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Accueil du site > Tribune Libre > L’affiche « Le bal des actrices » : est-ce qu’elles se taisent (...)

L’affiche « Le bal des actrices » : est-ce qu’elles se taisent toutes en bas ?

Mais quelle représentation attrayante du film « Le bal des actrices », ses auteurs ont-ils donc souhaité donner ?

Un leurre d’appel sexuel renouvelé

Il ne ne fait aucun doute, que, pour capter l’attention, ils ont misé sur le leurre d’appel sexuel. Sa capacité à déclencher le réflexe inné d’attirance en fait, c’est vrai, un leurre sans rival. Mais à force d’en user et abuser, on risque d’en amoindrir l’efficacité. L’affiche, on doit le reconnaître, veille à l’éviter en tentant d’ en renouveler le contenu. Dans une mise hors-contexte totale par une toile de fond noire, un plan d’ensemble offre un amoncellement de corps féminins nus enchevêtrés dont la couleur chair tranche on ne peut plus par contraste. L’angle de plongée comme l’image mise en abyme où chaque femme toise le spectateur, vise à créer la transe du voyeurisme : ces femmes s’exhibent sans pudeur de leur plein gré ; elles dévisagent même le spectateur comme pour guetter l’effet produit sur lui par leur chorégraphie audacieuse qui ne peut s’observer que du haut d’un balcon. Le spectateur serait-il invité à faire son choix ?

Selon ses règles rituelles, le leurre repose sur le double jeu de l’exhibition et de la dissimulation pour stimuler la transe voyeuriste : la disposition des corps masque soigneusement toute zone sexualisée explicite. Au besoin, cuisses, bras et mains y pourvoient. Ce double jeu évite sans soute de transgresser la morale publique. Mais il vise aussi, en stimulant la transe voyeuriste, à ne pas fixer le regard sur le leurre au détriment du film qu’il a pour fonction unique de faire connaître. C’est un réflexe de frustration qu’il doit déclencher pour activer ensuite une pulsion de visionnage du film susceptible d’apaiser l’inconfort ressenti. Un échange mental est, en effet, attendu entre « l’objet du désir » hors de portée qu’est cet amoncellement de femmes pourtant offertes, et « le désir de l’objet  », le film qui lui est associé et qui est, au contraire, très accessible pour le modique prix d’une place de cinéma.

Deux paradoxes énigmatiques

Simultanément, l’attention est retenue par les deux paradoxes de la mise en scène incongrue de ces neuf femmes, car sa solution n’est pas évidente, vu la mise hors-contexte. Même si la morale publique est sauve, il subsiste une contradiction apparente entre cette exhibition impudique de nus entassés et les usages publics de la nudité individuelle : un nu est chose courante, des nus entassés comme celui-ci ne le sont pas. Une autre contradiction apparente oppose les postures et la finalité poursuivie : si on écarte l’effet de surprise pour capter l’attention par un leurre d’appel sexuel inédit, la solution du problème échappe : à quoi jouent donc ces neuf femmes ainsi agglutinées ?

Une métonymie ambiguë


Le sens de la métonymie n’est pas plus évident. On cherche vainement la cause de cet effet que représente l’enchevêtrement de ces femmes nues. S’agit-il seulement, comme pourrait le suggérer le contexte du titre, « Le Bal des actrices », de signifier que le film livre à nu des actrices dépouillées des illusions du maquillage, du costume et de la mise en scène  ? La légende de l’affiche le laisserait aussi penser : « Folles, lit-on, fragiles, superficielles, mégalos, sublimes…vous allez les adorer ! » Pourquoi pas ?

Reste le symbole de ces corps qu’on a éprouvé le besoin d’enchevêtrer au point que chacun d’eux tend à perdre sa personnalité et plonge dans l’anonymat : il faut un accommodement de l’œil pour reconnaître telle ou telle actrice. Est-ce à dire que, réduite à sa nudité, une actrice ne diffère pas d’une autre, sauf grossesse de l’une en cours ? 

