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Accueil du site > Tribune Libre > Il faut un Grenelle de l’économie pour sauver le capitalisme (...)

Il faut un Grenelle de l’économie pour sauver le capitalisme !

Ou bien un Grenelle du capitalisme pour sauver l’économie ! Il y eut récemment un Grenelle de l’écologie pour examiner des problèmes, certains sérieux et d’autres moins. La planète serait en danger. Que ce soit avéré ou pas, la prise de conscience a conduit la convocation de divers acteurs pour réfléchir à ces questions. Et le capitalisme, ne serait-il pas en danger ?

Le capitalisme en danger, une blague certainement, que s’amuseraient à raconter deux octogénaires russes dans un HLM pourri construit sous Brejnev, après avoir enfilé une bouteille de mauvaise vodka. Le capitalisme n’est pas menacé. Mais, au fait, c’est quoi le capitalisme ? Convenons que c’est un système qui permet la production et l’échange d’une masse considérable de bien, en générant des profits indispensables, utilisés pour rémunérer l’argent placé, alors que ce qui est investi un jour est censé produire dans le futur des biens et de nouveaux profits. Selon où l’on se place, on ne voit pas les mêmes choses. Le citoyen du monde économique, son objectif c’est de travailler, de gagner de quoi faire vivre sa famille et construire son existence en usant des biens et services accessibles selon sa solvabilité. Certains sont pressés d’acheter des biens et font des crédits, d’autres préfèrent épargner pour avoir une réserve en cas de besoin ou de désir soudain. Maintenant, plaçons-nous de l’autre côté. L’entrepreneur privé a un objectif, faire prospérer son entreprise ou, à défaut, éviter la faillite. Et le monde de la finance, c’est encore autre chose. Un banquier ne connaît pratiquement rien du fonctionnement de l’entreprise et encore moins de l’existence des gens. C’est normal, son job est de répondre à des demandes de financements, de crédit, de placement, et de faire en sorte que des profits soient dégagés. Il fut un temps où on parlait des banques à travers les déposants, les épargnants, les transactions, les placements. Puis, subitement, est arrivée l’ère des produits financiers, proposés aux particuliers, aux entreprises, aux collectivités. La banque est devenue une entreprise qui finance les entreprises, mais qui est elle-même une entreprise avec sa logique propre de développement, faire des profits et satisfaire aussi ses clients qui veulent des profits. De là est sans doute parti le déraillement du système***. Une machine à vendre des produits pour faire du profit. Une finance de casino déconnectée partiellement de l’économie réelle.

Mais les banques centrales ne sont pas exemptes de reproches, elles qui ont accordé des liquidités faciles pour réaliser des opérations de grande envergure, délivrer des crédits et des tas de produits dérivés dont ces fameuses subprimes titrisées dont on ne sait même pas où elles sont logées. C’est amusant, on dirait l’argent de la vieille, plus personne ne sait où elle a planqué ses lingots. Il y a un vice de forme majeur dans le fonctionnement de la banque centrale, du moins en Europe. C’est qu’elle a vocation à contraindre l’inflation or, par on ne sait quel impératif de calcul, le prix des logements et les loyers sont exclus du calcul de l’inflation. La bulle immobilière est pour une bonne part responsable de la crise financière actuelle. Les responsables, ce sont autant les banques que les politiques qui ont laissé, pour satisfaire on ne sait quels intérêts, la création de cette bulle, avec des aides complices comme la loi Robien chez nous en France, et les lois qui ont précédé. Sans compter le manque de réactivité des politiques publiques, sur le logement social, sur le prix des terrains, que le gouvernement aurait pu exproprier, car quand il s’agit de faire passer des lignes de TGV, il n’hésite pas. L’inconscience des gouvernants a conduit à la crise actuelle (aux Etats-Unis et en Europe). Avec un système financier organisé autour des banques centrales dont les liquidités ont servi de monnaie pour miser. Les uns, peu nombreux ont beaucoup gagné, les autres, nombreux, ont bien perdu. La banque Lehmann a tout perdu, parce qu’elle a servi de caution morale aux autorités. Il fallait qu’une banque crève, pour sauver les autres. Les propriétaires de logement à crédit ont tout perdu eux aussi. Ce système financier dynamise l’économie paraît-il. En est-on certain ? Et s’il permet à une minorité de monter matériellement, est-ce légitime de laisser ce système qui met de plus en plus de gens sur le bord de l’existence ?

