• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Les signes parallèles de l’élection du 4/11/08 aux Etats-Unis : la (...)

Les signes parallèles de l’élection du 4/11/08 aux Etats-Unis : la baraka pour l’Amérique

Son caractère exceptionnel en vertu de la crise socioéconomique et financière que traverse le monde et sa nature historique du fait de la question raciale, a fait de l’élection d’Obama un enjeu mondial. La victoire d’Obama suscite mille et une questions philosophiques car bien que prédit par les sondages, elle reste une surprise ; une agréable surprise. C’est ce que nous essayons de décrypter.
Les anges sont descendus, les démons sont sortis des abîmes et tous se sont rencontrés autour de cette élection pour décider d’un temps de trêve. Un temps pour changer, un temps pour construire de nouveaux sentiers de l’espoir… En effet, il y a un temps pour tout.
 
L’élection présidentielle qui vient de se dérouler aux Etats-Unis n’est pas comparable car il n’y a pas eu de précédent, qui soit mémorisé dans l’histoire de nos cités. C’est le premier du genre qui de toutes les façons signe le début de la fin d’une certaine histoire. Cette élection est un saut qualitatif vers une nouvelle évolution où les hommes et les dieux partagent les mêmes scènes. C’est la révolution de la révolution, car tout ce qui s’est passé a dépassé non seulement notre entendement commun, à savoir nos pensées conventionnelles, mais également nos passions ordinaires et nos actes privés du quotidien. Cette élection a rallié dans la joie et le spectacle la vie et la mort. Elle a réduit au même dénominateur les réalités qu’on a crues irréconciliables sans l’épreuve de la force et de la haine. Elle a rassemblé et c’est dans cet esprit qu’il faut se placer pour comprendre les émotions déchaînées et mesurer la portée du changement suscité.
 
Dans cette élection des braves, il n’y a pas eu de vaincus. Il n’y a eu que de vainqueurs et c’est pour cela que nous usons des métaphores sublimes pour donner notre opinion et féliciter les acteurs de tous les camps. Le positif a été l’aspect dominant de cette élection où l’homme a mêlé ses sentiments à ceux de Dieu. En effet, il n’y a pas eu de manipulation collective grossière comme d’habitude, mais au contraire une adhésion individuelle, libre de toute influence « racisante » et sublimable. Dans cette élection, l’homme a retrouvé son instinct social et de survie qui le conduit à fraterniser. Nous avons tous ressenti qu’au-delà de s’être exprimés véritablement en citoyens, les électeurs américains ont misé au final sur l’humanité entière… Cette élection est par essence la marque d’une évolution poussée vers plus d’humanité avec ses exigences de nouvelles fraternités et de liberté de pensée. J’ai eu l’impression que c’est seulement maintenant que l’homme fait sa rencontre avec lui-même en dévoilant la part de Dieu en lui : c’est-à-dire sa maturité… humaine.
 
Cette élection a quelque chose de froidement chaude et c’est une dame du sud du Gabon, à Tchibanga, une magnifique ville mi-campagne mi-urbaine, qui déclare avec un sourire méditatif « les tombes sont vides ce soir… Tout le monde est de la partie. Dieu lui-même est parmi nous… » Derrière ces paroles imagées se lisait en filigrane dans la tête de ceux qui l’écoutaient toute l’Histoire de l’Amérique et du reste du monde ; l’histoire de deux couleurs de peau. Ces paroles signifiaient également que le changement inévitable n’est pas le fait du hasard, mais celui d’une dialectique de l’Histoire. Frères au commencement… frères maintenant.
 
Il faut comprendre dans cette élection que le passé vient de se réconcilier avec le présent. Qu’un futur réconcilié se dresse, bâti par cette Amérique bénie des dieux. L’Amérique vient de porter au monde une révolution de la foi en l’homme. Une révolution sans violence et sans heurt. L’Amérique a montré combien il est le monde de la diversité. Merci à l’Amérique d’avoir donné une leçon de fraternité accompli au monde.
 