Une intericonicité à images multiples

Viennent évidemment à l’esprit diverses solutions selon le cadre de référence de chacun : sous l’empire du procédé de l’intericonicité, plusieurs images connues peuvent être reconnues dans cette image inconnue qu’est cette affiche. Les pires références, hélas ! peuvent surgir, de la plus vile à la plus tragique, voire la plus odieuse. On songe, au choix, à un amas de pâtes ou à un nœud de vers de terre, voire de vipères. Mais comment se défendre de reconnaître aussi dans ces corps nus enchevêtrés et recroquevillés ces masses de cadavres qu’une pelleteuse pousse vers la fosse commune d’un camp de concentration, comme on en voit dans le film d’Alain Resnais, « Nuit et brouillard » ? Que ce rapprochement puisse être fait, ne suffit-il pas à nier l’humanité de ces femmes qui s’exhibent, encore une fois, de leur plein gré ? Certaines en ont même le sourire aux lèvres.

Ces corps vautrés les uns sur les autres dont l’angle de plongée accroît l’écrasement, seraient-ils alors comparables à ces marionnettes avachies et entassées quand le marionnettiste lâche les fils  ? Abandonnées à elles-mêmes, ces pauvres actrices n’auraient-elles donc pas plus de consistance ? C’est hélas ! l’interprétation la moins injurieuse que l’on puisse faire de cette affiche. On se refuse, en effet, à penser que cette affiche du « bal des actrices » poserait seulement une question digne de « L’album de la Comtesse » du Canard Enchaîné : « Est-ce qu’elles se taisent toutes en bas ? » Il n’est pas sûr que, pour en avoir le cœur net, on se hâte d’aller voir le film. Quand le message (le sujet du film) se dissout au point de se réduire au médium (les actrices), qu’y a-t-il donc de si intéressant à apprendre ? Paul Villach


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49 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 3 février 2009 11:18

    Amusante, votre approche intellectualisée de cette affiche. Je n’y vois pour ma part qu’une petite provocation gentillette et plutôt estéthique, mais surtout des plus anodines dans l’air du temps.


    • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 11:43

      @ Philippe Renève

      Excellent, cher Philippe ! Avec pareille affiche le concours des contrepèterie est de rigueur ! Paul Villach


    • Cher Paul Villach,

      Dès le premier coup d’oeil j’ai, moi aussi, pensé au film de RESNAIS puis aussi à un tas !
      Reste à savoir ce que raconte ce film ?


      • Zalka Zalka 3 février 2009 12:13

        J’ai constaté que cette affiche avait été maltraité dans les couloirs du métro.

        Bizarement, je trouve que cette affiche est moins choquante que celle ci :
        http://www.lyricis.fr/cinema-dvd-serie/les-grands-freres-laffiche-du-film/

        Cette seconde affiche me donne plus l’impression de mettre en avant une femme objet.


        • srobyl srobyl 3 février 2009 14:39

          Ouaip...effectivement. Et je dirais même que dans cette affiche, ce qui me choque plus, ce sont les grands (et les petits) frères bien davantage que cette superbe paire de gambettes ! Ca me rappelle trop la sale complaisance qu’on a eue vis à vis de ces fameux grands frères, soit-disant garants d’un certain "ordre" dans les banlieues(leur ordre, style cosa nostra) . Une république qui se défausse de son rôle de maintien de l’ordre et de justice sur le dos de n’importe quelle personne privée, quelle qu’elle soit, ça, c’est très choquant. mais j’y songe : pour économiser des deniers publics, il faudrait peut-être y revenir, aux grands frères ! On va souffler ça au Prince ! Le karcher à prix discount !


        • Mouche-zélée 3 février 2009 15:44

          @ Zalka

          Très bien vu la comparaison !
          La nudité de cette affiche n’a rien de sexuel, elle est une métaphore du contenu du film .

          Au moins avec votre lien "montrer l’exemple, ce n’est pas gagné", nous connaissons l’intégralité du contenu du film avec un peu d’imagination ...
          Le métier d’acteur et les effets de leur métier sur leur personnalité, nous imaginons moins ...
          C’est la différence entre nu artistique et nu de streap-tease ...


        • sisyphe sisyphe 3 février 2009 12:36

          cette exhibition impudique de nus entassés

          Houla !
          Cachez ces nudités que monsieur Villach ne saurait voir.... sauf en peinture !  smiley

          Quant aux "évocations" (je cite)  : "On songe, au choix, à un amas de pâtes ou à un nœud de vers de terre, voire de vipères. Mais comment se défendre de reconnaître aussi dans ces corps nus enchevêtrés et recroquevillés ces masses de cadavres qu’une pelleteuse pousse vers la fosse commune d’un camp de concentration, comme on en voit dans le film d’Alain Resnais, « Nuit et brouillard » ? Que ce rapprochement puisse être fait, ne suffit-il pas à nier l’humanité de ces femmes qui s’exhibent, encore une fois, de leur plein gré ?"
          on en laissera la pleine responsabilité à l’auteur ; un psychiatre y aurait une riche matière à éxègèse...

