense 23 mai 2008 14:27

                                             

                                            Le problème c’est que ce système ne marche qu’au niveau de petites collectivités. 
                                            L’Etat n’a pas les moyens de connaitre les besoins des gens et a la fois contrôler sa planche à billet. Les Etats adoptants ce système y perdraient clairement en pouvoir d’achat et compétitivité.

                                            • sisyphe sisyphe 23 mai 2008 14:38

                                              Tandis que les pays où le système monétaire est sous la coupe des banques, y perdent de tous les côtés : privatisation des bénéfices, socialisation des pertes.

                                              Le choix est vite fait.


                                            • libdepense 23 mai 2008 14:58

                                               

                                              C’est en partie vrai mais vu comment les sociétés d’Etat sont gérées, je ne donne pas cher de notre économie. Il n’y a qu’un pays comme la Suisse qui y serait gagnant au sein de notre économie moderne, et encore…
                                              Ce système ne marche qu’au sein de dictature, France sous la monarchie absolue, Etat Unis sous Abraham Lincoln, etc.
                                              L’Etat doit en effet avoir la main mise partout et se serait une sacrée régression pour nos libertés

                                              • libdepense 23 mai 2008 15:04

                                                 

                                                Mais bon vu vos positions, ca ne m’étonnerait pas que vous soyez en faveur d’une dictature du prolétariat. Idée j’en ai bien peur déjà bien dépassée et qui a fait ses preuves dans le totalitarisme et la haine (goulag & Cie, déportation,...)

                                              • Cug Cug 23 mai 2008 15:06

                                                Je ne suis pas du tout d’accord avec l’idée que l’état est besoin d’être une dictature pour controler sa monnaie, par contre la réflexion me fait penser à la dictature des banques ....

                                                Pour que cela soit plus efficace il faut coupler cette mesure avec la démarchandisation des monnaies.


                                              • Cug Cug 23 mai 2008 15:15

                                                Ahahah elle est bien bonne celle là "dictature du prol ..." Ou tu vois que je parle de cela ????

                                                Je parle de changer l’approche du fric, des pépèttes, du flouze, du GRIZBI quoi.

                                                1/ Démarchandiser les monnaies.

                                                 2/ Rendre la création monétaire (le grizbi) aux états nation.

                                                 


                                              • libdepense 23 mai 2008 15:19

                                                C’etati pour sisyphe


                                                • Cug Cug 23 mai 2008 15:25

                                                  Oki dsl ...


                                                • sisyphe sisyphe 24 mai 2008 15:59

                                                  Eh bien, c’était autant déplacé...

                                                  Faut être vraiment un anti-communiste pavlovien, pour évoquer la "dictature du prolétariat" et même de l’état, quand on parle de controler la monnaie...

                                                  Et la dictature des banques, elle vous convient mieux ?


                                                • lolita lolita 26 mai 2008 10:30

                                                  Actuellement on a plutôt l’impression que le libéralisme est l’autorisation accordée par le gouvernement,les banques et le medef à celui qui veut créer une entreprise d’embaucher de la main d’oeuvre et de la payer avec un bol de riz.Le libéralisme serait donc les nouveaux habits de l’esclavage.A une certaine époque les esclavagistes étaient les hommes les plus libres au monde.Ils avaient même le droit de cuissage.Beaucoup de salariés regrettent l’esclavage car au moins ils étaient nourris et logés ce qui n’est plus le cas actuellement.Maintenant on travaille et on couche dehors.Le libéralisme n’est que l’esclavage révisionné.


                                                  • Walid Haïdar 26 mai 2008 18:12

                                                      Pourquoi tant de haine ?

                                                    D’abord dans pas mal de commentaires, le mot libéralisme est un terme général qui englobe on ne sait trop quoi. Libéralisme politique, économique, de moeurs ... ?

                                                    Ce que je n’apprécie pas plus, c’est le pendant libéral de ce travers de tout confondre. Les gens, et particulièrement "les Français" d’après l’auteur, seraient prompt à tout attendre de l’état.

