Microsoft se lance dans le cloud computing avec Azure

La nouvelle est tombée hier : Microsoft poursuit sa transformation et vient de lancer son offre de cloud computing : Azure Services Platform. Pour faire simple, Azure est une plateforme de service qui permet d’héberger des applications (ou des briques applicatives) afin de les rendre disponibles en interne pour les besoins de votre entreprise ou en externe pour vos partenaires / sous-traitants / clients… Tous les détails ici : Microsoft Unveils Windows Azure at Professional Developers Conference.

azure

 

Pour faire simple, cette offre vous permet de remplacer votre infrastructure technique (matériel et logiciels) pour pouvoir développer et faire tourner vos applications sans avoir à vous soucier de l’achat de serveurs, licences ou de la maintenance. Pour rester fidèle à leur vision de Software + Service, cette plateforme est bien évidement hautement compatible avec un ensemble d’applications maison comme ses suites logiciels de développement ou de collaboration :

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Nous somme donc en présence d’une très complète offre de cloud OS… ou de Platform as a Service… ou peut-être même de Platform and a Service je ne sais plus trop (lire à ce sujet Cloud Computing & SaaS, Software as a Service : différences, complémentarités). Pour une description détaillée et commentée, ça se passe ici : Microsoft’s Azure cloud platform: A guide for the perplexed.

La réponse de Microsoft à Amazon et Google (et Long Jump, SourceForge, Adobe, Oracle, IBM, Sales Force, Zoho, Yahoo!…)

Microsoft vient donc de mettre sur la marché une offre en concurrence directe avec Amazon Web Services et Google App Engine. Mais sont-ils les seuls sur ce créneau ? Non pas tout à fait, car il faut aussi compter avec des offres plus intimistes de PaaS comme LongJump ou encore SourceForge (cf. LongJump Further Enhances Its PaaS Offering to Enterprise Customers et SourceForge Announces Hosted Applications). Notez également que Google vient tout juste d’ouvrir sa plateform Google Apps aux développeurs tiers : Google Launches Google Apps Labs, Third Party Developers Welcome.

Mais ce n’est pas tout, car d’autres acteurs traditionnels de l’informatique sont en embuscade, notamment Oracle (Oracle Moves into the Cloud with the Help of Amazon), Adobe (avec des offres comme Genesis) ou encore IBM (avec son tout nouveau BlueHouse).

Rajoutez à cela des nouveaux entrants très agressifs comme SalesForce (avec son AppExchange) ou Zoho (cf. Zoho Marketplace, after 3 weeks…).

Pour Yahoo! c’est différent car ils ont choisis une autre approche avec leur Yahoo! Open Strategy (quoi que… il y a aussi Zimbra : Zimbra Heads Into the Cloud).

Bref, il y a beaucoup de monde pour un marché très prometteur mais encore en voie de structuration (cf. Who owns the keys to the clouds?) qui souffre encore d’un déficit d’évangélisation (cf. Stallman on cloud computing: Run, it’s a trap!).

Et Windows dans tout ça ?

N’allez pas imaginer que ce cloud OS va remplacer votre système d’exploitation Windows, bien au contraire ! Ce Azure Services Platform est conçu pour s’imbriquer finement avec les autres projets en préparation de Microsoft : Windows 7 et Live Mesh. D’ailleurs Ray Ozzie (le Chief Architect) a présenté lors du PDC2008 la future version de sa suite bureautique incluant une version web (Office Web Application) et une version mobile.

C’est donc un schéma bien complexe que les équipes de Microsoft nous préparent (cf. Microsoft Azure Aims to Re-define the OS), une offre à la proposition de valeur très floue qui va demander des mois (des années) d’explications avant de convaincre les décideurs informatiques. La tâche est gigantesque, mais avec les efforts combinés de tous ces acteurs, on devrait bien y arriver un jour, non ?

13 commentaires sur “Microsoft se lance dans le cloud computing avec Azure

  1. Ahh le marketing… Avant ça s’appelait une offre d’hébergement, maintenant c’est du cloud computing…

  2. C’est vrai ca, quelle est EXACTEMENT, la différence entre une offre d’hébergement et le cloud computing???
    Est ce de fournir des services existants? (par exemple des services de recherche etc …)
    Est ce de fournir la flexibilité des couts : je ne paye que ce que je consomme?

  3. @ Zitoune > La différence entre l’ASP et le SaaS / PaaS c’est que l’offre est bien plus vaste : tu va y trouver des services d’hébergement d’applications, de stockage, de bases de données… tout pour complètement remplacer ton infrastructure technique (software et hardware).

    La différence avec le cloud computing ,c’est que les données sont stockées à différents endroits de la planète. Ceci assure une parfaite pérennité des données quelque soit l’évènement auquel tu dois faire face (feu, tremblement de terre…).

    Mais effectivement la différence est subtile.

    /Fred

  4. Il y a quelques mois (années ?), la question qui alimentait les débats était de savoir si les la toile aller résister à la charge :
    – Augmentation des volumes de données consommés (Multimédias, TVoIP, jeux…)
    – Augmentation du nombre d’internautes
    – …

    Je me souviens avoir lu de nombreux experts affirmant que le web n’allait pas pouvoir supporter la charge et que l’évolution des « usages » allait en être considérablement ralentie.

    Le développement du Cloud Computing et de son corolaire les SaaS me semblent être soumis à cette même contrainte de « taille des tuyaux »…

    Je me trompe ?

  5. Si j’ai bien compris, cette offre est réservée aux moyennes entreprises ayant certaines exigences en matière d’informatique.

    Cette offre sera-elle payante (question a priori hérétique) ?

  6. Oui la différence est si subtile que pour moi elle ne se situe que dans le nom.

    Car un hébergeur offre depuis bien longtemps, la possibilité d’avoir accès à une base de donnée, on peut même choisir quelle base, ce qui n’est pas possible dans les solutions de « cloud ». Il offre évidemment de l’espace de stockage. Et pour les plus sérieux la possibilité d’avoir des miroir sur plusieurs serveurs situés aux 4 coins de la planète pour éviter les problèmes.

    Pour moi, la différence, c’est que le « cloud computing » c’est quand une grosse marque IT se met à faire de l’hébergement alors que ce n’est pas son métier et met le paquet. L’hébergement, c’est ce que font de nombreuses boites comme coeur de métier depuis longtemps.

  7. Très intéressant, comme d’habitude :)
    Il y a clairement une mode du « cloud computing », qui commence à recouvrer beaucoup de choses différentes:
    – de l’hébergement banalisé/standardisé (un marché que MS a raison de ne pas ignorer, mais il faut ensuite avoir les moyens de ses ambitions)
    – de la mise à disposition de GRID : ça c’est vraiment intéressant mais il faut des clients qui sachent s’en servir. J’attends de voir les évolutions de Windows 7, mais pour l’instant MS n’est pas l’environnement le plus simple/riche pour écrire des applications massivement parallèles
    – l’intégration des SaaS dans le SI de l’entreprise: bonne idée – mais avec des limites, voir mon post – ici MS est aussi légitime que d’autres, mais il y a du travail à faire … pour tous.
    Je pense que le sujet stratégique est le second (http://organisationarchitecture.blogspot.com/2008/03/challenges-scientifiques-pour-la.html), mais ce n’est pas le plus simple ! (et ce n’est pas une offre d’hébergement :) )
    — Yves

  8. C’est marrant, le tableau de présentation de Windows Azure a un design très… OS X anciennes versions.
    C’est ça le future pour Microsoft, c’est les anciennes versions d’OS X ;-)

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