          Pour ma part, je trouve l’affiche intéressante, attirante, originale ; et aucun des rapprochements de l’auteur ne me serait venu à l’esprit..

          Bof ; à chacun ses fantasmes...


          • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 14:32

            @ Sisyphe

            "Pour ma part, je trouve l’affiche intéressante, attirante, originale ; et aucun des rapprochements de l’auteur ne me serait venu à l’esprit.. Bof ; à chacun ses fantasmes...
            "

            Je m’attendais de votre part à cette critique qui n’en est pas une, parce qu’énoncer des généralités est une façon de ne rien dire. Paul Villach


          • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 14:53

            @ Sisyphe encore pour l’aider à pousser son rocher

            Ce qui serait intéressant, ce serait de vous voir énoncer les raisons qui vous font trouver cette affiche « intéressante, attirante, originale  ».
            Quant aux fantasmes, je ne saurais vous contredire. J’ai bien pris soin de parler du cadre de référence de chacun.
            Quelles que soient les images qui sont suscitées par l’intericonicité, elles ont en commun l’inhumanité, l’avilissement de la personne réduite à la composante d’ "un tas" informe !
            À moins que vous n’alliez me chercher dans votre cadre de référence personnel, le tableau du Tintoret, « Le paradis » exposé dans la salle du grand conseil du palais des Doges.
            J’y verrais plutôt un enfer à la Jérôme Bosch. Paul Villach


          • sisyphe sisyphe 3 février 2009 14:58

            ... et vouloir, sous prétexte de chercher du "signifiant" à tout prix, chercher midi à quatorze heures, n’est souvent qu’une manière de masquer ses propres fantasmes non-avoués. 
            Après tout, cette affiche, c’est bien vous qui la publiez et en parlez, non ? 
            Et c’est bien vous qui parlez "d’impudique" devant un des plus beaux spectacles du monde ; la nudité féminine, non ? 

            Allez, Monsieur Villach, on sait très bien ce qui se cache la plupart du temps, derrière les cris outragés des pères-la-pudeur.
            J’ai eu, moi, la pudeur de ne pas trop le relever ; ne m’obligez pas à faire une analyse sémantique de votre texte ; il y aurait certainement plus de matière que pour cette bien innocente affiche.... 
             smiley


          • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 17:24

            @ Sisyphe

            Ah cette aphasie ! C’est bien la même qui vous frappe devant l’art contemporain officiel !

            Quant à votre "signifiant", peut-être avez-vous remarqué que ce n’est pas le langage qui m’apparaît le plus commode pour analyser une information comme cette affiche.

            Gardez enfin votre psychiatrie à deux balles pour vous !

            Faites donc une autre analyse de cette affiche, qui ne se limite pas à des soupirs ou à des cris d’admiration ! Paul Villach


          • Lapa Lapa 3 février 2009 13:57

            M.Villach, je vous plus rien que pour la contrepèterie du titre.
            Je sens que vous avez eu du plaisir à analyser l’affiche et écrire cet article.


            • maxim maxim 3 février 2009 14:02

              dans le genre de l’album de la comtesse ...

              le photographe a commandé : taisez vous dans le bas ! ou bien : taisez vous en bas !.....

              lorsque l’on embrasse la carrière artistique ...... : pour parvenir au but ,il faut beaucoup de courage !..

              on peut qualifier l’article de : rubrique pour les braques mâles !...


              • Mouche-zélée 3 février 2009 15:33

                Monsieur Villach

                Sur le fond la question est : "Ce type d’affiche est il pertinent pour annoncer le contenu du film ?"
                (folles, fragiles, superficielles, mégalos,sublimes)

                Bien sur, comme vous l’évoquez, cet enchevêtrement est fait pour dépersonnifier les actrices en en faisant une entité : "Les-actrices"
                Volontairement amalgamant, toutes différentes mais toutes pareilles (à nu) ...

                Comment mieux exposer par l’affiche le fond du film : "les actrices se mettent à nu"
                Des actrices, jouées par ... ... des actrices ...est-ce autobiographique ?