Voilà les questions qui pourraient être débattues dans un Grenelle de l’économie, et bien d’autres, afin d’examiner un autre fonctionnement du système financier. Certes, pas une révolution, mais quelques aménagements essentiels, avec des petits détails. Ce n’est pas simple. Ce n’est pas comme le Grenelle de l’environnement, avec des taux de CO2, des emballages plastiques, des déchets, rien que du prosaïque. La crise des subprimes, elle est due aussi à l’avidité de consommation des Américains. Qui, pour la première fois, sortent du rêve et comprennent que leur mode de vie excessivement matériel ne peut plus perdurer dans le contexte actuel. C’est aussi cela le ressort du Grenelle de l’économie. Bien plus utile, plus vaste et englobant que le Grenelle de l’environnement qui paraît gadget à côté d’une réflexion sur les fondements et les finalités de notre système économique. Que de questions en suspens que ce billet n’a pas la prétention de poser car, même s’il le voulait, il ne le pourrait pas. C’est d’ailleurs le but d’un Grenelle que de rassembler un nombre conséquent de participants aux intérêts divergents, aux positions complémentaires, pour réfléchir sur l’avenir du système économique qui vient d’être secoué par un sacré cyclone dont il est l’unique origine.

Et maintenant, droit au but dans la vérité. Pourquoi cette idée de Grenelle n’a pas germé alors que la crise est connue depuis un an par les médias et les autorités ? Et que depuis un mois, le cyclone financier est passé de la catégorie 2 à la catégorie 4. J’ai bien une petite idée. Le Grenelle de l’environnement, ça ne remet pas en cause le système et les dispositifs de profit dont se servent les élites, dont Nicolas Hulot fait partie. Par contre, ça met la pression sur les citoyens, les petits, les sans-grade, à qui on offre un peu d’argent de poche, le bonus écologique, et ça fait payer une petite taxe aux possesseurs de véhicules polluants et c’est moral, genre "Oui Oui lutte contre le réchauffement". Puis "Oui Oui n’utilise pas de gobelets en plastique, collecte l’eau de pluie, ne met pas ses appareils en veille, paye son éco-taxe, trie ses déchets, se loge dans du HQE, etc". Tout autre serait un Grenelle de l’économie qui mettrait les élites politiques et financières au centre du dispositif et face à leur responsabilité. C’est un autre rapport de force. Mais ces gens-là préfèrent sans doute s’arranger entre eux. Voter des crédits pour maintenir le système au lieu de voir comment en changer les règles, notamment avec le cœur du cyclone, la banque centrale et la demande de monnaie. Je n’en dis pas plus. L’obstacle pour changer l’économie n’est pas d’ordre technique, mais politique. Un rapport de force. Une antienne marxiste, mais qui est revisitée. Deux capitalismes s’affrontent.

Quant à nos amis Américains, et les classes moyennes déprimées, le « plan Obama » va leur venir en aide alors que le plan Paulson protège les classes supérieures. Et les perdants, les saisis, les précaires, les chômeurs, les licenciés, les marginaux, ils subissent les effets du cyclone financier. Bref, c’est comme quand Katrina est passé. Ce sont les pauvres qui ont le plus subi à la Nouvelle-Orléans. Telle est la loi universelle de l’homme. Les uns dominent, les autres subissent. Il n’y aura pas de Grenelle de l’économie parce que cet événement serait transgressif par rapport à cette loi universelle. Et les médias ne parleront pas de cette idée, parce qu’ils respectent la loi, étant devenus les valets de cette loi et non pas les législateurs. Ce faisant, ils ont la possibilité de participer aux Etats généraux de la presse et de s’en remettre au président du système qui va tenter de les sortir de l’ornière où ils se sont mis.

