Etats-Unis & Syrie : une symphonie d’amour
La Syrie semble enfin entrer de plain-pied, dans les petits papiers de la nouvelle administration états-unienne. En janvier dernier, une forte délégation de parlementaires démocrates, conduite par Adam Smith, élu de Washington, s’étaient rendus à Damas, comme nous en parlions ici même, dans une tribune intitulée « Ah, que font les Américains en Syrie ? », le 2 février dernier, relatant cette visite. Cette dernière annonçait par ailleurs, la venue d’autres élus américains, pour semble-t-il, finaliser les accords verbaux en faits réels, d’autant plus que le scepticisme syrien émanait du sempiternel double langage et du poker menteur perpétuel de Washington au Proche et Moyen-Orient. Cette fois, Damas est submergée par une overdose de bonheur car, finalement, l’heure n’est plus au folklore des années passées. C’est la valse des coeurs, au grand damne des va-t-en guerre !
Au président syrien Bashar al-Assad qui les recevait mercredi, le chef de la délégation américaine, le sénateur démocrate du Maryland, Benjamin Cardin, pas le frère du couturier hexagonal, s’est dit ravi, selon l’agence de presse syrienne SANA. Il a précisé au président syrien que les Etats-Unis voulaient enterrer définitivement, plusieurs années de tensions, qui aboutirent même au retrait de la représentation diplomatique américaine sur place, en 2005, après l’assassinat du premier-ministre libanais, Rafiq Hariri. Les entretiens ont aussi porté sur le développement des relations bilatérales, par un dialogue fondé sur le respect mutuel et des intérêts communs, pour enfin trouver de réelles solutions fiables et justes, aux problèmes de la région.
Cette nouvelle visite américaine en Syrie intervient après que le président Barack Hussein Obama, ait engagé son pays dans la voie du dialogue, avec les pays arabes qui étaient hostiles par le passé, à l’ancienne administration Bush. Mais, en réalité, ce sont les Etats-Unis qui étaient véritablement en perpétuelle contradiction avec leur discours à géométrie variable. C’est ainsi que d’un côté, ils prônaient la démocratie en Irak, et fermaient les yeux pourtant, sur la dictature saoudienne, son allié. Comment expliquer ce comportement criard de visu et ridicule ?
Les Etats-Unis semble passer à la vitesse supérieure, d’où la joie syrienne. De petites bougies allumées et des tendres baisers se poursuivront par ailleurs, avec la visite prochaine de deux autres délégations du Congrès à Damas cette semaine. La première sera dirigée par le président du Comité des relations étrangères du Sénat, l’homme qui a fait découvrir le jeune sénateur de l’Illinois, Barack Obama, au grand public, John Kerry. Tout particulièrement aux démocrates, lors de la Convention du 27 juillet 2004, à Boston, au Fleet Center. Revoir l’actuel président des Etats-Unis, son épouse Michelle, réécouter et relire ce discours, ici, vous donne une indication sur sa volonté déjà, de diriger son pays, en se présentant avec une franchise certaine, tout en faisant le portrait de sa famille. Il n’a pas changé d’un iota, 4 ans après.
Les entretiens de John Kerry avec le pouvoir baa’thiste et alaouite, porteront sur le développement au Moyen-Orient, une stimulation des efforts de paix dans la région, en plus de la nécessité de lutter contre le terrorisme, selon une source proche du dossier. Dans un entretien accordé au journal britannique The Guardian, hier, le président Assad se dit impressionné par les gestes d’amitié de la nouvelle administration américaine. Il a par ailleurs déclaré : « Nous avons l’impression que ce gouvernement sera différent, et nous avons vu les signaux. » Il a aussi demandé solennellement, le retour d’un ambassadeur américain à Damas. La pacification du monde semble être en marche, loin du manichéisme ambiant et du « n’importequoitisme huntingtonien » -passez-moi l’expression-, du choc des civilisations.
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