                Dans bien des domaines je trouve que la nudité est inutile voire incensée, pur marketing .
                Dans le cadre précis du sujet du film je trouve l’affiche pertinente .

                Toujours plus pertinente que de voir des femmes nues pour nous vendre : Un parfum qui habille, une glace qui n’habille pas, un laitage "alicament" ou toute autre chose ...
                Le cas du : "Ce qui est fait à l’intérieur se voit à l’extérieur" entretient la confusion entre santé et beauté .
                On peut être une très belle femme et en très mauvaise santé la crétinisation nous guette ...

                Pour une fois que l’art photographique se met au service de la métaphore pertinente, ne nous plaignons pas.
                La pertinence est tellement rare de nos jours...  smiley


                • Castor 3 février 2009 15:48

                  Etonnant, ça, une affiche qui nous donnerait envie d’aller voir un film...


                  • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 17:27

                    @ Castor

                    Vous revoilà ! Vous n’avez pas pu vous empêcher de faire un tour ! C’est bon signe, Castor-ama ! Paul Villach


                  • Castor 3 février 2009 17:39

                    N’est-il pas ?

                    Je suis toujours avide d’apprendre comment l’on peut écrire, dans autant d’articles différents, les mots "mise hors-contexte", "image mise en abyme ", "métonymie" et "intericonicité" , le tout sans rigoler même d’un oeil.


                  • maxim maxim 3 février 2009 17:51

                    salut Castor ....

                    c’est parce qu’il n’a que ça à caser pour nous en foutre plein la vue !


                  • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 17:58

                    @ Castor

                    Est-ce que vous souriez autant devant un mécanicien qui utilise toujours les mêmes tournevis et les mêmes clés ? Vous devriez lui faire la remarque. 
                    Savez-vous que ces mêmes clés permettent de démonter des moteurs différents et qu’on ne change pas d’outils forcément en passant d’un moteur à l’autre ! Paul Villach


                  • Castor 3 février 2009 18:12

                    Ouais,

                    sauf que si le mécano venait aussi souvent nous raconter comment il a démonté un moteur de clio, un de C4 et que sais-je encore, on l’enverrait proprement aux prunes.

                    D’ailleurs, venir nous raconter avec force détails comment, dans les magazines ou les affiches de films, l’on tente de nous faire acheter du papier ou une place grâce à d’habiles artifices visuels, je me demande si ça s’appelle pas enfoncer des portes ouvertes.

                    Au passage, salut Maxim !


                  • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 19:52

                    @ Castor

                    Hélas vous êtes l’exemple vivant de celui qui ignore ces mécanismes en croyant les connaître. Souvenez-vous !
                    Vous aviez été choqué par mon analyse de la couverture de VSD avec Mme Dati enceinte, se caressant le ventre. Votre don de double vue vous permettait, disiez-vous, de voir... au-delà de la mise hors-contexte par plan moyen et toile de fond floue.
                    Vous en déduisiez fort aventureusement que cette photo avait été extorquée à l’insu ou contre le gré de Mme Dati, alors que je soutenais le contraire et qu’il s’agissait d’un plan-média pour mettre en scène sa grossesse et son accouchement. 
                    Voyez ce qui en est résulté : le retour hâtif de Mme Dati à son poste, son refus des congés de maternité. Le débat n’a pas manqué d’être lancé !

                    Volià les erreurs où l’on sombre quand on a pas sa boîte à outils !

                    Contrairement à ce que vous prétendez, si les outils sont souvent les mêmes, ils sont employés de façon différente la plupart du temps. C’est ce qui fait l’intérêt de l’analyse.
                    Mais je vois que ça vous intéresse, puisque, à chaque fois que se présente une de mes analyses, vous ne pouvez vous empêcher de faire le détour. C’est bien ! Paul Villach


                  • Castor 3 février 2009 20:47

                    Comment on refait l’histoire, hein, ma grosse pomme ?

                    Relis mes commentaires, c’est précisément le contraire que je disais...
                    Et toi aussi.

                    Allez, va jouer avec ta mauvaise foi.


                  • Castor 4 février 2009 08:16

                    "Mme Dati joue ici évidemment de façon infantile à celle qui a été surprise à son insu et/ou contre son gré. Ce leurre de l’information donnée qu’elle déguise en information extorquée fait toujours son effet auprès des naïfs : il tend à faire croire à une irruption inopinée dans l’intimité de la vie privée et à la fiabilité absolue de la scène savamment mise en scène."