Beni soit le campaign manager d’Obama qui a cru plus qu’Obama lui-même en cette divine destinée. Merci aux Blancs qui les premiers ont eu foi en ce changement. A Caroline Kennedy qui la première a défié la loi des préjugés en comparant Obama à son père et en ouvrant le gap de la différence positive dans laquelle Blancs et Noirs se sont engouffrés avec fraternité. Soit loué Ted Kennedy qui changé la loi du silence complice en loi active du positif changement en endossant Obama dans ce « yes we can ». Ted même face à l’épreuve de la maladie a trouvé les ressources pour lucidement promettre de revenir rapidement voir Obama se faire élire président des Etats-Unis d’Amérique. Quelle foi ?! Merci à Oprah, reine parmi les reines, d’avoir pressenti comme un prophète ce moment de l’unisson… Pour moi OBAMA et MCCAIN ont été de façon égale les instruments de ce changement dont le catalyseur est le régime du président Bush junior.
 
Un pays ne peut pas être parfait, il vaut par ce qu’il apporte aux hommes. L’Amérique malgré ses ratés a souvent montré sa capacité à se rattraper et la victoire d’Obama est une illustration. Elle adoucit pour un temps les reproches car cette victoire a impliqué politiquement certains pays. En effet, les médias ont sondé les opinions ou les intentions de votes de certains pays panélistes, confirmant la perception du candidat Obama comme celle d’un « candidat mondialisé ». Le candidat que « le village planétaire » a souhaité pour les Etats-Unis d’Amérique. L’élection d’Obama a été une leçon de démocratie assortie au concept de mondialisation. Il traduit que l’Amérique n’a ni complexe de supériorité ni d’infériorité. Elle tolérante et progressiste. Elle est le laboratoire des espoirs de notre monde globalisé. 
 
 
 
Le problème racial a été évacué de deux façons :
 
1. les Blancs ont voté pour un Noir afin de montrer qu’ils ont dépassé le clivage racial et ils ont indiqué dans le même temps, à travers leur geste, que l’important est la compétence et le charisme. Ils ont fait un vote politiquement citoyen ;
2. les Noirs ont voté pour le Noir pour revendiquer leur place dans une histoire qu’ils croient avoir contribué à faire. Leur vote est avant tout et malgré eux une revendication de la reconnaissance sociale, mais profondément un vote citoyen ;
3. La résultante de ces deux forces est la citoyenneté. Elle traduit un réel sentiment d’appartenance à une même entité sociale, culturelle, territoriale et politique. L’Amérique est plus forte que jamais avec cette élection. 

Moyenne des avis sur cet article :  3.5/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

2 réactions à cet article    


  • fouadraiden fouadraiden 7 novembre 2008 15:04


     attention tt de même au conte de fée .les Blancs ont voté majoritairement pour Mc cain. l’opposition noire blanche avec laquelle vs terminez l’article pour expliquer ce vote est limité. il faudrait plutôt y voir une combinaison des jeunes, de ts les minoritaires que comptent les USA, des déçus de l’ère Bush et de ceux
    qui en général ne votent pas ,etc.

     croire que l’humanité se découvre cosmopolite est un peu court qd on voit l’homogénéité qui caractérise ts les autres gds blocs civilisationnels.

     l’Occident après des siècles de domination se serait mis a découvrir que les Autres existent au moment même ou la Chine a un milliard de chinois , les Indiens encore plus ,etc...



    • John Lloyds John Lloyds 8 novembre 2008 00:06

      Cette logorrhée racio-positive de naïveté ne va durer, mon cher Khobet, que le temps de l’illusion. Quand votre président, qu’il soit Obama, McCain ou la mère Denis, se réveillera dans la vomissure de l’orgie de ses prédécesseurs, c’est à quatre pattes qu’il devra manier la serpillière.

      J’en suis même à me demander si ce très compétent représentant des opprimés, aussi fonctionnel que dénué de soucis financiers, n’a pas été délibéremment propulsé de l’anonymat au devant de la scène pour les basses besognes et le ménage de ce hold-up sans précédent qui met la planète en effervescence. Le rêve américain à la portée de millions de désoeuvrés, il était parfaitement évident qu’ils allaient se bousculer aux bureaux de vote. Un peu téléphoné ce tapis rouge, non ?

      Quand le mirage de l’oasis aura disparu, je crains qu’il ne reste qu’un désert parsemé de squelettes. Espérons que je me trompe.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès