Vers une charte déontologique du marketing viral ?

Je viens de prendre connaissance d’une initiative tout à fait intéressante : la Charte Déontologique de la Rencontre : Le but de cette charte est d’inciter les acteurs de la rencontre à un comportement éthique afin de faire de la rencontre en ligne un espace de confiance pour les célibataires désireux de rencontrer l’âme sœur. Cette charte regroupe un ensemble de prérogatives déontologiques concernant les pratiques marketing, la politique tarifaire et la relation client.

C’est le site Dating Watch qui est à l’origine de cette charte. Ce site se définit comme un observatoire des sites de rencontre, et avec la montée en puissance du spam social et des pratiques abusives, ils ont beaucoup de choses à observer : UneRencontre.com paye des faux membres pour vous séduire (une poursuite pour diffamation à ce sujet est en cours de jugement) ou encore Usurpation d’identité sur les sites de rencontre.

Voilà donc une première tentative de label de qualité pour les sites de rencontre qui s’engageraient ainsi à ne pas pratiquer le recrutement sauvage en ayant recours à des faux profils.

« recrutement sauvage » ? « faux profils » ? Tout cela ne vous rappelle rien ? Mais si enfin, cette honteuse histoire de campagne virale lancée par Campari (lire mon précédent billet à ce sujet).

En poussant la réflexion un peu plus loin, je me demande s’il ne serait pas intéressant d’étendre cette initiative, une sorte de charte déontologique du marketing viral qui serait signée par les acteurs de la profession : annonceurs, agences, régies…

L’objectif de cette charte serait de limiter les pratiques abusives liées à la viralité. Attention, je parle bien de pratiques abusives : les campagnes exploitant des personnages et situations loufoques (comme celles de Helga ou de Nissan) ne seraient pas nécessairement concernées.

L’objectif de cette charte serait non pas de sanctionner, mais plutôt de protéger le travail (et les emplois) de personnes faisant preuve de créativité tout en respectant le consommateur. Traduction : faire preuve de subtilité pour capter l’attention des prospects, mais ne pas non plus les harceler ou se foutre de leur gueule.

Reste encore à rédiger les termes exacts de cette Charte qui préciserait les limites à ne pas dépasser…

Heu… suis-je atteint d’une crise d’utopie ou trouvez-vous également que trop de campagnes virales pourraient faire beaucoup de mal à la profession ?

(merci à Youri pour son message)

8 commentaires sur “Vers une charte déontologique du marketing viral ?

  1. Sais tu qu’il existe déjà un cadre juridique en Belgique (ils sont souvent en avance) ?
    Ce livret reprend pas mal d’éléments qui pourraient tout à fait constitué ta charte :)
    Je pense que nous y viendrons, c’est une obligation !

  2. Ou plutôt, il faudrait une « charte déontologique du marketing » en général.

    Actuellement je m’inquiète des motivations de Google, Facebook, et Microsoft pour vouloir collaborer « ensemble » dans le DataPortability group. J’ai peur qu’ils ne s’interressent uniquement à l’APML pour ce que çà leur apporterait pour faire du marketing comportemental.

    Car malgré les sincères bonnes intentions de Chris Saad, et ce qui est dit sur le site de l’APML pour rassurer les utilisateurs, les spécifications ne laissent aucunes places pour que les utilisateurs précisent ce que l’on a le droit de faire avec les données les concernant… C’est la porte ouverte aux abus marketing.

  3. Non ce n’est pas de la paranoïa. Je suis d’accord avec Olivier Duprez. A ce sujet, je vous signale l’excellente présentation d’Alain Thys sur la responsabilité du Marketing et des Marketers:
    Thoughts on marketing accountability:
    http://blog.futurelab.net/2007/08/presentation_thoughts_on_marke.html
    Ce sujet a fait l’objet d’une réunion au CMIT (club des directeurs Marketing de l’IT) en décembre dont le compte-rendu (ainsi que d’autres liens intéressants) est disponible sur mon site :
    http://visionarymarketing.com/articles/cmit/index.html

  4. Bonjour, en fait les américains pour qui le business du Word of Mouth est déjà une véritable industrie ont déjà beaucoup planché sur le sujet depuis 2 ans. La Word of Mouth Marketing Association (WOMMA) qui publié énormement de contenus sur le sujet à ainsi une section complète Ethics qui propose :
    – Un code éthique : http://www.womma.org/ethics/code/
    – Un guide pour conseiller comment contacter les bloggers : http://www.womma.org/blogger/
    – …

    Au niveau moins US centric, l’association internationale VBMA (dont je suis un des coordinateurs)= Viral and Buzz Marketing Association qui regroupe plusieurs centaines de professionels du domaine à travers le monde entier a aussi créé un code de bonne conduite il y a plus de 2 ans déjà (http://www.vbma.net). L’association fonctionne d’ailleurs en mode 2.0 grâce à la plateforme NING : http://vbmanet.ning.com qui permet à tous ses membres d’échanger et de partager de manière décentralisée.

    Aux USA la Federal & Trade Commission s’est penchée sur le sujet… et la Commission Européenne aussi… En gros on en arrive souvent au point où ces institutions indiquent qu’il n y a pas besoin de législation spécifique car les lois actuelles suffisent déjà. A savoir qu’il est déjà illégal de poster de fausses opinions de faux consommateurs (pour ceux qui confondent encore recommandations réelles et infiltration, manipulation) ou de critiquer son concurrent de manière déloyale…

    Mais il est clair que le dialogue sur le sujet du buzz et de l’éthique ne fait que commencer. Ce secteur est encore jeunes, et les nouveaux outils qui apparaissent tous les jours crééent régulièrement de nouvelles situations…

  5. Il est vrai que si ce projet arrive à son terme, ce serait vraiment une bonne chose même si j’avoue n’y croire que difficilement étant donné la difficulté du projet! Pour vous donner un exemple, mon site s’intitule le « Marketing Oisif », ce terme, inventé de toute pièce commence à prendre de l’empleur car notre but, est d’être bien référencé sur google, et c’est grâce à une sorte de marketing viral que l’on réussi petit à petit à se faire une place. Aujourd’hui, le marketing viral connaît un essort important et il peut être utilisé pour n’importe quelle occasion et par n’importe qui…

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