*** Annexe I : pour ne pas alourdir ce texte, un exemple, Natixis, créé par la Banque populaire et le réseau des caisses Ecureuil, vaste entreprise protégée par le monopole du livret A (avec le livret bleu du CM pour être précis) des Caisses d’épargne, un vieux système datant de 1814, pour servir l’épargne populaire. Natixis est une banque d’affaire créée sur le modèle américain avec l’appui des profits réalisés sur le livret A. Natixis a joué au casino et son action ne vaut plus rien. Les actionnaires se sont fait pigeonner comme avec Eurotunnel. Par ailleurs, je connais bien un employé de la Caisse d’épargne qui m’a confié récemment les dérives de cette institution dont les consignes données par la hiérarchie sont de faire du profit quitte à se servir sur les gens. On ne respecte plus le client m’a-t-il confié, avant de foutre le camp non sans avoir extorqué, c’est de bonne guerre, des indemnités de départ. C’est cela qui m’a frappé. Le client est instrumentalisé, sauf bien sûr s’il connaît aussi bien les produits financiers que son interlocuteur et sait parer à toutes les formes d’arnaques légales. Combien ont placé leurs épargnes dans des produits dynamiques et se sont retrouvés des années après avec moins d’argent qu’au départ. C’est cela aussi, une certaine idée de la banque, de l’éthique, de l’honnêteté. Nul n’a décrété que la finance doive obéir à la loi des profiteurs et des escrocs. C’est une question centrale du Grenelle de l’économie. Comment protéger le capitalisme des voyous qui s’en servent et le dévoient ?


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29 réactions à cet article    


  • Cug Cug 3 octobre 2008 12:09

     Faut pas réver !
     L’oligarchie financière a inventé un splendide machine à cash (pour certains) lui permettant de controler, alors tout sera fait pour sauver le système actuel, sans y toucher.
    On ne tue pas la poule aux oeufs d’or.


    • spartacus1 spartacus1 3 octobre 2008 14:45

      Et si l’on avait absolument pas envie de sauver le capitalisme ?

      Ce n’est sans doute pas la crise finale, mais de crise en crise, au fur et à mesure que l’ineptie et l’injustice se montrent, on se rapproche de la fin du capitalisme.


    • ronchonaire 3 octobre 2008 12:55

      Non, il faut surtout revoir le système politique. On peut bien accuser la titrisation, la cupidité des banquiers, ou le fait que Neptune soit entré en Capricorne ; cela ne changera rien au fait que rien de tout cela ne serait arrivé sans la complicité des Etats. Je devrais d’ailleurs plutôt dire "sans la complicité des dirigeants politiques" car la notion même d’Etat n’a plus le moindre sens lorsque l’on arrive à un tel niveau de privatisation de l’appareil d’Etat.

      Cette crise est donc avant tout une crise démocratique ; elle révèle au grand jour et de manière brutale ce dont nous nous sommes tous aperçus petit à petit : chacun d’entre nous, pris individuellement, n’a plus le moindre pouvoir car ce dernier a été détourné. Nous votons certes, mais uniquement pour choisir celui ou celle qui va utiliser le pouvoir coercitif de l’Etat dans ses propres intérêts ; c’est un peu comme si un condamné à mort avait le droit de choisir son bourreau : ça a l’air sympa de prime à bord mais ça n’enlève rien au fait que le bourreau va exécuter le condamné.

      Je suis d’ailleurs stupéfait de voir à quel point les interventionnistes qui sévissent sur ce site gardent une foi inébranlable envers l’appareil d’Etat et ses dirigeants. Bush a été traité de tous les noms possibles et imaginables depuis 8 ans mais aujourd’hui, comme par miracle, on croit qu’il n’est pour rien dans ce qu’il s’est passé et, surtout, on croit que ses "plans de sauvetage" sont mis en place dans l’intérêt général. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : l’Etat, dans sa forme actuelle, ne peut plus rien pour nous car ceux qui le dirigent s’en servent uniquement dans leur intérêt propre, comme s’il s’agissait d’une simple entreprise.

      Il ne sert donc à rien de vouloir changer de système économique ; de toute façon, ses fondamentaux sont trop ancrés dans la nature humaine pour qu’un tel changement soit possible. Cela fait plus de 10 000 ans que l’être humain produit, commerce, innove et cherche à prospérer dans un cadre qui ressemble grosso modo à l’idée qu’on se fait d’un "marché" ; cela ne va pas changer demain. En revanche, l’Etat tel que nous le connaissons, notamment sous sa forme d’Etat-nation, est une construction humaine relativement récente, qui répondait à un besoin et à un contexte historique bien précis. Il est temps d’y mettre fin et de construire notre organisation politique sur un mode nouveau.


