Du 20 au 25 octobre, semaine surréaliste à l’Assemblée !
Vite, vite, on est pressé. On sait jamais, des fois qu’un olibrius aurait la malencontreuse idée d’oser parler de nucléaire, bouclons ce dossier sans autre forme de procès avant que quelques contestataires ne s’en mêlent. Ouf, on a évité les sujets qui fâchent ! Il n’est donc pas difficile dans de telles conditions de claironner haut et fort que la France est à l’avant-garde de l’écologie si on fait l’impasse sur l’essentiel, mascarade ! Mascarade aussi le fait d’avoir pondu une loi séparée sur les OGM. Loi qui à l’évidence ne sera pas totalement la garante dans l’avenir d’une non-prolifération de ces organismes, mais qui eut pu être une bonne initiative en incluant directement dans le projet de loi du Grenelle un paragraphe interdisant purement et simplement leurs cultures. Quand on veut protéger les lobbies « influants », tous les moyens sont bons !
Pour compléter la sauce, les normes thermiques de l’habitat ont fait l’objet d’un amendement réducteur de la part du triste Ollier, ce qui va retarder d’autant plus la perspective de la maison allant vers une consommation minimum d’énergie. Au demeurant, tout est dans le même ordre d’idée car c’est aussi le cas de la taxe poids lourd qui à force d’exceptions s’en trouve réduite comme une peau de chagrin, à tel point que complètement décortiquée, vidée de son contenu, elle sera de toute évidence là seulement pour marquer le coup sans pour autant qu’elle devienne un tant soit peu opérante. C’est pareil pour la valorisation énergétique des déchets qui aurait pu ouvrir la porte à l’innovation, eh bien non, une sorte de prépondérance hasardeuse à stigmatiser les attentions en direction de l’incinération, qui aux dires des spécialistes est pourtant la pire des solutions. Là il s’agit véritablement d’inconscience ou plus simplement d’incompétence.
Et ce n’est pas fini, car on atteint le paroxysme de l’hypocrisie avec les agro-carburants. En premier lieu, il avait été question de supprimer l’exonération de la taxe sur les carburants dont bénéficiaient les prétendus « biocarburants », sous prétexte que ceux-ci n’était pas une si bonne idée que cela. Comme beaucoup j’avais applaudi des deux mains à cette initiative qui rabaissait les agro-carburants à ce qu’ils sont : un palliatif à ne pas généraliser (je me suis déjà exprimé longuement sur ce sujet dans : « Agro-carburants, les retombées catastrophiques », « Agro-business, nouvel eldorado du capitalisme »). Mais des voix se sont élevées afin de pérenniser cette exonération qui, de toute façon, va rester en suspens tant que la loi définitive n’aura pas été adoptée. Toutefois, si l’on se souvient, les raisons de ces tergiversations viennent des propos du chef de l’Etat au salon de la bagnole qui, sans complexe, a fait la promotion pour la consommation d’au moins 10 % éthanol dans un avenir proche, et aussi celle de la bagnole mi-figue, mi-raisin en espérant que ses utilisateurs favorisent les fameux agro-carburants. On n’est donc pas près avec ce genre de raisonnement d’aller vers le bien-être de la planète en favorisant des pantalonnades à la mode des agro-carburants, l’on pourra alors faire mirer à la manière d’un miroir aux alouettes tous les Grenelles du monde si l’on n’arrête pas une course désastreuse aux profits, et par le fait nous semble donc parfaitement dérisoire et fantaisiste l’annonce de 23 % d’énergie renouvelable et discutable à l’horizon 2020.
Justement en parlant d’énergie renouvelable, un petit mot en passant sur le parc éolien. Si on ne peut nier la valeur intrinsèque de l’éolienne dans l’espace écologique il n’en est pas de même de la rentabilité de l’éolien terrestre qui est tout à fait discutable. Ceci étant aussi lié à la mainmise du privé sur ce qui devrait être de la responsabilité de la collectivité, laissant ainsi aux investisseurs les coudées franches pour tirer le maximum de bénéfices d’un vent dont nul n’est le propriétaire. Ainsi d’ailleurs que l’eau dont on a volontairement passé aux oubliettes le fait qu’elle pourrait être déclarée « Bien commun de l’humanité ». C’eut sans doute été de trop de prévoir un alinéa allant dans ce sens. Il ne faut pas rêver, tant que les capitalistes auront l’hégémonie d’exploitation des ressources naturelles, on pourra toujours prévoir des gardes-fous à leurs appétits insatiables, ils trouveront toujours des interstices pour contourner, voire passer outre les lois dans la mesure où cela sert leurs intérêts.
S’il y un bon point à donner à l’initiative de Borloo, ce serait dans la primauté donnée à la biodiversité lors de l’aménagement du territoire. Seulement voilà, le texte est un peu général, parfois imprécis, et quand on connaît la duplicité des affairistes en tout genre, je doute que l’on puisse s’appuyer sans retenue sur un tel document pour faire valoir cette priorité écologique. En tout cas, je souhaite bien du plaisir à ceux qui vont devoir se servir de la loi pour empêcher le passage d’une autoroute qui empiéterait sur l’espace privilégié de quelques genettes, par exemple. Tout ceci n’est qu’une tartuferie.
Pour ma part, j’imagine bien « Fi’on » en vierge effarouchée, j’y peux rien, mais ça m’amuse !
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