                                                    Je ne peux pas comprendre comment dans un article par ailleurs nuancé, on peut se permettre, se laisser aller à de telles généralités aussi grossières qu’inexactes.

                                                    Vous dites vous même qu’en quelque sorte, il serait grand temps pour certains de reconnaître que la démocratie, c’est la synthèse des particularités. Alors pourquoi vous abaisser vous mêmes à traiter les Français comme un tas de gens irresponsables, puérils, qui attendent tout de l’état ?

                                                    Je pense que ce qui est plus général, plus profond, c’est non pas que les gens attendent tout de l’état, mais que les gens aspirent à être libres, et donc à ce que leur liberté ne dépende pas d’une aide de l’état. La majorité des bénéficiaires de l’aide sociale préfèreraient ne pas en dépendre.

                                                    Le problème, c’est que d’une part tout le monde ne peut pas avoir sa propre entreprise (il faut bien des salariés, du moins pour encore un moment), et que d’autre part les règles du marché actuelles font pression sur les salaires, et va même jusqu’à remettre en question, via des propagandistes lamentables, le droit à l’éducation et la santé gratuite (ce qui est contre productif pour l’économie, mais à le mérite, de leur point de vue, de conserver efficacement l’ordre établi, et l’opacité de l’information). Le problème, c’est que le sens des règles actuelles, nous dirige vers plus de dureté pour les plus faibles, et plus d’avantages pour ls plus forts. Alors oui, "quand on veut on peut", mais dans la limite de la structure du système. Parceque si tout le monde voulait êre footballeur et "s’en donnait les moyens", on magerait quoi ?

                                                    Quelqu’un ici a dit que la fin de la politique, c’est quand l’état n’est plus qu’un gestionnaire. Et là, je crois que se tient ce qu’en fait vous voulez dénoncer. C’est le fait que l’état est conçu par encore trop de gens et d’entités, comme l’Acteur politique, autour du duquel se construit la politique d’une nation. Ce n’est pas tout à fait faux, dans les faits du moins. Mais lorsqu’on intègre autant qu’on peut toute la donne moderne, et notemment le lien informationel qui nous attache comme jamais auparavent, à l’ensemble de la communauté nationale, et même humaine, on s’aperçoit que la politique, véritable, libérée, et efficace, COMMENCE, justement, quand l’état se contente d’être un gestionnaire de ce qu’il est apte à gérer.

                                                    Car l’impératif citoyen, avec les moyens actuels de la technologie, qui permet de libérer l’information et la communication, c’est non pas tant d’adhérer à un parti et de militer en distribuant des tractes, en s’efforçant d’être en phase avec une quelconque ligne de parti, mais plutôt d’utiliser cette technologie pour changer d’ère, communiquer directement avec ses voisins, sachant que je suis aujourd’hui le voisin des gens de mon palier, mais aussi des neo-zélandais, dans une certaine mesure (qui s’élargit quand on la pousse).

                                                    Ainsi, on a les moyens d’être plus conscients que jamais, et de plus en plus, de ce en quoi consiste telle u telle entité étrangère, bref on est plus conscient et informé de tout ce qui dépasse notre chère petite enveloppe charnelle.

                                                    Ceci nous permet finalement de nous aproprier directement la politique, et d’agir donc sans l’intermédiaire de l’état, qui n’a alors plus grand sens, et ne se justifie plus que par tradition (piège à con).

                                                    Néanmoins, cette tendance potentielle doit respecter la réalité, et donc se contruire progressivement, sans agresser les institutions. Les assertions du genre "l’état est un mauvais gestionnaire", "les français sont des feignats", sont donc, à mon avis, non seulement fausses, mais insensées e regard de ce que le but est la coopération, dans laquelle le conflit (donc l’insulte) est négatif.

                                                    L’état sait gérer nombre de choses, et est bien placé pour le faire. Les français comptent leur lot de feignants, invétérés ou temporaires. Point barre, le reste c’est du laisser aller idéologique (et passablement réactionaire).