      • Cug Cug 3 octobre 2008 13:00

         En effet, nous vivons dans des démocraties médiatiques ou les "politiques" sont les "comédiens" de l’oligarchie financière.
        Le changement ne peut venir qu’avec une "nouvelle politique". Ce ne sont pas les marionettes actuelles qui changeront quoi que se soit !


      • Alpo47 Alpo47 3 octobre 2008 13:20

        Vous avez aimé les "sub-primes", vous allez adorer les CDS (entre 45000 et 63000 milliards de dollars d’actifs  pourris).
        Cette crise, qui commence seulement, nous montre qui sont les PREDATEURS de nos sociétés : Les banques.
        Reste à trouver comment (re)agir, changer le système, évoluer différemment dans le futur. Et, là, nous sommes en facheuse posture car divisés, apeurés, et désinformés.

        Et si on se mettait plutôt à chercher des solutions pour notre futur ? Passer de ’l’espace problèmes" à ’l’espace solutions".


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 13:28

        Le système politique est largement suffisant pour changer la donne.

        C’est le choix de société, la représentation de l’avenir par les cityoyens, qu’il faut changer. Il faudrait donner un cerveau à des millions de gens et tout pourrait aller différemment


      • Alpo47 Alpo47 3 octobre 2008 13:41

        Mais pourquoi croyez vous que TF1, et les autres, nous balancent des émissions toutes aussi débilitantes les unes que les autres à longueur de journée ? Et qu’à mon grand désappointement, une majorité les regarde ?

        Du pain et des jeux et ça n’a jamais vraiment cessé depuis des millénaires.

        De plus, vous savez bien que parmi la population, il n’y a qu’un infime minorité proactive (max 10%), et une immense majorité qui suit ou execute.
        L’expérience de Milgram est suffisamment démonstrative de cet affligeant état de fait.

        Conclusion, presque tout le monde est mécontent, mais il faut que des "leaders" naturels montrent le chemin pour que la majorité suive. Ces personnes ne sont ni dans les partis politiques, ni dans les syndicats car tous ceux là, font partie de la "comédie du pouvoir".

        Enfin, je pense qu’il faudra que nous soyons "au fond du trou" pour que le "point de non retour" soit atteint et que des hommes se lèvent.


      • ZEN ZEN 3 octobre 2008 13:06

        "Et les perdants, les saisis, les précaires, les chômeurs, les licenciés, les marginaux, ils subissent les effets du cyclone financier. Bref, c’est comme quand Katrina est passé. Ce sont les pauvres qui ont le plus subi à la Nouvelle-Orléans. Telle est la loi universelle de l’homme. Les uns dominent, les autres subissent."

        J’espère que tu parles du point de vue des idéologues de service, toujours prêts à faire appel aux lois naturelles pour engendrer fatalisme et résignation...
        En tous cas, les fonds de pension vont partir en fumée, c’est à peu près sûr . La soupe populaire suffira-t-elle ?
        Je crains le pire pour les USA : des émeutes , ou plus...
        Mais l’armée a déjà préparé des sections spéciales au cas ou...


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 13:10

          Je ne parle même pas en idéologue mais en anthropologue

          L’homme en société apprend à dominer ou à se soumettre. C’est la loi des rapports de puissance. La Civilisation, c’est d’édicter des lois pour refuser ce schéma. Déjà, les commandements, celui de ne pas tuer, une loi divine parce l’homme en société, est un meutrier en puissance.


        • ZEN ZEN 3 octobre 2008 13:17

          Bernard, tu m’as mal compris. 
          Je ne dis pas "en" , mais "du point de vue de"
          Ce n’était pas une critique, mais une demande d’éclaircissement sur un passage qui me paraissait ambigü


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 13:24

          Avoir un prati pris idéologique est nécessaire mais attention aux mécompréhension qui en résultent

          Dans ce passage, je dresse un constat mais dresser un constat sur une réalité, ce n’est pas la légitimer. C’est ensuite que l’idéologie entre en scène et dit : cela doit rester ainsi, ou bien, cela n’est pas acceptable. C’est de cette manière que l’esclavage a été aboli.