                    ça, c’est ce que tu as écrit dans ton article, ce n’est donc pas moi qui l’ai dit.

                    J’ai au contraire pris le contrepied de ton discours pour te dire que cette photo, loin d’avoir été prise dans l’intimité, révélait derrière, à droite et à gauche, des fauteuils avec des gens assis dessus, comme dans un meeting ou dans une réunion publique.

                    J’en déduisais que tu avais pris un postulat faux et que cette erreur réduisait à néant toute ton argumentation.
                    Sans photo "volée" ou sans "mise en scène d’intimité", pas d’article de Villach People.

                    Dommage, non ?


                  • Castor 4 février 2009 10:31

                    Et voici le lien vers mon premier commentaire de l’époque.

                    Décidément, j’hésite entre mauvaise foi et schizophrénie, vous concernant...


                  • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 10:56

                    @ Castor

                    Je renonce à vous expliquer le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée dont la photo de Mme Dati est un bel exemple.
                    Voilà encore un outil qui vous fait défaut pour démonter le moteur ! Paul Villach


                  • Castor 4 février 2009 11:38

                    Je vous suivrais sans problème si vous pouviez me démontrer qu’il existe en l’espèce une information déguisée en information extorquée.

                    Or encore une fois, je ne vois rien dans cette image qui puisse vous faire dire cela.

                    Rachida Dati est au milieu d’autres personnes, assise comme elles et assistant vraisemblablement à une réunion ou à un meeting.
                    Sauf à imaginer que la réunion entière soit une farce, il convient de dire que le photographe a pris un cliché d’une personne publique dans un lieu public. Point.

                    Le reste n’est qu’extrapolation de votre part pour donner prise à votre critique du personnage, ce qui en soi n’est pas contestable mais que vous présentez grâce à un argument fallacieux. Un peu d’honnêteté, que diable !

                    Pour l’ironie de vos commentaires, je note au passage que vous revenez à votre constat premier d’une image extorquée ou présentée comme telle, alors que dans votre précédent commentaire, vous m’imputiez ce constat.

                    Vous êtes décidément très joueur, Monsieur Villach.


                  • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 14:33

                    @ Castor

                    Vous avez du mal apparemment à comprendre ce qu’est le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée.

                    1- Quel est l’avantage du leurre ? L’information donnée volontairement n’est jamais fiable ; l’information extorquée est plus fiable. D’où l’intérêt de déguiser l’information donnée en information extorquée. Les services de renseignements britanniques ont fait des prouesses dasn ce domaine pendant la Seconde guerre mondiale (Cf. L’opération Mincemeat).

                    2- Ce leurre peut être pratiqué à l’aide de photo : il suffit que la photo présente les caractéristiques d’une photo prise à l’insu et/ou contre le gré d’une personne. Elle peut être mal cadrée, à moitié floue, etc. Mais elle peut montrer des personnages indifférents à l’objectif comme dans "Le baiser de l’Hôtel de ville" de Doisneau : l’apparence d’extorsion a été telle que de prétendus amants ont prétendus se reconnaître dans les deux personnages pour tenter de gagner un peu d’argent pour usage non autorisée de leur image par le photopgraphe devenu célèbre. Manque de pot ! Les deux personnages choisis par Doisneau avaient joué la scène à sa demande, et l’avaient même répétée plusieurs fois !!!

                    3- Dans le cas de Mme Dati, qui est ministre, il va de soi qu’on ne l’approche pas d’aussi près que le montre la photo sans son accord. À défaut, tout photographe importun est écarté par ses gardes du corps.
                    C’est vrai de tout ministre ! Pour prendre une photo de cette scène intime où elle se caresse le ventre, il est donc évident que le cliché a été pris avec son accord, sinon à sa demande. l’information est donc volontairement donnée. Mme Dati feint de se concentrer sur son ventre, elle donne l’impression d’être surprise par la caméra, à son insu et/ou contre son gré. On peut croire à une information extorquée.
                    Le contexte de la photo est gommé, car l’arrière-plan est flou. On ne peut rien identifier, sauf un extérieur jour ! Le reste n’est que conjecture.

                    Et c’est ainsi qu’une photo mise en scène a l’air d’avoir été extorquée, pour paraître plus fiable. Cette photo était manifestement inscrite dans un plan-médias pour mettre en scène son retour rapide au poste de ministre après l’accouchement par renonciation aux congés de maternité ... Paul Villach


                  • Castor 4 février 2009 14:52

                    Supputations et dérives délirantes d’un auteur qui veut avoir raison envers et contre tout.

                    Où est la mise en scène d’une photo volée dans la couverture de Match que vous avez prise pour cible ?

                    Connaissez-vous vraiment le sens des mots que vous employez ou bien en utilisez-vous d’autres, plus compliqués, pour tenter de nous abuser ?

                    J’arrête là pour ce qui me concerne, vous avez l’égo trop surdéveloppé pour simplement admettre les faits  : on ne peut parler de photo volée quand elle est prise en public et concerne un personnage public.

                    Que Match ait mitraillé et choisi le cliché le plus à-même d’illustrer le propos de l’article (la maternité) n’est pas surprenant et ne vous autorise en aucun cas à développer toute une théorie boiteuse selon laquelle on met en scène une intimité volée.

                    Quant à l’existence d’un plan média, qui en douterait ! Vous enfoncez des portes ouvertes avec une certaine constance, en ce moment.

                    Changez vos verres de lunettes et regardez mieux l’illustration que vous avez choisie. Adieu.


                  • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 15:25

                    @ Castor

                    Vous êtes à l’aporie et perdez vos moyens en vous réfugiant dans l’attaque personnelle !
                    Vous en venez même à me parler de Paris-Match alors qu’il s’agit de VSD !
                    "Errare humanum est, perseverare diabolicum" ! Paul Villach


                  • Castor 4 février 2009 16:40

                    Rien sur le fond, mon canard ?

                    Je compatis.


                  • appoline appoline 3 février 2009 16:11

                    Moi, je vois le côté pratique des choses : en cas de flatulences, fini le nu-artistique.


                    • maxim maxim 3 février 2009 17:53

                      pour sûr ,le mélange senteurs d’andouillette et de crevette ,ça fait pas bon ménage !


                    • Plus robert que Redford 3 février 2009 19:10

                      L’affiche est un médium diffusé dans le plus public des endroits : la rue, et donc est destinée à être vue par tous.
                      A ce titre, cela rend caduc l’argument qui veut que cela soit considéré comme de "l’Art" plus ou moins désincarné (c’est vraiment pas le cas ici !) car , officiellement, les objets d’Art sont enfermés dans des musées, où ils nécessitent une démarche VOLONTAIRE du spectateur pour être vus !
                      Ici, point de volonté affichée (hi, hi !) puisqu’il est même difficile d’échapper à la contemplation de l’objet. En conséquence, c’est bien la pulsion primale qui est recherchée chez le "voyeur" suscitée par le "montreur", en quoi Monsieur Villach a parfaitement raison dans son analyse.
                      Un tel montage ayant vraisemblablement nécessité des heures de pose individuelle (je ne crois pas un seul instant à une séance d’entassement réelle de ces dames) plus des heures de retouches, même avec Photoshop, il est impensable que le(s) créateur(s) ne se soi(en)t pas interrogé(s) sur le fait de savoir comment une telle image allait être reçue...
                      La volonté d’accrocher le chaland dès la première seconde est donc manifeste, et à ce stade, c’est plutôt le réflexe pulsionnel qui est recherché...

                      Pour en treminer, j’ajouterai que la combinaison des couleurs n’est pas plus anodine que la nudité : Monsieur Villach parle du contraste noir/chair, mais il oublie la couleur vaguement violacée/parme qui n’est pas sans évoquer celle de certaines muqueuses...
                      En outre, hormis l’actrice enceinte, la propension des femmes actuelles à voir les canons de la beauté dans la maigreur, ici étalée, ne peut effectivement qu’évoquer les tas cadavres décharnés poussés au buldozzer vers les fosses....

                      Eros et Thanatos...


                      • Paul Villach Paul Villach 3 février 2009 19:59

                        @ Plus Robert que Redford

                        Ravi de rencontrer un lecteur comme vous qui ne s’en laisse pas conter ! Je partage votre avis sur le choix de la couleur en toile de fond.

                        Il est difficile de convaincre aujourd’hui quand on soutient que l’information est composée avec le plus grand soin. Cela semble passer l’entendement chez certains qui prennent leur propre relation fruste à l’information comme référence normative. Paul Villach


                      • brieli67 4 février 2009 10:56
                         
                        http://www.lepost.fr/article/2009/02/03/1410748_le-bal-des-blogueuses-l-affiche.html

                        Sous l’oeil avisé de Monsieur Paul

                        Avox ne tardera pas à répondre par une grande affiche !
                        Nos dames vont se lâcher .....

                      • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 11:27

                        @ Brieli 67

                        Cette affiche dite "Le bal des blogueuses" s’appelle un pastiche ou une parodie selon l’intention critique ou non des auteurs. Paul Villach


                      • Christoff_M Christoff_M 3 février 2009 21:55

                         arriver à foutre les actrices à moitié à poil et des gros titres roses...

                        le cinéma français va bien mal ou les publicitaires sont d’anciens vendeurs de grandes surfaces...


                        • docdory docdory 3 février 2009 23:37

                           Cher Paul Villacch
                          En ce qui concerne l’intericonicité de cette image , il y en a une qui a tout de suite sauté aux yeux de l’amateur de blues rock que je suis : celle de la célèbre couverture censurée de l’album " Electric ladyland " de Jimi Hendrix ,qui a eu successivement deux couvertures : la couverture censurée , et la non censurée . La couverture censurée , que l’on peut admirer ici , montrait un amoncellement de femmes nues sur un fond noir ! Rien de neuf en ce monde , semble t-il !


                          • docdory docdory 3 février 2009 23:40

                             Inutile de préciser que je reste l’heureux propriétaire d’un exemplaire du vinyl de " Electric Ladyland " et de sa somptueuse couverture censurée !


                          • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 10:52

                            @ Docdory

                            Cher Docdory, quelle culture ! Et vous apportez aux Saint-Thomas qui ne veulent pas croire à l’intericonicité un bel exemple de son efficacité. Paul Villach


                          • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 4 février 2009 11:17

                            La comparaison des deux affiches est intéressante, dans la mesure où l’affiche censurée montre des femmes, certes nues, mais gardant leur espace propre, leur dignité, leur humanité.
                            De plus elles assument leur nudité sans honte, même si ...
                            Dans l’affiche du jour, au contraire, elles sont couchées, entassées, honteuses et complaisantes.

                            L’affiche censurée revendiquait une liberté, celle de son corps propre et d’en disposer de son plein gré.
                            L’autre montre sa marchandisation, sa financiarisation, sa manipulation. Elle est caractéristique de notre époque, où les marchands ont acheté le monde.

                            Au fond, c’est un symptôme de là où nous sommes. Mas pas forcément de là où nous voudrions être.


                          • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 11:28

                            @ Jean-Paul Foscarvel

                            Intéressante contribution ! Merci ! Paul Villach


                          • zelda54 4 février 2009 09:45

                            Faut arrêter la bran... intello vieux ! parce que là, ça atteint des sommets !!! quant au parallèle avec les camps de concentration... les bras m’en tombent !!! que vous ayez osé une telle association me paraît tout simplement scandaleux, et tout ça pour ne rien, mais absolument RIEN dire d’intéressant ni sur l’affiche ni sur le film qui mériteraient pourtant qu’on s’y intéresse ! BRAVO ! bel exemple de détournement dans le seul et unique but de vous regarder écrire comme vous devez vous écouter parler, je suppose... Enfin de compte, c’est quoi au juste qui vous gêne ? La nudité féminine (quelle horreur !), les corps superposés (pouah !) ou c’est juste l’occasion de faire une contrepêterie des plus grossières qui vous démangeait... Lamentable et pathétique.


                            • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 11:01

                              @ Zelda 54

                              Gardez votre compassion pour vous, vous en avez besoin ! Vous êtes incapable d’oposer un argument aux miens ! Paul Villach


                            • Paul Villach Paul Villach 4 février 2009 10:59

                              @Le -Joker

                              Je suppose que vous êtes un expert pour donner de tels conseils ! À vous lire, la bêtise n’a pas de limites  !
                              Si cette analyse est au-dessus de vos moyens, lisez Tintin ! Ne perdez pas votre temps !