                                                    Notemment, une question très délicate arrive une fois qu’on a dit tout ce que j’ai dis. Concrètement, une évolution des institutions, vers plus de pouvoir direct accordé au peuple, c’est bien gentil. Mais qui peut garantir que cette coopération libre et directe des citoyens, permettra la cohérence et la viabilité de ce système ?

                                                    Car ce système très libéral finalement, se greffe sur une réalité. La réalité, ce sont d’immenses défis en termes éthiques, défis liés à la progression vertigineuses des possibilités technologiques, qui pourrait rendre terrifiante la crise de sens dans laquelle nous baignons. Les avancées en neurociences notemment, mais pas que, rendent cette interrogation assez vertigineuse, et très difficile à résoudre.

                                                    Je pense que le meilleur garant de la réussite des hommes à surmonter ces questions cruciales et quasi gorgiennes, sera la faculté des entités diverses et variées à dialoguer, et à dialoguer sereinement.

                                                    Je reprendrais donc en conclusion l’avertissement des gens de la rue qui ont faim au Sénégal, avertissement-citation de Lafontaine : "ventre creux n’a point d’oreilles".


                                                    • Walid Haïdar 26 mai 2008 18:17

                                                       Pardon, au début du 4ème paragraphe en partant de la fin, je volais dire "Néanmoins", et pas "Notemment".


                                                    • Argoul Argoul 27 mai 2008 13:39

                                                      Je ne sais à qui s’adressent vos reproches de "caricature". Ma conviction se trouve - c’est la règle commune - dans la conclusion : "La marchandisation, c’est le laisser-aller groupal des modes et du "tout vaut tout". Y résister nécessite autre chose que des slogans braillés en groupe fusionnel dans la rue : une conscience de soi, fondée sur une culture assimilée personnellement. On ne refait pas le monde sans se construire d’abord soi-même."

                                                      Ceux qui critiquent libéralisme-américanisme-consommation, marchandisation (cette abandon pétainiste selon Badiou) - que font-ils de concret pour s’en sortir ? Il ne suffit pas de dire yaka. L’émergence de pays immenses comme la Chine, l’Inde, le Brésil, le Nigéria force la globalisation des échanges, des capitaux et des hommes. On n’a pas à être "contre", c’est un mouvement de fond. Certains rêveraient-il de bombes H pour réatblir la domination d’avant ?

                                                      Reste à nous adapter à ce mouvement des hommes. De même qu’au réchauffement du climat et à la raréfaction des ressources ou aux moindres cotisans pour plus de retraités. L’intérêt de Melman est d’avoir pointé l’inversion de caractère des gens : du "père" responsable, adulte, "libre" - à la "mère" attentiste, confiante, dépendante. Ce n’est pas du sexisme si l’on prend ces mots de la psychanalyse comme des SYMBOLES comme Freud l’a fait. D’où l’ineptie de pointer une fausse contradiction entre hystérie et loi du père : l’hystérie était la manifestation des névroses féminines sous la loi d’autorité dite du père ! Même chose pour Badiou et son "pétainisme" ; prenons-le comme symbole d’une démission, d’une lâcheté. Le pétainisme, au fond, n’était pas un fascisme, il ne visait pas à changer les choses mais à les conforter, à les immobiliser (la terre ne ment pas) . C’était un conservatisme, pas une révolution (même dite "nationale"...). Donc Badiou rejoindrait-il Melman dans l’idée d’abandon à la "force" ?

                                                      Ce n’est pas la même chose que de réagir. Ce qui s’impose à nous (la mondialisation du fait de l’émergence d’immenses populations au développement) doit nous stimuler, pas nous faire abandonner. Et c’est là que le choix de Tocqueville (la liberté pour faire, plutôt que l’égalité pour jouir) prend tout son sens. Bien sûr dialectique = ni la liberté de la jungle ni l’égalitarisme du troupeau.

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