          Et c’est de cette manière que la domination des financiers devrait être non pas abolie mais assortie d’un contre pouvoir. Ma statégie est je pense incontournable. Face à la domination de l’argent, il faut un autre argent, une banque éthique, monéthique. Ceux qui pensent que la BCE soit baisser ses taux sont des ânes qui participent à la domination des puissances financière. La situation aux States, elle est issue pour une bonne part des taux bas de l’ère Greenspan et la baisse de 2007 n’a fait que renforcer la crise.


        • ZEN ZEN 3 octobre 2008 13:14

          "Axel Miller, le patron de Dexia, a renoncé à ses indemnités de départ à la demande de la ministre de l’Economie Christine Lagarde qui a conditionné la recapitalisation de la banque franco-belge à l’abandon de ce parachuté doré, a annoncé vendredi Bercy"

          C’est pas beau ce sacrifice ! smiley


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 13:17

            Espérons quand même que les actionnaires lui offriront un pot de départ et un stylo Mont Blanc en cadeau, ces actionnaires qui vont se partager une partie des 3 milliards du plan SarKerviel !


          • Forest Ent Forest Ent 3 octobre 2008 13:49

            Pourquoi cette idée de Grenelle n’a pas germé alors que la crise est connue depuis un an par les médias et les autorités ? Et que depuis un mois, le cyclone financier est passé de la catégorie 2 à la catégorie 4. J’ai bien une petite idée. Le Grenelle de l’environnement, ça ne remet pas en cause le système et les dispositifs de profit dont se servent les élites.

            On peut être plus cynique que ça : ce délai a permis aux "initiés" de sortir leurs actifs du système.

            Vous avez pu lire dans le journal "capital" (je crois) le patron de la FNAIM reconnaitre avoir distillé de fausses infos depuis le début de l’année. C’est "bien naturel" : pourquoi aurait-il dit la vérité ? Ce n’était pas son intérêt. Le fait qu’aucun média n’ait parlé de cette crise avant qu’il ne soit trop tard participe de la même logique.


            • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 14:06

              Principe bien connu, l’asymétrie d’information est un avantage pour le profiteur, qu’il soit financier à Wall Machin ou bien simple garagiste qui change le moteur d’une voiture de blonde dont la batterie était déchargée

              En fait, le Grenelle aurait dû avoir lieu il y a 10 ans. Ou 5, peu importe. Le vrai Grenelle a eu lieu après 68. Je crois que les élites se satisfont du système, et que ça ne changera que si ça pète socialement



            • ZEN ZEN 3 octobre 2008 13:52

              A l’Elysée, c’est l’agitation
              Politique de gribouille...

              "...Depuis que le tabou qui pesait sur le mot crise a été levé lors du discours de Toulon, fin septembre, le président de la République et son entourage se réfèrent à la crise à tout instant. Il règne un activisme, un débordement incessant. Les réunions s’enchaînent à un rythme effréné. On planche sur tout : les banques, le sauvetage de Dexia, Renault, l’Europe... Tous les jours, une nouvelle mesure tombe.

               Le gouvernement trouve ainsi 3 milliards dans la nuit pour sauver Dexia (dont 1 milliard imputé sur le déficit de l’Etat), alors qu’il a le plus grand mal à réunir 1,5 milliard pour le financement du RSA. Le lendemain, il choisit de voler au secours des promoteurs et d’acheter 30.000 logements, puis de dégager 22 milliards d’euros pour le financement des PME, grâce aux surplus du livret A et du livret du développement durable. Tout cela se fait dans la précipitation, sans débat public sur l’opportunité des mesures ou des moyens utilisés.

              Loin de créer de nouvelles contraintes, la crise semble au contraire donner la possibilité politique à Nicolas Sarkozy de rebattre toutes les cartes, d’effacer un début de présidence décevant et de refaire un jeu à sa main. La tentation de s’abstraire de toutes les règles, de tous les cadres, existe. La petite phrase d’Henri Guaino, redevenu un conseiller influent, sur Canal+, jeudi, sur « la possibilité d’oublier temporairement les critères de Maastricht » n’est que la partie de l’iceberg des débats en cours autour du président. Le respect budgétaire, les déficits publics, tout cela semble accessoire désormais. « Les dettes ? Elles seront effacées par l’inflation. C’est inévitable », suggère un des visiteurs du soir de Nicolas Sarkozy.