                              Il est toujours intéressant de voir un individu démentir par son acte de lire les propos qu’il tient ensuite sur ce qu’il a lu. Paul Villach


                            • Florence 4 février 2009 13:21

                              et bien, tant d’amabilités me laisse sans voix, mais pas sans plume, j’ai lu avec attention toute cette malheureuse histoire depuis le début à commencer bien sur par l’instigateur d’un tel déluge Mr Villach à qui je transmet mon bonjour.
                              J’ai beau tourner ça dans tout les sens et je dois reconnaitre bien humblement que je ne comprends pas pourquoi cette affiche suscite tant d’émoi, ce sont des femmes posant nues sur une affiche pour un film, y’a vraiment pas de quoi fouetter un chat, ni même à se creuser les méninges plus avant pour essayer de donner une explication à ce cliché, alors faire en plus un parallèle avec des aliments, des insectes rampants, des reptiles ou des fosses de camp de concentration, (d’autant qu’il est très difficile de faire des noeuds avec des vers de terre ou des vipères) c’est quand même incroyable, cela dit il faut respecter le ressenti de chacun, il est juste dommage que certains y voient le laid, quoiqu’une vipère c’est très jolie et un plat de pates aussi surtout alle vongole, mais le plus fou c’est de voir ce que suscite chez certains cette photo, le moche est dans l’oeil de celui qui regarde comme le beau d’ailleurs, c’est notre propre perception des choses qui donne un sens à nos actes, à notre morale, à nos valeurs, en aucun cas quiconque ne détiens la vérité, alors on peut tout penser, tout dire, il suffit juste de mettre à la fin de chaque chose : "ceci est mon avis et il n’engage que moi" et ne pas énoncer les choses de façon définitives.
                              Pour exemple je trouve cette photo très jolie, je ne cherche pas à y trouver un message caché ou une raison particulière à sa réalisation, parce que je ne pense pas qu’il y en ai, au même titre que le calendrier du Quinze de France que je trouve très joli aussi, et puis c’est joli le corps d’un être humain bon d’accord celui de la femme l’est plus que celui d’un homme (je taquine). En tout état de cause, je crois quand même que beaucoup de femmes dont les malheureux corps ont été jetés dans des fosses près des camps de concentration, auxquels vous faites référence, auraient aimé susciter autant de passion à l’époque que cette innocente affiche, qui montre le beau, la vie, les différences, la tolérance aussi ? alors faire référence à ce genre de chose et surtout faire un parallèle entre les 2 est pour le coup mal venu mais c’est votre droit.
                              Mais bien sur ceci est mon avis et il n’engage que moi


                              • Internaute Internaute 8 février 2009 14:37

                                Je trouve l’image plutôt repoussante. Elle me fait au premier abord penser aux photos en noir et blanc des charniers d’Auchwitz où s’empilent les cadravres des pauvres gens morts du typhus et des mauvais traitements.

                                Un tas de femme n’est pas une femme.


                                • Paul Villach Paul Villach 8 février 2009 15:40

                                  @ Internaute

                                  Voyez pourtant les cris d’orfraie poussés par certains commentateurs ! Quand on perd la boussole, toutes les vénérations sont possibles ! Paul Villach


                                • Florence 9 février 2009 12:04

                                  "Un tas de femmes n’est pas une femme" ...
                                  Certes, quoique certaines soirées interlopes de la capitale pourraient vous amener à refléchir à la question, une femme est beaucoup de choses, seule ou accompagnée, elle peut être la vertu comme le vice, tout dépend de la façon dont on la regarde et il semble que vous ayez choisi votre champ de vision, c’est dommage car il est très réducteur.
                                  Nous sommes tous beaucoup de choses que nous étalons ou que nous cachons, mais ce tout est ce que nous sommes, ce qui m’ennuie ce n’est pas tant que cette image vous choque, c’est votre droit, ce qui m’ennuie c’est le paralléle que vous faites entre des choses somme toutes très légères et des choses très sombres qui n’ont absolument rien à voir entre elles, que cette photo vous heurte esthétiquement je peux le comprendre, quoique qu’il y a quand même des choses bien plus laides à voir que le corps d’une femme nue et à fortiori de plusieurs, mais bon qu’Internaute nous parle d’Auschwitz, de typhus et de corps maltraités, excusez moi mais je trouve que c’est n’importe quoi, mais bon c’est mon avis et le votre est différent c’est tout, j’essaye juste de le comprendre, vous me pardonnerez de ne pas y arriver, mais je promet d’essayer

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