              Les rencontres informelles avec les amis, banquiers, chefs d’entreprise, économistes, conseillers de tout ordre se succèdent à l’Elysée. Chacun y va de son conseil, de son avis. L’atmosphère est assez comparable au climat qui régnait entre l’automne 1982 et mars 1983, lorsque le gouvernement socialiste s’interrogeait sur la politique à suivre avant de choisir l’Europe et la rigueur.

              Quel camp, quelle ligne va l’emporter ? Pour l’instant, l’Elysée envoie les messages les plus contradictoires, au risque de saborder toute initiative européenne. Tout en suggérant qu’il pourrait oublier Maastricht, c’est-à-dire la règle commune européenne, il invite les autres pays européens, membres du G7, pour discuter d’une position commune, et propose même un plan de sauvetage européen pour les banques. Le refus allemand à cette dernière proposition augure mal de ce qui peut se passer, samedi, lors de la réunion prévue avec Angela Merkel, Gordon Brown et Sylvio Berlusconi. Là où l’Europe aurait besoin de coordination, la division risque d’émerger...( Mediapart)


              • décurion 3 octobre 2008 17:30

                En lisant l’article, j’ai tiqué sur deux détails :
                L’indispensabilité des profits.
                Si les prix de vente, réflètent éxactement les prix de revient réels, toutes charges comprises, d’un produit fini, l’entreprise peut fonctionner et prospérer sans faire un centîme de bénéfice. Je crois que le plus simple, serait quelque soit la forme juridique de l’entreprise, de considérer le "capital" comme prêt remboursable, avec ou sans rémunération, cela permettrait de voir le monde de l’entreprise plus sainement.
                L’objectif de l’entrepreneur privé.
                Il est éxactement le même, que pour le citoyen normal, seul l’appêtit diffère. On pourra objecter, telles exceptions d’entrepreneurs se battant pour sauver leur création, mais globalement, il n’y a aucune notion chevaleresque dans les buts de l’entreprise, au dela du partage du butin.
                Pour un sommet,
                le problême N° 1 qu’il faudrait résoudre, c’est celui qui concerne la circulation de la monnaie. Il faut faire sauter les barrages qui empêche la monnaie d’irriguer des pans entiers de notre société, menacés d’asphixie. La spéculation qui draine la monnaie vers l’entreprise et non vers l’homme, sans en sauver aucun, en est un des principaux.
                Pour parler vrai, le capitalisme à muté, il est mort. Les capitalistes aujourd’hui, sont des entreprises qui prospèrent sur les avoirs de leurs clients.
                Sans m’appesantir sur la perversité du système, le mieux serait d’officialiser cette mort, et de supprimer les éléments inutiles.
                Il ne faut, ni sauver, ni nationaliser, mais plutôt mutualiser en structures à taille humaine, solidaires et indépendantes.

                Pour reprendre un commentaire, j’ajouterai que l’homme n’apprends ni à soumettre, ni à se soumettre. L’apprentissage se fait par transmission d’ expérience, qui n’existe plus coté pouvoir, avec l’avènement des républiques , et côté soumis, toute la somme des expérience conduit à s’affranchir des tutelles, et dans chaque soumis contraint, sommeille un " Brutus"
                Nos élus apprennent à se maintenir envers et contre tout, ils ne savent pas gouverner.
                C’est aussi simple que cela.


                • nounoue david samadhi 3 octobre 2008 17:49

                  il y a franchement de quoi rire, il n’y a plus de toute la mascarade va bientot se terminer ...


                  • wuwei 3 octobre 2008 18:48

                    Moi je suggére de faire un "Grenelle des Grenelle", ca ne veut rien dire mais c’est ultra-chicos et devrait plaire à Bonzai 1er jamais en retard d’une tartufferie.


                    • wuwei 3 octobre 2008 19:37

                      En ce moment même sur Canal Plus, il y a les trois PIeds Nickelés J.M. Sylvestre, Elie Cohen et Jacques Marseille, soit un adorateur, un idolâtre et un cireur de pompes du libéralisme,(pour vous dire si c’est équilibré) en train de nous expliquer que tout ca Mme Michu ce n’est pas grave qu’il faut encore plus de libéralisme et que le salut va venir des Indiens et des Chinois qui doivent absolument arrivé à notre niveau de consommation histoire sans doute de foutre définitivement la planéte à sac. Je sais pas vous, mais moi je dis qu’à ce niveau d’indécence crasse et de connerie paroxysmique cela mériterait bien quelques baffes.


                      • décurion 3 octobre 2008 19:52

                        Le jour ou "cette fenêtre ouverte sur le monde", "cette espace de liberté", bref, la tv, la cinq, pour être plus précis, et avant que l’écran ne se noircisse, il fut un J M Sylvestre, aux accents pathétiques, qui pour sauver un strapontin, aurait volontier posé son assise sur des membres actifs et solvables avec ou sans vaseline.
                        Apparemment, et dans l’adversité, il fut posé ailleurs !


                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 octobre 2008 20:26

                        La crise actuelle, elle est aussi un signe de société

                        ça fait 10 ou 20 ans que le système est en crise, qu’il jette les hommes de leur logement et de leur travail et personne ne dit rien mais tout d’un coup, ça devient systémique, ça touche les banques, du boomerang, des dominos, tout le monde panique, près de ses sous...

                        Le plan Paulson est adopté, une vieille de 90 ans s’est suicidée avant que le shérif n’arrive pour l’expluser de son logement. Le monde est une vaste saloperie et les gens consentent. Allez, dormez, tout ira bien. Telle est la loi naturelle appliquée. En fait, le monde devient plus naturel, l’homme se fait porc.


                        • wuwei 3 octobre 2008 20:48

                           "Le monde est une vaste saloperie et les gens consentent"

                          C’est Rosa Luxembour qui disait ; "ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes". Alors on nous fait croire que s’agiter c’est agir, ainsi Bonzai 1er et son brassage de vent permanent et l’Illuminée du Poitou-Charentes, ses slogans à la con et son look de dame patronesse. Alors peut être que le monde est parfait tel qu’il est, puisque vulgarité, inculture et médiocrité sont tendances.



                        • le saviezvous 3 octobre 2008 21:45

                          essayer de raisonner démocratiquement la voyoucratie c’est gonflé. Commençons déjà par demander aux personnes autoriséés pourquoi le délit financier est le seul delit à être dispensé de fichage ADN. Bérégovoy a voulu en son temps faire la police dans ce couple infernal qu’est le monde politique et la finance, il a été suicidé par deux militaires et une femme avec un petit chien. à ce jour la famille n’a toujours pas accés au rapport d’autopsie(à voir sur dailymotion)...alors essayer de moraliser ce système utopique est une utopie de plus mais NECESSAIRE.


                          • leonarddevinci 3 octobre 2008 22:39
                            La Presse dépressive.
                             
                            Plus que jamais, il est de saison d’inciter à la panique. En effet, toutes les informations données par des médias en quête d’audience sont servies sur le mode des paniques festives et ludiques. Tout pour accrocher le client pas ses émotions qui le clouent dans son fauteuil devant la telly ou devant le moniteur.
                             
                            C’est le point commun et de ralliement entre les maîtres des médias et leurs troupes qui ne demandent qu’à être poussées vers là où elles se précipitent d’elles-mêmes. Il n’est que de constater que, sur France 2, Pujadas annonça le non vote du plan Paulson comme une victoire de l’esprit de ruine. On sentit presque des souffles de joie jetés vers les jours à venir, qui assuraient d’être agonisants comme il faut au prime time. Puis en fin d’annonce, il donna en une phrase écourtée, que le plan serait probablement voté dans une reprise au lendemain. Mais sur un ton carrément déçu, que l’affaire s’acheva-là sur un monde apaisé.
                             
                            Et sur le net se fut la grande foire de la reprise de cette nouvelle déjà dépassée : le plan était refusé. Au vu du nombre des articles qui titraient sur cette non nouvelle, et dès la lecture des premières phrases fanatisées, on comprenait aisément combien les internautes se réjouissaient de la chute du système américain et de la déconfiture de la civilisation occidentale dont ils ne sentent plus. Sinon pour laquelle raison devraient-ils se réjouir d’événements catastrophiques qui toucheraient leurs familles, les gens qu’ils aiment et toute la population qui ne leur a jamais causé aucun préjudice.
                             
                            Alors, qu’il y a d’autres raisons de se réjouir. Les élites ont su dévier le tir et rétablir une situation propice à faire bientôt des affaires juteuses, comme on dit. Dans l’immobilier, les prix vont baisser et donc les acheteurs sont d’ores et déjà favorisés. Les établissement dont les valeurs s’effondrent en raison de la crise financière vont être rachetés par d’autres puissances et peut-être l’Europe a-t-elle là une carte historique à jouer. 
                             
                            Il reste que les annonces grandiloquentes de la chute du monde occidental sont ridicules, si l’on juge une cartographie apaisée du monde. Car la Chine devenue la première puissance mondiale ne saura jamais faire poids seul contre tout le monde occidental, qui est la plus grand puissance que le monde ait jamais connue. Ainsi, les droits de l’homme règnent encore et pour longtemps. 
                             
                            Enfin, les puissances de l’islam ont trop d’intérêts en jeux en Europe et dans tout le monde occidental. Aussi, quand bientôt l’occident aura su trouver l’alternative au pétrole qui se dessine déjà et heureusement, les pays de l’islam devront négocier avec l’occident et s’enrichir sur d’autres modes : le commerce est civilisateur et pacificateur.
                             
                            Car au fond, le 11/9 fut probablement l’apogée et la fin du terrorisme et jamais l’annonce de la chute de l’occident. Puisque les terroristes ne pouvaient faire plus fort que d’effondrer les Twin Towers, sinon à user de l’arme atomique : ce que personne ne fera dans un monde où chacun veut que son monde continue de tourner ainsi qu’il l’a toujours connu, que l’on soit Staline ou simple balayeur à Plouc-la-ferme.
                             
                            Et tous les pseudo journalistes du journalisme citoyen qui prétendent que l’occident est ruiné, comme ils prétendent que les USA auraient eux-mêmes explosé les tours emblématiques de leur puissance, ces faux journalistes sont comme des personnes qui se seraient réjouies en bas des tours de les voir ainsi vaciller et tomber.
                             
                            D’une certaine façon, ils n’informent pas, mais ils agissent par l’effet de suggestion pour ruiner la confiance en un monde conservé, préservé et prospère. Finalement, on voit bien qu’ils sont atteints de dépression et qu’ils expriment leur malaise par leur Presse dépressive et moins citoyenne.
                             
                            Demian West

                             


                            • La Taverne des Poètes 4 octobre 2008 11:34

                              En titre "sauver le capitalisme", en conclusion "Comment protéger le capitalisme ?"
                              Mais, faut-il sauver le capitalisme...
                              Les banquiers, les boursicoteurs ont joué et..."on" a perdu ! Faut-il qu’"on" (l’Etat, les gens) vide nos poches pour renflouer leurs mises ? Faut-il défendre ce système pourri qu’est devenu le capitalisme. Ou bien alors "qu’il crève ?"



                              • La Taverne des Poètes 4 octobre 2008 11:52

                                Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, a promis d’agir vite et dit se sentir "mieux". vraiment, on est content qu’il se sente mieux !

                                Les 700 milliards produiront l’effet d’une goutte d’eau et ne "sauveront" pas le capitalisme. Très vite, il faudra extorquer encore de nouvelles sommes importantes aux contribuables.

                                Mourir pour défendre le capitalisme ? Même pas de mort lente...


                                • La Taverne des Poètes 4 octobre 2008 11:56

                                  Mourir au nom de l’"unité nationale" de Fillon ? Mais quelle unité nationale ? Celle qui consiste à protéger le bouclier fiscal et les riches ? Et pourquoi pas un grenelle pour sauver les affairistes véreux ? Ah non, c’est déjà fait ! La commission arbitrale...


                                • TerreMerAir TerreMerAir 4 octobre 2008 12:03

                                  Ah parce qu’il y a eu un grenelle de l’environnement ??? ah bon je savais pas que c’était sur l’environnement moi avec à la tablée la fnsea et le medef c’est vrai que pour ce gouvernement c’est ça l’écologie !

                                  Donc un grenelle pour l’économie .... lol ..... si vous voulez mais celui là ne me préoccupe pas du tout et si c’est pour finir comme l’autre cela ne sera que perte de temps !

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